30 avril 2009
Ils se sont faits mal? Elles se sont faites mal?
Se faire mal, accord ou invariabilité du participe passé; grammaire française; orthographe d'accord.
Franleo aimerait savoir s'il faut écrire ils se sont faits mal, elles se sont faites mal, ou laisser le participe passé invariable.
Le Hanse-Blampain donne un exemple utile, à l'article « faire » : Elle s'est fait mal au doigt.
Je dirais que le participe passé du verbe pronominal, dans la locution se faire mal, ne peut pas s'accorder avec le sujet ni avec le pronom réfléchi (se) parce que ce dernier n'est pas agglutiné au verbe (comme dans ils se sont souvenus de notre mésaventure) et ne remplit pas non plus la fonction de complément d'objet direct (comme dans elle s'est lavée à la rivière), mais répond à la question à qui.
Line Gingras
Québec
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29 avril 2009
Le pronom « en » et l'accord du participe passé
Pronom en; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; orthographe d'accord.
Papistache m'a demandé s'il est vrai qu'on n'accorde jamais le participe passé avec le pronom « en ». J'ai consulté à ce sujet Le bon usage (douzième édition) et le Hanse-Blampain (quatrième édition). Grevisse nous dit, au paragraphe 910 : « Quand l'objet direct est le pronom personnel en, le participe reste d'ordinaire invariable » :
Des gens pareils, je n'en ai vu que dans les tableaux vénitiens. (Tharaud.)
J'en avais tant eu depuis, des élèves. (Morand.)
« Cependant, ajoute-t-il un peu plus loin, la règle n'est pas toujours appliquée, et il n'est pas rare qu'on traite en comme un autre pronom personnel et qu'on lui attribue le genre et le nombre du nom représenté » :
La peur a détruit plus de choses en ce monde que la joie n'en a créées. (Morand.)
Des gens comme nous en avons tant connus. (Péguy.)
Hanse et Blampain signalent également l'hésitation de l'usage (des auteurs font l'accord parce qu'ils ne considèrent pas le pronom en comme un « neutre » partitif), tout en concluant que « l'invariabilité du participe est correcte dans tous les cas »; certains grammairiens, estiment-ils, « proposent des distinctions que rien ne justifie ».
L'accord était autrefois facultatif, selon Grevisse.
Line Gingras
Québec
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