31 août 2016
Plus que jamais
- Le Québec évolue dans un contexte international et intérieur qui rend l’atteinte de cet objectif plus important que jamais et qui a mené notre gouvernement à réviser en profondeur ses politiques et stratégies en immigration afin d’attirer et de retenir chez nous des talents provenant de partout dans le monde.
(Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, dans Le Devoir du 31 août 2016.)
L'objectif est important, je n'en doute pas, mais c'est l'atteinte de cet objectif, dans la phrase à l'étude, que le contexte rend plus importante que jamais.
Line Gingras
Québec
« Ensemble, nous sommes le Québec » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/478880/ensemble-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:07 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, médias, presse
28 août 2016
Légalement
- Chez IQ [Investissement Québec], bien que, légalement, son conseil n’en avait aucune obligation légale, on jugeait important d’obtenir l’avis du ministre.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 26 août 2016.)
Bien que appelant le subjonctif, il vaudrait mieux employer même si :
Chez IQ [ou À Investissement Québec], même si son conseil n’en avait aucune obligation légale, on jugeait important d’obtenir l’avis du ministre.
L'adverbe légalement a disparu, devinez pourquoi...
Line Gingras
Québec
« Jacques Daoust était au courant » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/478609/la-versio...
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05:52 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 août 2016
Ça vaut la peine
- Tous ces progrès-là, dans cette région du monde, ça vaut vraiment la peine, à mon avis, d’être défendus.
(Boris Proulx citant un certain G., dans Le Devoir du 22 août 2016.)
Le sujet implicite de l'infinitif, ce n'est pas tous ces progrès-là, mais le pronom neutre ça :
Tous ces progrès-là, dans cette région du monde, ça vaut vraiment la peine, à mon avis, d’être défendu*.
Line Gingras
Québec
* Le 22 août à 18 h 30, je vois que l'on a apporté la correction suivante : Tous ces progrès-là, dans cette région du monde, valent vraiment la peine, à mon avis, d’être défendus.
« Partir se battre en Syrie en toute légalité » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/478...
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20 août 2016
Ils ne manquent pas de solution
- Pourtant, les gouvernements qui veulent sauver des vies et changer le sort des damnés de la terre ne manquent pas de solution.
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 15 août 2016.)
Comme les solutions se comptent, il doit y en avoir un certain nombre si on n'en manque pas :
Pourtant, les gouvernements qui veulent sauver des vies et changer le sort des damnés de la terre ne manquent pas de solutions*.
Line Gingras
Québec
* Le 21 août à 17 h 25, je vois que la correction a été apportée.
« Casques bleus nouvel âge » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/47772...
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19 août 2016
On dénonce
- L’absence de commission québécoise est un choix « impensable », dénonce les organisations autochtones
(Titre d'un article de Marie-Michèle Sioui, dans Le Devoir du 19 août 2016.)
Ce sont les organisations autochtones, sujet inversé, qui dénoncent :
L’absence de commission québécoise est un choix « impensable », dénoncent* les organisations autochtones
Line Gingras
Québec
* Le 19 août à 14 h 10, je vois que la correction a été apportée.
« L’absence de commission québécoise est un choix "impensable", dénonce [sic] les organisations autochtones » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/478113/l-absence...
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01:48 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 août 2016
Multiplication
- En plus de perdre leur spécificité, les employés ont quadruplé, passant de 3000 à 15 000.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 17 août 2016.)
Le nombre d'employés a quadruplé s'il est passé, disons, de 3000 à 12 000. Mais il a quintuplé s'il est passé de 3000 à 15 000.
Line Gingras
Québec
« L'autre côté du miroir » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/477...
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16 août 2016
S'assurer que
- Dans l’immédiat, elle [la ministre] devrait s’assurer que les 44 postes vacants soient pourvus à partir des listes existantes.
(Brian Myles, dans Le Devoir du 15 août 2016.)
S'assurer que s'emploie correctement, suivi de l'indicatif et non pas du subjonctif, lorsqu'il s'agit de vérifier quelque chose (et de corriger la situation s'il y a lieu) :
Les inspecteurs doivent s'assurer que toutes les règles ont été respectées.
Elle s'est assurée que les fenêtres étaient bien fermées.
Ce verbe est tenu cependant pour un anglicisme lorsqu'il est utilisé au sens de « veiller à ce que », « faire en sorte que », sans idée de vérification. (Voir à ce propos l'excellente étude de Jacques Desrosiers.)
L'éditorialiste aurait pu écrire :
Dans l’immédiat, elle devrait veiller à ce que* les 44 postes vacants soient pourvus à partir des listes existantes.
Line Gingras
Québec
* Le 21 août à 17 h 25, je vois que la correction a été apportée.
« Des délais toxiques » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/477733/acces-a-la...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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02:55 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 août 2016
Maintenant
- Même Mark Zuckerberg crèche maintenant dans ce très hipster quartier latino maintenant surnommé le Mish, un genre de Mile-End à la puissance 10.
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 12 août 2016.)
Même Mark Zuckerberg crèche maintenant dans ce très hipster quartier latino aujourd'hui surnommé le Mish, un genre de Mile-End à la puissance 10.
Line Gingras
Québec
« De la "Beat Generation" à la microbyte » : http://www.ledevoir.com/plaisirs/loisirs/477543/san-franc...
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00:05 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 août 2016
Dévôts furieux
Dévôt ou dévot; orthographe.
- Les tomates pourries des dévôts furieux
(Titre d'un article de François Lévesque, dans Le Devoir du 4 août 2016.)
Dévot ne prend pas d'accent circonflexe :
Être dévot à la Vierge, à la Croix. (Petit Robert.)
Les dévots de la science. Les dévots du pouvoir. (Grand Robert.)
Il fallait écrire :
Les tomates pourries des dévots furieux
Le mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.
Line Gingras
Québec
« Les tomates pourries des dévôts furieux » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/476983/les-tomates...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
13:29 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 juillet 2016
On se comprend
- Une pédagogie des langues basée sur l’incompréhension suppose que l’on distingue clairement « langue étrangère » et « langue voisine », pour valoriser ces dernières. Les Scandinaves ont pratiqué pendant tout le XXe siècle une pédagogie basée sur l’intercompréhension du danois, du norvégien, du suédois — définis comme langues « voisines ».
(Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 25 juillet 2016.)
- Baser une pédagogie sur l'incompréhension, c'est une méthode qui a fait ses preuves.
- Le pluriel ces dernières ne saurait renvoyer au singulier langue voisine.
Il fallait écrire :
Une pédagogie des langues basée sur l’intercompréhension* suppose que l’on distingue clairement « langues étrangères » et « langues voisines », pour valoriser ces dernières.
Line Gingras
Québec
* Le mardi 9 août à 2 h 25, je vois que cette correction a été apportée.
« Apprendre les langues » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/476...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
15:43 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 juillet 2016
Le chef est tout puissant
Tout puissant ou tout-puissant; trait d'union; orthographe.
- Le chef est tout puissant, même dans ses contradictions et ses erreurs.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 22 avril 2016.)
On écrit tout-puissant, avec un trait d'union :
[...] un lien invisible et tout-puissant les rivait l'un à l'autre. (Pergaud, dans le Petit Robert.)
Les dictateurs tout-puissants. (Multidictionnaire.)
Sachez-le : pour son triomphe, vos douleurs sont des armes toutes-puissantes [...] (H. Monod dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « aveugle ».)
Line Gingras
Québec
« Le combat de Robert Burns » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/468838/le-combat...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:01 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 juillet 2016
Leur dame et leur ceinture de chasteté
- Il faut rappeler qu’en ces temps féodaux, les chevaliers [...] pratiquaient le câlin extrême tandis que leur dame cherchait frénétiquement la clé de leur ceinture de chasteté.
(Josée Blanchette, dans Le Devoir du 8 juillet 2016.)
Les chevaliers n'avaient pas de ceinture de chasteté :
Il faut rappeler qu’en ces temps féodaux, les chevaliers [...] pratiquaient le câlin extrême tandis que leur dame cherchait frénétiquement la clé de sa ceinture de chasteté.
Line Gingras
Québec
« "Queer" platonique tendance bi curieuse » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/474...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:56 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 juillet 2016
Changement de sexe
- D’autres déplorent que la présence de cette case impose aux personnes transgenres de faire modifier leurs documents lorsqu’ils changent de sexe.
(Hélène Buzzetti, dans Le Devoir du 6 juillet 2016.)
Ce ne sont pas les documents qui changent de sexe :
D’autres déplorent que la présence de cette case impose aux personnes transgenres de faire modifier leurs documents lorsqu’elles changent de sexe.
Line Gingras
Québec
« Homme ou femme, pourquoi poser la question? » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/474870/homme-ou-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 juillet 2016
Au moment d'écrire ses lignes
Au moment d'écrire ses lignes, au moment d'écrire ces lignes; ses lignes, ces lignes; ses ou ces; possessif ou démonstratif; orthographe.
- Selon une ébauche de calendrier adoptée mercredi dernier, et qui pourrait encore changer, deux réunions, toujours pas annoncées au moment d’écrire ses lignes, doivent avoir lieu cette semaine, quatre autres à la fin juillet et six autres à la fin de l’été.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 4 juillet 2016.)
Ses lignes? Les lignes de qui, de quoi? À qui, à quoi renvoie le possessif?
À rien. En fait, l'éditorialiste veut dire « à l'heure actuelle » – au moment où j'écris les lignes que vous avez sous les yeux, au moment où j'écris ces lignes :
À l'heure où j'écris ces lignes, le dernier médecin que j'ai consulté se perd dans un passé si lointain que son souvenir s'est complètement effacé de mon esprit. (M. Tournier dans le Grand Robert, à l'article « placebo ».)
J'écris ces lignes dans ma chambre, une sale petite chambre, sous les combles, ouverte à tous les vents. (Mirbeau dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « ligne ».)
Il faudrait lire :
Selon une ébauche de calendrier adoptée mercredi dernier, et qui pourrait encore changer, deux réunions, toujours pas annoncées au moment d’écrire ces lignes, doivent avoir lieu cette semaine, quatre autres à la fin juillet et six autres à la fin de l’été.
Line Gingras
Québec
« Des raisons de douter » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/474689/reforme-e...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:44 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juillet 2016
Le Musée national de sa Fondation
Au pavillon central du Musée national des beaux-arts du Québec, il y a un peu plus d'une semaine, je n'ai pu m'empêcher de remarquer la phrase suivante à côté d'un ascenseur, sur une plaque visant à remercier les membres du Bureau des gouverneurs de la Fondation du Musée :
- Leur amour de l'art et leur engagement indéfectible au Musée national des beaux-arts du Québec et de sa Fondation serviront d'exemples à tous les bâtisseurs de demain.
À quoi se rattache de sa Fondation? Faut-il lire au Musée national de sa Fondation? au Musée national des beaux-arts de sa Fondation?
Par ailleurs, bien que l'on puisse parler d'un engagement à faire quelque chose, je ne suis pas certaine qu'il soit correct d'employer la préposition à lorsque le complément est un nom. Je proposerais donc :
Leur amour de l'art et leur engagement indéfectible à l'égard du Musée national des beaux-arts du Québec et de sa Fondation serviront d'exemples à tous les bâtisseurs de demain.
Leur amour de l'art et leur engagement indéfectible envers le Musée national des beaux-arts du Québec et sa Fondation serviront d'exemples à tous les bâtisseurs de demain.
Line Gingras
Québec
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:27 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française
01 juillet 2016
Ce dernier entend serrer la vis
Ce dernier; maître ou docteur pour un député; maître ou docteur pour un ministre; avocat ou médecin député; avocat ou médecin ministre.
- Pour contrer ce qu’il qualifie d’« obstruction » à l’aide à mourir, le ministre de la Santé, le Dr Gaétan Barrette, a pris les grands moyens au CHUM pour mettre au pas les médecins et réclame que les demandes des patients ne transitent plus par ces professionnels, mais plutôt par le reste du personnel soignant. Ce dernier entend aussi serrer la vis au Centre universitaire de santé McGill [...]
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 29 juin 2016.)
1. La journaliste semble prêter au reste du personnel soignant des intentions quelque peu étonnantes. Le contexte nous éclaire, heureusement :
Pour contrer ce qu’il qualifie d’« obstruction » à l’aide à mourir, le ministre de la Santé, le Dr Gaétan Barrette, a pris les grands moyens au CHUM pour mettre au pas les médecins et réclame que les demandes des patients ne transitent plus par ces professionnels, mais plutôt par le reste du personnel soignant. Il entend aussi serrer la vis au Centre universitaire de santé McGill [...]
Il faut se garder d'employer ce dernier sans s'être assuré qu'il désigne bien l'élément de même genre et de même nombre le plus rapproché.
2. Je dois faire observer, par ailleurs, que « les députés, qu'ils soient ministres ou non, ne portent pas leurs titres professionnels (Docteur, Maître) dans le cadre de leur activité parlementaire » (Le français au bureau, ouvrage de l'Office québécois de la langue française, sixième édition).
Line Gingras
Québec
« Barrette intervient pour mater les médecins du CHUM » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/474435/obstruction-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:14 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 juin 2016
Sans n'avoir jamais...
- Un pari pour le moins risqué, le dessinateur devant scénariser et illustrer en un mois le parcours d’une réfugiée syrienne en à peine huit pages sans n’avoir jamais mis les pieds sur les lieux de l’histoire.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 13 février 2016.)
D'après ce que je vois dans le Grand Robert et dans le Trésor de la langue française informatisé, on ne met pas la négation ne devant un infinitif introduit par la préposition sans :
La princesse prétendait se connaître en musique; elle l'aimait fort, sans avoir jamais su faire de différence entre la bonne et la mauvaise. (R. Rolland dans le Grand Robert, à l'article « différence ».)
Beaucoup de ces jeunes soldats arrivaient de Toulon, de Rochefort, ou de Brest, à peine instruits, sans avoir jamais fait le coup de feu; et depuis le matin, ils se battaient avec une bravoure, une solidité de vétérans. (Zola dans le Grand Robert, à l'article « inaccoutumance ».)
J'étais habitué à la voir dans cette maison, comme on voit les vieux fauteuils de tapisserie sur lesquels on s'assied depuis son enfance sans y avoir jamais pris garde. (Maupassant dans le Grand Robert, à l'article « tapisserie ».)
Il dessinait et peignait très agréablement, sans avoir jamais appris. (Montherlant dans le Trésor, à l'article « agréablement ».)
Le cœur de la malheureuse fillette [...] avait donc résorbé silencieusement ses peines, sans avoir jamais pu se barricader ni s'endurcir. (Bloy dans le Trésor, à l'article « endurcir ».)
Vieillir [...] sans avoir jamais savouré le délicieux plaisir des baisers dérobés [...] (Maupassant dans le Trésor, à l'article « galant ».)
Il fallait écrire :
Un pari pour le moins risqué, le dessinateur devant scénariser et illustrer en un mois le parcours d’une réfugiée syrienne en à peine huit pages sans avoir jamais mis les pieds sur les lieux de l’histoire.
Line Gingras
Québec
« "Salima, d’Alep à Joliette", une bédé pour raconter les réfugiés » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/462...
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23:55 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juin 2016
Les représentants de la colère?
- [...] l’Union européenne, où gronde la colère des peuples. Celle des Grecs qu’on a saignés à blanc après leur avoir offert sur un plateau d’argent un crédit illimité, celle des Français à qui l’on impose la privatisation des chemins de fer contre la volonté de ses représentants élus [...]
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 25 juin 2016.)
Ses représentants? S'agirait-il donc des représentants de la colère, ou encore de la privatisation? Il me semble qu'on veut parler, plutôt, des représentants des Français :
[...] l’Union européenne, où gronde la colère des peuples. Celle des Grecs qu’on a saignés à blanc après leur avoir offert sur un plateau d’argent un crédit illimité, celle des Français à qui l’on impose la privatisation des chemins de fer contre la volonté de leurs représentants élus [...]
Line Gingras
Québec
« Le réveil des vieilles nations » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
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25 juin 2016
Prendre des actions
Prendre une action, prendre des actions, prendre action; to take action; anglicisme; calque de l'anglais.
- L’équipe du DPJ doit maintenant évaluer si la sécurité et le développement des enfants sont compromis, et si les actions prises par les parents sont suffisantes.
(Jessica Nadeau, dans Le Devoir du 23 juin 2016.)
Comme le signale l'Office québécois de la langue française, c'est sous l'influence de l'anglais que l'on emploie les expressions prendre une action, prendre des actions, prendre action. On ne prend pas des actions, mais des mesures :
L’équipe du DPJ doit maintenant évaluer si la sécurité et le développement des enfants sont compromis, et si les mesures prises par les parents sont suffisantes.
Line Gingras
Québec
« Le DPJ se réjouit des effets de son intervention » : http://www.ledevoir.com/societe/education/474127/ecole-ju...
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23 juin 2016
Elles le rendent accessibles
- Ses façades amplement fenestrées, déjà, le rendent non seulement accessibles de la rue [...]
(Jérôme Delgado, dans Le Devoir du 23 juin 2016.)
Ce ne sont pas les façades qui sont rendues accessibles, mais le musée, représenté par le pronom le :
Ses façades amplement fenestrées, déjà, le rendent non seulement accessible de la rue [...]
Line Gingras
Québec
« Un phare ouvert sur Québec » : http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/474087/musee...
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18:18 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 juin 2016
Neuf féminins feraient-ils un masculin?
- Quant à la monnaie, la fiscalité, les politiques de développement économique, la santé, l’éducation, les politiques sociales, les infrastructures, la police ou la culture, ils étaient et resteront du ressort du pays. Comme le pouvoir de décider démocratiquement de rester ou pas dans une union économique et politique comme l’Union européenne.
(Éric Desrosiers, dans Le Devoir du 18 juin 2016.)
Les neuf éléments de l'énumération qu'est censé représenter le pronom personnel sont tous des féminins :
Quant à la monnaie, la fiscalité, les politiques de développement économique, la santé, l’éducation, les politiques sociales, les infrastructures, la police ou la culture, elles étaient et resteront du ressort du pays. De même que le pouvoir de décider démocratiquement de rester ou pas dans une union économique et politique comme l’Union européenne.
Line Gingras
Québec
« Partir, mais pour aller où? » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/4...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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18:41 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias