16 septembre 2006
Des gothiques auto-proclamés
«Que ce soit au Colorado, dans les Maritimes ou à Montréal, des gothiques auto-proclamés ont tué ou se préparaient à tuer...» (Antoine Robitaille.)
D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire et dans le Petit Robert (2007), le préfixe auto-, lorsqu'il veut dire «de soi-même» ou «par soi-même», se colle au deuxième élément du mot, sauf lorsque celui-ci commence par un i : autonettoyant, autodétermination, autoélévateur, s'autoproclamer, auto-immunisation.
Il faut cependant un trait d'union, selon Marie-Éva de Villers, si l'on a affaire à la forme abrégée de automobile : auto-école, auto-stop. Mais n'allons pas trop vite : ainsi que Dominique l'a fait observer très justement dans son commentaire sur la première version du présent billet, l'usage varie là-dessus; ainsi, le Petit Robert n'admet pas seulement les formes auto-école, auto-stop et auto-stoppeur, mais aussi autoécole, autostop et autostoppeur; Hanse et Blampain préfèrent autocanon et automitrailleuse, mais reçoivent également auto-canon et auto-mitrailleuse. Ce que je conseille dans ces conditions? Abolissons les autocanons et les automitrailleuses, avec ou sans trait d'union. Et dans le doute, suivons les indications du Petit Robert.
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«Montrer, peut-être aussi, à leurs adeptes que les fameux courants gothiques plongent ses racines dans des philosophies anciennes...»
Bien entendu, il fallait écrire leurs racines.
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«Qui sait, peut-être que la rébellion et le désespoir adolescent_ n'attend___ que ça? Qu'on critique; qu'on entre en dialogue avec eux et leurs passions?»
Il me semble que la rébellion et le désespoir sont deux réalités suffisamment distinctes pour que l’adjectif et le verbe s’accordent au pluriel.
Est-il possible, par ailleurs, d’entrer en dialogue avec la rébellion et le désespoir? Peut-être bien... Mais ceux-ci peuvent-ils avoir des passions? On a voulu renvoyer aux adolescents, je pense; le problème, c’est que adolescents n’est pas employé ici comme nom, mais comme adjectif.
Line Gingras
Québec
«Perspectives : Le tabou gothique» : http://www.ledevoir.com/2006/09/16/118299.html?338
15:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, syntaxe
Commentaires
Pas évident cette histoire d'auto ... bon dimanche
Écrit par : Xavier | 17 septembre 2006
C'est bien plus compliqué que ça ! Il y a beaucoup de mots qui commencent par auto- comme abréviation d'automobile et qui sont soudés, sans trait d'union. Celui qui a les formes les plus différentes d'un ouvrage à l'autre est auto(-)mitrailleuse. Et puis cela varie, mais il suffit de voir le TLFi pour constater que Dournon, Jouette, Girodet, Dupré, Hanse, l'Académie ne sont jamais d'accord entre eux.
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/fast.exe?mot=auto
Le principe donné me semble clair et efficace, mais en fait c'est un vrai chenil dans les ouvrages de référence...
Écrit par : Dominique | 17 septembre 2006
C'est juste, Dominique : les choses se compliquent lorsqu'on a affaire à l'abréviation de «automobile». Merci pour votre observation, qui m'incite à ajouter une précision dans le corps du billet.
Écrit par : Choubine | 17 septembre 2006
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