20 avril 2016
Les États-Unis
- Succès éphémère, néanmoins important, du moins sur le plan symbolique, comme c’était la première fois qu’ils s’emparaient d’une capitale provinciale depuis le début de la guerre lancée par les États-Unis et ses alliés dans la foulée du 11-Septembre.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 14 avril 2016.) - Les États-Unis comptent pour moins de 5 % de la population mondiale, mais ses prisons hébergent 20 % de tous les prisonniers dans le monde.
(Brian Myles, dans Le Devoir du 19 avril 2016.)
Les États-Unis, c'est un pluriel; monsieur Myles a fait correctement l'accord du verbe au pluriel, et l'on dirait par exemple que les États-Unis veulent ceci ou cela, et non pas veut. Il faudrait donc lire :
[...] depuis le début de la guerre lancée par les États-Unis et leurs alliés dans la foulée du 11-Septembre.
Les États-Unis comptent pour moins de 5 % de la population mondiale, mais leurs* prisons hébergent 20 % de tous les prisonniers dans le monde.
Line Gingras
Québec
* Le 20 avril à 15 h 10, je vois que la correction a été apportée dans l'éditorial de monsieur Myles.
« Des armes et de l’opium » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
« La fin des illusions » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/468502/justice-c...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:22 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 avril 2016
Subsister aux besoins
Subsister et subvenir; usage.
- Elle y tient mordicus : cette somme devra plutôt permettre aux parents Darwish de subsister aux besoins de la famille pendant qu’ils apprennent le français.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 19 avril 2016.)
Au sens de « fournir en nature, en argent, ce qui est nécessaire à » (Petit Robert), c'est le verbe subvenir qu'il faut employer :
Peut-il subvenir aux besoins de sa famille? (Multidictionnaire.)
La vérité, c'est que, dès que le besoin d'y subvenir ne nous oblige plus, nous ne savons que faire de notre vie, et que nous la gâchons au hasard. (Gide, dans le Grand Robert.)
Une personne qui subvient à ses besoins (ou aux besoins de laquelle on subvient) arrive à subsister :
Ce travail lui permet de subsister tant bien que mal. (Multidictionnaire.)
Donner de l'argent à quelqu'un pour lui permettre de subsister. (Petit Robert.)
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle. (La Fontaine.)
Il fallait écrire :
Elle y tient mordicus : cette somme devra plutôt permettre aux parents Darwish de subvenir* aux besoins de la famille pendant qu’ils apprennent le français.
Line Gingras
Québec
* Le 19 avril à 15 h, je vois que la correction a été apportée.
« Une entrevue cruciale pour la suite de l’aventure » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/468...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:23 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 avril 2016
La force nécessaire de passer à l'acte
- Le Dr Sharp cite une professeure de psychologie à l’Université d’Alaska, qui soutient que le surcroît d’énergie ressenti au printemps pourrait donner aux suicidaires la force nécessaire de passer à l’acte.
(Josée Blanchette, dans Le Devoir du 15 avril 2016.)
Je dirais que l'on a la force de faire quelque chose, mais la force nécessaire pour faire quelque chose :
« Donner l'autorité nécessaire pour agir en qualité de. » (Petit Robert, « accréditer », sens 1.)
« Quarantaine d'observation, qui dure le temps nécessaire pour constater le bon état sanitaire d'un navire. » (Petit Robert, « observation ».)
« Conscience nécessaire pour être moralement responsable de ses actes. » (Grand Robert, « attention », sens 2, en théologie.)
[…] on doit laisser à chacun — dans la conversation comme dans la littérature — la liberté nécessaire pour adapter son tempérament au génie de notre langue. (Dauzat dans le Grand Robert, à l'article « génie ».)
« Fournir l'effort nécessaire pour faire avancer (une chose mobile, un objet). » (Grand Robert, « pousser », sens 3.)
Il aurait fallu écrire :
Le Dr Sharp cite une professeure de psychologie à l’Université d’Alaska, qui soutient que le surcroît d’énergie ressenti au printemps pourrait donner aux suicidaires la force nécessaire pour passer à l’acte.
Line Gingras
Québec
« Le blues du printemps » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/468...
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02:15 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 avril 2016
Des programmes pilote
Des programmes pilote, des programmes pilotes; orthographe.
- En somme, le ministre pourra préciser beaucoup de choses, pourra ou non faire des « programmes pilote ».
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 15 avril 2016.)
Je lis dans le Hanse-Blampain, à l'article « pilote » : « Pluriel : des entreprises pilotes, etc. »
Dans son Multidictionnaire, toujours à l'article « pilote », Marie-Éva de Villers fait la remarque suivante : « En apposition, le nom s'écrit avec ou sans trait d'union et les deux mots prennent la marque du pluriel. » Elle propose, entre autres exemples, des classes-pilotes ou des classes pilotes.
Le Petit Robert donne l'exemple des industries pilotes. Je trouve encore des maisons de retraite pilotes dans le Grand Robert, qui tire cet exemple du Gilbert, et cette citation de Morand dans le Trésor de la langue française informatisé :
Des bateaux pilotes sont ancrés les uns derrière les autres, prêts à repartir pour l'estuaire.
Le ministre pourra donc faire, ou non, des programmes pilotes.
Line Gingras
Québec
« L'improvisation des vertueux » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/468271/nouvelle-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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15:31 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 avril 2016
Le PTT
- Les pays se tournent plutôt vers des accords bilatéraux ou régionaux, comme l’entente Canada-Union européenne ou le Partenariat transpacifique, le PTT*, dont le Canada veut être.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 avril 2016.)
Le sigle PTT peut difficilement correspondre à Partenariat transpacifique. De fait, je trouve dans TERMIUM PTP, qui représente l'appellation française, et TPP, pour Trans-Pacific Partnership.
Il faudrait lire :
Les pays se tournent plutôt vers des accords bilatéraux ou régionaux, comme l’entente Canada-Union européenne ou le Partenariat transpacifique, le PTP, dont le Canada veut être.
- L’objectif était l’équité fiscale entre les villes-centres et leurs banlieues, pour le financement de services commun*.
L’objectif était l’équité fiscale entre les villes-centres et leurs banlieues, pour le financement de services communs.
- On dit qu’un gouvernement n’est jamais aussi bon que son opposition.
Peut-être faudrait-il que celle-ci se réveille, que se lève à la manière d’un François Mitterand* un leader qui rassemble les nationalistes derrière un programme commun, ce qui ne manquerait pas d’aiguillonner le gouvernement.
François Mitterrand. Vous en doutez?
Line Gingras
Québec
* Le 16 avril à 16 h 55, je vois que la faute a été corrigée.
« Plaidoyer pour l'avenir » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/468249/plaidoyer-p...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:23 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 avril 2016
Le plus grand obstacle
- Selon l’écologiste David Suzuki, le plus grand obstacle à une solution environnementale n’est ni économique, ni technologique, ni scientifique. Elle* est psychologique.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 13 avril 2016.)
Si j'ai bien suivi, il est question d'un obstacle :
Selon l’écologiste David Suzuki, le plus grand obstacle à une solution environnementale n’est ni économique, ni technologique, ni scientifique. Il est psychologique.
- Bref, sans changer de mentalité, sans passer de conquistadors à amoureux de la nature, nous failliront* à la tâche de nous sauver des eaux.
Bref, sans changer de mentalité, sans passer de conquistadors à amoureux de la nature, nous faillirons à la tâche de nous sauver des eaux.
- Personne veut* mettre la hache dans un secteur aussi lucratif [...]
Personne ne veut mettre la hache dans un secteur aussi lucratif [...]
Line Gingras
Québec
* Le 15 avril à 18 h, je vois que la faute a été corrigée.
« Le grand bond » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/467948/le-grand-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:32 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 avril 2016
À la nuit a suivi le jour
- Et au non-purgatoire de 2007, a suivi un autre non-purgatoire, celui de 2012-2014.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 5 avril 2016.)
Le soleil a eu la bonne idée de se lever à nouveau, n'est-ce pas merveilleux? Il me fournit ainsi un exemple tout aussi merveilleux de banalité. Le jour a suivi la nuit, une fois de plus, et non pas à la nuit; si l'on voulait placer les éléments dans l'ordre inverse, on ne dirait donc pas qu'à la nuit a suivi le jour : il faudrait employer un tour passif (la nuit a été suivie par le jour) ou avoir recours au verbe succéder (à la nuit a succédé le jour). De la même manière, l'éditorialiste aurait pu écrire :
Et le non-purgatoire de 2007 a été suivi par un autre non-purgatoire, celui de 2012-2014.
Et au non-purgatoire de 2007 a succédé* un autre non-purgatoire, celui de
2012-2014.
Line Gingras
Québec
* Le 14 avril à 19 h 45, je vois que la correction a été apportée.
« Miami Vice » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/467263/l-affaire...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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06:19 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 avril 2016
Elles consisteraient de cesser...
Consister à + infinitif; consister de + infinitif; consister à ou de + infinitif; grammaire française; syntaxe; prépositions.
- Elles consisteraient premièrement, pour ceux qui disposent ne serait-ce que d’un peu de marge de manœuvre financière, de cesser de faire une fixation sur l’équilibre budgétaire et de profiter de la faiblesse des taux d’intérêt pour investir notamment dans les infrastructures.
(Éric Desrosiers, dans Le Devoir du 12 mars 2016.)
L'infinitif complément du verbe consister est introduit au moyen de la préposition à, et non de :
Son projet consiste à agrandir l'école. (Multidictionnaire.)
Votre erreur consiste à croire que tout le monde vous approuve. (Lexis.)
La libéralité consiste moins à donner beaucoup qu'à donner à propos. (La Bruyère, dans le Petit Robert.)
Son habileté consiste à savoir se servir des autres. (Grand Robert.)
L'éducation artistique est la plus ardue de toutes, car elle ne consiste ni à enregistrer, ni à classer, ni à exposer les faits. (É. Faure, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Nous avons fait une chasse à la hyène. Ça a consisté à passer la nuit à la belle étoile, ou mieux aux belles étoiles... (Flaubert, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Elles consisteraient premièrement, pour ceux qui disposent ne serait-ce que d’un peu de marge de manœuvre financière, à cesser de faire une fixation sur l’équilibre budgétaire et à profiter de la faiblesse des taux d’intérêt pour investir, notamment dans les infrastructures.
Line Gingras
Québec
« En réponse à Trump et compagnie » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/4...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 avril 2016
Faire feu de tous bois
Faire feu de tout bois ou faire feu de tous bois; orthographe.
- Le Centre fait feu de tous bois : recherche, redécouverte et restauration de partitions; édition de livres, organisation de concerts, de festivals et de colloques; projets éducatifs, base de données numérique et publication de disques.
(Christophe Huss, dans Le Devoir du 9 avril 2016.)
Faire feu de tout bois, nous dit le Trésor de la langue française informatisé à l'article « feu », c'est « employer tous les moyens possibles pour parvenir à ses fins ». D'après ce que je vois aussi dans le Multidictionnaire (à l'article « feu »), le Petit Robert, le Lexis et le Grand Robert, tout est toujours au singulier dans cette expression :
Il m'est nécessaire de rassembler toutes mes forces et de faire feu de tout bois. (Duhamel dans le Lexis, à l'article « feu ».)
Ces belles personnes qui font feu de tout bois pour briller. (Anouilh dans le Trésor, à l'article « briller ».)
Pas regardant sur la fourniture et faisant feu de tout bois, tirant parti de chacun, même le plus puant et inconsidéré! (Arnoux dans le Trésor, à l'article « regardant ».)
Il fallait écrire :
Le Centre fait feu de tout bois : recherche, redécouverte et restauration de partitions; édition de livres, organisation de concerts, de festivals et de colloques; projets éducatifs, base de données numérique et publication de disques.
Line Gingras
Québec
« Venise, la musique française et le Québec » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/467589/venise-la-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:30 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 avril 2016
Requéraient ou requerraient?
- Un nouveau sujet d’inquiétude s’est même ajouté et est en train de grossir, à la faveur entre autres des surprenants succès de Donald Trump dans la course à l’investiture présidentielle du Parti républicain aux États-Unis. Il s’agit de la montée des populismes de droite comme de gauche et du risque, entre autres, que des économies importantes s’engagent dans des impasses politiques ou que les pays se tournent de plus en plus les uns contre les autres alors que tellement de problèmes requéraient au contraire une plus grande coopération.
(Éric Desrosiers, dans Le Devoir du 12 mars 2016.)
La forme requéraient correspond à la troisième personne du pluriel du verbe requérir à l'imparfait de l'indicatif :
On nous avait dit de ne pas déranger la ministre : des questions difficiles requéraient toute son attention.
Dans le passage à l'étude, cependant, il fallait mettre le verbe au conditionnel :
Il s’agit de la montée des populismes de droite comme de gauche et du risque, entre autres, que des économies importantes s’engagent dans des impasses politiques ou que les pays se tournent de plus en plus les uns contre les autres alors que tellement de problèmes requerraient au contraire une plus grande coopération.
Line Gingras
Québec
« En réponse à Trump et compagnie » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/4...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 avril 2016
Comparer n'est pas comparaître*
- Dans l’hebdomadaire Marianne, l’écrivain et journaliste Joseph Macé-Scaron comparaît François Hollande à ce personnage de dessin animé qui pose un seau d’eau en équilibre au-dessus d’une porte pour attraper ses adversaires.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 2 avril 2016.)
Selon l'orthographe traditionnelle, le verbe comparaître prend un accent circonflexe sur le i, à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif :
La victime se déclare incapable de reconnaître son agresseur; mais, à ses cris, Mme Ridel avait mis le nez à la fenêtre et prétend avoir pu reconnaître en lui le sieur Valentin, journalier, qui comparaît à présent devant nous. (Gide dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « agresseur ».)
On peut supprimer cet accent circonflexe, comme le recommandent les rectifications de l'orthographe. (Merci à monsieur Sylvain Auclair d'avoir attiré mon attention là-dessus.) Celles-ci ne permettent pas, cependant, d'ajouter un accent circonflexe au verbe comparer, à la troisième personne du singulier de l'imparfait de l'indicatif.
Il fallait écrire :
Dans l’hebdomadaire Marianne, l’écrivain et journaliste Joseph Macé-Scaron comparait François Hollande à ce personnage de dessin animé qui pose un seau d’eau en équilibre au-dessus d’une porte pour attraper ses adversaires.
Line Gingras
Québec
* Billet mis à jour le 7 avril à 18 h 25.
« Hollande frappe un mur » : http://www.ledevoir.com/international/europe/467133/franc...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 avril 2016
Un chèque blanc
Chèque blanc, chèque en blanc; blank cheque.
- Les promoteurs immobiliers seront mieux placés pour trouver une nouvelle vocation à la tour et procéder à son aménagement. Ils ne doivent pas s’attendre à un chèque blanc ni l’exiger pour faire un autre de ces complexes de copropriétés en béton précontraint [...]
(Brian Myles, dans Le Devoir du 2 avril 2016.)
Un blank cheque n'est pas un chèque blanc, mais un chèque en blanc :
Le temps est un chèque en blanc, signé par le Directeur général Dieu! (A. Robida dans le Grand Robert, à l'article « temps ».)
Line Gingras
Québec
« Du béton et du contenu » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/46...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 avril 2016
Calmez vos ardeurs
- Le retrait de Sam Hamad du Conseil des ministres [...] n’a aucunement calmé les ardeurs de l’opposition, qui continuent à demander son renvoi pur et simple du cabinet.
(Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 4 avril 2016.)
Ce ne sont pas les ardeurs qui continuent à demander le renvoi du ministre :
Le retrait de Sam Hamad du Conseil des ministres [...] n’a aucunement calmé les ardeurs de l’opposition, qui continue* à demander son renvoi pur et simple du cabinet.
Line Gingras
Québec
* Le 5 avril à 15 h 15, je vois que la correction a été apportée.
« Le retrait d’Hamad ne calme pas le jeu » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/467196/le-retrai...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 avril 2016
Reconnaître et se nourrir de la beauté
- [...] l’importance primordiale de reconnaître et de se nourrir de la beauté sous toutes ses formes : reflet de soleil sur les façades du Grand Canal, page enluminée il y a presque mille ans, odeur de printemps, sourire diffus…
(Michel Bélair, dans Le Devoir du 2 avril 2016.)
Il est souhaitable, nous dit Grevisse dans Le bon usage (douzième édition, paragraphe 271, remarque 4), que deux verbes coordonnés ayant un même complément aient aussi la même construction. Or, le verbe reconnaître appelle un complément d'objet direct (on reconnaît un ancien camarade, par exemple), tandis que se nourrir se construit indirectement, avec la préposition de : Le monde se nourrit d'un peu de vérité et de beaucoup de mensonge. (R. Rolland, dans le Petit Robert.)
On pourrait améliorer la construction du passage à l'étude en plaçant le complément après le premier verbe, et en employant avec le second un pronom de rappel :
[...] l'importance primordiale de reconnaître la beauté et de s'en nourrir sous toutes ses formes : reflet de soleil sur les façades du Grand Canal, page enluminée il y a presque mille ans, odeur de printemps, sourire diffus…
Line Gingras
Québec
« Des vandales ordinaires » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/466991/polar-des-v...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 avril 2016
Sans encombres
Sans encombre ou sans encombres; orthographe.
- Ce retour de Dutoit à Montréal s’est finalement passé sans encombres.
(Christophe Huss, dans Le Devoir du 19 février 2016.)
D'après les dictionnaires que j'ai sous la main, la locution adverbiale sans encombre s'écrit toujours sans s à encombre :
Ils sont rentrés sans encombre. (Multidictionnaire.)
J'atteignis sans encombre le plus haut étage du château. (France, dans le Lexis.)
Il venait de subir sans encombre son dernier examen. (Flaubert, dans le Petit Robert.)
[…] les trois petites Turques avaient réussi, par des chemins détournés, à gagner sans encombre une des échelles de la Corne-d'Or et à prendre un caïque […] (Loti, dans le Grand Robert.)
Tout se fit aisément, sans encombre, sans obstacle. (Flaubert, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il posa sans encombre quelques affiches dans les rues peu fréquentées. (France, dans le Trésor.)
Il faudrait lire :
Ce retour de Dutoit à Montréal s’est finalement passé sans encombre.
Line Gingras
Québec
« Dutoit, un retour en crescendo » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/463470/titresurti...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:16 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 mars 2016
Ça peut toujours servir...
- Toutes ces heures de confessions publiques [...] allaient se retrouver dans de grands cahiers abandonnés quelque part et ne serviraient à rien. Si bien que nous en étions venus à penser que tout ça ne servirait à rien, que nous avions été les dindons de la farce et que les changements que nous souhaitions n’auraient pas lieu.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 18 mars 2016.)
Une relecture attentive, voilà qui aurait servi à quelque chose :
Toutes ces heures de confessions publiques [...] allaient se retrouver dans de grands cahiers abandonnés quelque part et ne serviraient à rien. Si bien que nous en étions venus à penser que tout ça ne servirait à rien, que nous avions été les dindons de la farce et que les changements que nous souhaitions n’auraient pas lieu.
Line Gingras
Québec
« Dans le coin droit : Couillard » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/465782/vous-en-p...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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04:01 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 mars 2016
Une ukase? Un oukase?
- L’ukase du premier ministre gêne, en deuxième lieu, à cause de la philosophie qu’elle trahit en matière de gestion de la diversité culturelle.
(Gérard Bouchard, dans Le Devoir du 17 mars 2016.)
Les graphies ukase et oukase sont toutes deux admises; nous avons cependant affaire à un nom masculin, d'après le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé :
Il faudra que je défende à M. Millot de prêcher plus de dix minutes... Elle lui communiqua son dernier ukase, et il l'envoya, cette fois, promener. (Colette, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
L’ukase du premier ministre gêne, en deuxième lieu, à cause de la philosophie qu’il trahit en matière de gestion de la diversité culturelle.
Line Gingras
Québec
« Un peu de retenue et de clairvoyance, M. Couillard! » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/465626/debat-sur...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:09 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
11 mars 2016
Mauvaise langue
- Il y a quelques années, la Banque Nationale s’était retrouvée au centre d’une controverse quand on avait découvert que son premier vice-président aux technologies de l’information, John B. Cieslak, en poste depuis quatre ans, était unilingue anglophone et exigeait de nombreux employés de son département qu’ils travaillent dans cette langue.
(Michel David, dans Le Devoir du 10 mars 2016.)
L'anglophone n'est pas une langue :
[...] était unilingue anglophone et exigeait de nombreux employés de son service qu’ils travaillent en anglais.
Line Gingras
Québec
« Mauvais message » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/465091/mauvais-m...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:25 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 mars 2016
En autant que
En autant que; anglicisme; calque de l'anglais.
- En autant que les rites soient autorisés par le ministère de la Justice.
(Yves Boisvert, dans La Presse du 7 mars 2016.)
D'après Marie-Éva de Villers, en autant que est le calque de in as much as; il faudrait employer plutôt dans la mesure où, pour autant que, pourvu que.
L'expression à l'étude n'est pas admise dans les dictionnaires généraux que j'ai consultés (Petit Robert, Grand Robert, Trésor de la langue française informatisé). On pouvait écrire :
Pourvu que les rites soient autorisés par le ministère de la Justice.
Line Gingras
Québec
« Devant Dieu et les autres » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/20...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 mars 2016
Les combats qu'il a fallus
Falloir, accord du participe passé du verbe impersonnel; grammaire française; orthographe d'accord.
- [...] l’indifférence généralisée quant à notre histoire, à notre culture, et aux combats de chaque instant qu’il a fallus pour se rendre jusqu’ici.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 2 mars 2016.)
Comme je l'ai déjà signalé, le participe passé du verbe impersonnel reste toujours invariable :
Les sommes qu'il nous a fallu. (Hanse-Blampain, à l'article « falloir ».)
Il fallait écrire :
[...] l’indifférence généralisée quant à notre histoire, à notre culture, et aux combats de chaque instant qu’il a fallu pour se rendre jusqu’ici.
Line Gingras
Québec
« Le penser mou » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/464335/le-penser...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:53 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 février 2016
Pour éviter un carnage
- Le président français François Hollande a affirmé lundi que les passagers du train Thalys ayant neutralisé un Marocain lourdement armé avait permis d’éviter « un carnage » [...]
(AFP dans le site du Devoir, le 24 août 2015 à 7 h 16.)
Ce n'est pas le Marocain lourdement armé qui a permis d'éviter un carnage :
Le président français François Hollande a affirmé lundi que les passagers du train Thalys ayant neutralisé un Marocain lourdement armé avaient permis d’éviter « un carnage » [...]
* * * * *
- « Pour vous témoignez notre reconnaissance, j’ai tenu, de façon exceptionnelle, à vous remettre la Légion d’Honneur [...] »
Comme on peut le vérifier dans le Multidictionnaire, dans le Petit Robert ou par une recherche Google, on écrit la Légion d'honneur :
« Pour vous témoigner notre reconnaissance, j’ai tenu, de façon exceptionnelle, à vous remettre la Légion d’honneur [...] »
* * * * *
- Il s’agit d’un agent des chemins de fer français en congés au moment des faits [...]
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, l'expression en congé s'écrit au singulier :
Il s’agit d’un agent des chemins de fer français en congé au moment des faits [...]
Line Gingras
Québec
« Hollande félicite et décore quatre passagers » : http://www.ledevoir.com/international/europe/448324/atten...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:01 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias