20 juin 2010
Un complément, deux constructions?
- Depuis 2006, il a organisé avec la commission scolaire du coin et le ministère différentes rencontres pour informer et « diminuer l'inquiétude » de ses enseignants. (Amélie Daoust-Boisvert, dans Le Devoir du 17 juin 2010.)
Ses enseignants ne peut pas être à la fois complément du nom inquiétude et complément d'objet direct du verbe informer :
... pour informer ses enseignants et diminuer leur inquiétude.
Line Gingras
Québec
« Génération réforme (4) – Prêt pas prêt, j'arrive! » : http://www.ledevoir.com/societe/education/291072/generation-reforme-4-pret-pas-pret-j-arrive
03:37 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
19 juin 2010
Coordination et symétrie
- De Wever serait probablement prêt à signer un accord qui accorderait des pouvoirs significatifs à la Flandre dans les domaines fiscal, judiciaire et de l'immigration. (Christian Rioux, dans Le Devoir du 18 juin 2010.)
Un accord qui accorderait
De Wever serait probablement prêt à signer une entente qui accorderait des pouvoirs significatifs à la Flandre...
De Wever serait probablement prêt à signer un accord qui attribuerait des pouvoirs significatifs à la Flandre...
Dans les domaines fiscal, judiciaire et de l'immigration
Il est généralement souhaitable que les termes coordonnés soient de même nature :
... dans les domaines de la fiscalité, de la justice et de l'immigration.
Line Gingras
Québec
« Pauvre... Canada » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/291131/pauvre-canada
02:44 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme
18 juin 2010
Emportez vos vuvuzelas
Emporter et apporter.
- ... le pilote de la Suisse, Ottmar Hitzfeld, a pour sa part décidé d'inviter des partisans sud-africains à assister au dernier entraînement de son équipe.
C'est que Hitzfeld était convaincu que ceux-ci allaient emporter leurs vuvuzelas, et il voulait que ses joueurs s'habituent à communiquer entre eux au milieu du vacarme qu'émettent les trompettes. (Jean Dion, dans Le Devoir du 16 juin 2010.)
On dirait :
Les partisans étaient tellement déçus qu'ils ont quitté le stade avant la fin du match, sans emporter leurs vuvuzelas.
Demande à tes amis d'apporter leurs vuvuzelas lorsqu'ils viendront au carnaval.
Il fallait écrire :
C'est que Hitzfeld était convaincu que ceux-ci allaient apporter leurs vuvuzelas, et il voulait que ses joueurs s'habituent à communiquer entre eux au milieu du vacarme qu'émettent les trompettes.
Line Gingras
Québec
« Ça sent la Coupe – Presque tout nul » : http://www.ledevoir.com/sports/soccer/290977/ca-sent-la-coupe-presque-tout-nul
05:18 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 juin 2010
Le juge s'est interrogé à savoir est-ce que...
- Le juge s'est interrogé à savoir comment on peut admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extra-maritale avec lui. (Guy Benjamin, dans Le Soleil du 15 juin 2010.)
La construction s'interroger à savoir ne me semble pas très heureuse. Je suggérerais :
Le juge s'est demandé comment on peut admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extramaritale avec lui. (Cette formulation doit cependant être écartée, dans le cas présent, pour éviter une répétition. Voir la deuxième phrase à l'étude, ci-dessous.)
Le juge a mis en doute que l'on puisse admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extramaritale avec lui.
Le juge a mis en doute que l'on puisse admirer la fidélité d'une personne avec qui l'on dit entretenir une relation extramaritale.
- Le juge Lemieux s'est interrogé à savoir si les gestes sont vraiment arrivés, ou est-ce qu'il aurait aimé qu'ils se passent, en parlant du jeune homme.
Le juge s'est interrogé à savoir est-ce que...? Le juge s'est interrogé est-ce que...? Il y aurait avantage à reformuler :
Le juge Lemieux s'est demandé si les gestes ont vraiment été posés ou si le jeune homme aurait* seulement aimé qu'ils le soient.
* Comme le font observer Hanse et Blampain, on peut employer le conditionnel après si introduisant une interrogation indirecte.
* * * * *
-
Ce procès de 10 jours a permis d'en apprendre sur les relations tendues entre certains profs de l'école, et des liens entre profs et élèves.
Ce procès de 10 jours a permis d'en apprendre sur les relations tendues entre certains profs de l'école, et sur les liens entre profs et élèves.
* * * * *
-
L'adolescent s'est aussi retrouvé au lit au domicile d'un autre professeur « qui lui aurait tordu la tétine », selon les propos rapportés devant le tribunal.
Je présume que l'adolescent s'est retrouvé dans le lit d'un autre professeur.
Line Gingras
Québec
« Agression sexuelle sur un élève : un prof acquitté pour doute raisonnable » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201006/14/01-4289995-agression-sexuelle-sur-un-eleve-un-prof-acquitte-pour-doute-raisonnable.php
05:51 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
16 juin 2010
Ça nous rend esclave de l'automobile
Rendre, verbe attributif; attribut du complément d'objet direct; grammaire française; orthographe d'accord.
- « La tendance dans l'industrie, c'est de quitter les centres de village pour s'implanter aux abords des grands axes routiers, se désole M. Derouin. C'est laid, ça nous rend esclave de l'automobile... » (Simon Diotte, dans La Presse du 15 juin 2010.)
On écrit :
La pollution rend ses enfants malades.
La pollution les rend malades.
La pollution nous rend malades.
Dans ces exemples, le verbe rendre introduit un attribut du complément d'objet direct; il en va de même dans la phrase à l'étude :
C'est laid, ça nous rend esclaves de l'automobile...
* * * * *
-
... face à la concurrence des grandes surfaces qui se multiplient dans les Laurentides et qui asphyxies peut à peu les rues principales des villages.
... et qui asphyxient peu à peu...
-
... grâce à une exposition qui lui est consacrée au Centre d'exposition de Val-David, situé juste en face l'épicerie.
... juste en face de l'épicerie.
-
Les amateurs d'art se donnent également rendez-vous aux Jardins du Précambien, un parcours en forêt de 3 km...
-
Jardins du Précambien : www.jardinsduprecambrien.com
Il s'agit évidemment des Jardins du Précambrien.
Line Gingras
Québec
« Une immense fresque pour sauver l'épicerie locale » : http://www.cyberpresse.ca/voyage/quebec/201006/15/01-4290038-une-immense-fresque-pour-sauver-lepicerie-locale.php
05:14 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
15 juin 2010
Les députés péquistes, exception faite des ministres libéraux
- Même si les autres partis ne lui laissent que très peu d'espace, il est plus connu que tous les députés péquistes, exception faite de Pauline Marois et de tous les ministres et députés libéraux, exception faite du premier ministre Jean Charest. (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 juin 2010.)
Bien entendu, les ministres et députés libéraux ne sont pas des députés péquistes. Il fallait écrire, ce que l'on aurait certainement fait après une bonne relecture :
... il est plus connu que tous les députés péquistes, exception faite de Pauline Marois, et que tous les ministres et députés libéraux, exception faite du premier ministre Jean Charest.
Line Gingras
Québec
« Partis politiques – Le modéré Amir Khadir » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/290873/partis-politiques-le-modere-amir-khadir
02:47 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
14 juin 2010
Un mandat au long court
Au long court; au long cours; orthographe.
- La longueur du mandat ainsi que le nombre de semaines de présence de Yannick Nézet-Séguin seront dévoilés aujourd'hui, mais il y a fort à parier que, quelle que soit la durée initiale, le mandat du chef québécois sera au long court. (Christophe Huss, dans Le Devoir du 14 juin 2010.)
Je crois que l'on a voulu comparer le mandat du chef d'orchestre à la mission d'un capitaine au long cours*.
* À 18 h 16, je constate que la faute a été corrigée. Bravo!
Line Gingras
Québec
« Musique classique – Yannick Nézet-Séguin à Philadelphie! » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/290808/musique-classique-yannick-nezet-seguin-a-philadelphie
05:13 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
13 juin 2010
Leur habitude à tenir tête aux curés
Habitude à faire quelque chose; habitude de faire quelque chose; habitude à + infinitif; habitude de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.
- Peut-être à cause de leur vieille habitude à tenir tête aux curés. (Christian Rioux, dans Le Devoir du 23 avril 2010.)
Hanse et Blampain font observer qu'on a l'habitude de faire quelque chose. En effet, d'après les exemples que j'ai relevés dans les dictionnaires, l'infinitif complément servant à décrire une habitude est toujours amené par la préposition de, dans la langue moderne :
Léa a l'habitude d'appeler sa copine tous les soirs. (Multidictionnaire.)
Les enfants ont l'habitude de marcher pour aller à l'école. (Multidictionnaire.)
Je n'ai pas l'habitude de répéter. (Petit Robert.)
Il a la sale habitude de me contredire. (Petit Robert.)
Quand vous avez l'habitude de vous coucher sur la droite, ce n'est pas à mon âge que vous changez. (Romains, dans le Petit Robert.)
Il n'aimait pas cette habitude de traiter les affaires à table. (Vailland, dans le Lexis.)
Il avait pris l'habitude de parler seul en marchant. (Troyat, dans le Lexis.)
C'est, il faut bien le dire, la funeste habitude que la plupart des femmes ont de trop serrer leurs corsets. (Holtzem, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
Peut-être à cause de leur vieille habitude de tenir tête aux curés.
Line Gingras
Québec
« Circulez! » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/287520/circulez
03:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, journalisme
12 juin 2010
Toutes les villes du monde
- « CitID souhaite donner un visage à toutes les villes du monde, qu’elle soit métropole ou village, riche ou pauvre, célèbre ou méconnue », peut-on lire dans son descriptif. (Émilie Bombardier, dans Le Devoir du 11 juin 2010. Le texte cité est une traduction.)
On a le choix entre le pluriel et le singulier, mais il faut de la constance :
CitID souhaite donner un visage à toutes les villes du monde, qu'elles soient métropoles ou villages, riches ou pauvres, célèbres ou méconnues...
CitID souhaite donner un visage à chacune des villes du monde, qu’elle soit métropole ou village, riche ou pauvre, célèbre ou méconnue...
Line Gingras
Québec
« Si votre ville avait une image, quelle serait-elle? » : http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/290675/si-votre-ville-avait-une-image-quelle-serait-elle
02:26 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
11 juin 2010
Le débat ne serait faite qu'en septembre
- Si le gouvernement va en ce sens, le débat autour de la motion de censure – qui n'a aucune chance d'être adoptée, le gouvernement étant majoritaire – ne serait faite qu'en septembre, lors de la reprise des travaux parlementaires. (Jocelyne Richer, PC, dans Cyberpresse, 10 juin 2010.)
Ce n'est pas la motion de censure qui ne serait faite qu'en septembre, mais le débat la concernant :
... le débat autour de la motion de censure [...] ne serait fait qu'en septembre...
- L'opposition péquiste s'est dit prête à siéger la semaine prochaine, si nécessaire, pour poursuivre l'étude des projets de loi.
L'opposition péquiste s'est dite prête à siéger la semaine prochaine, si nécessaire, afin de poursuivre l'étude des projets de loi.
Accord du participe passé : j'ai abordé la question ici.
Line Gingras
Québec
« Psychodrame de fin de session à l'Assemblée nationale » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201006/10/01-4288790-psychodrame-de-fin-de-session-a-lassemblee-nationale.php
04:29 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
10 juin 2010
Des misères, des mystères et des merveilles
- Les patrons et les cadres des grandes télévisions francophones du monde se réunissent cette semaine à Québec pour discuter des misères, des mystères et des merveilles liées aux nouveaux médias. (Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 20 mai 2010.)
Qu'est-ce qui est lié aux nouveaux médias? Des misères, des mystères et des merveilles. Mystères étant un nom masculin, l'accord doit se faire au masculin pluriel : liés.
Line Gingras
Québec
« Le Grand Méchant Web et la Grand'mère* Télé » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/289319/le-grand-mechant-web-et-la-grand-mere-tele
* On écrit aujourd'hui grand-mère, avec un trait d'union; je crois cependant que l'apostrophe revêt ici une valeur stylistique.
18:24 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
09 juin 2010
Ils leur sont gré d'au moins une chose
Nous vous serions gré; je vous suis gré; elles leur seront gré; être gré ou savoir gré.
- Bien des Népalais leur sont gré d'au moins une chose... (Guy Taillefer, dans Le Devoir du 7 juin 2010.)
Au sens d'être reconnaissant (ou obligé) à quelqu'un de quelque chose, on ne dit pas être gré à quelqu'un de quelque chose, elles lui en seront gré, je vous en serais gré, nous vous en serions gré, nous lui en sommes gré, mais savoir gré à quelqu'un de quelque chose, elles lui en sauront gré, je vous en saurais gré, nous vous en saurions gré, nous lui en savons gré. (J'ai consulté à ce sujet le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.) Les dictionnaires généraux proposent les exemples suivants :
Il faut en savoir gré à l'auteur. (Petit Robert.)
Nous vous saurions gré de nous répondre rapidement. (Petit Robert.)
Je sais gré à Abel de ne pas m'avoir envoyé son livre. (Gide, dans le Lexis.)
Je vous saurais gré de bien vouloir... (Trésor de la langue française informatisé.)
Je vous sais gré d'être là, comme je sais gré à un beau jour de luire sur ma tête, à un air parfumé de courir autour de moi. (Soulié, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Bien des Népalais leur savent gré d'au moins une chose...
Line Gingras
Québec
« L'équilibre du monde » : http://www.ledevoir.ca/international/actualites-internationales/290396/l-equilibre-du-monde
05:44 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 juin 2010
Le pouvoir à sommer des témoins à comparaître
Le pouvoir à faire quelque chose ou le pouvoir de faire quelque chose; le pouvoir à + infinitif; le pouvoir de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français; choix de la préposition.
- La cible, cette fois, est le pouvoir des comités parlementaires à sommer des témoins à comparaître. (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 26 mai 2010.)
On n'a pas le pouvoir à faire quelque chose, mais de faire quelque chose :
Il a le pouvoir de refuser la proposition. (Multidictionnaire.)
La loi nous donne le pouvoir de défendre notre vie. (Lexis.)
Pouvoir réglementaire, pouvoir [...] de légiférer sur des matières qui ne sont pas réglées par la loi, ou de développer les règles posées par le Parlement en vue d'en permettre l'application. (Lexis.)
Il a en tout cas le pouvoir de nous mettre en prison, et nous sommes sur la liste. (Giraudoux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'eau courante a, comme la musique, le doux pouvoir de transformer la tristesse en mélancolie. (Maurois, dans le Trésor.)
Le pouvoir de parler, de saisir la réalité, de connaître l'avenir. (Petit Robert.)
[Elle] avait gardé le pouvoir de jeter un enchantement sur ce pays. (Loti, dans le Petit Robert.)
Il fallait écrire :
La cible, cette fois, est le pouvoir des comités parlementaires de sommer des témoins à comparaître.
Line Gingras
Québec
« Jouer avec le feu » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/289630/jouer-avec-le-feu
17:59 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
07 juin 2010
Qu'est-ce qui donne des points?
- Un passage dans neuf écoles, dites de type « A », jugées véritablement anglophones, donnent davantage de points. (Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 3 juin 2010.)
Peu importe le nombre d'écoles, c'est le passage dans l'un ou l'autre de ces établissements qui donne des points.
Line Gingras
Québec
« L'école anglaise ouverte aux parents fortunés » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/290154/l-ecole-anglaise-ouverte-aux-parents-fortunes
10:57 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
06 juin 2010
Après cet entretien, il s'est entretenu
- Après un bref entretien avec le président Nicolas Sarkozy, Stephen Harper s'est entretenu hier pendant une heure avec François Fillon. (Christian Rioux, dans Le Devoir du 5 juin 2010.)
Après une brève rencontre...
Line Gingras
Québec
« Harper revient bredouille d'Europe » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290354/harper-revient-bredouille-d-europe
03:21 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 juin 2010
Un vindicatif travail de vengeance
- Un patient et vindicatif travail d'humiliation et de vengeance. (Gil Courtemanche, dans Le Devoir du 5 juin 2010.)
D'après le Trésor de la langue française informatisé, vindicatif peut se dire d'un comportement « qui dénote de la hargne, un désir de vengeance ». Il vaudrait mieux n'exprimer l'idée qu'une seule fois dans la phrase à l'étude :
Un patient et vindicatif travail d'humiliation.
Un patient travail d'humiliation et de vengeance.
Line Gingras
Québec
« L'État pirate » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290312/l-etat-pirate
03:53 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juin 2010
Les grandes tablées ne leurs on pas fait peur
Leur ou leurs, pronom personnel; on fait ou ont fait; grammaire française; orthographe.
- Les grandes tablées ne leurs font pas peur. (Josée Blanchette, dans Le Devoir du 4 juin 2010.)
Lorsqu'il signifie « à eux », leur est un pronom personnel invariable :
Les grandes tablées ne leur font pas peur.
- Son fils Némo, 29 ans, joue de la trompette avec la fanfare aussi. « Les jeunes qui embarquent dans la Pourpour on fait le Conservatoire alors que la première génération était autodidacte. »
Nous n'avons pas affaire au pronom indéfini, mais à l'auxiliaire avoir; on dirait :
Les jeunes avaient fait le Conservatoire.
Il fallait donc écrire :
Les jeunes [...] ont fait le Conservatoire...
Line Gingras
Québec
« Ça rime comme dans "Luc et Lou" » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/290164/ca-rime-comme-dans-luc-et-lou
07:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
03 juin 2010
Vouloir faire ou vouloir empêcher de faire
- Bédard [député du XIXe siècle] et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et de payer des indemnités aux députés aux circonscriptions éloignées. (Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 28 mai 2010.)
Pierre Bédard et son parti voulaient empêcher les juges, en 1807, de payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées? Je m'étonne de la générosité des juges; et je ne m'explique pas que monsieur Bédard et son parti aient voulu empêcher le versement d'une aide financière à des députés qui devaient en avoir grand besoin.
Se peut-il que la préposition de ait été mise par erreur devant payer? Si on la supprimait, le sens de la dernière partie de la phrase serait tout différent :
Bédard et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées.
Je ne suis ni journaliste ni historienne. Je lis toutefois le passage suivant, à la page 67 d'un ouvrage publié en 1869 par T.P. Bédard*, à propos de la session dont l'ouverture eut lieu le 21 janvier 1807 : « MM. Bédard et Bourdages firent une nouvelle tentative pour faire payer par la province les dépenses des députés éloignés de Québec, mais la considération de cette mesure fut encore remise indéfiniment... »
Je pense donc qu'il aurait fallu écrire :
Bédard et son parti veulent aussi empêcher les juges de siéger à la Chambre [...] et faire payer des indemnités aux députés des circonscriptions éloignées.
Line Gingras
Québec
« Pierre Bédard, héros méconnu de notre liberté de presse » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/289772/pierre-bedard-heros-meconnu-de-notre-liberte-de-presse
* Histoire de cinquante ans. (1791-1841.) Annales parlementaires et politiques du Bas-Canada depuis la Constitution jusqu'à l'Union : http://books.google.ca/books?id=TsUOAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=%22histoire+de+cinquante+ans%22&source=bl&ots=n__4dlgkYA&sig=L1XTzqcRvjw8Ld-qphA0efUw57Q&hl=fr&ei=oigHTOjfA4OKlwfon5SkDg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false
02:08 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
02 juin 2010
Une événement soutenue par des quotidiens
- Soutenue par le quotidien de gauche israélien Haaretz et son homologue français Libération, l'événement rassemblait plusieurs signataires... (Christian Rioux, dans Le Devoir du 2 juin 2010.)
Événement est un nom masculin :
Soutenu par le quotidien [...] l'événement rassemblait plusieurs signataires...
Line Gingras
Québec
« Quand la diaspora appelle Israël à la raison » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290074/quand-la-diaspora-appelle-israel-a-la-raison
08:02 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
01 juin 2010
Pour ou contre l'Israël
- « On peut critiquer des décisions du gouvernement israélien sans être contre l'Israël. » (Gilles Duceppe cité par Alec Castonguay, dans Le Devoir du 1er juin 2010.)
... sans être contre Israël.
Line Gingras
Québec
« Colère anti-israélienne à Istanbul – Le Canada, l'allié le plus fidèle d'Israël » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290009/colere-anti-israelienne-a-istanbul-le-canada-l-allie-le-plus-fidele-d-israel
04:21 | Lien permanent | Tags : langue française, politique, presse, médias
Ottawa, notre pays
- Ottawa avait été le seul pays à trouver l'offensive de Tsahal au Liban « mesurée ». (Alec Castonguay, dans Le Devoir du 1er juin 2010.)
Demandez vite votre passeport ottavien.
Line Gingras
Québec
« Colère anti-israélienne à Istanbul – Le Canada, l'allié le plus fidèle d'Israël » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/290009/colere-anti-israelienne-a-istanbul-le-canada-l-allie-le-plus-fidele-d-israel
03:43 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias