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09 février 2015

Il y a des limites

  • Certes, dans chaque démocratie, le droit a fini par limiter des limites raisonnables à l’expression publique d’opinion.
    (Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 13 janvier 2015.)

Certes, dans chaque démocratie, le droit a fini par imposer des limites raisonnables à l’expression publique d’opinion.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Blasphème, 2.0 » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

08 février 2015

On peut leur reprendre

  • Cinquante ans, Monsieur Couillard, à répéter à travers le Québec que les femmes doivent veiller en permanence sur ce qu’elles ont gagné, car on peut leur reprendre en criant « ciseaux ».
    (Lise Payette, dans Le Devoir du 6 février 2015.)

On peut leur reprendre quoi? Le verbe appelle un complément d'objet direct :

Cinquante ans, Monsieur Couillard, à répéter à travers le Québec que les femmes doivent veiller en permanence sur ce qu’elles ont gagné, car on peut le leur reprendre en criant « ciseaux ».

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Merci, Monsieur Couillard » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/431021/merci-mon...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

07 février 2015

Livrer une conférence

Livrer un discours, livrer une conférence; to deliver a speech; anglicisme.

  • Et voilà que mardi matin l’hebdomadaire Marianne annonce que Sarkozy, le patron de l’UMP, s’est envolé dans la matinée de lundi pour Abou Dhabi afin d’y livrer une conférence bien « payante ».
    (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 6 février 2015.)

Ne nous laissons pas influencer par l'anglais to deliver a speech : en français on prononce ou on fait un discours ou une allocution, on fait, on donne ou on prononce une conférence. (J'ai consulté le Dagenais, le Meertens, le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé.)

Je lis d'ailleurs dans Marianne :

[...] alors que son parti se déchirait sur la position à adopter après l'élimination de son candidat dans la législative partielle du Doubs, l'ancien chef d'État s'était envolé pour Abou Dhabi pour y donner une très rémunératrice conférence... (Thibaut Pézerat. C'est moi qui souligne.)

L'éditorialiste aurait pu écrire :

Et voilà que mardi matin l’hebdomadaire Marianne annonce que Sarkozy, le patron de l’UMP, s’est envolé dans la matinée de lundi pour Abou Dhabi afin d’y donner une conférence bien « payante ».

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Où était Nicolas? » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

05 février 2015

Le président le FTQ

  • Le président le FTQ a affirmé que la FTQ n’avait, à ce jour, reçu aucun blâme de la commission Charbonneau et que rien n’indiquait qu’elle en recevrait un.
    (Pauline Gravel, dans Le Devoir du 5 janvier 2015.)

On a manifestement oublié de relire cette phrase :

Le président de la FTQ a affirmé que celle-ci n’avait, à ce jour, reçu aucun blâme de la commission Charbonneau et que rien n’indiquait qu’elle en recevrait un.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
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« Un front social prend forme contre Couillard » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

04 février 2015

Les levés et cartes

  • Malgré cela, les levés et cartes de nombreux endroits présentant des risques élevés et où la navigation est plus intense sont inadéquates.
    (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 8 octobre 2014.)

Malgré cela, les levés et cartes de nombreux endroits présentant des risques élevés et où la navigation est plus intense sont inadéquats.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
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« Hypothéquer l’avenir » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/420512/hypothequ...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

03 février 2015

Fondatrice de l'hôpital

  • Berthe Lemay, sœur supérieure des Augustines (fondatrice de l’hôpital) confia avoir « eu le souffle coupé ».
    (Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 2 février 2015.)

L'hôpital en question, c'est l'Hôtel-Dieu de Québec, « fondé en 1639 », peut-on lire dans l'éditorial de monsieur Robitaille. Je ne pense donc pas que sœur Berthe Lemay en soit la fondatrice. On pouvait écrire :

Berthe Lemay, sœur supérieure des Augustines (fondatrices de l’hôpital) confia avoir « eu le souffle coupé ».

Berthe Lemay, sœur supérieure des Augustines (congrégation fondatrice de l’hôpital) confia avoir « eu le souffle coupé ».

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
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« Pour une commission » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/430586/fin-de-l-hot...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

02 février 2015

Jamais l'Hexagone n'aura-t-elle vécu...

Jamais et l'inversion du sujet; grammaire française; syntaxe.
Hexagone, genre; Hexagone, masculin ou féminin.

  • De fait, jamais depuis 25 ans l’Hexagone n’aura-t-elle vécu pareille vague d’immigration vers Israël qu’en 2014.
    (Odile Tremblay, dans Le Devoir du 31 janvier 2015.)

Deux observations :

  1. Hexagone est un nom masculin, même lorsqu'il désigne la France métropolitaine. J'ai consulté là-dessus le Petit Robert, le Grand Robert, le Trésor de la langue française informatisé, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.
  2. Suivant ce que je peux voir dans le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor, on ne fait généralement pas l'inversion du sujet après jamais :

Jamais vocation d'écrivain ne fut plus évidente. (Maurois, dans le Petit Robert.)

Jamais, au grand jamais, je n'accepterai. (Petit Robert, Grand Robert.)

Il faut être juste : jamais on n'a vécu plus à l'aise que de 1830 à 1848. (Renan, dans le Trésor.)

Depuis dix ans qu'il était à Rio de Janeiro jamais Kéroual n'avait raté l'arrivée ou le départ d'un bateau de France. (Cendrars, dans le Trésor.)

Jamais encore Jean n'avait embrassé Henriette. (Zola, dans le Trésor.)

Au grand jamais je ne ferai cela. (Académie, dans le Trésor.)

Jamais, au grand jamais, il ne se serait attendu à être torturé par un bourreau. (Lautréamont, dans le Trésor.)

[...] malgré ce qu'on dit du bavardage des femmes, jamais secret ne fut mieux gardé. (Th. Gautier dans le Grand Robert, à l'article « garder ».)

Jamais nous ne fûmes plus attentifs. (Grand Robert.)

Jamais, au grand jamais je ne me suis occupé de marché noir, sinon comme client et dans la mesure où mes moyens me le permettent. (Aymé, dans le Grand Robert.)

Jamais, au grand jamais ne s'était vue pareille fricassée d'armée, de voitures, d'artillerie. (Grand Robert.)

Je recommanderais d'écrire :

De fait, jamais depuis 25 ans l’Hexagone n’aura vécu pareille vague d’immigration vers Israël qu’en 2014.

* * * * *

  • « On ne peut plus rester en France, disait au Musée du Louvre deux gardiens d’origine juive. Il faut partir là-bas. »

Ce sont deux gardiens qui disaient cela :

« On ne peut plus rester en France, disaient au Musée du Louvre deux gardiens d’origine juive. Il faut partir là-bas. »

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Anne Frank en chacun de nous » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/43...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

01 février 2015

Les pouvoirs ou les mesures d'encadrement des pouvoirs?

  • Si sécurité et liberté vont de pair, comme le soutient Stephen Harper, tout est, par contre, affaire d’équilibre. Le projet de loi prévoit des mesures d’encadrement judiciaire des pouvoirs donnés à la GRC et au SCRS. Il faudra s’assurer qu’ils sont suffisants. Des mécanismes de contrôle parlementaires sont aussi nécessaires. La démocratie qu’on veut protéger exige une reddition de comptes publique.
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 31 janvier 2015.)

Par l'emploi du masculin, l'éditorialiste et directeur du Devoir exprime l'idée qu'il faudra vérifier que le projet de loi du gouvernement Harper accorde à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) des pouvoirs suffisants. Cependant, le contexte et les prises de position habituelles du Devoir m'amènent à penser que monsieur Descôteaux s'inquiète plutôt des mesures d'encadrement judiciaire de ces pouvoirs. Il a voulu dire, à mon avis :

Si sécurité et liberté vont de pair, comme le soutient Stephen Harper, tout est, par contre, affaire d’équilibre. Le projet de loi prévoit des mesures d’encadrement judiciaire des pouvoirs donnés à la GRC et au SCRS. Il faudra s’assurer qu’elles sont suffisantes. Des mécanismes de contrôle parlementaires sont aussi nécessaires. La démocratie qu’on veut protéger exige une reddition de comptes publique.

Ce n'est pas du tout la même chose.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Harper vise large » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/430507/c-51-harp...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

31 janvier 2015

Qu'est-ce qui représente un « cri de liberté »?

  • Melina était une femme de gauche. Pas de la gauche radicale comme celle qui a été élue la fin de semaine dernière, mais la gauche que ses amis français souhaitaient, celle d’Yves Montand et Simone Signoret par exemple. Je crois malgré tout qu’elle serait heureuse de l’élection qui vient d’avoir lieu pour le cri de liberté qu’il représente contre les abus de ceux qui possèdent le pouvoir et qui en abusent trop souvent.
    (Lise Payette, dans Le Devoir du 30 janvier 2015.)

Je ne vois pas ce qui peut représenter un cri de liberté, si ce n'est l'élection :

Je crois malgré tout qu’elle serait heureuse de l’élection qui vient d’avoir lieu pour le cri de liberté qu’elle représente contre les abus de ceux qui possèdent le pouvoir et qui en abusent trop souvent.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« L’austérité, ça ne marche pas! » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/430332/l-austeri...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

30 janvier 2015

Comment?

Comment et l'inversion du sujet dans l'interrogation directe; grammaire française; syntaxe.
Première Guerre mondiale, Deuxième Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale; majuscule ou minuscule.

  • Comment est-ce que cette campagne de haine a-t-elle pu se mettre en marche en Allemagne?
    (Le Devoir, le 23 janvier 2015 à 17 h 33.)

Deux possibilités :

Comment est-ce que cette campagne de haine a pu se mettre en marche en Allemagne?

Comment est-ce que cette campagne de haine a-t-elle pu se mettre en marche en Allemagne?

  • Et depuis la Seconde guerre mondiale, comment les cinéastes ont dépeint la Shoah?

Et depuis la Seconde Guerre mondiale, comment les cinéastes ont-ils dépeint la Shoah?

On écrit, avec deux majuscules, la Première Guerre mondiale, la Deuxième Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale. (Voir par exemple le Petit Robert, à l'article « guerre ».)

Line Gingras
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« Auschwitz, 70 ans plus tard : le souvenir de l’horreur » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

29 janvier 2015

Les cinq y ont tous répondu

  • Les cinq candidats à la chefferie du PQ ont tous répondu à l’invitation de l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal (AJPUM) et du Mouvement des étudiants souverainistes de l’Université de Montréal (MESUM).
    (Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 29 janvier 2015.)

Si les cinq candidats ont répondu à l'invitation, il va de soi qu'ils y ont tous répondu :

Les cinq candidats à la chefferie du PQ ont tous répondu à l’invitation de l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal (AJPUM) et du Mouvement des étudiants souverainistes de l’Université de Montréal (MESUM).

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Pleins feux sur le passé antisyndical de PKP » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/430215/debat-dir...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

28 janvier 2015

On considère la tolérance une vertu

Considérer, considérer comme + attribut; grammaire française; syntaxe.
Damner le pion ou damer le pion; paronymes.

  • On en a marre de se faire traiter de pleutres parce que l’on considère la tolérance, non seulement une vertu, mais comme une bonne façon de concevoir la démocratie.
    (Francine Pelletier, dans Le Devoir du 28 janvier 2015.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, le verbe considérer, employé au sens de « juger », « estimer », introduit un attribut (attribut du complément d'objet direct à la voix active ou pronominale, ou du sujet à la voix passive) qui doit être précédé de comme, bien que la construction sans comme soit fréquente :

Je considère cela comme impossible. (Hanse-Blampain.)

Il se considère comme l'héritier légitime. (Hanse-Blampain.)

Le directeur la considère comme compétente. (Multidictionnaire.)

Il considère cette théorie comme une absurdité. (Petit Robert.)

La répétitivité des tâches est considérée comme un facteur aggravant l'absentéisme [...] (Grand Robert, « absentéisme ».)

Il fallait écrire :

On en a marre de se faire traiter de pleutres parce que l’on considère la tolérance non seulement comme une vertu, mais comme une bonne façon de concevoir la démocratie.

* * * * *

  • D’ailleurs, malgré les prétentions contraires, la France n’est pas LE pays de la liberté d’expression; les États-Unis, grâce à leur premier amendement constitutionnel, lui damnent le pion à cet égard.

« Enfer et damnation! », pourrait s'écrier celui à qui l'on vient de damer le pion. Damer signifie au sens propre, dans la langue des dames et des échecs, « transformer (un pion) en dame, ou en une figure de son camp ». Damer le pion à quelqu'un, c'est « l'emporter sur lui, le surpasser, répondre victorieusement à ses attaques ». (Source : Petit Robert.)

Il fallait écrire :

D’ailleurs, malgré les prétentions contraires, la France n’est pas LE pays de la liberté d’expression; les États-Unis, grâce à leur premier amendement constitutionnel, lui dament le pion à cet égard.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Laïcité, prise 2 » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/430...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

27 janvier 2015

Quelle affaire!

  • Au nom du patriotisme et de la liberté d’expression, des foules occidentales en ruée vers le douteux film The Interview se seraient-elles fait manipuler à leur tour? Il est facile d’identifier un bon et un méchant quand un film se voit menacé de censure. Surtout s’il met en cause la Corée du Nord, terrible dictature, contre les États-Unis, qui posent en champions de la démocratie. Mais en cette affaire, nos puissants voisins du Sud semblent moins nets qu’il n’y paraît et l’affaire, plus complexe.
    (Odile Tremblay, dans Le Devoir du 31 décembre 2014.)

En cette affaire, l'affaire? Je suggérerais :

Mais en cette affaire, nos puissants voisins du Sud semblent moins nets qu’il n’y paraît et la réalité, plus complexe.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Entre propagande et désinformation » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/427927/the-intervi...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

26 janvier 2015

Abandon

  • Au printemps, les Allemands envahissent aussi le village de Michael, abandonnés par l’armée russe.
    (Isabelle Paré, dans Le Devoir du 24 janvier 2015.)

Ce ne sont pas les Allemands qui ont été abandonnés par l'armée russe, mais le village :

Au printemps, les Allemands envahissent aussi le village de Michael, abandonné par l’armée russe.

* * * * *

  • [...] des bataillons de miliciens chargés d’éliminer les Juifs, les Tziganes, les handicapés, les Russes et tous les opposants au IIIe Reich en l’Europe de l’Est.

On dit en Amérique du Nord, et non pas en l'Amérique du Nord :

[...] des bataillons de miliciens chargés d’éliminer les Juifs, les Tziganes, les handicapés, les Russes et tous les opposants au IIIe Reich en Europe de l’Est.

* * * * *

  • Grâce à son polonais sans accent et ses yeux bleus, Arthur survivra à la contrebande, en rampant dans des tunnels clandestins pour aller et venir du ghetto, comme d’autres enfants qui blanchissent leurs cheveux au peroxyde pour se donner l’air de vrais Polonais.

Deux observations :

  1. La préposition à se répète normalement devant chacun des compléments.
  2. On peut venir du ghetto, mais on ne peut pas aller du ghetto (sauf dans une tournure du type aller de Québec à Montréal).

Je suggérerais :

Grâce à son polonais sans accent et à ses yeux bleus, Arthur survivra à la contrebande, en rampant dans des tunnels clandestins pour sortir du ghetto et y rentrer, comme d’autres enfants qui blanchissent leurs cheveux au peroxyde pour se donner l’air de vrais Polonais.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Survivre à l'horreur » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

25 janvier 2015

Un renvoie devant un juge

Un renvoie ou un renvoi; orthographe.

  • Elle requiert huit mois de prison, « ce qui [lui] paraît justifié », ainsi qu’un renvoie devant un juge d’application des peines.
    (Hélène Deplanque dans le site de Libération, le 20 janvier 2015 à 17 h 1.)

Nous n'avons pas affaire au verbe renvoyer, mais au nom renvoi :

Ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel. (Petit Robert.)

Elle requiert huit mois de prison, « ce qui [lui] paraît justifié », ainsi qu’un renvoi devant un juge d’application des peines.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« "Le tribunal a jugé votre comportement inadmissible, compte tenu des faits récents d'attentat" » : http://www.liberation.fr/societe/2015/01/20/le-tribunal-a...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

23 janvier 2015

Odieux

  • On peut certes trouver odieux la tentative de récupération de cet événement tragique par le parti de M. Harper [...]
    (Amir Khadir, dans Le Devoir du 14 janvier 2015.)

On peut trouver que la tentative de récupération est odieuse; on peut trouver la tentative odieuse. L'adjectif attribut du complément d'objet direct doit s'accorder avec ce complément, même s'il y a inversion :

On peut certes trouver odieuse la tentative de récupération de cet événement tragique par le parti de M. Harper [...]

* * * * *

  • Mais je voudrais nous rappeler qu’un régime similaire existe déjà. Il s’appelle l’Arabie saoudite. , pour la seule période du 4 et 22 août 2014, Amnistie internationale y dénonce pas moins de 22 exécutions, la plupart par décapitation!

Trois observations :

  1. Je ne dirais pas que le régime s'appelle l'Arabie saoudite, mais qu'il est celui de l'Arabie saoudite.
  2. Il s'agit évidemment de la période du 4 au 22 août.
  3. Les pronoms et y font double emploi.

On aurait pu écrire :

Mais je voudrais nous rappeler qu’un régime similaire existe déjà. C'est celui de l’Arabie saoudite. , pour la seule période du 4 au 22 août 2014, Amnistie internationale y dénonce pas moins de 22 exécutions, la plupart par décapitation!

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Un "Charlie" nommé Badawi » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/428819/un-charli...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

22 janvier 2015

L'adjectif ne remplace pas le nom

  • Il y a subtilement la tentation de faire porter aux victimes un peu du poids d'assassinats insensés. De leur trouver une logique, comme si on avait pu les éviter. Il y a risque d'internaliser la mécanique terroriste, de les croire sur parole.
    (Yves Boisvert, dans La Presse du 10 janvier 2015.)

Il y a risque de croire non pas les victimes, non pas les assassinats, mais les terroristes; cependant, l'adjectif terroriste ne peut pas renvoyer au nom. Je suggérerais :

Il y a risque d'internaliser la mécanique terroriste, de croire les tueurs sur parole.

* * * * *

  • Ce qui est visé, ce n'est pas la politique de Harper ou d'Obama ou des socialistes françaisun des seuls pays occidentaux à avoir soutenu les démarches de l'Autorité palestinienne, par exemple.

Les socialistes et autres -istes, de quelque nationalité qu'ils soient, ne sont pas un pays; les adjectifs de nationalité non plus. On pouvait écrire :

Ce qui est visé, ce n'est pas la politique de Harper ou d'Obama ou des socialistes français – la France est un des seuls pays occidentaux à avoir soutenu les démarches de l'Autorité palestinienne, par exemple.

Line Gingras
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« C'est le fanatisme, pas la religion » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/20...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

21 janvier 2015

Les pays musulmans et ses fatwas

  • Deux semaines après les attentats contre Charlie Hebdo, il est de plus en plus tentant de voir le monde divisé en deux : l’Occident et ses libertés d’un côté, les pays musulmans et ses fatwas de l’autre.
    (Francine Pelletier, dans Le Devoir du 21 janvier 2015.)

Deux possibilités :

[...] l’Occident et ses libertés d’un côté, les pays musulmans et leurs fatwas de l’autre.

[...] l’Occident et ses libertés d’un côté, le monde musulman et ses fatwas de l’autre.

* * * * *

  • Notre incapacité de juger adéquatement des événements est particulièrement mise à épreuve maintenant qu’arrive ce qui ne devait pas arriver : le combat terrestre.

D'après tous les exemples que je trouve dans le Petit Robert, on dit et on écrit mise à l'épreuve. Par ailleurs, il me semble que c'est notre capacité, plutôt que notre incapacité de juger adéquatement, qui est mise à l'épreuve, c'est-à-dire qui est soumise à un test devant permettre de se faire une opinion sur sa valeur :

Notre capacité de juger adéquatement des événements est particulièrement mise à l'épreuve maintenant qu’arrive ce qui ne devait pas arriver : le combat terrestre.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Le choc des civilisations » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

20 janvier 2015

Il se moque

  • Il se moque des économistes qui se proposent de quantifier le bonheur avec le PIB, et les altermondialistes qui en font autant du développement durable.
    (David Desjardins, dans Le Devoir du 17 janvier 2015.)

Il ne s'agit pas de quantifier les altermondialistes, mais de se moquer d'eux :

Il se moque des économistes qui se proposent de quantifier le bonheur avec le PIB, et des altermondialistes qui en font autant du développement durable.

* * * * *

  • Et que l’on se rend compte que, malgré toute notre volonté de demeurer critique, la morale qu’elle sous-tend nous a souvent infectés.

Le sujet implicite de demeurer, verbe attributif, c'est nous (un nous pluriel, comme l'indique l'accord du participe infectés) :

Et que l’on se rend compte que, malgré toute notre volonté de demeurer critiques, la morale qu’elle sous-tend nous a souvent infectés.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Leur règne absolu » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

19 janvier 2015

L'association s'est indigné

  • [...] l’association Dessins pour la paix, mise au monde par le caricaturiste du quotidien Le Monde Plantu, et dont Cabu était membre, s’est indigné devant l’attaque terroriste dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, appelant à la résistance face à l’obscurantisme [...]
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 8 janvier 2015.)

Comme le signale Marie-Éva de Villers, le participe passé du verbe pronominal s'indigner s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet du verbe :

[...] l’association Dessins pour la paix, mise au monde par le caricaturiste du quotidien Le Monde Plantu, et dont Cabu était membre, s’est indignée devant l’attaque terroriste dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, appelant à la résistance face à l’obscurantisme [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Indignation et résistance » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

18 janvier 2015

Provocation

  • Il fallait quitter le quartier pour entendre des couacs. Le chauffeur de taxi iranien a abordé le sujet en premier. En gros, il avait été révolté par les meurtres de Charlie Hebdo, tout en trouvant, comme d’autres le chuchotent, qu’ils avaient trop provoqué les extrémistes. Et joué leur jeu.
    (Odile Tremblay, dans Le Devoir du 17 janvier 2015.)

Ils? Non, ce ne sont pas les meurtres qui « avaient trop provoqué les extrémistes ». Je suggérerais :

En gros, il avait été révolté par les meurtres de Charlie Hebdo, tout en trouvant, comme d’autres le chuchotent, que ses artisans avaient trop provoqué les extrémistes.

En gros, il avait été révolté par les meurtres de Charlie Hebdo, tout en trouvant, comme d’autres le chuchotent, que la publication avait trop provoqué les extrémistes.

Il est vrai que, si des articles réclamant une plus grande liberté de religion valent mille coups de fouet à leur auteur, et dix ans de prison, et dix ans d'interdiction de voyage, et 300 000 $ d'amende...

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Sous le crachin et les roses de Charlie » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/429078/sous-le-cra...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.