09 novembre 2007
Pour ce faire
« Comme la plupart des autres candidats en lice en 2007, M. Bellemare se dit très préoccupé par "l'augmentation effrénée des dépenses de la ville", notamment la masse salariale. Pour ce faire, il entend mener lui-même les négociations... » (Isabelle Porter.)
L'expression pour ce faire renvoie à une intention, un projet, un but dont il vient d'être question. De quoi s'agit-il donc, ici? La phrase précédente exprime seulement une inquiétude; ce n'est pas un but, mais une raison d'agir. Il faudrait donc soit la présenter comme telle, soit préciser l'objectif qu'on se donne : veut-on freiner l'augmentation des dépenses? stopper cette augmentation? ou même réduire les dépenses? Je proposerais, selon le cas :
... C'est pourquoi il entend...
... Pour cette raison, il entend...
... Pour ralentir cette augmentation, il entend...
... Pour y mettre un terme, il entend...
... En vue de réduire les dépenses, il entend...
* * * * *
D'après le Multidictionnaire et Le français au bureau, on écrit ville avec une majuscule lorsque ce nom désigne l'administration municipale :
La Ville a accepté de financer ces travaux.
Line Gingras
Québec
« Élection à Québec - Bellemare adopte la méthode Boucher » : http://www.ledevoir.com/2007/11/08/163538.html
09:53 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, orthographe, journalisme
08 novembre 2007
Jusqu'à alors
« Pour le premier ministre Matti Vanhanen, "la tuerie a profondément entamé le sentiment de sécurité" qui prévalait jusqu'à alors dans la société finlandaise. » (Agence France-Presse.)
D'après la dizaine d'ouvrages que j'ai consultés - aux articles « jusque » et « alors » -, la préposition jusque « s'emploie sans à » (Girodet) devant l'adverbe alors :
Jusqu'alors, on s'était accommodé de la lampe à huile. (Multidictionnaire.)
Jusqu'alors, il n'avait pas dit un mot. (Lexis.)
Il avait bien travaillé jusqu'alors. (Colin.)
Il avait été maltraité jusqu'alors. (Thomas.)
Jusqu'alors, Louis XIII n'avait pas eu la possibilité d'exprimer sa volonté. (Girodet.)
La musique concrète n'est autre chose que la prise de conscience de ce phénomène jusqu'alors implicite. (Schaeffer, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je n'aimais point le peuple jusqu'alors, mais dès lors j'eus pitié de lui. (Gide, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Finlande : l'auteur avait annoncé le massacre sur YouTube » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071107/CPMONDE/711070...
05:24 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
07 novembre 2007
Les Canadiens-français
« ... on utilisait des ressources pour rendre hommage à celui qui a proposé un plan de génocide culturel pour les Canadiens-français. » (PC.)
On écrit la littérature canadienne-anglaise, des écrivains canadiens-français, mais un plan de génocide culturel pour les Canadiens français. (Voir le Multidictionnaire.)
Line Gingras
Québec
« Le panneau controversé portant sur Lord Durham enlevé à Ottawa » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071105/CPACTUALITES/7...
05:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
06 novembre 2007
Sonner l'alerte
« En 2001, la Commission des états généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec sonnait déjà l’alerte. Elle concluait que "plus de la moitié des futurs enseignants ont une connaissance nettement insuffisante de la langue française". » (Violaine Ballivy et Émilie Côté, dans La Presse.)
Le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « sonner », reçoit sonner l'alerte. Cependant, d'après ce que je vois dans cet ouvrage comme dans le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Lexis, consultés aux articles « alerte » et « sonner », on dit plus couramment donner l'alerte - ou sonner l'alarme :
Les voisins ont sonné l'alarme quand ils ont vu la voiture en feu. (Multidictionnaire.)
Les sirènes donnèrent l'alerte. (Lexis.)
... des chiens de garde mis en défiance donnèrent bruyamment l'alerte. (Courteline, dans le Trésor.)
... les sentinelles avaient la consigne de donner l'alerte au premier mouvement. (Erckmann-Chatrian, dans le Trésor.)
Le trouble qu'il montra nous donna l'alerte. (Lexis.)
Line Gingras
Québec
« Une lacune difficile à corriger » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071105/CPACTUALITES/7...
04:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 novembre 2007
Co-exister, co-existence
« ... qui donc peut se mettre à halluciner là-dessus, sinon quelqu'un qui refuse tout simplement de co-exister avec des minorités religieuses? » (Lysiane Gagnon, dans La Presse.)
D'après le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, on écrit coexister, coexistence - sans trait d'union.
« ... les hausses de prix dus aux mauvaises récoltes... »
Ce ne sont pas les prix qui sont dus aux mauvaises récoltes, mais les hausses de prix : dues.
Line Gingras
Québec
« Des tollés injustifiés » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071101/CPOPINIONS/711...
06:20 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
04 novembre 2007
Le refus de ne pas modifier
« Le refus manifesté par les responsables chinois de ne pas modifier leur politique économique... » (Serge Truffaut.)
Refuser de ne pas faire quelque chose, c'est tenir à le faire, contre vents et marées. Or, la phrase à l'étude commence le dernier paragraphe d'un texte où il est question de la volonté de ne rien changer - ou du refus de changer quoi que ce soit - à la politique économique de la Chine. On aurait pu écrire :
La volonté manifestée par les responsables chinois de ne pas modifier leur politique économique...
Le refus manifesté par les responsables chinois de modifier leur politique économique...
Line Gingras
Québec
« Falsification chinoise » : http://www.ledevoir.com/2007/10/22/161433.html
04:47 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
03 novembre 2007
Combien de sujets?
« Que cela vous plaise ou non, la séparation de l'État et de l'Église, de l'école et de la religion, sont fondatrices de la société qu'une majorité de Québécois souhaitent aujourd'hui. » (Pierre Foglia.)
Il n'y a qu'un seul sujet, singulier, auquel se rattachent les compléments qui suivent :
Que cela vous plaise ou non, la séparation [...] est fondatrice...
Line Gingras
Québec
« L'intégrisme de Son Éminence » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071101/CPOPINIONS/711...
05:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
02 novembre 2007
Interraction, interragir
« "Maintenant, j'interragis avec eux, au moyen de questions et réponses", se félicite Fazeelat Rasool. » (Hélène Buzzetti.)« Toutes font valoir les vertus d'un plan de classe en U qui favorise les interractions. »
Dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis, le Girodet et le Trésor de la langue française informatisé, je ne trouve que les graphies interagir, interaction.
* * * * *
« Lorsqu'on leur demande qu'elle est leur matière préférée, c'est sans hésitation qu'elles répondent presque toutes "islamyat", le cours de religion. »
Bien entendu, il fallait employer l'adjectif interrogatif quelle. On pourrait dire, en effet :
On leur demande laquelle est leur matière préférée.
On leur demande quel est leur cours préféré.
Mais non :
* On leur demande qu'il est leur cours préféré.
Line Gingras
Québec
« "De l'amour, pas des châtiments" » : http://www.ledevoir.com/2007/11/02/162841.html
04:20 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
01 novembre 2007
L'abîme dans laquelle...
« ... cela nous a permis de constater la profondeur de l’abîme dans laquelle la nomenclatura du gouvernement du Québec nous a entraîné. » (Michel Vastel.)
Abîme est un nom masculin :
Il y a un abîme entre ces deux opinions. (Petit Robert.)
Dans quoi avons-nous été entraînés? dans l'abîme, qui est profond.
* * * * *
D'origine russe, le nom nomenklatura est admis dans le Petit Robert (2007), sans variante orthographique.
* * * * *
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Le gouvernement du Québec a entraîné qui? nous, masculin pluriel parce qu'il représente l'ensemble de la population : nous a entraînés.
La phrase à l'étude aurait donc dû se lire :
... cela nous a permis de constater la profondeur de l’abîme dans lequel la nomenklatura du gouvernement du Québec nous a entraînés.
Line Gingras
Québec
« Quel boulet, cette ministre! » : http://blogues.lactualite.com/vastel/?p=52
05:46 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme