10 juin 2013
Trop de façons
- Non seulement l’art attire plus que jamais les patrons du capitalisme, mais il a façonné une nouvelle façon de vivre, soutiennent Gilles Lipovetsky et Jean Serroy.
(Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 8 juin 2013.)
Je suggérerais :
Non seulement l’art attire plus que jamais les patrons du capitalisme, mais il a modelé une nouvelle façon de vivre, soutiennent Gilles Lipovetsky et Jean Serroy.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« En aparté – Voyez le portrait » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/380080/voyez-le-po...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 juin 2013
Ce que constitue ou ce qui constitue?
- Dans le descriptif de ce que constitue l’histoire canadienne, la chose militaire occupe une place prépondérante.
(Hélène Buzzetti, dans Le Devoir du 3 mai 2013.) - L’aspect militaire, notamment des batailles comme celles de la crête de Vimy, occupe une place importante dans ce que constitue l’histoire canadienne aux yeux des conservateurs.
(Légende de la photo accompagnant l'article de madame Buzzetti.)
Je croirais plutôt que la chose ou l'aspect militaire fait partie des éléments qui constituent l'histoire canadienne :
Dans le descriptif de ce qui constitue l’histoire canadienne, la chose militaire occupe une place prépondérante.
L’aspect militaire, notamment des batailles comme celles de la crête de Vimy, occupe une place importante dans ce qui constitue l’histoire canadienne aux yeux des conservateurs.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L’histoire sous la loupe conservatrice » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/377300/l-histoir...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:48 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 juin 2013
On n'en veut pas ici
- Le changement de nom des plateformes de Radio-Canada (RC) suscite de vives réactions négatives. Le principal syndicat des employés la refuse fermement. Un ministre du gouvernement fédéral aussi.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 7 juin 2013.)
Ces trois phrases formant le premier paragraphe de l'article, je ne vois pas ce que le pronom la est censé représenter, sinon le changement de nom :
Le changement de nom des plateformes de Radio-Canada (RC) suscite de vives réactions négatives. Le principal syndicat des employés le refuse fermement. Un ministre du gouvernement fédéral aussi.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Radio-Canada : le changement de nom suscite la grogne » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/380179/radio-canad...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:31 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 juin 2013
Qu'il pleut ou qu'il fait beau
- Qu’il s’improvise avec les restants du souper de la veille ou qu’il requiert une virée toute spéciale au marché, le pique-nique parfait n’est en théorie pas trop compliqué.
(Émilie Folie-Boivin, dans Le Devoir du 7 juin 2013.)
Le verbe requérir se prononce de la même façon à la troisième personne du singulier de l'indicatif et du subjonctif présent, mais il s'écrit différemment : requiert à l'indicatif, requière au subjonctif. Lequel fallait-il dans la phrase à l'étude? Il suffit, pour le savoir, de remplacer requérir par un verbe dont la prononciation change selon le mode :
Qu’il s’improvise avec les restants du souper de la veille ou qu’il doive être précédé d'une virée toute spéciale au marché, le pique-nique parfait n’est en théorie pas trop compliqué.
Le subjonctif s'imposait donc, tout comme dans cet exemple facile à retenir :
Nous ferons cette excursion dimanche, qu'il pleuve ou qu'il fasse beau.
Il faudrait lire :
Qu’il s’improvise avec les restants [ou avec les restes] du souper de la veille ou qu’il requière une virée toute spéciale au marché, le pique-nique parfait n’est en théorie pas trop compliqué.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Devine qui vient pique-niquer? » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/loisirs/380100/devin...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:03 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 juin 2013
Contents, non content
- On en est là parce que les conservateurs espèrent partir en vacances plus tôt après avoir adopté le plus grand nombre de projets de loi. Alors, non content de prolonger les heures de séance, ils multiplient les bâillons.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 5 juin 2013.)
Ce sont les conservateurs, représentés par le pronom ils, qui ne se contentent pas de prolonger les heures de séance; notons que l'adjectif s'accorde, même s'il précède le pronom auquel il se rapporte :
On en est là parce que les conservateurs espèrent partir en vacances plus tôt après avoir adopté le plus grand nombre possible de projets de loi. Alors, non contents de prolonger les heures de séance, ils multiplient les bâillons.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Sous le radar » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/379910/sous-le-r...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:03 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 juin 2013
De là de tricoter...
- De là à créer un précédent juridique ou, encore, de tricoter une charte des « valeurs québécoises » comme le veut le Parti québécois, il y a un pas à ne pas franchir.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 5 juin 2013.)
De là à créer un précédent juridique ou, encore, à tricoter une charte des « valeurs québécoises » comme le veut le Parti québécois, il y a un pas à ne pas franchir.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La revanche des crucifix » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/37988...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:46 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juin 2013
Les redresseurs de tort
Redresseur de tort ou redresseur de torts; orthographe.
- Avant de prendre le pouvoir, M. Harper et ses réformistes redresseurs de tort s'étaient engagés à purifier les mœurs politiques à Ottawa [...]
(Vincent Marissal, dans La Presse du 21 mai 2013.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, aux articles « redresseur » et « tort » (j'ai consulté aussi le Multidictionnaire, où je n'ai cependant rien trouvé), on écrit toujours tort au pluriel dans l'expression redresseur de torts :
Il joue les redresseurs de torts. (Lexis, à l'article « redresseur ».)
Victor Hugo transpose dans le paladin germanique des traits latins, qui sont ceux de nos chevaliers redresseurs de torts. (Barrès dans le Trésor, à l'article « redresseur ».)
Quand il [Anquetil] fonda La Rumeur, journal quotidien des « redresseurs de torts », la Boîte lui remit une liste de vicieux, tricheurs au jeu, courtisanes, etc., qu'il put alors taper à merci. (L. Daudet dans le Trésor, à l'article « redresseur ».)
Ah! Je t'en prie, reprend Pauline, ce n'est pas le moment de jouer les redresseuses de torts! (Dorin dans le Trésor, à l'article « redresseur ».)
Il faudrait lire :
Avant de prendre le pouvoir, M. Harper et ses réformistes redresseurs de torts s'étaient engagés à purifier les mœurs politiques à Ottawa [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La dérive des puritains » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:39 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 juin 2013
Se réjouir d'une chose ni d'une autre
- Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun député ni de voir ces derniers associés directement à la fraude en question.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 25 mai 2013.)
Deux observations :
- Les conservateurs ont deux raisons de se réjouir : ils ne perdent aucun des députés visés par les plaintes de huit citoyens, et aucun de ces députés n'est associé directement à la fraude en question. Comme le verbe se réjouir est employé à l'affirmative, les deux motifs ne doivent pas être coordonnés par ni, mais plutôt par et.
- La chroniqueuse a utilisé ces derniers pour renvoyer à ce qui était un pluriel dans son esprit (les députés visés), mais un singulier dans sa phrase (aucun député).
Je suggérerais d'écrire, par exemple :
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun des députés visés et de ne voir aucun de ces derniers associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun des députés visés et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun député et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de conserver tous leurs députés et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
- Il a cependant conclu que fraude il y avait bel et bien eue.
Comme je l'ai déjà signalé, le participe passé d'un verbe impersonnel est toujours invariable :
Il a cependant conclu que fraude il y avait bel et bien eu.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Mettre cartes sur table » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/379049/mettre-cartes-sur-table
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 juin 2013
Qu'est-ce qui t'es arrivé?
- « [...] dans ta vie personnelle, qu’est-ce qui t’es* donc arrivé de si dérangeant pour que tu sentes ton égalité brimée? »
(Marie-Andrée Chouinard citant Spencer Boudreau, dans Le Devoir du 27 mai 2013.)
Le pronom élidé t' ne représente pas le sujet tu (comme ce serait le cas dans quand est-ce que t'es arrivé?), mais le complément indirect toi, ainsi qu'on le voit aisément si on le remplace par un pronom de la première personne (qu'est-ce qui m'est donc arrivé?). Il fallait écrire :
[...] dans ta vie personnelle, qu’est-ce qui t’est donc arrivé de si dérangeant pour que tu sentes ton égalité brimée?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 2 juin à 22 h 30, je vois que la faute a été corrigée.
« Point chaud – Peut-on "oser dire que l’on est religieux" »? : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/379...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:26 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 juin 2013
Ils mettent leurs racines au rancard
- Celui d’individus qui mettent leur identité, leur famille, leur culture, leurs racines au rancard pour faire fortune à l’étranger.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 3 mai 2013.)
J'ai relevé la même faute il y a quatre ans. Il fallait écrire :
Celui d’individus qui mettent leur identité, leur famille, leur culture, leurs racines au rancart pour faire fortune à l’étranger.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L’immortalité au coin de la rue » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/377...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:08 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias