22 février 2009
Il patiemment décrit...
- Grand pédagogue, il désamorce les mythes et les mots, remet la chose en perspective, patiemment décrit comment la situation piège et pénalise les Québécois. (Gil Courtemanche.)
Il patiemment décrit...?
Je comprends que l'on ait voulu éloigner un peu les deux adverbes en ment; il y avait moyen, toutefois, d'éliminer l'un de ces adverbes et de respecter l'ordre habituel des mots en français :
Grand pédagogue, il désamorce les mythes et les mots, remet la chose en perspective, décrit patiemment de quelle manière la situation piège et pénalise les Québécois.
Grand pédagogue, il désamorce les mythes et les mots, remet la chose en perspective; patiemment, il décrit de quelle manière la situation piège et pénalise les Québécois.
Line Gingras
Québec
« Une leçon de démocratie » : http://www.ledevoir.com/2009/02/21/235144.html
05:19 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
21 février 2009
Ils se sont serrés la main
Ils se sont serrés la main; elles se sont serrées la main; ils se sont serré la main; elles se sont serré la main; se serrer la main; accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- Les deux hommes se sont serrés la main. (Patrick Duquette, dans Le Droit.)
Messieurs Harper et Obama ne se sont pas serrés l'un contre l'autre; ils se sont serré la main. Lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct, rappelons-le, c'est avec ce complément que s'accorde le participe passé – à condition, bien entendu, que le complément soit placé devant le verbe. Et si le complément vient après le verbe, comme dans le cas présent? Si le complément vient après le verbe, le participe passé reste invariable.
Le pronom réfléchi se est ici complément d'objet indirect : les deux hommes ont serré la main l'un à l'autre.
Line Gingras
Québec
« Le Messie sur la colline » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/actualites-nationales/200902/19/01-829263-le-messie-sur-la-colline.php
05:36 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
20 février 2009
Plus significatif était l'importance...
Attribut du sujet; accord de l'attribut placé devant le verbe; grammaire française; orthographe d'accord.
- Plus significatif, toutefois, était l'importance de ce voyage pour la stratégie d'ensemble du gouvernement américain en matière de politique étrangère... (Manon Cornellier.)
Qu'est-ce qui était significatif? Pas le voyage, mais l'importance du voyage. L'adjectif attribut, même placé devant le verbe, doit s'accorder avec le sujet :
Plus significative, toutefois, était l'importance de ce voyage...
Line Gingras
Québec
« Un visiteur intéressé » : http://www.ledevoir.com/2009/02/20/234929.html
05:27 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
17 février 2009
Dangerosité
Rosa me demande ce que je pense d'un néologisme qu'elle entend de plus en plus en France et qui l'exaspère : dangerosité. « Le mot "risque" ne serait-il pas suffisant? »
Comme elle, je ne vois pas en effet pourquoi il faudrait, dans la langue courante, parler de la dangerosité plutôt que des risques d'un travail. On dit bien : Ce sont les risques du métier... Mais que lit-on dans les dictionnaires que j'ai sous la main?
Je ne trouve pas dangerosité dans le Trésor de la langue française informatisé. Le Petit Robert (2007) et le Multidictionnaire (2003) le reçoivent cependant, comme terme « didactique », c'est-à-dire propre à une langue de spécialité :
La dangerosité d'une maladie. (Petit Robert.)
La dangerosité de ces produits toxiques. (Multidictionnaire.)
Il figure aussi dans le Lexis, qui l'admettait déjà en 1977, sans marque d'usage :
La dangerosité d'un psychopathe.
Je ne crois donc pas qu'il faille condamner ce néologisme, mais je ne l'emploierais que si j'avais du mal à le remplacer.
Line Gingras
Québec
03:41 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française
16 février 2009
Il y a quelques temps
Il y a quelques temps; il y a quelque temps; orthographe.
- ... comme aurait pu le laisser supposer une information très largement diffusée il y a quelques temps. (Christophe Huss.)
Dans l'expression quelque temps (depuis quelque temps, il y a quelque temps, pendant quelque temps), quelque ne marque pas le pluriel, mais l'indétermination :
Après avoir erré quelque temps dans le Denbighshire... (Baudelaire, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « temps ».)
Gertrude est opérable. Roux l'affirme et demande qu'elle lui soit confiée quelque temps. (Gide, dans le Trésor, à l'article « temps ».)
La lettre de Rachilde concerne un chat hospitalisé il y a quelque temps, maigre, abîmé [...] et qu'on espérait placer après l'avoir remplumé. (Léautaud, dans le Trésor, à l'article « remplumer ».)
Il fallait écrire :
... une information très largement diffusée il y a quelque temps.
Line Gingras
Québec
« "La création est une provocation nécessaire" » : http://www.ledevoir.com/2009/02/06/231893.html
06:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme