17 juin 2007
Discordance
« Selon un sondage publié la semaine dernière dans Paris Match, 67 % des Français approuvent son travail à l'Élysée. 63 % approuvent aussi celle de son premier ministre, François Fillon, à Matignon. » (Christian Rioux.)
Ça arrive...
Line Gingras
Québec
« Balayage UMP annoncé » : http://www.ledevoir.com/2007/06/09/146848.html
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16 juin 2007
Problèmes d'orthographe
« ... des digues ridicules qui n'ont, tout au plus, que l'efficacité des ouvrages de boues que les enfants érigent après la pluie. » (Jean-François Nadeau.)
Le matériau de construction s'emploie au singulier :
Hutte de boue séchée. (Petit Robert.)
Une petite cabane faite de boue séchée, mêlée à de la paille. (Lexis.)
« Là comme ailleurs, la reconstruction est le fait pour l'essentiel d'efforts et d'initiatives venues strictement du secteur privé. »
« Ce désert urbain, où vivait Fats Domino et un certain nombre de musiciens... »
« Regardez la lettre qu'elle vient de m'écrire! Lisez-là! »
On écrit lisez celle-là, lisez jusque-là, signez là (à cet endroit précis) : là est adverbe de lieu. Mais lisez-la, signez-la (lisez cette lettre, signez cette lettre) : la est pronom personnel.
Line Gingras
Québec
« Dans le ventre de La Nouvelle-Orléans » : http://www.ledevoir.com/2007/05/12/143260.html
05:20 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
15 juin 2007
Aucune faveur ni raccourci
« Je suis gêné d’avoir à le préciser, mais je vous entends ricaner : non, je n’ai bénéficié d’aucune faveur ni raccourci. » (Pierre Foglia.)
J'ai trouvé six exemples d'utilisation de l'adjectif ou déterminant indéfini aucun avec des noms coordonnés des deux genres, dans les douze ouvrages consultés. Dans cinq de ces exemples, le déterminant est employé devant chacun des noms :
Aucun gâteau ni aucune glace ne sont permis par ce régime. (Multidictionnaire.)
Aucun ordre ni aucune prière ne purent le faire changer d'avis. (Hanse-Blampain.)
Aucun discours ni aucune pression ne put le faire changer d'avis. (Girodet.)
À l'avenir, aucune cérémonie et aucun cercle ne sera contremandé. (Napoléon, dans Le bon usage, paragraphe 443, b.)
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en [= de la souveraineté nationale] attribuer l'exercice. (Constitution française du 4 octobre 1958, dans Le bon usage, paragraphe 443, b.)
Dans le sixième exemple, aucun est répété plusieurs fois devant des éléments juxtaposés, afin de produire un effet d'insistance, mais il ne précède que le premier de trois termes réunis par ou :
Là tout est laid, mesquin, figé. Aucun jardin public, aucun lieu, que le cabaret, pour se réunir le dimanche; aucun chant, aucun jeu, spectacle ou musique; aucune invite à se distraire un instant de sa peine et de ses plus égoïstes intérêts. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je pense qu'il s'agit d'un choix stylistique visant à alléger la phrase. Cela dit, Hanse et Blampain invitent le lecteur à noter, dans l'exemple qu'ils proposent (Aucun ordre ni aucune prière ne purent le faire changer d'avis), la répétition de aucun devant le second élément coordonné. Il me semble indiqué de se conformer à cette façon de faire, dans la langue courante. Ainsi, on aurait pu écrire :
... je n'ai bénéficié d'aucune faveur ni d'aucun raccourci.
Line Gingras
Québec
« Mes hôpitaux » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070612/CPOPINIONS05/7...
02:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
14 juin 2007
Le tour de rein de Mitterand
« ... et dans la salle d’attente, bien rare si je ne salue pas un voisin, la dernière fois c’était le vieux Sherman qui s’était fait un tour de rein en pelletant son fumier. » (Pierre Foglia.)
Les dictionnaires généraux, à l'article « rein », consignent tour de reins.
« Le seul président de gauche que la France s’est donné en 50 ans ce fut Mitterand et vous savez pourquoi? Parce qu’il était de droite. »
« Elle a survécu à De Gaulle, elle a surtout survécu à Mitterand, elle survivra aussi à Ségolène. »
Le Petit Larousse illustré et le Petit Robert des noms propres donnent de Gaulle et Mitterrand.
Line Gingras
Québec
« Mes hôpitaux » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070612/CPOPINIONS05/7...
07:07 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
13 juin 2007
Il est résolu que
Une lectrice me demande quel mode utiliser après il est résolu que... : indicatif ou subjonctif?
J'ai consulté une douzaine d'ouvrages, mais trois seulement fournissent un élément de réponse, au premier abord.
D'après le Hanse-Blampain (2000), résoudre que, synonyme de décider que, doit être suivi de l'indicatif ou du conditionnel (futur du passé) :
Il a été résolu qu'on le prierait de s'expliquer. (Hanse-Blampain.)
Les Anglais résolurent qu'ils perdraient Jeanne d'Arc. (Lexis.)
La noce fut décidée; et on résolut qu'on la ferait d'importance. (Maupassant, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le Trésor donne cependant un exemple d'emploi du subjonctif :
Tavernier et Foulon ont résolu que Picquart comparaisse, le 12 décembre prochain, devant le conseil de guerre. (Clemenceau.)
Il m'a paru souhaitable d'approfondir le sujet; j'ai donc cherché à savoir si le subjonctif était permis après le verbe décider.
Disons tout de suite que la question ne fait pas l'unanimité. Le Petit Robert (2007), le Multidictionnaire (2003), le Hanse-Blampain et le Girodet (1981) ne reçoivent que l'indicatif ou le conditionnel :
Elle a décidé qu'elle sera ou serait présente. (Multidictionnaire.)
Le Thomas (1971), le Lexis (1977) et le Trésor admettent aussi le subjonctif, moins fréquent :
Il avait décidé que la chambre fût peinte en bleu. (Grand Larousse encyclopédique, dans le Thomas.)
Dans ce cas, selon le Thomas et le Trésor, le verbe exprime une volonté dont l'accomplissement est incertain.
Conclusion? Le tour il est résolu que, s'il marque la décision d'une assemblée délibérante visant la mise en œuvre d'un projet ou l'exécution de certaines démarches, entraîne l'emploi de l'indicatif :
Il est résolu que l'Association exercera des pressions sur le gouvernement pour qu'une prestation supplémentaire soit accordée...
S'il traduit seulement un vœu de l'assemblée, le subjonctif me semblerait indiqué :
Il est résolu qu'une prestation supplémentaire soit accordée...
Line Gingras
Québec
06:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe
12 juin 2007
Assemblages défectueux
« Ainsi, c'est lui, c'est le Kremlin qui a tout pouvoir sur le conglomérat Gazprom qui, outre l'exploitation et la distribution du gaz et du pétrole, les bien nommés sang de l'économie, est également le premier groupe médiatique du pays. » (Serge Truffaut.)
Cette phrase présente à mon avis deux défauts de construction.
Les bien nommés sang de l'économie
Je trouve très gênante cette association d'un article pluriel (et par le fait même d'un qualificatif pluriel, bien nommés) et d'un nom singulier. Je proposerais :
... l'exploitation et la distribution du gaz et du pétrole, nommés à juste titre (ou nommés avec raison) le « sang de l'économie »...
... l'exploitation et la distribution du gaz et du pétrole - le « sang de l'économie » -...
Outre l'exploitation et la distribution..., est également
À quoi se rattache le syntagme outre l'exploitation et la distribution du gaz et du pétrole, les bien nommés sang de l'économie? Comme il ne contient pas de verbe, il doit compléter celui de la proposition relative dont il fait partie : qui, outre l'exploitation et la distribution du gaz et du pétrole [...] est également le premier groupe médiatique du pays. Mais on ne peut pas être l'exploitation et la distribution, cela va de soi. Solution? Insérer un verbe. L'éditorialiste a peut-être voulu dire :
... le conglomérat Gazprom qui, outre qu'il gère l'exploitation et la distribution du gaz et du pétrole [...] est le premier groupe médiatique du pays.
Line Gingras
Québec
« Le glacis russe » : http://www.ledevoir.com/2007/06/11/146932.html
00:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
11 juin 2007
En emploi
« ... 76,6 % des femmes au Québec ayant un ou des enfants de moins de 6 ans sont en emploi, le taux le plus haut au Canada. » (Antoine Robitaille.)
La locution en emploi n'est pas critiquée dans les dictionnaires de difficultés du français au Canada (j'ai vu le Chouinard, le Dagenais et le Colpron), mais elle n'est pas admise non plus dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main. On peut être sans emploi, ou en chômage, mais pour décrire la situation contraire je proposerais avoir, occuper ou exercer un emploi.
Line Gingras
Québec
« Le CSF dénonce une politique de l'ADQ » : http://www.ledevoir.com/2007/06/08/146657.html
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