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10 septembre 2010

Saint-Raymond est en deuil

Augustine Plamondon; organiste; Saint-Raymond de Portneuf.

Saint-Raymond est en deuil : madame Augustine Plamondon, je viens de l'apprendre, est morte le mardi matin 7 septembre, à l'âge de cent deux ans et huit mois. Je ne pourrai jamais vous dire tout ce qu'elle a été pour moi. J'écrivais à son sujet, il y a cinq ans :

[...] cette femme d’exception, qui m’a enseigné la musique – et inculqué l’amour du beau, la dignité de l’être humain – comme à plusieurs générations d’enfants de mon village, c’est madame Augustine Plamondon. Vous l’avez peut-être déjà vue, même vous qui me lisez des vieux pays; car elle a donné des leçons de piano au parolier Luc Plamondon, lorsqu’il était petit, et il est resté attaché à mademoiselle Augustine. Peu de gens auront marqué aussi profondément qu’elle, et sur une aussi longue période (elle a tenu l’orgue Casavant de Saint-Raymond pendant plus de soixante-dix ans), la vie de leur communauté.

Line Gingras
Québec

http://laplumeheureuse.canalblog.com/archives/2005/09/14/806385.html

14:50 Publié dans Chant choral, C'était hier | Lien permanent | Tags : musique, québec

28 mars 2009

Au vert bois, je m'en irai...

Ensemble vocal André Martin; EVAM; Le château aux longs rideaux dans l'eau; chant choral; concert à Québec.

Promenons-nous dans le bois..., dit une ronde enfantine. Dans un bois solitaire et sombre..., chante Mozart. Dans les allées ombreuses où l'on rencontre des fées malicieuses, des nymphes charmantes, de mélodieux rossignols, toutes les créatures ont l'esprit à la fête. Mais les jeux et les ris ont une fin; les danseuses dorment avant le jour; le temps fuit avec l'amour, qui nous a percé le cœur. Que reste-t-il alors des plaisirs envolés? Vienne la nuit consolatrice, nuit sereine qui fait naître les songes...

C'est à un voyage dans le monde du rêve et du merveilleux – et dans les sentiers de l'âme – que l'Ensemble vocal André Martin (EVAM) vous invite, le dimanche 19 avril à 14 h, si vous avez le bonheur de vous trouver à Québec. Nous partirons des bosquets riants et enchantés de l'Angleterre du dix-septième siècle, avec Henry Purcell, pour arriver au bal imaginaire où nous attend le pauvre Bozo de Félix Leclerc. Sur notre chemin, il y aura encore Britten, Gluck, Brahms, Mozart, Monteverdi, Rameau, Ravel... L'EVAM sera accompagné d'un petit ensemble instrumental.

Soyez des nôtres pour entendre les voix des muses, leur chant tour à tour joyeux et apaisant comme celui des étoiles.

Line Gingras

Le château aux longs rideaux dans l'eau
Le merveilleux en musique, depuis Purcell

Ensemble vocal André Martin
Accompagné d'un petit ensemble instrumental

Église Saint-Patrick (1145, av. de Salaberry, Québec)
Dimanche 19 avril 2009, 14 h
Entrée : 20 $

02 novembre 2008

Une puce obstinément française

Ensemble vocal André Martin; EVAM; Les jours s'en vont..., je demeure; chant choral; chansons a cappella; concert à l'église Notre-Dame-des-Victoires, Québec.

Ah! l'agaçante puce :

Quand mes yeux je pense livrer au sommeil,
Elle vient me piquer, me démange, et me point, et me garde de dormir.

Jean-Antoine de Baïf, à qui sont attribuées les paroles de cette chanson de Claude Le Jeune (Une puce), vivait au XVIe siècle; il s'exprimait en français, à l'évidence, même si nous avons parfois un tantinet de misère à comprendre certains des mots et des tournures qu'il emploie.

Par « nous », je veux dire la vingtaine de choristes composant cet automne l'Ensemble vocal André Martin, qui donnera dans trois semaines un concert où sera à l'honneur la chanson française a cappella, de Ronsard à Félix Leclerc.

Que fait donc au juste cette puce qui « me pique, me démange, et me point »? N'est-ce pas « pointe » qu'il faudrait lire? nous sommes-nous demandé un soir de répétition. Pointe, présent de l'indicatif du verbe pointer?

J'ouvre mon dictionnaire d'ancien français – où je trouve des arguments convaincants, oui, mais en faveur du verbe poindre. Sens 1 : piquer; sens 3 : éperonner; sens 8 : faire souffrir, incommoder.

Ainsi, les cruelles puces du temps jadis sont demeurées telles aujourd'hui : obsédantes ritournelles de nos amours elles nous tourmentent, sans répit. Mieux vaut en rire...

Peu importe le siècle auquel nous appartenons, francophones d'Europe ou d'Amérique, nous vivons d'eau et de lumière; de tendresse, de jeux et de folie; de joies et d'espoir; et quelquefois de regrets atrocement doux. Cette âme qui demeure, et que révèlent nos chansons, s'incarne dans notre langue commune.

Qu'ils s'appellent Charles d'Orléans, Pierre de Ronsard, Clément Marot, Guillaume Apollinaire, Félix Leclerc ou Sylvain Lelièvre, nos poètes disent qui nous sommes, notre façon d'être au monde; ils ont la voix de notre cœur. Si vous êtes à Québec le dimanche 23 novembre, venez les entendre.

Line Gingras

Les jours s'en vont..., je demeure
Chansons françaises, de Ronsard à Félix Leclerc

Ensemble vocal André Martin
Avec la participation de Richard Joubert (commentaires) et d'Alfred Marin (viole de gambe)

Église Notre-Dame-des-Victoires (Place Royale, Québec)
Dimanche 23 novembre 2008, 14 h
Entrée : 15 $

15 mars 2007

La Passion selon Marie

Ensemble vocal André Martin; chant choral; concert du 15 avril 2007; Québec.

Le dimanche 15 avril prochain, l'Ensemble vocal André Martin, dont je fais partie, va donner un concert de musique religieuse, sous le thème La Passion selon Marie.

Nous allons représenter le drame terriblement humain de la Passion du Christ, du point de vue de Marie. Avant de mourir, Jésus a confié sa mère au disciple qu'il aimait. Des années plus tard, Marie - elle qui « gardait ces choses dans son cœur » - raconte ces événements douloureux. Elle-même n'y a pas assisté dès le début : la nuit de prière et d'angoisse au mont des Oliviers, l'arrestation lui ont été relatées par les disciples. Et c'est un autre narrateur, un historiographe, qui abordera les signes de la Résurrection, que nous ne ferons qu'évoquer.

Les différents moments du récit de la Passion ont inspiré quantité de compositeurs au cours des siècles. Nous allons interpréter, pour illustrer les souvenirs de Marie, des œuvres de diverses époques - de Morales et Gesualdo à Poulenc et Elzéar Fortier. Plusieurs pièces seront chantées a cappella; d'autres seront exécutées avec le concours d'un organiste et d'un quatuor à cordes.

Dimanche 15 avril à 14 h 30, à la chapelle des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier.

Line Gingras
Québec

29 octobre 2006

De Lassus à Poulenc, la ronde de nos saisons

Chanson polyphonique française; Ensemble vocal André Martin.

Il était une fois, il y a très, très longtemps, un vicaire amoureux.

Un jour de fête, le saint homme chantait un amen et il y allait fort, je vous jure - à pleine tête, dit la chanson -, pensant toucher le cœur d'Annette. Et Annette pleurait, pleurait. Seulement voilà : si elle pleurait, Annette, c'était que la voix du vicaire, quand il criait priait si fort, lui rappelait celle de son âne..., son âne qu'elle aimait, et qui était mort.

Bon, mon amie Nicole prétend que je me trompe, qu'Annette se moque avec raison; moi, je soutiens qu'Annette est une brave fille, incapable de malice, et que c'est nous, les chanteurs, qui rions du braillard. Allez savoir.

Une chose est certaine, Annette et le vicaire ne vivent pas dans le même univers : pour le vicaire, c'est la saison des amours; pour Annette, peut-être, la saison du deuil.

Notre prochain concert - je fais partie de l'Ensemble vocal André Martin - aura lieu le 10 décembre, mais ce ne sera pas un concert de Noël; nous avons choisi pour thème, plutôt, La ronde de nos saisons : le passage du temps, le cycle des jours, de l'année et de la vie, mais aussi le mystère de notre destin personnel, la solitude et l'incompréhension où il nous plonge parfois, qui sont notre lot à tous. Et, malgré tout, l'espoir d'une renaissance, qui renaît toujours.

Au programme, de la chanson polyphonique française, de Lassus à Poulenc... et au-delà. Des œuvres allant de la Renaissance, donc, où les idées semblent si fraîches, comme la façon de les exprimer, jusqu'au vingtième siècle où nous avons échappé de justesse à l'hiver - l'hiver nucléaire, d'où nul printemps ne renaîtrait.

Elles parleront, nos chansons, d'amoureux qui folâtrent, d'amants qui se laissent, de tendresse et de contemplation, d'un cygne qui passe... Elles diront l'ennui de l'absence, l'espoir d'un retour, les blés qui mûrissent et la neige qui tombe.

Il y sera question de douleur et de joie, d'enfance et de vieillesse, de mort et de vie. Du triomphe de la vie.

Dimanche 10 décembre à 14 h, à la chapelle des Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Vallier.

Line Gingras
Québec