19 décembre 2014
Des valeurs comme celles-là
- S'il fallait écouter les tenants d'un durcissement de la loi, Fanon serait aujourd'hui accusé d'incitation au terrorisme, au mépris de cette grande liberté fondamentale qu'est la liberté d'expression.
En la sacrifiant à la lutte contre le djihad, on donnerait raison aux terroristes, dont le but ultime est justement d'éradiquer des valeurs comme celles-là.
(Lysiane Gagnon, dans La Presse du 9 décembre 2014.)
La chroniqueuse parle dans ce passage d'une seule valeur en particulier, la liberté d'expression. Il n'y a donc pas lieu de mettre le pronom démonstratif au pluriel :
S'il fallait écouter les tenants d'un durcissement de la loi, Fanon serait aujourd'hui accusé d'incitation au terrorisme, au mépris de cette grande liberté fondamentale qu'est la liberté d'expression.
En la sacrifiant à la lutte contre le djihad, on donnerait raison aux terroristes, dont le but ultime est justement d'éradiquer des valeurs comme celle-là.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Le djihad est parmi nous » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/lysiane-gagnon/2...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 décembre 2014
Une astéroïde? Un astéroïde?
Astéroïde, masculin ou féminin; astéroïde, genre.
- « Si on ne reçoit aucune donnée lors du prochain contact » avec Philae, cela voudra « probablement dire que les batteries sont à plat. Ou qu’une astéroïde est tombée sur Philae », a ajouté M. Ulamec, en plaisantant.
(AFP dans le site du Devoir, le 14 novembre 2014 à 15 h.)
J'ignore dans quelle langue s'est exprimé M. Ulamec, mais astéroïde est un nom masculin, ce que le journaliste aurait constaté en ouvrant un dictionnaire :
« Si on ne reçoit aucune donnée lors du prochain contact » avec Philae, cela voudra « probablement dire que les batteries sont à plat. Ou qu’un astéroïde est tombé sur Philae », a ajouté M. Ulamec, en plaisantant.
* * * * *
-
La durée d’activité du robot, qui aurait pu durer jusqu’en mars, est donc écourtée.
Voilà ce qui arrive quand on n'utilise pas la bonne marque de piles :
La durée d’activité du robot, qui aurait pu s'étendre jusqu’en mars, est donc écourtée.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Philae va s’éteindre, mais il aura fait un travail "extraordinaire" » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/42...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:16 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 décembre 2014
Ni, n'y
- C’est à ni* rien comprendre.
(Fabien Deglise dans son blogue, Les mutations tranquilles, le 15 décembre 2014.)
On écrit :
Ils prétendent bien connaître l'Italie, mais ne sont jamais allés à Florence ni à Venise.
[On dirait à l'affirmative : Ils sont allés à Florence et à Venise.]
– Nous non plus, nous n'y sommes jamais allés.
[Nous ne sommes jamais allés là-bas.]
– N'y avez-vous pas songé?
[N'avez-vous pas songé à cela?]
La première phrase du billet de monsieur Deglise devrait se lire comme suit :
C’est à n'y rien comprendre.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
* Le samedi 20 décembre à 3 h 10, je vois que la faute a été corrigée.
« Les adolescents préféreraient les livres imprimés » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/les-mutations-tra...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
14:23 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 décembre 2014
Être ou ne pas être majoritaire
- Il s’agissait de reconnaître le caractère majoritaire de l’Afrique au sein de l’organisation où elle est majoritaire.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 2 décembre 2014.)
On pouvait écrire simplement :
Il s’agissait de reconnaître le caractère majoritaire de l’Afrique au sein de l’organisation où elle est majoritaire.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Et maintenant... » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/425479/francopho...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 décembre 2014
Cette révision, il ne l'a jamais fait
- Le gouvernement avait promis une révision annuelle de l’admissibilité des communautés, il ne l’a jamais fait.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 26 novembre 2014.)
Qu'est-ce que le gouvernement avait promis mais qu'il n'a jamais fait? Une révision annuelle, représentée par le pronom l'. Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir doit s'accorder avec le complément d'objet direct, celui-ci étant placé devant le verbe :
Le gouvernement avait promis une révision annuelle de l’admissibilité des communautés, il ne l’a jamais faite.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Plus que des miettes » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/424960/plus-que-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 décembre 2014
L'argent, il faut la trouver
- Enfants du Québec, ne soyez pas surpris si vos cadeaux de Noël, cette année, sont plus modestes. Faudra bien la trouver quelque part, l'argent pour vous faire garder.
(Stéphane Laporte, dans La Presse du 23 novembre 2014.)
Enfants du Québec, ne soyez pas surpris si vos cadeaux de Noël, cette année, sont plus modestes. Faudra bien le trouver quelque part, l'argent pour vous faire garder.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Pour en finir avec les garderies » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/stephane-laporte...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
09:10 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 décembre 2014
Double emploi
- Sur les 47 victimes de l’explosion du train de la MMA, une trentaine d’entre elles ont péri dans son bar.
(Isabelle Porter, dans Le Devoir du 8 décembre 2014.)
D'entre elles fait double emploi :
Sur les 47 victimes de l’explosion du train de la MMA, une trentaine d’entre elles ont péri dans son bar.
Line Gingras
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Pigiste
Québec
« Musi-Café : les défis d’une seconde vie » : http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/42608...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:00 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 décembre 2014
La présentation du projet de loi qui devait l'être
- Les attentats de Saint-Jean et d’Ottawa perpétrés par des radicaux islamistes ont servi de prétexte pour retarder encore la présentation du projet de loi sur la laïcité qui devait l’être au printemps dernier.
(Michel David, dans Le Devoir du 9 décembre 2014.)
Le projet de loi sur la laïcité ne devait pas être la présentation au printemps dernier, mais il devait être présenté à cette époque. Le pronom l' ne pouvant pas renvoyer à un mot qui ne figure pas dans le texte, il fallait exprimer l'idée d'une autre façon :
Les attentats de Saint-Jean et d’Ottawa, perpétrés par des radicaux islamistes, ont servi de prétexte pour retarder encore la présentation du projet de loi sur la laïcité, qui devait avoir lieu au printemps dernier.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Bulletin ministériel » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/426143/bulletin-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:41 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 décembre 2014
Cet honteux monstre
Honteux, h muet ou h aspiré; ce ou cet devant un h aspiré; grammaire française.
- Comme si on s'excusait d'avoir construit des blocs aussi ternes que le stationnement voisin, cet honteux monstre de béton censé être caché six pieds sous terre.
(François Cardinal, dans La Presse du 7 décembre 2014.)
Le déterminant démonstratif masculin singulier s'écrit cet devant une voyelle ou un h muet (cet homme), mais ce devant un h aspiré; or, ainsi que le signale entre autres le Multidictionnaire, l'adjectif honteux commence par un h aspiré :
Il n'y a rien de honteux à penser cela. (Petit Robert.)
Un flot de honteuse tristesse m'a flétri le cœur. (M. Barrès dans le Grand Robert, à l'article « flétrir ».)
De basses, de honteuses intrigues. (Grand Robert, à l'article « intrigue ».)
Ce honteux négoce s'exerça dès le début sur une certaine échelle. (Ambrière dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « négoce ».)
Il fallait écrire :
Comme si on s'excusait d'avoir construit des blocs aussi ternes que le stationnement voisin, ce honteux monstre de béton censé être caché six pieds sous terre.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Prix citron » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/francois-cardina...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:47 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 décembre 2014
Trop ou trop peu?
- En même temps, on le voit de plus en plus, les infractions à connotation psychiatrique mettent à rude épreuve tant la police que le système judiciaire. Encore aujourd’hui, trop de procureurs et de juges manifestent une compréhension de cette criminalité. On en est encore à la notion désuète du discernement entre « le bien et le mal ».
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 8 décembre 2014.)
D'après le contexte, je crois comprendre que les procureurs et les juges sont trop peu nombreux à manifester la compréhension voulue :
En même temps, on le voit de plus en plus, les infractions à connotation psychiatrique mettent à rude épreuve tant la police que le système judiciaire. Encore aujourd’hui, trop peu de procureurs et de juges manifestent une compréhension de cette criminalité. On en est encore à la notion désuète du discernement entre « le bien et le mal ».
En même temps, on le voit de plus en plus, les infractions à connotation psychiatrique mettent à rude épreuve tant la police que le système judiciaire. Encore aujourd’hui, trop de procureurs et de juges manifestent une mauvaise compréhension de cette criminalité. On en est encore à la notion désuète du discernement entre « le bien et le mal ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Que fera une autre femme en Cour suprême? » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/42607...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:47 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 décembre 2014
Mauvaise surprise
-
Des adolescentes en quête d'une nuit chaude et gratuite au spa nordique Amérispa de Cantley ont rapidement refroidi lorsque des policiers les ont surpris.
(Louis-Denis Ébacher, dans Le Droit du 20 octobre 2014.)
Le participe passé employé avec avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Les policiers ont surpris qui? Des adolescentes, représentées par le pronom les :
Des adolescentes en quête d'une nuit chaude et gratuite au spa nordique Amérispa de Cantley ont rapidement refroidi lorsque des policiers les ont surprises.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Une nuit chaude qui refroidit trois adolescentes » : http://www.lapresse.ca/le-droit/actualites/justice-et-fai...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:58 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 décembre 2014
Serrer la vie aux trafiquants
- Je constate un décalage entre la justice et les justiciers. Octobre 2007, Stephen Harper annonçait sa stratégie pour lutter contre la drogue. Il promettait, ça n'a surpris personne, de serrer la vie aux trafiquants.
(Mylène Moisan, dans Le Soleil du 28 novembre 2014.)
Traiter quelqu'un avec une grande sévérité, restreindre ses libertés, c'est lui serrer la vis, peut-on lire dans le Petit Robert. Évidemment, cela ne devrait pas avoir pour effet de lui faciliter la vie.
Il fallait écrire :
[...] Stephen Harper annonçait sa stratégie pour lutter contre la drogue. Il promettait, ça n'a surpris personne, de serrer la vis aux trafiquants.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« La loi ou la poule » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:33 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 décembre 2014
Les propos
- Les propos du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, sur « l’État du XXIe siècle » n’est pas sans rappeler le rapport Gobeil de 1986 [...]
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 6 décembre 2014.)
Ce n'est pas l'État du XXIe siècle qui n'est pas sans rappeler le rapport Gobeil, mais les propos du président du Conseil du trésor :
Les propos du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, sur « l’État du XXIe siècle » ne sont pas sans rappeler le rapport Gobeil de 1986 [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Le prix d'un café? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/425957/austerite...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 décembre 2014
Venu
- Ils ont rapidement compris qu’au moment où tout le monde devait se serrer la ceinture, il aurait été très mal venu d’exiger que l’entente intervenue avec le gouvernement Charest soit respectée intégralement.
(Michel David, dans Le Devoir du 2 décembre 2014.)
Il serait souhaitable d'éviter la répétition :
Ils ont rapidement compris qu’au moment où tout le monde devait se serrer la ceinture, il aurait été très mal vu d’exiger que l’entente intervenue avec le gouvernement Charest soit respectée intégralement.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« La rupture » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/425528/la-rupture
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 décembre 2014
Peu faire grincer
- L’ensemble est en parfaite symbiose avec cette courtepointe de mots, d’ambiances, de cris dont la fibre, les coutures, les motifs n’offrent finalement qu’un niveau très homéopathique de faiblesses. Peu faire grincer.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 4 décembre 2014.)
Peu faire grincer? La phrase est courte et chacun des mots est français, et pourtant l'ensemble est incompréhensible.
J'ai pensé d'abord qu'on avait voulu dire Pour faire grincer ou Peut faire grincer. Mais j'ai changé d'avis à la lecture de la phrase suivante :
Tout est là pour faire sourire, émouvoir, faire vibrer devant cette pensée qui se détache avec élégance de ces grappes dangereusement consensuelles, cette idée qui éclaire avec acuité un geste, ou cette remarque qui porte atteinte à un préjugé, avec la dextérité du verbe.
Finalement, ce que le journaliste a voulu écrire, je crois, c'est plutôt :
Peu fait* grincer.
Ou bien :
Peu pour faire grincer.
Que ne l'a-t-il écrit.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
* Le 4 décembre à 15 h 10, je vois que la correction a été apportée.
« Du terrorisme à grands coups de plumes » : http://www.ledevoir.com/culture/theatre/425720/du-terrori...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:13 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 décembre 2014
Serpenter le flanc d'une montagne
Serpenter suivi d'un complément d'objet direct; serpenter, verbe transitif ou intransitif; grammaire française; syntaxe.
- [...] trois heures et demie intenses à serpenter le flanc d’une montagne, avec une vue sur un effrayant ravin, alors que le jour se couche.
(Émilie Folie-Boivin, dans Le Devoir du 29 novembre 2014.)
Serpenter est un verbe intransitif; il ne s'emploie donc pas avec un complément d'objet direct :
Un sentier qui serpente dans la forêt. (Multidictionnaire.)
Les queues devant les boulangeries serpentent dès l'aube. (Triolet, dans le Lexis.)
Elle seule [la gondole à Venise] peut serpenter à travers les réseaux inextricables et l'infinie capillarité des rues aquatiques. (Gautier, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'affleurement bleuâtre des veines microscopiques qui serpentent sous l'épiderme. (Taine dans le Petit Robert, à l'article « bleuâtre ».)
Au bas de la crevasse, de larges et épaisses coulées de laves serpentaient sur les flancs du mont [...] (J. Verne dans le Grand Robert, à l'article « cratère ».)
Il fallait écrire :
[...] trois heures et demie intenses à serpenter sur le flanc d’une montagne, avec une vue sur un effrayant ravin, alors que le jour se couche.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Un "road trip" à l’eau de rose » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/425032/touris...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:54 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 décembre 2014
Il est depuis plusieurs années questions...
- Pas étonnant, en ce sens, qu’il soit depuis plusieurs années questions d’ouvrir des négociations avec les talibans, devant l’impasse sur laquelle a débouché la méthode militaire.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 1er décembre 2014.)
Il est question, depuis plusieurs années, d'ouvrir des négociations avec les talibans :
Pas étonnant, en ce sens, qu’il soit depuis plusieurs années question d’ouvrir des négociations avec les talibans, devant l’impasse sur laquelle a débouché la méthode militaire.
Question est invariable dans l'expression il est question de.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Haute trahison » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
09:21 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 décembre 2014
Un, deux, trois autres candidats
- Appuyée par les délégations canadienne, québécoise, néo-brunswickoise et haïtienne, l’ex-gouverneure générale a mené une campagne soutenue pendant plusieurs mois, qui l’a menée dans plusieurs États de la Francophonie.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 1er décembre 2014.)
Elle a mené une campagne qui l'a menée...? L'image est plaisante, mais je doute que la répétition soit voulue :
Appuyée par les délégations canadienne, québécoise, néo-brunswickoise et haïtienne, l’ex-gouverneure générale a fait une campagne soutenue pendant plusieurs mois, qui l’a menée dans plusieurs États de la Francophonie.
* * * * *
-
En plus du Mauricien de l’Estrac, trois autres candidats étaient en lice (cinq au total avec Mme Jean), soit Pierre Buyoya, du Burundi, et Agustin Nze Nfumu, de la Guinée-Équatoriale.
Un, deux... Il manque le troisième, Henri Lopes, du Congo-Brazzaville.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Michaëlle Jean, la nouvelle voix de l’OIF » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
09:58 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 novembre 2014
Peut-être en resteraient-ils
- Mais s’ils [les médecins] n’avaient pas accaparé les budgets avec leurs plantureuses augmentations, peut-être en resteraient-ils un peu pour le reste!
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 29 novembre 2014.)
Je ne conseillerai pas d'éliminer la répétition rester... reste, parce qu'elle me paraît servir le propos. Je signale toutefois que nous avons affaire ici à un impersonnel; pour s'en rendre compte, il suffit de supprimer l'inversion du sujet et du verbe. On dirait en effet :
[...] peut-être qu'il en resterait un peu pour le reste!
Et non pas :
[...] peut-être qu'ils en resteraient un peu pour le reste!
Il fallait écrire :
Mais s’ils n’avaient pas accaparé les budgets avec leurs plantureuses augmentations, peut-être en resterait-il un peu pour le reste!
* * * * *
-
Toutefois, que vient faire ce sujet en question dans le projet de loi?
Il fallait choisir :
Toutefois, que vient faire ce sujet en question dans le projet de loi?
Toutefois, que vient faire le sujet en question dans le projet de loi?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Indispensable bâton » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/425323/projet-de-lo...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:25 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 novembre 2014
La participation des femmes?
- Il faut sauver ce qu’il va rester des garderies, car la participation des femmes à l’avancement de la société, qui était devenue un plus pour la collectivité, risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 28 novembre 2014.)
Ce n'est certes pas la participation des femmes à l'avancement de la société qui risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison, mais la hausse des frais de garde. J'imagine que madame Payette voulait dire :
Il faut sauver ce qu’il va rester des garderies, car la participation des femmes à l’avancement de la société, qui était devenue un plus pour la collectivité, se trouve compromise par la hausse des frais de garde, qui risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison.
* * * * *
-
On leur vend l’électricité moins cher qu’au citoyen payeur de taxes [...]
Comme je l'ai déjà signalé, payeur de taxes est le calque de taxpayer; en français correct, on dit plutôt contribuable.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Joyeux Noël à vous aussi, M. Coiteux » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/425167/joyeux-no...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:31 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 novembre 2014
Prendre une chance, prendre « une » risque
- « On ne peut prendre aucune risque avec la santé humaine », a déclaré le ministre québécois.
(Martin Ouellet, PC, dans Le Devoir du 28 novembre 2014.) - « On ne peut prendre aucune chance avec la santé humaine », a déclaré Pierre Paradis.
(Légende d'une photo accompagnant le même article.)
Qu'a-t-il donc déclaré au juste, le ministre Pierre Paradis? Aurait-il utilisé l'expression prendre une chance, calque de to take a chance? On aurait dû, il me semble, le citer chaque fois fidèlement, et signaler l'anglicisme par la mention sic, entre crochets :
« On ne peut prendre aucune chance [sic] avec la santé humaine », a déclaré le ministre québécois.
« On ne peut prendre aucune chance [sic] avec la santé humaine », a déclaré Pierre Paradis.
Et j'aurai l'air de chanter toujours la même antienne, mais n'oublions pas qu'il faut se relire après avoir apporté une modification. (Cela dit, l'expression prendre un risque est correcte.)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Le ministre veut forcer les épiciers à jeter la viande après trois jours » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/425175/le-minist...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:17 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias