27 janvier 2011
Son mandat consiste d'en contrôler les coûts
- Son mandat consiste à encadrer les trois projets de CHU de Montréal et d'en contrôler les coûts.
(Kathleen Lévesque, dans Le Devoir du 26 janvier 2011.)
Son mandat consiste à encadrer les trois projets de CHU de Montréal et à en contrôler les coûts.
Line Gingras
Québec
« Une prime à la performance versée malgré le dérapage du CHUM » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/315463/une-prime-a-la-performance-versee-malgre-le-derapage-du-chum
04:20 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 janvier 2011
Serait-ce au public de protéger les conditions de pratique du journalisme?
- « Par ailleurs, ce titre est aussi utile pour permettre au public de bien départager les journalistes professionnels des communicateurs professionnels ou amateurs et de protéger les conditions de pratique du journalisme, surtout celles des journalistes indépendants et des journalistes non syndiqués. »
(L'Information au Québec, un intérêt public; rapport du Groupe de travail sur le journalisme et l'avenir de l'information au Québec, cité par Stéphane Baillargeon dans Le Devoir du 26 janvier 2011.)
Ce qu'affirme le « groupe d'experts dirigé par la professeure Dominique Payette de l'Université Laval », d'après ce passage cité par monsieur Baillargeon, c'est qu'il revient au public de protéger les conditions de pratique du journalisme. Je ne pense pas que ce soit le cas; à mon avis, on a plutôt voulu dire :
Par ailleurs, ce titre est aussi utile pour permettre au public de bien départager les journalistes professionnels des communicateurs professionnels ou amateurs et pour protéger les conditions de pratique du journalisme, surtout celles des journalistes indépendants et des journalistes non syndiqués.
C'est le titre professionnel qui contribuera à protéger les conditions de pratique du journalisme.
Line Gingras
Québec
« Une loi pour tous les journalistes » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/315462/une-loi-pour-tous-les-journalistes
05:53 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 janvier 2011
Participer à une obligation politique
- Jusqu'alors, on savait que l'homme le plus riche d'Italie avait eu des relations tarifées avec une certaine Ruby, qu'il avait sorti des griffes de la police...
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 20 janvier 2011.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Il avait sorti qui? Une certaine Ruby :
... une certaine Ruby, qu'il avait sortie des griffes de la police...
* * * * *
- Autrement dit, les chefs de ces trois courants s'attellent à la création d'un centre suffisamment puissant qu'il pourrait multiplier les assauts contre Berlusconi...
Autrement dit, les chefs de ces trois courants s'attellent à la création d'un centre suffisamment puissant pour multiplier les assauts contre Berlusconi...
On écrirait cependant :
Autrement dit, les chefs de ces trois courants s'attellent à la création d'un centre si puissant qu'il pourrait multiplier les assauts contre Berlusconi...
* * * * *
- ... l'inclination de Berlu pour les fêtes de nuit est si aiguisée qu'il est souvent trop fatigué pour participer à telle discussion, telle obligation politique.
On participe à une discussion, mais non à une obligation :
... l'inclination de Berlu pour les fêtes de nuit est si aiguisée qu'il est souvent trop fatigué pour participer à telle discussion, remplir telle obligation politique.
Line Gingras
Québec
« Les fêtes de Berlusconi – Le roi est nu » : http://www.ledevoir.com/international/europe/315027/les-fetes-de-berlusconi-le-roi-est-nu
06:53 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 janvier 2011
On s'en doute
-
Aux États-Unis, plaider coupable ne revient pas à se déclarer innocent. C'est une procédure juridique qui donne à l'accusé une plus grande marge de manœuvre dans le cadre de sa défense.
(AFP dans Cyberpresse, le 24 janvier 2011 à 15 h 48.)
Aux États-Unis, plaider non coupable* ne revient pas à se déclarer innocent.
Line Gingras
Québec
* À 22 h 20, je vois que la correction a été apportée.
« Fusillade : Jared Lee Loughner plaide non coupable » : http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/201101/24/01-4363250-fusillade-jared-lee-loughner-plaide-non-coupable.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1
17:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
23 janvier 2011
Sa mère, flamande, parlait flamant
- L'artiste a d'ailleurs la complexité qu'il faut pour donner à cette mission la profondeur et la pertinence qui depuis des années assure le succès de ces créations comiques tout en étant lettrées : « Ma mère est flamande et mon père est wallon, poursuit Coppens. Ma langue maternelle, c'était le français, mais ce n'était pas la langue de ma mère, qui parlait flamant avec sa mère au téléphone quand j'étais petit. »
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 janvier 2011.)
À moins d'être un drôle d'oiseau, la mère de l'humoriste Bruno Coppens devait plutôt parler flamand :
L'artiste a d'ailleurs la complexité qu'il faut pour donner à cette mission la profondeur et la pertinence qui depuis des années assurent le succès de ces créations comiques tout en étant lettrées : « Ma mère est flamande et mon père est wallon, poursuit Coppens. Ma langue maternelle, c'était le français, mais ce n'était pas la langue de ma mère, qui parlait flamand avec sa mère au téléphone quand j'étais petit. »
Line Gingras
Québec
« Bruno Coppens – Les mots pour le rire » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/315140/bruno-coppens-les-mots-pour-le-rire
06:16 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 janvier 2011
Un répit que seul l'avenir nous dira s'il fut bénéfique
Que et dont; grammaire française; syntaxe du français.
- Et à bien y réfléchir, l'ex-ministre a fait cadeau à Jean Charest d'un répit que seul l'avenir nous dira s'il fut bénéfique pour lui...
(Denise Bombardier, dans Le Devoir du 22 janvier 2011.)
Le pronom que remplace répit dans la proposition relative qu'il introduit; il ne peut avoir ici d'autre fonction que celle de complément d'objet direct. Or, l'avenir nous dira quoi? Non pas le répit, mais si le répit fut bénéfique; l'avenir nous dira, à propos du répit, s'il fut bénéfique :
Et à bien y réfléchir, l'ex-ministre a fait cadeau à Jean Charest d'un répit dont seul l'avenir nous dira s'il fut bénéfique pour lui...
Dans un autre contexte, on écrirait correctement :
L'ex-ministre a fait cadeau à Jean Charest d'un répit que seul l'avenir lui permettra d'apprécier. (Le pronom relatif que, représentant répit, serait ici complément d'objet direct du verbe apprécier.)
Line Gingras
Québec
« Le croisé revanchard » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/315198/le-croise-revanchard
09:54 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 janvier 2011
Ils se sont vus refuser l'entrée
Se voir + infinitif, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- Jean-Claude Duvalier a été conduit au Parquet de Port-au-Prince. Les journalistes se sont vus refuser l'entrée.
(Caroline Touzin, dans La Presse du 18 janvier 2011.)
Le participe passé du verbe pronominal se voir, suivi d'un infinitif, s'accorde en genre et en nombre avec le sujet si celui-ci accomplit l'action exprimée par l'infinitif. Si le sujet ne fait pas l'action marquée par l'infinitif, le participe passé demeure invariable. (J'ai consulté le Multidictionnaire.)
Dans le cas qui nous occupe, ce ne sont pas les journalistes qui ont refusé l'entrée. Le participe doit donc rester invariable :
Les journalistes se sont vu refuser l'entrée.
Line Gingras
Québec
« Jean-Claude Duvalier conduit au tribunal » : http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201101/18/01-4361184-jean-claude-duvalier-conduit-au-tribunal.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS3
07:16 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 janvier 2011
De qui parle-t-on au juste?
- Ce n'est pas tout. Par l'intermédiaire d'al-Sadr, Téhéran entend agir de manière à ce que l'armée irakienne ne se dote pas d'armes sophistiquées made in USA. Quoi d'autre? Ils veulent que leur fondé de pouvoir en Irak s'oppose farouchement à une éventuelle demande de prolongation de la présence américaine si jamais les violences reprennent avec plus d'intensité d'ici leur départ, prévu pour le 31 août prochain.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 19 janvier 2011.)
Ils? Je ne vois pas de nom masculin pluriel dans les trois phrases qui précèdent le pronom (à part ce que représente l'abréviation USA), mais je soupçonne que l'éditorialiste veut parler des Iraniens, dont il est question quelques lignes plus haut, dans un autre paragraphe. Et lorsqu'il écrit leur départ, ce n'est pas le départ des Iraniens qu'il veut évoquer, contrairement à ce que laisse entendre la construction de la phrase, mais celui des soldats américains, qui ne sont pourtant pas mentionnés une seule fois dans le texte.
Il suffit de quelques changements pour que la formulation soit plus claire :
Ce n'est pas tout. Par l'intermédiaire d'al-Sadr, Téhéran entend agir de manière à ce que l'armée irakienne ne se dote pas d'armes sophistiquées made in USA. Quoi d'autre? Les Iraniens veulent que leur fondé de pouvoir en Irak s'oppose farouchement à une éventuelle demande de prolongation de la présence américaine si jamais les violences reprennent avec plus d'intensité d'ici le départ des troupes, prévu pour le 31 août prochain.
Line Gingras
Québec
« Attentat à Bagdad – Le pion de l'Iran » : http://www.ledevoir.com/international/proche-orient/314924/attentat-a-bagdad-le-pion-de-l-iran
03:05 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 janvier 2011
Son nom a été reconnu coupable?
- Reconnu coupable de divers crimes sexuels, le nom de Richard Bouillon a refait surface à maintes reprises tout au long de l'Affaire Surprenant.
(Hugo Meunier, dans La Presse du 18 janvier 2011.)
On écrit l'affaire Dreyfus. (Voir le Petit Robert ou le Trésor de la langue française informatisé.)
Je conseillerais :
Le nom de Richard Bouillon, reconnu coupable de divers crimes sexuels, a refait surface à maintes reprises tout au long de l'affaire Surprenant.
Line Gingras
Québec
« Affaire Julie Surprenant : de nouvelles révélations » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201101/18/01-4361290-affaire-julie-surprenant-de-nouvelles-revelations.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS4
04:08 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 janvier 2011
Rien n'interdit le Québec de se doter...
Interdire quelqu'un de faire quelque chose; interdire quelqu'un de + infinitif; interdire à quelqu'un de faire quelque chose; interdire à quelqu'un de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.
- Légalement, rien n'interdit le Québec de se doter d'une constitution interne...
(Michel David, dans Le Devoir du 15 janvier 2011.)
On interdit à quelqu'un de faire quelque chose :
Sa maman lui interdit de parler à des inconnus. (Multidictionnaire.)
Sa santé lui interdit de fumer. (Hanse-Blampain.)
Impossible d'interroger les femmes. Il leur avait interdit de répondre. (Vailland, dans le Lexis.)
Tantôt on permettait aux tribunaux de faire des règlements d'administration publique, ce qui était manifestement hors de leur ressort; tantôt on leur interdisait de juger de véritables procès, ce qui était les exclure de leur domaine propre. (Tocqueville, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
Légalement, rien n'interdit au Québec de se doter d'une constitution interne...
Légalement, rien n'empêche le Québec de se doter d'une constitution interne...
Line Gingras
Québec
« Les eaux dormantes » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/314735/les-eaux-dormantes
04:29 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 janvier 2011
Candide ou l'Optimiste
- Doté d'un optimiste inébranlable, il voit dans le séisme une occasion de tout recommencer à zéro et de réformer le système d'éducation.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 15 janvier 2011.)
Un grand classique :
Doté d'un optimisme inébranlable, il voit dans le séisme...
Line Gingras
Québec
« Un an après le séisme en Haïti – L'éducation pour transformer "Ayiti chéri" » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/314781/un-an-apres-le-seisme-en-haiti-l-education-pour-transformer-ayiti-cheri
04:41 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 janvier 2011
Nous pouvons identifier le suspect pour ne pas identifier la victime
-
Ce sont des appels répétés de voisins à la centrale 9-1-1 qui a alerté les policiers.
(René-Charles Quirion, dans La Tribune du 14 janvier 2011.)
Ce sont des appels répétés de voisins à la centrale 9-1-1 qui ont alerté les policiers.
-
Le suspect dans cette affaire, que nous pouvons identifier pour ne pas identifier la victime qui est mineure...
Le suspect dans cette affaire, dont nous devons taire le nom pour ne pas identifier la victime qui est mineure...
Le suspect dans cette affaire, que nous devons nous abstenir de nommer pour ne pas identifier la victime qui est mineure...
Line Gingras
Québec
« Accusé de menaces de mort sur [contre] sa sœur et sa mère » : http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/faits-divers/201101/14/01-4360361-accuse-de-menaces-de-mort-sur-sa-soeur-et-sa-mere.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_en-manchette_375_section_POS2
07:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 janvier 2011
Désolée
- L'extension vidéo de ce comportement, s'il désole, n'étonne pas.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 15 janvier 2011.)
L'extension vidéo de ce comportement [l'exhibition des « trophées de magasinage »] est désolante, mais n'étonne pas :
L'extension vidéo de ce comportement, si elle désole, n'étonne pas.
Line Gingras
Québec
« Vider son sac en ligne » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/314676/vider-son-sac-en-ligne
03:54 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 janvier 2011
À leur frais
- Dans l'attente du plan d'urbanisme du gouvernement, les propriétaires privés n'osent pas démarrer la reconstruction à leur frais.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 12 janvier 2011.)
Le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain font observer que le nom frais, appliqué aux dépenses, s'emploie toujours au pluriel; je trouve confirmation de cet avis dans le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé. Il fallait écrire :
Dans l'attente du plan d'urbanisme du gouvernement, les propriétaires privés n'osent pas démarrer la reconstruction à leurs frais.
* * * * *
- Mais le réel problème vient davantage du manque de coordination sur le terrain entre les organisations internationales et les ONG, qui n'ont pas toute la même expérience.
Je crois comprendre que toutes ces organisations n'ont pas la même expérience, qu'elles n'ont pas toutes la même expérience :
Mais le réel problème vient davantage du manque de coordination sur le terrain entre les organisations internationales et les ONG, qui n'ont pas toutes la même expérience.
Line Gingras
Québec
« Tan an sispann an Ayiti – Tout reste à faire, un an après » : http://www.ledevoir.com/international/amerique-latine/314520/tan-an-sispann-an-ayiti-tout-reste-a-faire-un-an-apres
01:43 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 janvier 2011
Les milliards qu'ils ont empoché
- ... les milliards qu'ont empoché ces financiers...
(Lysiane Gagnon, dans La Presse du 11 janvier 2011.)
Empocher est un verbe transitif direct; c'est dire que la somme d'argent que l'on empoche est un complément d'objet direct (c.o.d.). Or, le participe passé employé avec avoir s'accorde en genre et en nombre avec le c.o.d., si celui-ci est placé devant le verbe. Comme ce ne sont pas les milliards qui ont empoché les financiers, mais les financiers qui ont empoché les milliards, il fallait écrire :
... les milliards qu'ont empochés ces financiers...
Line Gingras
Québec
« Les détails qui tuent » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/lysiane-gagnon/201101/05/01-4357478-les-details-qui-tuent.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_lysiane-gagnon_3265_section_POS1
06:39 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 janvier 2011
Il permettra de clarifier et permettre
-
Le Programme d'appui aux langues officielles (PADL) vient de lancer son nouveau site Web.
(Paul Gaboury, dans Le Droit du 5 janvier 2011.)
Le programme s'appelle en fait Programme d'appui aux droits linguistiques.
-
Selon la directrice du programme, Geneviève Boudreau, le remaniement du site permettra de clarifier l'information juridique qui peut être complexe, et permettre que le processus de demande de financement soit facile à suivre et à comprendre.
Je proposerais :
Selon la directrice du programme, Geneviève Boudreau, le remaniement du site permettra de clarifier l'information juridique, qui peut être complexe, et rendra le processus de demande de financement plus facile à suivre et à comprendre.
Line Gingras
Québec
« Des informations vulgarisées sur le Web » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/fonction-publique/201101/05/01-4357517-des-informations-vulgarisees-sur-le-web.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_fonction-publique_86613_section_POS3
04:33 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 janvier 2011
Ils ne sont pas inquiets qu'elle rattrapera son retard
Inquiet que + futur; grammaire française; syntaxe du français.
-
... elle a déjà fait beaucoup de chemin. Ses parents ne sont aucunement inquiets qu'elle sera bientôt au même niveau de développement que les autres enfants de son âge.
(Mathieu Lamothe, dans Le Nouvelliste du 10 janvier 2011.)
Il est question ici de la petite Manuela, arrivée d'Haïti en janvier dernier, deux semaines après le séisme, et dont je suis assidûment les aventures depuis, avec beaucoup d'intérêt et de joie.
Selon Girodet, l'adjectif inquiet se construit parfois avec que et le subjonctif :
Je suis inquiet qu'il mette si longtemps à répondre.
Je suis inquiète qu'il n'ait pas écrit. (Petit Robert.)
Dans les deux phrases ci-dessus, la proposition introduite par la conjonction que indique le motif d'inquiétude. Cependant, les dictionnaires généraux et les ouvrages de difficultés que j'ai sous la main ne reçoivent pas le tour être inquiet que au sens de douter que, suivi d'un verbe à l'indicatif, pour introduire une chose que l'on craint de ne pas voir se réaliser. Cette construction me paraît incorrecte. On aurait pu écrire, par exemple :
Ses parents ne doutent aucunement qu'elle sera bientôt au même niveau de développement que les autres enfants de son âge.
Ses parents n'ont aucune inquiétude : elle sera bientôt au même niveau de développement que les autres enfants de son âge.
Ses parents ne sont pas inquiets : elle sera bientôt au même niveau de développement que les autres enfants de son âge.
Line Gingras
Québec
« Haïti : Le bonheur après la tragédie » : http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201101/10/01-4358532-haiti-le-bonheur-apres-la-tragedie.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4__2501_section_POS1
08:57 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 janvier 2011
Nombreux ont cru
Nombreux utilisé comme pronom; grammaire française.
- Mais vous ne pouvez pas savoir à quel point ces synthèses ont représenté un défi pour nos journalistes [...] Nombreux ont cru ne pas y arriver, mais tous se sont surpris à se passionner pour ce plongeon dans notre mémoire collective.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 10 janvier 2011.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain et le Trésor de la langue française informatisé, nombreux est toujours adjectif – au contraire de plusieurs, qui s'emploie comme adjectif ou comme pronom :
D'autres dormaient dans des coins; plusieurs mangeaient. (Flaubert, dans le Petit Robert.)
De nombreuses familles ont protesté. (Petit Robert.)
Ils vinrent nombreux à notre appel. (Petit Robert.)
[Nombreux est ici attribut du sujet.]
Nombreux sont ceux qui... (Petit Robert.)
[Le sujet est inversé dans cette phrase, qui équivaut à : Ceux qui (...) sont nombreux.]
Il y avait de nombreux escaliers pour passer de terrasse en terrasse. (Giono, dans le Lexis.)
Ils étaient nombreux à attendre : des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, une vraie cohue. (Beauvoir, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Comme l'équipe du Devoir n'est pas bien... nombreuse, il suffisait d'écrire à mon avis :
... Plusieurs ont cru ne pas y arriver...
Line Gingras
Québec
« Cent ans entre vous et nous » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/314347/cent-ans-entre-vous-et-nous
05:24 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 janvier 2011
Elles font faces à des accusations
Ils font faces; elles font faces; nous faisons faces; faire face ou faire faces; orthographe.
- Ces deux personnes font faces à des accusations liées aux stupédiants et à l'application des taxes sur les produits du tabac.
(PC dans Cyberpresse, 8 janvier 2011.)
Dans la locution verbale faire face, face est toujours invariable :
Le long des murs, deux rangées de moines se font face, immobiles. (Green, dans le Petit Robert.)
Ils ont fait face aux épreuves avec courage. (Multidictionnaire.)
Il fallait écrire :
Ces deux personnes font face à des accusations liées aux stupéfiants et à l'application des taxes sur les produits du tabac.
Je signale par ailleurs que le titre de l'article, ci-dessous, contient également une faute d'orthographe : le gentilé, ou nom désignant les habitants d'un lieu, prend la majuscule. On aurait dû écrire : Deux Québécois...
Line Gingras
Québec
« Deux québécois âgés dans la soixantaine arrêtés dans les Maritimes » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201101/08/01-4358382-deux-quebecois-ages-dans-la-soixantaine-arretes-dans-les-maritimes.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS3
05:12 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 janvier 2011
Il s'est dit fier par le succès...
- Tout aussi emballé que son frère, Anton s’est dit « surpris et fier » par le succès de la Marche bleue...
(Isabelle Porter, dans Le Devoir du 3 octobre 2010.)
Surpris étant un participe passé, on peut être surpris par quelque chose; mais on est fier de quelque chose, et non par :
Tout aussi emballé que son frère, Anton s’est dit « surpris et fier » du succès de la Marche bleue...
Surpris peut s'employer avec l'une ou l'autre préposition :
Le vicomte avait été surpris par la venue inopinée du comte de Poitiers, son suzerain, lequel lui avait demandé l'hospitalité à l'improviste avec une suite de plus de cent chevaliers. (Faral dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « accueillir ».)
... il tomba à grands coups d'épée sur les marauds, qui, surpris de cette agression subite dont ils ne pouvaient se défendre... (Gautier dans le Trésor, à l'article « agression ».)
Line Gingras
Québec
« La Marche bleue envoie un signal fort aux autorités » : http://www.ledevoir.com/sports/hockey/297390/la-marche-bleue-envoie-un-signal-fort-aux-autorites
06:31 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 janvier 2011
Un reportage, c'est quelqu'un?
- Personne, sauf un excellent reportage à Radio-Canada, n'a souligné que les chats domestiques tuent chaque année...
(Louis-Gilles Francœur, dans Le Devoir du 7 janvier 2011.)
Le reporter (ou reporteur) est membre de l'espèce humaine; le reportage, non :
Personne, sauf les auteurs [ou l'auteur, selon le cas] d'un excellent reportage à Radio-Canada, n'a souligné...
Nulle part, sauf dans un excellent reportage à Radio-Canada, on n'a souligné...
* * * * *
- En détournant les eaux de la tête de la Caniapiscau vers les turbines de la Baie James, les caribous avaient tiré avantage de la réduction du débit pour traverser la rivière en amont d'une chute.
À la première lecture, on jurerait que les caribous ont détourné les eaux d'une partie de la rivière, mais ce n'est évidemment pas le cas. La phrase serait plus claire si le sujet (implicite) du gérondif, en détournant, était le même que celui de la proposition principale :
En détournant les eaux de la tête de la Caniapiscau vers les turbines de la Baie James, on avait permis aux caribous de profiter de la réduction du débit pour traverser la rivière en amont d'une chute.
On pourrait écrire aussi :
Les eaux de la tête de la Caniapiscau ayant été détournées vers les turbines de la Baie James, les caribous avaient profité de la réduction du débit pour traverser la rivière en amont d'une chute.
Line Gingras
Québec
« Pluie d'oiseaux : pas de quoi fouetter un chat! » : http://www.ledevoir.com/environnement/nature/314172/pluie-d-oiseaux-pas-de-quoi-fouetter-un-chat
05:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias