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01 avril 2012

La propension de crier au racisme

La propension de, la propension à; grammaire française; choix de la préposition; syntaxe.

  • La propension de plusieurs interlocuteurs de crier au racisme ou à Le Pen chaque fois qu’une objection est soulevée contre une pratique religieuse qui déborde du temple vers la vie civile est proprement ahurissante.
    (Jean-François Lisée dans son blogue, 16 mars 2012.)

D'après ce que je vois dans les dictionnaires que j'ai sous la main, on ne parle pas de la propension de quelqu'un de faire quelque chose, mais de la propension de quelqu'un à quelque chose, à faire quelque chose :

Elle a une propension à l'optimisme. (Multidictionnaire.)

Sa propension malheureuse à chercher la vérité dans le détail. (Baudelaire, dans le Petit Robert.)

Je ne suis pas crédule, j'ai au contraire une propension merveilleuse au doute. (France, dans le Petit Robert.)

Une grande propension à chercher refuge chez ses aînés. (Lexis.)

Une fille brune de peau, avec une propension à grossir. (Aragon, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

La propension à la consommation et à l'épargne, les coefficients de production, le temps de travail demeurent les mêmes. (Perroux, dans le Trésor.)

Keynes a fait de la propension à consommer l'une des trois variables qui, selon lui, déterminent l'équilibre. (Larousse encyclopédique, dans le Trésor.)

D'après le Trésor, on peut aussi parler d'une propension vers ou pour quelqu'un ou quelque chose, mais c'est plus rare.

Il fallait écrire :

La propension de plusieurs interlocuteurs à crier au racisme ou à Le Pen chaque fois qu’une objection est soulevée contre une pratique religieuse qui déborde du temple vers la vie civile est proprement ahurissante.

Line Gingras
Québec

« Les valeurs québécoises sont-elles casher? » : http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/les-valeur...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

31 mars 2012

Une école de pensée qu'il a fait sienne

  • [...] une école de pensée qu'il a fait sienne et qu'il a su transposer de façon magistrale dans chacune de ses collections.
    (Jean-Claude Poitras, dans Le Devoir du 31 mars 2012.)

Sienne est attribut du complément d'objet direct dans la phrase à l'étude. Ce complément (le pronom relatif qu', représentant une école de pensée), puisqu'il précède le verbe, gouverne l'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir :

[...] une école de pensée qu'il a faite sienne et qu'il a su transposer de façon magistrale dans chacune de ses collections.

On écrirait cependant :

Il a fait sienne cette école de pensée.

Line Gingras
Québec

« Musée national des beaux-arts du Québec – L'élégance s'impose et s'expose à Québec » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/34...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

30 mars 2012

Au dépens de

Au dépens de, aux dépens de; orthographe.

  • [...] au profit du secteur privé, des organisations caritatives à saveur religieuse et surtout au dépens de plus petites organisations, dont plusieurs au Québec [...]
    (Fabien Deglise dans le site du Devoir, le 25 mars 2012 à 14 h 29.)

Dépens étant un nom pluriel, on écrit à mes dépens, aux dépens de :

Tout ce que je sais, je l'ai appris à mes dépens. (Loti, dans le Petit Robert.)

Tout bonheur me paraît haïssable qui ne s'obtient qu'aux dépens d'autrui. (Gide, dans le Petit Robert.)

[...] au profit du secteur privé, des organisations caritatives à saveur religieuse et surtout aux dépens de plus petites organisations, dont plusieurs au Québec [...]

Line Gingras
Québec

« Québec Solidaire appelle à l’unité des forces de la gauche contre Harper » : http://www.ledevoir.com/non-classe/345884/quebec-solidair...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

29 mars 2012

Il a clôt le débat

Il a clôt ou il a clos; clôt, clos; participe passé du verbe clore; grammaire française; orthographe.

  • Ce système, éprouvé dans d'autres pays, dont l'Australie, a non seulement clôt le débat sur l'accessibilité [...]
    (Robert Lacroix et Louis Maheu, dans Le Devoir du 28 mars 2012.)

Le verbe clore est employé au passé composé; c'est dire que l'auxiliaire avoir doit être accompagné du participe passé, clos, et non pas de la troisième personne du singulier de l'indicatif présent, clôt :

Ce système, éprouvé dans d'autres pays, dont l'Australie, a non seulement clos le débat sur l'accessibilité [...]

Line Gingras
Québec

« Libre opinion – Pour sortir de l'impasse » : http://www.ledevoir.com/societe/education/346047/libre-op...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

28 mars 2012

Les propos que... quoi donc?

  • Plus exactement, après avoir décrypté les flux de capitaux entre la Suisse et Paris, après y avoir greffé les propos que le confident de Liliane Bettencourt, le photographe François-Marie Banier, accusé d'escroquerie aggravée et blanchiment, le magistrat basé à Bordeaux estime qu'il existe un faisceau de gestes troublants.
    (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 28 mars 2012.)

Les propos que...? On attend, en vain, le verbe qui aurait pour sujet le confident de Liliane Bettencourt. L'éditorialiste a peut-être voulu dire :

[...] après y avoir greffé les propos du confident de Liliane Bettencourt [...]

Line Gingras
Québec

« L'affaire Bettencourt – La tuile » : http://www.ledevoir.com/international/europe/346048/l-aff...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

27 mars 2012

L'industrie de la construction et de son infiltration

  • Le mandat de la Commission couvre les quinze dernières années et touche à l'octroi des contrats publics, à l'industrie de la construction et de sa supposée infiltration par le crime organisé ainsi que le financement des partis politiques.
    (Kathleen Lévesque, dans Le Devoir du 27 mars 2012.)

Le mandat touche à l'octroi ainsi que le financement? On comprendrait mieux si la préposition était répétée : le mandat touche à l'octroi des contrats publics ainsi qu'au financement des partis politiques.

Le mandat touche à l'industrie de la construction et de sa supposée infiltration? Je doute qu'il y ait une industrie de l'infiltration : on voulait dire, plutôt, que le mandat touche à l'industrie de la construction et à sa supposée infiltration par le crime organisé.

La phrase à l'étude devrait se lire comme suit :

Le mandat de la Commission couvre les quinze dernières années et touche à l'octroi des contrats publics, à l'industrie de la construction et à sa supposée infiltration par le crime organisé ainsi qu'au financement des partis politiques.

Line Gingras
Québec

« Cambriolage chez la commissaire Charbonneau » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/346016/vol-quali...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

26 mars 2012

Ils se tiennent tranquille

  • [...] pas de prison si les gars se tiennent tranquille [...]
    (Richard Martineau dans son blogue, 26 janvier 2012.)

Le verbe se tenir introduit ici un attribut du sujet :

On obligeait les vaches trop vives à se tenir tranquilles, à ne pas courir [...] (Aguiaine, septembre 1978, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « tribart ».)

Il fallait écrire :

[...] pas de prison si les gars se tiennent tranquilles [...]

Line Gingras
Québec

« C'est dans leur culture... » : http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/richardmartineau/arch...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.