06 juin 2011
Monsieur Bolduc confit...
- « Si les journalistes se réveillent pour entendre un attaché de presse, ça lui donne tout un rôle », confit Hubert Bolduc.
(Michel Corbeil, dans Le Soleil du 23 avril 2011.)
Monsieur Bolduc ne prépare pas des fruits confits; il n'a pas non plus, je pense, la mine confite :
La crème des hommes : doux, paterne, même un peu confit. (Gide, dans le Petit Robert.)
Il semblerait plutôt (d'après le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « confier ») qu'il ait dit quelque chose en confidence à un journaliste :
« Si les journalistes se réveillent pour entendre un attaché de presse, ça lui donne tout un rôle », confie Hubert Bolduc.
Je comprendrais, si le verbe confier était correctement employé, que l'intéressé ait un air quelque peu déconfit.
Line Gingras
Québec
« La méthode Dimitri Soudas » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-fe...
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07:21 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 juin 2011
Les autorités chinoises, quand ils répondent
- Pour avoir des renseignements pointus, essayez de contacter les autorités chinoises en matière de tourisme, quand ils répondent, au [...]
(Lio Kiefer, dans Le Devoir du 4 juin 2011.)
Pour avoir des renseignements pointus, essayez de contacter les autorités chinoises en matière de tourisme, quand elles répondent, au [...]
Line Gingras
Québec
« Long-courrier – La Chine en fauteuil? » : http://www.ledevoir.com/loisirs/voyage/324736/long-courri...
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14:30 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juin 2011
Qu'elle avait été la réponse
Qu'elle ou quelle.
- À une journaliste qui insistait pour savoir qu'elle avait été la réponse à cette demande, elle a répondu [...]
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 4 juin 2011.)
La journaliste aurait voulu savoir quelle réponse on avait faite à la demande; nous avons donc affaire à l'adjectif interrogatif, comme dans les exemples suivants, tirés du Petit Robert :
Quelle est donc cette jeune fille qui chante? (Musset.)
Quel est le but de la vie? (Maurois.)
Il fallait écrire :
À une journaliste qui insistait pour savoir quelle avait été la réponse à cette demande, elle a répondu [...]
Line Gingras
Québec
« Amphithéâtre de Québec – Risque d'implosion au PQ » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/324818/amphithea...
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 juin 2011
Alcools de circonstances
De circonstances ou de circonstance; orthographe.
- Pour ce qui est des repas, l'entrée au saumon et la salade de mesclun avec vinaigrette balsamique étaient très corrects.
(Lio Kiefer dans son blogue, 29 mai 2011.)
L'entrée et la salade étaient très correctes :
Pour ce qui est des repas, l'entrée au saumon et la salade de mesclun avec vinaigrette balsamique étaient très correctes.
- [...] une crème glacée à la vanille de Tahiti, qui avait du quitter la Polynésie [...]
[...] une crème glacée à la vanille de Tahiti, qui avait dû quitter la Polynésie [...]
- Champagne sympa et porto velouté sont aussi du progarmme. Sinon, bar ouvert avec alcools de circonstances.
La locution de circonstance, qui signifie « qui est fait ou est utile pour une occasion particulière » (Petit Robert), est donnée pour invariable dans le Trésor de la langue française informatisé :
En cette période de départ en vacances, les conseils de prudence sont de circonstance. (Lexis.)
Mais il n'y a, à tout prendre, que des œuvres de circonstance, car toutes dépendent du lieu et du moment où elles furent créées. (France, dans le Trésor.)
Tout chez lui [Mallarmé] procédait de quelque principe sublime et réfléchi. Actes, geste, propos, même très familiers; même ses inventions futiles, les riens très gracieux, les petits vers de circonstance. (Valéry dans le Trésor, à l'article « vers ».)
Il fallait écrire :
Champagne sympa et porto velouté sont aussi du programme. Sinon, bar ouvert avec alcools de circonstance.
Line Gingras
Québec
« Belgique : histoire de langues... » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/voyager-avec-lio-...
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02 juin 2011
Des années d'expérience, et pourtant...
- Je me suis approché malgré le signe de Schinke. Surtout pas pour poser une question, mais juste pour rappeler à Jean Pascal une vérité que des années d'expérience m'ont permise de vérifier plusieurs fois.
(Réjean Tremblay, dans La Presse du 24 mai 2011.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci est placé devant le verbe. Des années d'expérience m'ont permis quoi? Non, elles n'ont pas permis une vérité, mais plutôt de vérifier une vérité :
... pour rappeler à Jean Pascal une vérité que des années d'expérience m'ont permis de vérifier plusieurs fois.
Line Gingras
Québec
« Les leçons à tirer d'une défaite » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/rejean-tremblay/20...
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01 juin 2011
Pour votre gouverne
- Bref, l'Italie, deux fois civilisation, va demeurer l'homme malade de l'Europe aussi longtemps qu'il sera gouverné par une personnalité plus habile en magouille qu'en gouvernance.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 1er juin 2011.)
Tant que l'Italie sera gouvernée par son actuel premier ministre, elle va demeurer l'homme malade de l'Europe :
Bref, l'Italie, deux fois civilisation, va demeurer l'homme malade de l'Europe aussi longtemps qu'elle sera gouvernée par une personnalité plus habile en magouille qu'en gouvernance.
Line Gingras
Québec
« Élections municipales en Italie – L'ébranlement » : http://www.ledevoir.com/international/europe/324479/elect...
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23:58 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 mai 2011
À quelques heures prêt
Prêt ou près; orthographe.
- « [...] que cet homme, au faîte de sa puissance et qui était annoncé vainqueur contre Sarkozy ait, au tout dernier moment, à quelques heures prêt, tout bousillé et dans le pire des cadres, aux États-Unis, où on ne badine vraiment pas avec ces choses, à juste titre d'ailleurs. »
(Stéphane Baillargeon citant Philippe Martinat, dans Le Devoir du 28 mai 2011.)
Monsieur Martinat, qui s'exprimait oralement, ne parlait pas d'un degré de préparation, mais d'un écart temporel. S'il était question d'une femme, on n'écrirait certainement pas :
[...] que cette femme, au faîte de sa puissance [...] ait, au tout dernier moment, à quelques heures prête, tout bousillé et dans le pire des cadres...
Pour indiquer un écart, une différence, ce n'est pas l'adjectif prêt que l'on emploie, mais plutôt l'adverbe près, comme dans les exemples suivants, tirés du Petit Robert :
[J'aime] les choses classées au millimètre près, cela me donne une autorité géométrique. (Rolin.)
Il a échoué à deux points près.
Moi, Legrain, je n'en suis pas à une femme près. (Duhamel.)
Il fallait écrire :
[...] que cet homme, au faîte de sa puissance et qui était annoncé vainqueur contre Sarkozy ait, au tout dernier moment, à quelques heures près, tout bousillé et dans le pire des cadres...
Line Gingras
Québec
« Docteur Strauss et Mister Kahn » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/324286/docteur-str...
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04:49 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 mai 2011
Attention aux changements
- Environ 190 ex-syndiqués ont préféré se partager la cagnotte d’une vingtaine de millions $ négocié comme prime de séparation.
(Stéphane Baillargeon dans le site du Devoir, 30 mai 2011.)
On avait en tête, sans doute, le mot « montant »; mais puisqu'on a écrit « cagnotte », il ne fallait pas oublier de faire l'accord du participe passé au féminin :
Environ 190 ex-syndiqués ont préféré se partager la cagnotte d’une vingtaine de millions de dollars négociée comme prime de séparation.
Line Gingras
Québec
« Le Journal de Montréal embauche » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/324384/le-journal-...
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17:57 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 mai 2011
Éloges personnelles
Éloge, masculin ou féminin; genre du nom éloge; grammaire française.
- [...] les condoléances d'étrangers ont fait place aux éloges, plus personnelles, des proches du jeune Eric.
(Steve Rennie, PC, dans Cyberpresse, 27 mai 2011.)
Au pluriel comme au singulier, éloge est un nom masculin :
Des éloges bien mérités. (Multidictionnaire.)
Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. (Beaumarchais, dans le Petit Robert.)
[...] les condoléances d'étrangers ont fait place aux éloges, plus personnels, des proches du jeune Eric.
Line Gingras
Québec
« Explosion à l'école Mother Theresa : les proches de la victime lui rendent hommage » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justic...
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16:22 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 mai 2011
Incitation
- Pour inciter les jeunes à lire, il faut miser sur le plaisir en lui offrant des modèles et un environnement propice à la lecture.
(Pascale Breton, dans La Presse du 28 mai 2011.)
Pour inciter les jeunes à lire, il faut miser sur le plaisir en leur offrant des modèles et un environnement propice à la lecture.
Et pour inciter les gens à se relire...?
Line Gingras
Québec
« La technologie détourne les enfants de la lecture » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/educat...
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15:08 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Ils se sont attirés une réponse immédiate
- Les avocats se sont attirés une réponse immédiate du bureau du procureur [...]
(Paola Messana, AFP, dans Cyberpresse, le 26 mai 2011.)
Lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct (c.o.d.), c'est avec ce complément, s'il précède le verbe, que s'accorde le participe passé, comme si ce dernier était employé avec l'auxiliaire avoir. Si le c.o.d. est placé après le verbe, le participe passé reste invariable.
Les avocats ont attiré quoi? une réponse immédiate. Le c.o.d. étant placé après le verbe, le participe passé ne s'accorde pas :
Les avocats se sont attiré une réponse immédiate...
On écrirait par contre :
La réponse que les avocats se sont attirée...
Line Gingras
Québec
« Le ton monte entre les avocats de DSK et le procureur » : http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/laffaire...
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01:30 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 mai 2011
Vingt-cinq ans après des années d'efforts
- Nicolas Sarkozy s'est félicité que, 25 ans après le drame et des années d'efforts, le G8 ait enfin « bouclé le financement de Tchernobyl ».
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 27 mai 2011.)
25 ans après des années d'efforts? Monsieur Sarkozy a déclaré :
« Par ailleurs, nous avons bouclé le financement de Tchernobyl, 25 ans après le drame. Vous savez que les pays du G8 se sont engagés à financer les derniers travaux de colmatage de la centrale de Tchernobyl et nous avons été très heureux d'apprendre la participation de l'Italie, du Japon et du Canada. »
http://www.elysee.fr/president/les-actualites/conferences...
En principe, si l'on tenait absolument à parler d'efforts, on pouvait écrire quelque chose comme 25 ans après le drame et grâce à des efforts acharnés (ou sans cesse renouvelés)... Cependant, si les pays du G8 ont fourni des efforts pendant les 25 années qui se sont écoulées depuis le drame, monsieur Sarkozy n'en fait pas mention explicitement; il parle plutôt de ce à quoi ils viennent de s'engager. Je proposerais donc :
Nicolas Sarkozy s'est félicité que, 25 ans après le drame et des années d'efforts, le G8 ait enfin « bouclé le financement de Tchernobyl ».
Line Gingras
Québec
« G8 de Deauville – Un plan Marshall pour les pays arabes... sans le Canada » : http://www.ledevoir.com/economie/mondialisation/324135/g8...
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05:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 mai 2011
Le gouvernement a insisté de mobiliser...
Insister de faire quelque chose; insister de + verbe à l'infinitif; grammaire française; syntaxe.
- Pour sa part, le gouvernement français a exhorté ses citoyens à quitter Tokyo et à se réfugier dans le sud de l'archipel ou à rentrer en France, insistant auprès d'Air France de mobiliser des avions en Asie à cet effet.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 17 mars 2011.)
Les dictionnaires que j'ai consultés (Petit Robert, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Lexis, Trésor de la langue française informatisé) n'admettent pas la construction insister de + verbe à l'infinitif, mais plutôt insister pour faire quelque chose, insister pour que l'on fasse quelque chose, insister pour qu'une chose soit faite :
Enfin on partit. Il insista pour se mettre à côté du chauffeur. (Montherlant, dans le Trésor.)
Elle a beaucoup insisté pour que je vienne. (Adamov, dans le Lexis.)
J'insistais près du maréchal Haig pour que la marche sur Bray fût poursuivie avec énergie. (Foch, dans le Trésor.)
On pouvait écrire :
Pour sa part, le gouvernement français a exhorté ses citoyens à quitter Tokyo et à se réfugier dans le sud de l'archipel ou à rentrer en France, insistant auprès d'Air France pour que soient mobilisés des avions en Asie à cet effet.
Line Gingras
Québec
« La patience des Japonais s'épuise » : http://www.ledevoir.com/international/asie/318966/la-pati...
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06:05 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 mai 2011
Des haut-parleur
- Cette immigration québécoise sera longtemps soutenue par divers haut-parleur montréalais, y compris par un journal comme Le Devoir.
(Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 25 mai 2011.)
D'après le Petit Robert (2007), le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, on écrit un haut-parleur, des haut-parleurs :
Des haut-parleurs diffusaient une musique continue, lointaine. (Le Clézio, dans le Lexis.)
[...] tendant l'oreille aux bribes de paroles déformées que déversent les haut-parleurs. (Butor, dans le Trésor.)
Lyon ou Paris, l'une ou l'autre villes de confluents, postes d'écoute de notre avenir, haut-parleurs de notre histoire. (Morand, dans le Trésor.)
Ce mot est visé par les rectifications de l'orthographe; cependant, si le Conseil supérieur de la langue française préconise la soudure, il ne propose pas l'invariabilité : un hautparleur, des hautparleurs.
On pouvait écrire :
Cette immigration québécoise sera longtemps soutenue par divers haut-parleurs montréalais, y compris par un journal comme Le Devoir.
Cette immigration québécoise sera longtemps soutenue par divers hautparleurs montréalais, y compris par un journal comme Le Devoir.
Line Gingras
Québec
« Hearst, la petite française du Nord ontarien » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/323...
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06:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 mai 2011
Les politiques s'en sont ressenti
Elles s'en sont ressenti, elles s'en sont ressenties; ils s'en sont ressenti, ils s'en sont ressentis; elle s'en est ressenti, elle s'en est ressentie; nous nous en sommes ressenti, nous nous en sommes ressentis; se ressentir, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- Les politiques du gouvernement et du parti s'en sont ressenti.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 11 mai 2011.)
Marie-Éva de Villers fait observer, à propos du verbe ressentir : « À la forme pronominale, le participe passé s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet. »
Nous avons affaire ici à un pronominal subjectif : le verbe ne s'utilise pas uniquement à la forme pronominale; cependant, lorsque c'est le cas, le pronom réfléchi n'a d'autre fonction que d'indiquer cette forme. Le participe passé d'un pronominal subjectif s'accorde avec le sujet. (Les quelques pronominaux subjectifs dont le participe passé reste invariable sont des verbes qui n'admettent jamais de complément d'objet direct lorsqu'ils sont employés à la forme active. Exemple : se rire.)
Il fallait écrire :
Les politiques du gouvernement et du parti s'en sont ressenties.
Line Gingras
Québec
« Le poids du passé » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/323054/le-poids-...
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07:35 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 mai 2011
Durée du mandat des élections sénatoriales
- M. Harper aurait donc pu faire adopter sans blocage son projet de loi visant à réformer le Sénat. Le premier ministre souhaite imposer des élections sénatoriales et limiter la durée de leur mandat à huit ans.
(Guillaume Bourgault-Côté et Hélène Buzzetti, dans Le Devoir du 19 mai 2011.)
Bien entendu, il ne s'agit pas du mandat des élections sénatoriales : ce que souhaite le premier ministre, c'est limiter la durée du mandat des sénateurs. Le mot sénateurs, toutefois, ne se trouve pas dans le passage à l'étude ni dans le paragraphe qui précède. Je conseillerais d'écrire :
Le premier ministre souhaite imposer des élections sénatoriales et limiter à huit ans la durée du mandat des sénateurs.
Line Gingras
Québec
« Les perdants gagnent » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/323647/les-perda...
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06:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 mai 2011
Le statut du retour
- [...] les représentants des deux camps pourront amorcer des négociations sur le statut de Jérusalem et du retour des réfugiés [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 21 mai 2011.)
Les négociations porteraient sur le statut de Jérusalem et sur le retour des réfugiés :
[...] les représentants des deux camps pourront amorcer des négociations sur le statut de Jérusalem et le [ou et sur le] retour des réfugiés [...]
Line Gingras
Québec
« Paix au Proche-Orient – L'ambition d'Obama » : http://www.ledevoir.com/international/proche-orient/32381...
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21 mai 2011
S'il y en a peu, il y en a quelques-unes
- Peu d’entreprise d’information ont réussi à prospérer en ligne.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 17 mai 2011.)
Peu d’entreprises d’information ont réussi à prospérer en ligne.
- En France, Mediapart offre un contre-exemple remarquable, mais dans un créneau particulier visant la production haut de gamme pour laquelle paye des dizaines de milliers d’abonnés.
Ce n'est pas la production haut de gamme qui paye (ou paie), mais des dizaines de milliers d'abonnés :
... la production haut de gamme pour laquelle payent [ou paient] des dizaines de milliers d'abonnés.
Line Gingras
Québec
« Rue Frontenac en situation précaire » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/323516/rue-fronten...
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20 mai 2011
S'il y a lieu
- La décision pourrait être revue le 20 mai prochain par le grand jury qui devra choisir entre le non-lieu ou un procès, qui aura lieu au mieux dans plusieurs mois.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 17 mai 2011.)
..., qui se tiendra au mieux dans plusieurs mois.
Line Gingras
Québec
« DSK n'est pas au bout de ses peines » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
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19 mai 2011
Un prix coûteux
Non seulement..., mais aussi; non seulement..., mais encore; non seulement..., mais; grammaire française; syntaxe.
- Tout cela a un très coûteux prix social.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 13 mai 2011.)
Qu'est-ce qui peut être coûteux? Un voyage, une maison, une voiture, une expérience, une erreur... Un prix, cependant, ne coûte pas plus ou moins cher, ne cause pas de dépenses plus ou moins grandes; il ne saurait donc être coûteux. On le dira plutôt, selon le cas, modéré, raisonnable, avantageux, élevé, excessif, exorbitant... :
Tout cela a un prix social très élevé.
- Les recommandations entourant la formation et l'éducation à l'antiracisme abondent, non sans raison. Elles ont leur raison d'être non seulement dans les programmes de formation des policiers, mais aussi des futurs maîtres.
On peut éviter la répétition :
Les recommandations entourant la formation et l'éducation à l'antiracisme abondent, à juste titre. Elles ont leur raison d'être...
Les recommandations entourant la formation et l'éducation à l'antiracisme abondent, non sans raison. Elles ont leur place...
L'expression non seulement..., mais aussi est utile pour les mises en relief; il faut veiller, toutefois, à ce que les éléments introduits par ses deux composantes soient symétriques : les deux mots ou groupes de mots que l'on veut faire ressortir l'un par rapport à l'autre doivent exercer la même fonction.
Dans la phrase ci-dessus, le syntagme dans les programmes de formation des policiers est complément circonstanciel du verbe avoir, alors que des futurs maîtres est complément déterminatif de formation. Je verrais deux façons de régler le problème :
Elles ont leur raison d'être [ou leur place] non seulement dans les programmes de formation des policiers, mais aussi dans ceux des futurs maîtres.
Elles ont leur raison d'être [ou leur place] dans les programmes de formation non seulement des policiers, mais aussi des futurs maîtres.
Line Gingras
Québec
« Profilage racial – Le temps d'agir » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/323...
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04:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 mai 2011
Aucun d'eux n'ont agressé leurs partenaires
- Vrai que ce sont des hommes à femmes, mais aucun d’eux à ce que je sache n’ont agressé leurs partenaires. VGE et Sylvia Kristel, Mitterand et Dalida, Clinton et Monica, ce furent des aventures.
(Stéphane Laporte dans son blogue, 16 mai 2011.)
Le noyau du groupe sujet aucun d'eux, c'est aucun :
Vrai que ce sont des hommes à femmes, mais aucun d'eux, à ce que je sache, n'a agressé ses partenaires.
L'homme politique s'appelait François Mitterrand, avec deux r.
* * * * *
- DSK n’aurait pas séduit l’employée de l’hôtel Sofitel de New-York, il l’aurait agressé.
Le gentilé New-Yorkais désigne les habitants de New York; le nom de la ville s'écrit sans trait d'union. (J'ai consulté le Multidictionnaire.)
Le participe passé utilisé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. DSK aurait agressé qui? une employée : il l'aurait agressée.
Line Gingras
Québec
« La différence entre séducteur et agresseur » : http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2011/05/16/la-diffe...
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02:27 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias