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08 février 2008

Parallélisme des compléments

Construction des compléments; grammaire française; syntaxe du français.

« On donne par exemple la même importance, et la même valeur représentative, aux élucubrations d’un quidam sur le coût de la nourriture kasher et les réflexions sérieuses du cardinal Marc Ouellet. » (Michel Vastel.)

Je ne pense pas que les élucubrations du quidam aient porté à la fois sur le coût de la nourriture kasher et sur les réflexions sérieuses du cardinal Ouellet; c'est pourtant ce que laisse entendre la construction de la phrase. Pour que la syntaxe s'accorde avec l'idée à exprimer, il faut mettre en parallèle les deux compléments qui indiquent les deux choses auxquelles on donne la même importance :

On donne par exemple la même importance [...] aux élucubrations d'un quidam [...] et aux réflexions sérieuses du cardinal Marc Ouellet.

Line Gingras
Québec

« Bouchard et Taylor : pyromanes malgré eux! » : http://blogues.lactualite.com/vastel/?p=59

07 février 2008

Il aurait éviter

Infinitif ou participe passé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

« ... aucun "accommodement raisonnable" qui aurait éviter de brimer leur droit à l'égalité en matière d'emploi! » (Marie-Andrée Chouinard.)

Faute d'étourderie, sans aucun doute; mais c'est l'occasion de rappeler que l'auxiliaire avoir doit être suivi d'un participe passé, non d'un infinitif. Vous n'en êtes pas certain? Remplacez éviter, en faisant abstraction du sens, par un verbe dont la prononciation change selon qu'il est à l'infinitif ou au participe passé :

... qui aurait interdit [et non interdire]
... qui aurait permis [et non permettre]

... qui aurait défendu
[et non défendre]

Il fallait écrire :

... qui aurait évité de brimer leur droit...

Line Gingras
Québec

« Leçon de choses » : http://www.ledevoir.com/2007/11/07/163391.html

06 février 2008

L'allure et l'entrain

« Selon Mme Roy, l'allure du spectacle et l'entrain de l'auditoire a changé considérablement avec Gregory Charles aux commandes... » (Mario Cloutier, dans La Presse.)

Qu'est-ce qui a changé? Deux choses : l'allure du spectacle et l'entrain de l'auditoire : ont changé.

Line Gingras
Québec

« Garou plie bagage devant Gregory Charles » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071213/CPARTS/7121307...

05 février 2008

Les premiers seront les derniers

Les derniers seront les premiers; grammaire; syntaxe. 

« ... il est très facile de distinguer les signaux provenant de sources naturelles de ceux émis par des sources artificielles. Ces derniers émettent en effet toujours un large éventail de fréquences en même temps, tandis que les fréquences émises artificiellement sont beaucoup plus homogènes. » (Jean-François Cliche, dans Le Soleil.)

Ces derniers, d'un point de vue grammatical, ce sont les signaux émis par des sources artificielles - qui ne peuvent pas s'opposer, cela va de soi, aux fréquences émises artificiellement.

Des signaux très faciles à distinguer, sans rire?

Line Gingras
Québec

« L'important, attirer l'attention des extraterrestres » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080129/CPSCIENCES/801...

04 février 2008

Ils nous ont donnés des joies

Accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; orthographe d'accord.

« Ils sont rares les hommes qui nous ont donnés autant de joies que Guy Lafleur. » (Stéphane Laporte.)

Avec quoi s'accorde le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir? Non, non et non, pas avec le sujet, mais plutôt avec le complément d'objet direct, s'il est placé devant le verbe. Ils sont rares, les hommes qui nous ont donné quoi? autant de joies que Guy Lafleur. (Bouh, quelle tristesse si c'était vrai.) Le complément d'objet direct, joies, vient après le verbe. Le participe passé doit donc rester invariable : donné.

Line Gingras
Québec

« Guy Lafleur est un héros » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080131/CPBLOGUES08/80...

03 février 2008

Disputer une place avec quelqu'un

Disputer quelque chose avec quelqu'un; disputer quelque chose à quelqu'un; grammaire française; syntaxe du français; prépositions.

« Selon les sondages, il dispute la troisième place avec l'ancien gouverneur de l'Arkansas... » (Claude Lévesque.)

On dispute quelque chose à quelqu'un, nous disent Hanse et Blampain. En effet, au sens de « lutter avec quelqu'un pour conserver ou obtenir quelque chose » (Multidictionnaire), le verbe disputer construit son complément second au moyen de la préposition à, d'après les exemples que j'ai relevés dans les dictionnaires généraux :

Disputer un poste à des rivaux. (Petit Robert.)

Disputer un titre à quelqu'un. (Multidictionnaire.)

Un élève qui dispute la première place à ses camarades. (Lexis.)

Les vieux platanes de la place disputaient encore leurs feuilles au vent pluvieux. (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

Selon les sondages, il dispute la troisième place à l'ancien gouverneur de l'Arkansas...

Line Gingras
Québec

« Obama a le vent en poupe » : http://www.ledevoir.com/2008/01/28/173662.html

* * * * * 

Nos votes sont des grains de maïs que se disputent les pigeons.
Tous y perdent des saloperies de plumes.

* * * * *

02 février 2008

Ché-ché les passions

« Il s'attendait, dit-il, à ce qu'on lui révèle enfin des passions cachées chez l'ancien chef des jeunes libéraux. » (Jean-François Nadeau.)

Je suggérerais :

... des passions cachées de l'ancien chef des jeunes libéraux.
... des passions insoupçonnées chez l'ancien chef des jeunes libéraux.

Line Gingras
Québec

« En aparté - Vie de chien » : http://www.ledevoir.com/2007/11/17/164709.html

01 février 2008

Déductible, franchement...

Déductible ou franchise; assurances; anglicisme.

« Sauf que désormais, selon leurs revenus, ils devront payer plus cher pour leurs pilules. Jusqu’à 1500 $ par année. Avant, quand ils étaient couverts par le régime du syndicat, ils payaient un maximum de 500 $. Le "déductible". » (Patrick Lagacé, dans La Presse.)

Le journaliste s'est servi des guillemets; il devait savoir, donc, que déductible est un anglicisme lorsqu'il est employé comme nom, dans le domaine des assurances, à la place de franchise. (Voir le Multidictionnaire, le Chouinard ou le Colpron.) Pourquoi n'a-t-il pas utilisé le terme français, puisque, de toute façon, il venait d'en indiquer le sens? Cet écart, il me semble, n'a pas de justification stylistique.

Line Gingras
Québec

« So-so-so... » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080201/CPOPINIONS05/8...