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10 décembre 2012

Mal nous en pris

Mal nous en pris, mal nous en a pris, mal nous en prit; grammaire; orthographe.

  • Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en pris de constater que Bain n’était pas si fou que cela.
    (Pierre Desjardins, philosophe, dans Le Devoir du 7 décembre 2012.)

On écrit mal nous en a pris, au passé composé, mais mal nous en prit, au passé simple :

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en prit de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en a pris de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Cela dit, l'expression rend l'idée que les conséquences ont été fâcheuses pour nous (consulter au besoin le Petit Robert à l'article « mal » [adverbe]); je ne vois pourtant pas ce qu'il pourrait y avoir de fâcheux à constater un fait, et le contexte ne l'indique pas non plus. Monsieur Desjardins a peut-être voulu dire :

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, il nous a bien fallu constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, nous avons dû constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, force nous a été de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Pour mieux comprendre Richard Henry Bain » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365795/pour-mieu...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

09 décembre 2012

Il ne le lui permettrait pas nulle part

Nulle part et pas; grammaire française; négation.

  • L’ancien astronaute et actuel député Marc Garneau ne nuirait pas au PLC, note-t-on, mais il ne lui permettrait pas de faire de gain notable nulle part.
    (Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 8 décembre 2012.)

Comme le fait observer le Hanse-Blampain, nul, employé devant le nom comme adjectif ou déterminant indéfini, « se construit avec ne seul ou avec sans ». Il fallait omettre le pas :

L’ancien astronaute et actuel député Marc Garneau ne nuirait pas au PLC, note‑t‑on, mais il ne lui permettrait de faire de gain notable nulle part.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Sondage Léger Marketing-Le Devoir-The Gazette – Trudeau sauverait les libéraux » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/365954/trudeau-s...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

08 décembre 2012

Ç'a m'a débloquée

Ç'a ou ça; homonymes; orthographe.

  • « J'ai été incapable de refuser. J'ai dit oui et ç'a m'a débloquée. »
    (Hugo Dumas citant Christiane Charette, dans La Presse du 6 décembre 2012.)

La forme ç'a équivaut à cela a; personne ne dirait ni n'écrirait, cependant : Cela a m'a débloquée. C'est plutôt le pronom ça que madame Charette a employé :

« J'ai été incapable de refuser. J'ai dit oui et ça m'a débloquée. »

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Les bobos a allumé Christiane Charette » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/hugo-dumas/20121...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

07 décembre 2012

Trois accords

  • La première ministre péquiste a aussi avoué qu'elle avait été prise de court par la réaction courroucée qui a suivie la nomination de l'ex-chef du Parti québécois. « J'étais convaincu que la personne avait une telle compétence, une telle expérience, qu'il n'y avait pas de problème à ce qu'il intègre la fonction publique de façon permanente », a-t-elle dit.
    (PC dans le site du Devoir, le 6 décembre 2012 à 10 h 51.)

La réaction courroucée n'a pas été suivie par la nomination : elle a suivi la nomination. Le complément d'objet direct étant placé après le verbe, le participe passé employé avec avoir doit rester invariable.

Qui est représenté par le pronom je, dans le passage à l'étude? Le mystère n'est pas grand : il s'agit de la première ministre péquiste, madame Pauline Marois, comme le contexte l'indique très clairement. Le participe passé employé avec être doit s'accorder avec le sujet, féminin singulier : J'étais convaincue...

Enfin, même si madame Marois mérite notre indulgence parce qu'elle s'exprimait verbalement, il reste qu'elle aurait été bien inspirée de ne pas dire la personne en parlant de l'ex-chef du Parti québécois, ce qui devrait entraîner, grammaticalement, l'emploi du pronom elle. Selon le contexte, elle aurait pu remplacer la personne par monsieur Boisclair ou par le pronom il :

La première ministre péquiste a aussi avoué qu'elle avait été prise de court par la réaction courroucée qui a suivi la nomination de l'ex-chef du Parti québécois. « J'étais convaincue que monsieur Boisclair avait une telle compétence, une telle expérience, qu'il n'y avait pas de problème à ce qu'il intègre la fonction publique de façon permanente », a-t-elle dit.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« André Boisclair renonce à son statut d'employé de la fonction publique » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365729/andre-boi...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

06 décembre 2012

Écart

  • L’écart entre la pensée de la première ministre et de ses ministres porteurs du dossier est patent.
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 5 décembre 2012.)

Il y a un écart entre la pensée de la première ministre et la pensée de ses ministres :

L'écart entre la pensée de la première ministre et celle de ses ministres porteurs du dossier est patent.

On écrirait toutefois, dans un autre contexte :

L'écart entre la pensée de la première ministre et de ses ministres porteurs du dossier, d'une part, et celle de beaucoup de membres du parti, d'autre part...

On rendrait ici l'idée que la première ministre et ses ministres porteurs du dossier pensent de la même façon.

  • Comme d’autres premiers ministres avant elle, la dimension économique du concept de développement durable prend le pas.

La dimension économique du concept de développement durable ne prend pas le pas d'autres premiers ministres, mais chez d'autres premiers ministres :

Comme chez d’autres premiers ministres avant elle, la dimension économique du concept de développement durable prend le pas.

On écrirait cependant :

Comme d'autres premiers ministres avant elle, Pauline Marois attache une importance primordiale à cette question.

Comme d'autres premiers ministres avant elle, on la critique pour des décisions précipitées.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Politiques environnementales – Le flou péquiste » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365546/le-flou-p...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

05 décembre 2012

On se sert les coudes

On se sert les coudes, on se serre les coudes; se serrer les coudes; grammaire française; conjugaison; homonymes; orthographe.

  • « Tout le monde se sert les coudes pour aider la famille à traverser une épreuve comme ça », a expliqué la mairesse [...]
    (Catherine Handfield et Tristan Péloquin, dans La Presse du 4 décembre 2012.)

La forme sert correspond à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe servir; c'est cependant le verbe serrer que l'on voulait employer ici :

« Tout le monde se serre les coudes pour aider la famille à traverser une épreuve comme ça », a expliqué la mairesse [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Drame à Drummondville : la grand-mère maternelle sous le choc » : http://www.lapresse.ca/actualites/201212/04/01-4600617-dr...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

04 décembre 2012

Ils s'en rendent comptent

Ils se rendent comptent, ils se rendent compte; locution verbale se rendre compte; grammaire française; orthographe.

  • « Ces enfants-là mettaient beaucoup d'espoir dans l'école. On leur disait qu'ils allaient apprendre quelque chose. Et là, ils se rendent comptent qu'ils n'apprennent absolument rien. »
    (Mylène Moisan citant la mère d'un enfant surdoué, dans Le Soleil du 3 décembre 2012.)

Il ne s'agit pas de compter, mais de se rendre compte, locution verbale dans laquelle compte est toujours invariable :

Et là, ils se rendent compte qu'ils n'apprennent absolument rien.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Au secours, mon enfant est surdoué! » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

03 décembre 2012

Un chef d'état européen

État; chef d'état ou chef d'État; orthographe.

  • Il est remarquable qu’un chef d’état européen s’engage aujourd’hui de manière aussi claire [...]
    (Martin Winckler, dans Le Devoir du 14 novembre 2012.)

État prend toujours la majuscule lorsqu'il désigne une entité politique, notamment dans l'expression chef d'État :

Il est remarquable qu’un chef d’État européen s’engage aujourd’hui de manière aussi claire [...]

J'ai vu le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Le style du président Hollande est nouveau » : http://www.ledevoir.com/international/europe/363882/le-st...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

02 décembre 2012

La grogne et l'impatience

  • Critiquée depuis quelques semaines, la juge Charbonneau a vraisemblement tenté de calmer la grogne et l'impatience qu'ont suscité* les travaux des dernières semaines.
    (Kathleen Lévesque dans le site du Devoir, le 29 novembre 2012.)

La grogne et l'impatience n'ont pas suscité les travaux; ce sont plutôt les travaux qui ont suscité la grogne et l'impatience. Le participe passé, employé avec l'auxiliaire avoir, doit s'accorder avec les deux compléments d'objet direct, placés devant le verbe :

Critiquée depuis quelques semaines, la juge Charbonneau a vraisemblablement tenté de calmer la grogne et l'impatience qu'ont suscitées les travaux ces derniers temps.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

* Cette faute a été corrigée avant la publication de mon billet.

« Commission Charbonneau : Prendre du recul pour mieux avancer » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365158/commissio...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

01 décembre 2012

Proposition

  • Ma proposition d’aujourd’hui consiste à vous proposer un regard dans le rétroviseur.
    (Lise Payette, dans Le Devoir du 30 novembre 2012.)

J'aimerais aujourd'hui vous proposer un regard dans le rétroviseur.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Un rendez-vous raté » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365205/un-rendez...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.