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24 mars 2007

Influer le cours des choses

Influer, influer sur; influer + complément d'objet direct; grammaire française; syntaxe du français.

« Alors, quand peut-on vivre avec la conscience d'être membre du corps social et avoir le sentiment aigu d'influer le cours des choses sinon dans ce geste unique de voter... » (Denise Bombardier.)

D'après ce que j'ai vu dans les douze ouvrages consultés, le verbe influer ne s'utilise jamais avec un complément d'objet direct; il est plutôt suivi de la préposition sur :

Le contexte économique influe sur la performance de l'entreprise. (Multidictionnaire.)

La maladie a influé sur son caractère. (Lexis.)

Une telle intervention peut influer sur le verdict. (Girodet.)

Tes pensées d'avant le sommeil influent sur tes rêves. (Romains, dans le Petit Robert.)

Les réflexions venimeuses qu'ils échangeaient allaient influer sur le cours de leurs vies respectives. (Aymé, dans le Lexis.)

L'hormone de la glande surrénale (adrénaline) influe sur la pression artérielle... (J. Rostand, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Plus tard, Duroc eût encore influé sur d'autres grands événements... (Las Cases, dans le Trésor.)

Je vois dans quel sens très heureux Verhaeren a influé sur toi. (Rivière, dans le Trésor.)

Le Trésor signale d'autres constructions possibles, mais peu courantes.

Line Gingras
Québec

« Un geste lourd de sens » : http://www.ledevoir.com/2007/03/24/136503.html

Commentaires

Très intéressant cet article de Denise Bombardier : je partage son point de vue à savoir que le vote est le seul acte sacré qui nous reste. Ceci dit en France les gens sont lassés par la médiocrité du débat politique....

Écrit par : Rosa | 24 mars 2007

C'est pareil chez nous!

Écrit par : Choubine | 24 mars 2007

Mouais... je ne suis pas vraiment d'accord avec sa conclusion qui accuse les abstentionnistes. Il peut y avoir une foule de raisons pour l'abstention : on commence à compter les sans-domicile fixes, les gens qui sont dans des hébergements précaires chez des amis ou la famille, les personnes qui sont en déplacement de quelques mois pour raison professionnelle ou estudiantine, etc. On ajoute ceux qui croient avoir perdu leurs droits ou qui ne savent pas du tout qu'ils les possèdent. Cela commence à faire beaucoup de monde. Le résultat des taux d'abstention, c'est aussi un révélateur des difficultés sociales qui augmentent : tout le monde ne vit pas dans la même maison, le même quartier depuis vingt ou trente ans et n'a pas la même qualité de vie. Pour ma part, j'ai toujours voté, mais une fois blanc (il y avait deux candidats du même parti au second tour), une fois par procuration (et j'ai eu alors beaucoup de peine d'abord à trouver le bureau qui était perdu dans une cité administrative, ensuite à fournir mes justificatifs parce qu'il m'a fallu rassembler aussi des papiers au sujet de ma mère à laquelle je donnais procuration, prouver que je serais vraiment absent, cela a pris facilement trois heures, sans compter le temps que j'avais passé avant dans ma compagnie militaire à demander un certificat, et l'employé considérait ensuite que ma démarche était saugrenue, quelle idée de faire une procuration ?) Le taux d'abstentionnistes, c'est souvent le reliquat de l'ancien suffrage censitaire : il y a des gens qui sont exclus de fait et non plus de droit...

Écrit par : Dominique | 24 mars 2007

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