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22 octobre 2011

Baisser à

Baisser à; grammaire française; syntaxe du français.

  • Un rapport récent de l’Office québécois de la langue française nous prédit que d’ici 2031, le pourcentage de la population de l’île de Montréal qui parle majoritairement le français à la maison baissera à moins de 50 %.
    (Jack Jedwab, dans Le Devoir du 21 octobre 2011.)

Baisser (verbe intransitif dans le cas présent), c'est diminuer de hauteur, d'intensité, de force, de valeur. Ce verbe exprime la progression, et non l'aboutissement; pour indiquer un changement numérique, il ne saurait donc s'utiliser avec la préposition à*. Celle-ci marque, dans la phrase à l'étude, le terme du mouvement, le point qui sera atteint en 2031 ou avant.

Baisser s'emploie plutôt avec la préposition de :

La rivière a baissé d'un mètre. (Petit Robert.)

[...] les ténors du second chœur baissèrent de près d'un demi-ton. (Berlioz, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Monsieur Jedwab aurait pu choisir passer, ou encore un verbe à double fonction, c'est-à-dire qui exprime soit la progression, soit l'aboutissement : descendre, se réduire, tomber.

Je m'appuie sur une étude rédigée en 1986 par mon ancienne collègue Lucie Boisvenue (fiche Repères – T/R 064), sur l'emploi de la préposition à avec les verbes indiquant un changement numérique.

Line Gingras
Québec

* Sauf dans la combinaison de... à, qui marque le degré approximatif du changement. Exemple : Le pourcentage baissera de 50 à 55 %.

« Langue – Le français en déclin, vraiment? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/334...

21 octobre 2011

Poursuivez!

  • Certes, la preuve accumulée par les commissions ne peut conduire directement à des poursuites devant les tribunaux. Les policiers doivent de leur côté poursuivre leur travail.
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 19 octobre 2011.)

Certes, la preuve accumulée par les commissions ne peut conduire directement à des poursuites devant les tribunaux. Les policiers doivent de leur côté continuer leur travail.

Certes, la preuve accumulée par les commissions ne peut conduire directement à des poursuites devant les tribunaux. Les policiers doivent continuer leur travail de leur côté.

Line Gingras
Québec

« Commission d'enquête sur la construction – Le recul » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/333886/commissio...

20 octobre 2011

Elle ne s'est pas laissée dévorer par le loup

Se laisser + infinitif, accord du participe passé; elle s'est laissée dévorer, elles se sont laissées dévorer, ils se sont laissés dévorer; elle s'est laissé dévorer, elles se sont laissé dévorer, ils se sont laissé dévorer; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Tristane est une jeune femme gracile, sans doute ambitieuse, sans doute un peu inconsciente des codes parisiens, avec pour tout viatique ses yeux bleus couleur lac gelé et sa silhouette gracile d'adolescente grandie trop vite.
    (Françoise Laborde, dans Le Devoir du 15 octobre 2011.)

Gracile, c'est très joli, mais une fois suffit :

Tristane est une jeune femme gracile, sans doute ambitieuse, sans doute un peu inconsciente des codes parisiens, avec pour tout viatique ses yeux bleus couleur lac gelé et sa silhouette gracile d'adolescente grandie trop vite.

Tristane est une jeune femme gracile, sans doute ambitieuse, sans doute un peu inconsciente des codes parisiens, avec pour tout viatique ses yeux bleus couleur lac gelé et sa silhouette gracile d'adolescente grandie trop vite.

* * * * *

  • Tristane voulait être journaliste, écrivain, sortir des sentiers tracés pour elle par une mère introduite dans le milieu de la gauche parisienne, marquée aussi par l'absence d'un père parti après sa naissance. Mais peu importe l'histoire de Tristane.

À quoi se rapporte le participe marquée? Étant donné la construction de la phrase, on est d'abord tenté, un court instant, de le rattacher à une mère, cet élément étant déjà accompagné du participe introduite. Mais ce n'est évidemment pas ce que madame Laborde a voulu dire : c'est Tristane, la fille, qui a été marquée par l'absence d'un père parti après sa naissanceJe suggérerais :

Marquée par l'absence d'un père parti après sa naissance, Tristane voulait être journaliste, écrivain, sortir des sentiers tracés pour elle par une mère introduite dans le milieu de la gauche parisienne.

* * * * *

  • Vous n'avez pas fait comme la chèvre de Monsieur Seguin : vous ne vous êtes pas laissée dévorer par le loup.

Le participe passé du verbe se laisser doit rester invariable dans cette phrase, pour une double raison :

  1. Selon la grammaire traditionnelle, on respecte la règle suivante, énoncée dans le Multidictionnaire : « Le participe passé de la forme pronominale suivi d'un infinitif s'accorde avec le complément direct lorsque celui-ci fait l'action exprimée par l'infinitif. » Bien entendu, ce n'est pas Tristane Banon, représentée par le pronom vous, qui aurait fait l'action de dévorer.
  2. Selon les rectifications de l'orthographe, on n'a même pas à se poser de question : « Le participe passé laissé suivi d'un infinitif est invariable (avec l'auxiliaire avoir ou en emploi pronominal), comme c'était déjà le cas pour le participe passé de faire. » (Grand vadémécum de l'orthographe moderne recommandée.)

Peu importe la règle que l'on décide de suivre, il faut écrire :

Vous n'avez pas fait comme la chèvre de Monsieur Seguin : vous ne vous êtes pas laissé dévorer par le loup.

Line Gingras
Québec

« DSK – La triste affaire Tristane Banon » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/333665/dsk-la-tri...

19 octobre 2011

Une réaction malvenue par quiconque

Malvenu par; malvenu, adjectif ou participe passé; voix passive; complément d'agent; grammaire française; syntaxe du français.

  • Bien sûr, plusieurs souverainistes contesteront ce sondage sous prétexte qu'il a été commandé par un organisme prônant le fédéralisme, mais cette réaction est malvenue par quiconque observe la vie politique et ne peut être surpris des résultats.
    (Denise Bombardier, dans Le Devoir du 15 octobre 2011.)

Le participe passé d'un verbe employé au passif peut être suivi d'un complément d'agent :

Cette proposition a été rejetée par la grande majorité des adhérents.

Malvenu n'est cependant pas un participe passé, mais un adjectif ou quelquefois un substantif. On le trouve dans des constructions comme les suivantes :

Elle serait malvenue de, à critiquer cette étude. (Multidictionnaire.)

Requête malvenue. (Petit Robert.)

Certes, le Trésor de la langue française informatisé mentionne le verbe malvenir, dans une remarque accompagnant l'article « malvenu » :

Méthode excellente et d'une grande loyauté philosophique, mais qui me fit malvenir de ceux mêmes que je prétendais honorer [...] (Bloy.)

Il s'agit toutefois, précise-t-on, d'un verbe rare qui ne s'emploie qu'à l'infinitif, au sens de « être mal considéré », et qui est de surcroît intransitif – autrement dit, il n'admet pas de complément d'objet direct et ne peut donc s'employer à la voix passive, avec un complément d'agent.

Madame Bombardier aurait pu écrire :

[...] mais cette réaction est malvenue pour quiconque observe la vie politique et ne peut être surpris des résultats.

[...] mais cette réaction est malvenue aux yeux de quiconque observe la vie politique et ne peut être surpris des résultats.

[...] mais cette réaction sera jugée malvenue par quiconque observe la vie politique et ne peut être surpris des résultats. (Le complément d'agent se rattache au verbe juger.)

Line Gingras
Québec

« Sans étiquettes » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/333666/sans-etiq...

18 octobre 2011

Ses photos, ces photos

  • « Personne ne devrait être choqué par ses photos, à moins qu'on pense que tout cela se passe de façon magique », explique l'artiste en entrevue.
    (Marie-Claude Lortie, dans La Presse du 8 octobre 2011.)

L'artiste parle de ses propres photos. J'imagine donc qu'il a déclaré :

« Personne ne devrait être choqué par ces photos... »

Line Gingras
Québec

« La face cachée de la Terre » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/marie-claude-lorti...

17 octobre 2011

Se questionner sur, sur, sur

  • Ceux qui ont vécu la fin du communisme de loin, en regardant la télé, se questionneront surtout sur leurs œillères à cette époque, aux clichés qu'ils ont cautionnés, aux significations arbitraires des mots comme liberté, fascisme, démocratie, communisme, héros et salaud.
    (Chantal Guy, dans La Presse du 8 octobre 2011.)

Si je comprends bien, la chroniqueuse énumère trois choses sur lesquelles on se questionnera ou s'interrogera, soit les œillères, les clichés, les significations arbitraires de certains mots :

Ceux qui ont vécu la fin du communisme de loin, en regardant la télé, se questionneront surtout sur leurs œillères à cette époque, sur les clichés qu'ils ont cautionnés, sur les significations arbitraires des mots comme liberté, fascisme, démocratie, communisme, héros et salaud.

Line Gingras
Québec

« D'autres vies que la nôtre » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/chantal-guy/201110...

16 octobre 2011

La personne du narrateur

  • « J'ai une drôle de nouvelle à t'apprendre, dit Jack. » Qui est Jack? Qui est ce « J' », pour commencer? Et quelle est cette nouvelle que Jack veut lui apprendre?
    (Danielle Laurin, dans Le Devoir du 8 octobre 2011.)

Il me semble que madame Laurin ne se pose pas la bonne question : ce « j' » qui commence la phrase n'est pas le narrateur, mais Jack – et elle s'interroge déjà sur Jack. Ou bien je suis complètement nulle en analyse de texte, ou bien la chroniqueuse voulait dire :

« J'ai une drôle de nouvelle à t'apprendre, dit Jack. » Qui est Jack? Qui est ce « t' », pour commencer? Et quelle est cette nouvelle que Jack veut lui apprendre?

Line Gingras
Québec

« L'exploit Jacques Poulin » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/333172/l-exploit-j...

15 octobre 2011

Deux féminins feraient-ils un masculin?

  • Les commissions scolaires et les universités salivaient à l'idée de s'arracher les 175 000 cégépiens qui auraient gonflé leurs rangs et leurs coffres. Ils se frottaient les mains.
    (Michèle Ouimet, dans La Presse du 6 octobre 2011.)

Ce ne sont pas les cégépiens qui se frottaient les mains, on s'en doute. Mais deux noms féminins ne font pas un masculin :

Les commissions scolaires et les universités salivaient à l'idée de s'arracher les 175 000 cégépiens qui auraient gonflé leurs rangs et leurs coffres. Elles se frottaient les mains.

Certains trouveront peut-être l'animisme trop audacieux : il est vrai que les commissions scolaires et les universités n'ont pas de mains ni de salive. On pourrait écrire :

Les dirigeants des commissions scolaires et des universités salivaient à l'idée de s'arracher les 175 000 cégépiens qui auraient gonflé leurs rangs et leurs coffres. Ils se frottaient les mains.

Line Gingras
Québec

« Le mépris de François Legault » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/michele-ouimet/201...

14 octobre 2011

Une belle bâtisse

La haute et la basse villes, la haute et la basse ville; carré, anglicisme au sens de place; tout une expérience, toute une expérience.

  • Mention spéciale au Pinchuk Art Centre, en plein centre-ville, qui offre depuis 2008 des expositions d'art contemporain ukrainien et étranger dans une bâtisse dont la beauté culmine au SkyArt Cafe.
    (Mélissa Guillemette, dans Le Devoir du 8 octobre 2011.)

Une bâtisse, nous dit le Petit Robert, est un « bâtiment de grandes dimensions (parfois avec l'idée de laideur) ». Marie-Éva de Villers écrit : « Ce nom a un sens parfois négatif; on lui préférera les mots immeuble ou édifice. »

Étant donné la valeur architecturale du bâtiment, dont une photographie illustre l'article de madame Guillemette, je parlerais ici d'un édifice. On peut consulter ce rappel utile du Bureau de la traduction de l'administration fédérale.

* * * * *

  • Un autre site majeur est la descente Saint-André, le Montmartre de Kiev, qui relie la haute et la basse villes.

Je suis d'avis qu'il y a une seule ville de Kiev, comme il n'y a qu'une seule ville de Québec, même s'il existe une partie haute et une partie basse. Je ne vois pas ici une addition de villes, mais plutôt une ellipse :

[...] le Montmartre de Kiev, qui relie la haute [ville] et la basse ville.

Une recherche Google semble me donner raison. (Taper « la haute et la basse ville », puis « la haute et la basse villes », et comparer les résultats.)

* * * * *

  • À l'image de Kiev, finalement : profondément fière de sa culture slave, mais de plus en plus tourné vers le monde.

Le genre des noms de villes n'est pas fixé. Mais si l'on décide de considérer Kiev comme un nom féminin (c'est ce que fait mon édition du Petit Robert des noms propres), il faut s'y tenir :

[...] Kiev fut prise et détruite par les Mongols [...]

Occupée par les Allemands (1941 – 1943), Kiev fut gravement endommagée.

À l'image de Kiev, finalement : profondément fière de sa culture slave, mais de plus en plus tournée vers le monde.

* * * * *

  • Vous verrez immanquablement le carré de l'Indépendance [...] point de repère des manifestants lors de la Révolution orange de 2004.

On dirait bien une traduction littérale de l'anglais Independence Square; en français, comme le confirme une recherche Google, on dit plutôt place de l'Indépendance. (Voir le Multidictionnaire, à l'article « carré ».)

* * * * *

  • Tout une expérience culturelle!

Tout est ici adjectif et variable, comme j'ai eu l'occasion de le signaler récemment :

Toute une expérience culturelle!

* * * * *

  • Les montagnes, les Carpates, sont une autre attraction majeure du pays. C'est là que se trouvent les maisons typiquement ukrainiennes et la nourriture la plus traditionnelle, en plus des montagnes.

Les montagnes se trouvent dans les montagnes. C'est bon à savoir.

Line Gingras
Québec

« Kiev en kaléidoscope » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/333198/kiev-e...

12 octobre 2011

Tout une pente à remonter

  • [...] la dizaine de journalistes présents, invités précieux pour un pays qui a tout une pente à remonter.
    (Alexandre Shields, dans Le Devoir du 1er octobre 2011.)

Comme l'indiquent les exemples suivants, tirés du Petit Robert, tout est ici adjectif, et non adverbe; il doit donc s'accorder :

C'est toute une affaire, toute une histoire.
C'était toute une science.
(Hugo.)

[...] la dizaine de journalistes présents, invités précieux pour un pays qui a toute une pente à remonter.

Line Gingras
Québec

« L'industrie touristique en Égypte – La longue traversée du désert » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/3...

11 octobre 2011

Comparer n'est pas comparaître

Comparaît, comparait.

  • Dans une entrevue accordée en 2007, l'ancien greffier du Conseil privé et ex-p.-d.g. du CN, Paul Tellier, comparaît les deux secteurs.
    (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 28 septembre 2011.)

Nous n'avons pas affaire ici au présent de l'indicatif du verbe comparaître, mais à l'imparfait de l'indicatif du verbe comparer : comparait.

Line Gingras
Québec

« Un État ratatiné » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/332366/un-etat-r...

10 octobre 2011

Entre villageois et des colons

  • D'ici un mois, les deux parties se rencontreraient une première fois afin d'adopter « un calendrier » et « une méthode de négociations ». Ils prendraient notamment l'engagement de conclure un accord définitif « au plus tard » à la fin de l'année prochaine, 2012.
    (Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 24 septembre 2011.)

Partie est un nom féminin :

D'ici un mois, les deux parties se rencontreraient une première fois afin d'adopter « un calendrier » et « une méthode de négociations ». Elles prendraient notamment l'engagement de conclure un accord définitif « au plus tard » à la fin de l'année prochaine, 2012.

  • Près du village de Qusra, en Cisjordanie, des soldats israéliens ont abattu un Palestinien durant des affrontements entre villageois palestiniens et des colons israéliens, selon Tsahal.

Deux possibilités :

[...] durant des affrontements entre villageois palestiniens et des colons israéliens, selon Tsahal.

[...] durant des affrontements entre des villageois palestiniens et des colons israéliens, selon Tsahal.

Les deux camps doivent être présentés de façon symétrique.

Line Gingras
Québec

« Demande historique des Palestiniens » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

09 octobre 2011

Insolence irresponsable

  • Georges-Émile Lapalme et Paul Guérin-Lajoie furent des visionnaires et ils commandent l'admiration de tous.
    (Denise Bombardier, dans Le Devoir du 8 octobre 2011.)

L'admiration aurait dû commander, à mon sens, que l'on vérifie les noms : dans le deuxième cas, il s'agit de Paul Gérin-Lajoie*.

  • [...] en ricanant devant ceux qui s'efforcent de la bien parler et en se comportant avec une insolence irresponsable à son égard, illustré par les responsables du FEQ [Festival d'été de Québec].

Ce n'est pas l'égard qui est illustré, mais l'insolence (à l'égard de la langue française) :

[...] en se comportant avec une insolence irresponsable à son égard, illustrée par les autorités du FEQ.

[...] en se comportant à son égard avec une insolence irresponsable, illustrée par les autorités du FEQ.

  • Vers quel paysage culturel doit-on, alors, tourner notre regard pour y retrouver la justification de ce que l'on désigne du nom de société distinct?

Société distincte*.

Dénoncer l'insolence et l'irresponsabilité, oui. Craindre l'autosatisfaction, surtout.

Line Gingras
Québec

* Le 10 octobre à 22 h 50, je vois que la correction a été apportée.

« Quel avenir? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/333212/quel-avenir

08 octobre 2011

Marchons, marchons!

  • [...] l’ancien résistant et diplomate français nonagénaire Stephane Hessel [...]
    (Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 8 octobre 2011.)

Une recherche Google m'incite à croire que l'auteur de la plaquette Indignez-vous! s'appelle Stéphane Hessel*. Monsieur Robitaille utilise lui-même cette graphie plus loin; c'est d'ailleurs celle que je vois sur la couverture de la publication.

  • Et voilà que des « indignés » américains occupent Wall Street, marche sur Washington, avec l’appui du financier George Soros!

Les « indignés » occupent Wall Street, marchent* sur Washington.

  • [...] nos indignations risquent de tourner en simples sautes d'humeurs passagères.

D'après les résultats de recherches que j'ai déjà faites là-dessus, on écrit sautes d'humeur*, sans s à humeur.

  • Aidez nous à capter les idées de notre ère [...]

Je veux bien, mais n'oublions pas le trait d'union : Aidez-nous*...

Line Gingras
Québec

* Le 9 octobre à 14 h 50, je vois que le texte a été corrigé.

« Les idées en l'ère – "Indignez-vous!" Oui, mais après? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/333...

07 octobre 2011

Milles ampoules

Mille ou milles, adjectif numéral; grammaire française; orthographe.

  • Est-ce le décor de marquise de cinéma aux milles ampoules?
    (Sylvain Cormier, dans Le Devoir du 23 septembre 2011.)

Qu'il y ait mille ou dix mille ampoules, cela ne change rien au fait que mille, adjectif numéral, est invariable :

Est-ce le décor de marquise de cinéma aux mille ampoules?

(Cela dit, je veux bien croire que dix mille milles à pied, cela donne des ampoules, à madame la marquise tout spécialement.)

Line Gingras
Québec

« Karkwa et Arcade Fire à la place des Festivals – L'ombre et la lumière » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/332037/karkwa-et-...

06 octobre 2011

Venir au bout du problème

Venir au bout du problème, venir à bout du problème.

  • « [...] le gouvernement n'est pas encore venu au bout du problème ».
    (Scott Vaughan, commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada, cité par Manon Cornellier dans Le Devoir du 5 octobre 2011.)

Au bout du problème? Ne vient-on pas plutôt à bout d'un problème?

Il est venu à bout de son adversaire en trois sets. (Petit Robert.)

Il faut que les entreprises accélèrent leur mutation pour venir à bout du cancer qui ronge la profession [...] (La Croix, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « sous-industrialisation ».)

Vérification faite au moyen de Google, on ne lit pas au bout du problème dans la déclaration de M. Vaughan* : « [...] le gouvernement n’est pas encore venu à bout du problème. » (C'est moi qui souligne.) Peut-être la version obtenue par la chroniqueuse était-elle différente.

Un autre jour, sans doute, nous irons au bout de l'arc-en-ciel.

Line Gingras
Québec

* La déclaration se trouve à l'adresse suivante : http://www.oag-bvg.gc.ca/internet/Francais/osm_20111004_f...

« Donner la juste mesure » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/332953/donner-la...

05 octobre 2011

Des recrues, quel genre de recrues?

  • De plus, selon Gregory Charles, les 50 recrues devront prouver dans les prochaines semaines qu'ils veulent vraiment, vraiment, mais vraiment s'enrôler à l'école staracadémicienne dirigée par René Angélil.
    (Hugo Dumas, dans La Presse du 20 septembre 2011.)

Recrue est un nom féminin :

[...] ces recrues toutes fraîches qui savaient à peine manier le mousquet. (Hugo, dans le Petit Robert.)

Ces jeunes recrues furent aussi courageuses que les vieux soldats. (Girodet.)

Nous avons de nouvelles recrues très intéressantes. (Multidictionnaire.)

De plus, selon Gregory Charles, les 50 recrues devront prouver dans les prochaines semaines qu'elles veulent vraiment...

De plus, selon Gregory Charles, les 50 jeunes chanteurs devront prouver dans les prochaines semaines qu'ils veulent vraiment...

Line Gingras
Québec

« Star Académie 5 : c'est parti mon kiki » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/hugo-dumas/201109/...

04 octobre 2011

Entendre les témoins en comité qui voudront...

  • Y aura-t-il suffisamment de temps pour entendre les témoins en comité qui voudront se prononcer sur un tel projet de loi mammouth en moins de cent jours?
    (Hélène Buzzetti et Marie Vastel, dans Le Devoir du 20 septembre 2011.)

La phrase serait plus claire, me semble-t-il, si l'on rapprochait le pronom relatif et son antécédent, et si l'on faisait en sorte que le complément circonstanciel en moins de cent jours n'ait pas l'air de se rattacher à qui voudront se prononcer :

Y aura-t-il suffisamment de temps, en moins de cent jours, pour entendre en comité les témoins qui voudront se prononcer sur un tel projet de loi mammouth?

Aura-t-on le temps, en moins de cent jours, d'entendre en comité les témoins qui voudront se prononcer sur un tel projet de loi mammouth?

Line Gingras
Québec

« Justice – Rouleau compresseur à l'horizon » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/331785/justice-r...

02 octobre 2011

Le camp Aubry, réunis au restaurant...

  • Pour le camp Aubry, réunis après le débat au restaurant Le Cardinal, dans le 2e arrondissement de Paris, il ne faisait pas de doute que la première secrétaire l'avait emporté.
    (Christian Rioux, dans Le Devoir du 17 septembre 2011.)

Pour le camp Aubry, réuni après le débat au restaurant...

Line Gingras
Québec

« Primaire socialiste – Les deux favoris creusent leur avance » : http://www.ledevoir.com/international/europe/331639/prima...

01 octobre 2011

Insensible ou pas?

  • Votre totale insensibilité à ce que vivent les Québécois, en attendant une commission d'enquête publique qu'ils réclament depuis un long moment, ne semble même pas vous déranger.
    (Lise Payette, dans Le Devoir du 30 septembre 2011.)

La chroniqueuse s'adresse à Jean Charest, à qui elle reproche de ne pas paraître dérangé par sa totale insensibilité. Je vois mal, toutefois, comment le premier ministre du Québec pourrait être troublé s'il est insensible.

Peut-être madame Payette a-t-elle voulu dire :

Vous vous montrez totalement insensible à ce que vivent les Québécois, en attendant une commission d'enquête publique qu'ils réclament depuis un long moment.

Vous ne semblez pas dérangé le moins du monde par ce que vivent les Québécois, en attendant une commission d'enquête publique qu'ils réclament depuis un long moment.

Line Gingras
Québec

« Lettre à Jean Charest » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/332547/lettre-a-...

30 septembre 2011

Vite!

  • Dans les minutes qui ont suivi l'attaque, la marque Boris a rapidement retiré de la Toile sa formule littéraire et litigieuse, la remplaçant par un autre message, « Tempête dans un verre de Boris » [...]
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 17 septembre 2011.)

Dans les minutes qui ont suivi l'attaque, cela me semble très rapide :

Dans les minutes qui ont suivi l'attaque, la marque Boris a rapidement retiré de la Toile sa formule littéraire et litigieuse, la remplaçant par un autre message, « Tempête dans un verre de Boris » [...]

J'éviterais de ralentir l'action par l'ajout inutile d'un adverbe en -ment.

Line Gingras
Québec

« De la posture morale à la dérive grotesque » : http://www.ledevoir.com/societe/consommation/331586/de-la...