07 décembre 2015
Il y nomme seul les membres
- Le Sénat est, théoriquement, une caractéristique essentielle du fédéralisme canadien. Mais dans la pratique, il n’a à peu près rien de fédéral. Le roi élu qu’est le premier ministre canadien y nomme seul les membres.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 4 décembre 2015.)
Le premier ministre nomme seul les membres du Sénat. Il me semble donc qu'il faudrait écrire :
Le Sénat est, théoriquement, une caractéristique essentielle du fédéralisme canadien. Mais dans la pratique, il n’a à peu près rien de fédéral. Le roi élu qu’est le premier ministre du Canada en nomme seul les membres.
Line Gingras
Québec
« Bricolage non fédéral » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/457054/quebec-et...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:09 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 décembre 2015
Entre une chose à une autre*
- Le choc sera brutal selon Mme Vinette entre un « environnement chaleureux et protégé, dans une petite rue de quartier », à une « grande polyvalente sur un boulevard ».
(Sarah R. Champagne, dans Le Devoir du 1er décembre 2015.)
On ne dit pas entre une chose à une autre, mais entre une chose et une autre :
Le choc sera brutal, selon Mme Vinette, entre un « environnement chaleureux et protégé, dans une petite rue de quartier », et une « grande polyvalente sur un boulevard ».
- L’établissement n’a pas par ailleurs pas bonne presse, en raison de son taux de décrochage qui s’élève à plus de 50 %, selon les données de la CSDM.
L’établissement n’a pas par ailleurs pas bonne presse, en raison de son taux de décrochage qui s’élève à plus de 50 %, selon les données de la CSDM.
- M. George, insiste sur les « avantages pédagogiques » d’un tel regroupement.
Rien ne justifie la virgule entre le sujet et le verbe : M. George insiste...
- « Les trois options semblent simples à définir théoriquement, mais dans chacune d’elle il y a des dérangements pour ces enfants-ci ou pour d’autres », a-t-il nuancé.
Il faut écrire chacune d'elles, puisqu'il s'agit de trois possibilités.
Line Gingras
Québec
* Le 6 décembre à 20 h 55, je vois que les quatre fautes signalées ont été corrigées.
« Des écoliers sourds dans la cour des grands » : http://www.ledevoir.com/societe/education/456700/eviter-l...
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17:17 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 décembre 2015
Question de vie et de mort
Question de vie et de mort, question de vie ou de mort; usage.
- Malgré les beaux discours, ni les dirigeants politiques ni les habitants de cette planète ne sont prêts à voir l’environnement non seulement comme une question de vie et de mort, mais comme la préoccupation morale de l’heure.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 2 décembre 2015.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on parle d'une question de vie ou de mort :
C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours. (Saint-Exupéry dans le Grand Robert, à l'article « question ».)
Il fallait, coûte que coûte, réprimer impitoyablement l'insurrection des troupes avant qu'elle ne gagne toute l'armée! Question de vie ou de mort pour le pays [...] (Martin du Gard dans le Grand Robert, à l'article « réprimer ».)
Voici la liste des cheminots visés, il faut qu'ils filent immédiatement, sans prendre le temps de ramasser leurs affaires, d'embrasser leur femme, ça peut être une question de minutes, et ça peut être une question de vie ou de mort... (Triolet dans le Trésor, à l'article « vie ».)
Il fallait écrire :
Malgré les beaux discours, ni les dirigeants politiques ni les habitants de cette planète ne sont prêts à voir l’environnement non seulement comme une question de vie ou de mort, mais comme la préoccupation morale de l’heure.
Line Gingras
Québec
« L'Âge des humains » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/456...
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Surplus plus plantureux
- Ce sont justement les surprises de fin d’année, ces fameux déficits ou surplus plus plantureux que prévu, qui ont poussé l’opposition à exiger, sous les règnes de Jean Chrétien et de Paul Martin, la création d’un bureau du directeur parlementaire du budget.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 2 décembre 2015.)
Plu-plu-plan... Je doute que l'allitération soit voulue :
Ce sont justement les surprises de fin d’année, ces fameux déficits ou surplus supérieurs aux prévisions, qui ont poussé l’opposition à exiger, sous les règnes de Jean Chrétien et de Paul Martin, la création d’un bureau du directeur parlementaire du budget.
Line Gingras
Québec
« Jeux de chiffres » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/456811/jeux-de-c...
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16:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 décembre 2015
Fléaux
- Tous les graphiques sur le CO2, les niveaux de la mer, la température ambiante et les désastres naturels le montrent : il y a une montée vertigineuse de chacun de ces fléaux depuis 10-15 ans.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 2 décembre 2015.)
La température ambiante et les niveaux de la mer, en eux-mêmes, ne sont pas des fléaux, des calamités qui s'abattent sur une population (d'après la définition du Petit Robert). Je proposerais peut-être, par exemple :
Tous les graphiques sur le CO2, les niveaux de la mer, la température ambiante et les désastres naturels le montrent : chacun de ces éléments connaît une montée vertigineuse depuis 10 à 15 ans.
Comme le montrent tous les graphiques les concernant, on assiste à une montée vertigineuse du CO2, du niveau des mers, de la température ambiante et des désastres naturels depuis 10 à 15 ans.
Line Gingras
Québec
« L'Âge des humains » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/456...
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19:53 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Tout ce qui entoure... est entouré
- Comment savoir si nous en avons eu pour notre argent lorsque, en plus, tout ce qui entoure la rémunération des médecins en général, et des médecins spécialistes en particulier, est entouré d’un secret habituellement réservé à une aristocratie?
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 1er décembre 2015.)
Je proposerais :
Comment savoir si nous en avons eu pour notre argent lorsque, en plus, tout ce qui a trait à [ou tout ce qui concerne] la rémunération des médecins en général, et des médecins spécialistes en particulier, est entouré d’un secret habituellement réservé à une aristocratie?
Line Gingras
Québec
« Aristocratie médicale » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/456666/remunerat...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:11 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 décembre 2015
Une simple taxe
- Pour Philippe Couillard, contrairement à une simple taxe sur le carbone, comme il en existe une en Colombie-Britannique et bientôt en Alberta, cette façon de faire permet de reporter les coûts sur les grands émetteurs plutôt que sur la population en général, comme le ferait une simple taxe.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 1er décembre 2015.)
La répétition est superflue :
Pour Philippe Couillard, contrairement à une simple taxe sur le carbone, comme il en existe une en Colombie-Britannique et bientôt en Alberta, cette façon de faire permet de reporter les coûts sur les grands émetteurs plutôt que sur la population en général, comme le ferait une simple taxe.
Line Gingras
Québec
« Le débat s’annonce "chaud" entre les provinces, dit Couillard » : http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-en...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Belle proposition
- [...] la commission Bouchard-Taylor, dont le rapport recommandait de limiter l’interdiction du port de signes religieux aux agents de l’État qui sont en proposition d’autorité, comme les juges, les policiers ou les gardiens de prison [...]
(Michel David, dans Le Devoir du 1er décembre 2015.)
[...] en position d'autorité [...]
Line Gingras
Québec
« Un parti hybride » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/456712/un-parti-...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:18 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 novembre 2015
Elle a conclut
Elle a conclut, elle a conclu; participe passé du verbe conclure; grammaire française; orthographe.
- « J’espère que ce sera la dernière vigile et que l’an prochain, c’est un pow-wow qu’on va célébrer », a quant à elle conclut Mme Mollen Dupuis.
(Sarah R. Champagne, dans Le Devoir du 30 octobre 2015.)
On écrit conclut à la troisième personne du singulier du passé simple ou du présent de l'indicatif, mais conclu, sans t, au participe passé :
« J’espère que ce sera la dernière vigile et que l’an prochain, c’est un pow-wow qu’on va célébrer », a quant à elle conclu Mme Mollen Dupuis.
Line Gingras
Québec
« Une vigile pour être entendues… et pour être crues » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/453...
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 novembre 2015
Accrochés à la clôture, des photos
- Toute la semaine, des passants ont déposé des fleurs sur le trottoir pour rendre hommage aux victimes. Ils ont allumé des lampions. Ils ont pleuré. Accrochés à la clôture, des photos bouleversantes des victimes, jeunes pour la plupart.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 24 novembre 2015.)
Ce ne sont pas des passants qui sont accrochés à la clôture, mais des photos :
Toute la semaine, des passants ont déposé des fleurs sur le trottoir pour rendre hommage aux victimes. Ils ont allumé des lampions. Ils ont pleuré. Accrochées à la clôture, des photos bouleversantes des victimes, jeunes pour la plupart.
On pourrait aussi écrire, mais cela n'aurait pas le même sens :
Toute la semaine, des passants ont déposé des fleurs sur le trottoir pour rendre hommage aux victimes. Ils ont allumé des lampions. Ils ont pleuré. Accroché à la clôture des photos bouleversantes des victimes, jeunes pour la plupart.
Line Gingras
Québec
« Paris, je t'aime » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/rima-elkouri/201...
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28 novembre 2015
Et autres tempêtes tropicales
- Comme des millions d'humains, les habitants de la Polynésie française sont menacés par la montée du niveau de la mer et autres tempêtes tropicales.
(Légende de la photo accompagnant un article d'Alexandre Shields, dans Le Devoir du 28 novembre 2015.)
La montée du niveau de la mer n'est pas une tempête tropicale. On pouvait écrire simplement :
Comme des millions d'humains, les habitants de la Polynésie française sont menacés par la montée du niveau de la mer et les tempêtes tropicales.
Line Gingras
Québec
« Éviter le naufrage » : http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-en...
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27 novembre 2015
Pour les personnes..., ceux-ci
- Pour les personnes se déplaçant en quadriporteur, ceux-ci pourront emprunter la piste cyclable.
(Pierre-André Normandin, dans La Presse du 27 novembre 2015; texte mis à jour à 18 h 12.)
Le pronom doit être au féminin; j'éviterais par ailleurs le démonstratif, qui alourdit inutilement la phrase :
Quant aux personnes se déplaçant en quadriporteur, elles pourront emprunter la piste cyclable.
Les personnes se déplaçant en quadriporteur pourront emprunter la piste cyclable.
Line Gingras
Québec
« Coderre dénonce la "milice radicale" ridiculisant un trottoir du Plateau » : http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/201511/27/01-4...
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26 novembre 2015
Rapportée volée
Rapportée volée, rapporté volé; reported stolen; anglicisme, traduction littérale, calque de l'anglais.
- Le trio soupçonné d'avoir tué Audrey est aussi soupçonné du meurtre de Steve Carter, deux jours après. M. Carter, 67 ans, prof de yoga, a été abattu de plusieurs balles en faisant une randonnée avec son chien. Le trio soupçonné de son meurtre a été arrêté en Oregon au volant de sa Jetta. Les policiers ont retracé le véhicule grâce à son GPS intégré. Ils avaient le matériel de camping d'Audrey en leur possession et l'arme qu'ils auraient utilisée pour tuer Audrey et Steve Carter. Celle-ci avait été rapportée volée d'un véhicule dont les portes avaient été laissées déverrouillées, quelque temps auparavant, à San Francisco.
(Patrick Lagacé, dans La Presse du 26 novembre 2015.)
Trois observations :
- Il serait bon d'éviter la répétition du tour Le trio soupçonné.
- Bien entendu, ce ne sont pas les policiers qui avaient en leur possession l'arme et le matériel de camping; d'un point de vue grammatical, c'est pourtant à eux que renvoie le pronom ils.
- L'arme n'avait pas été rapportée, puisque les suspects l'avaient en leur possession. De fait, la construction rapportée volée me paraît calquée sur reported stolen. On peut lire dans le site de la CBC, au sujet de la même affaire : « Chaplin said the gun was reported stolen from an unlocked car parked in San Francisco's Fisherman's Wharf neighbourhood. »
Je proposerais peut-être :
Le trio soupçonné d'avoir tué Audrey est aussi soupçonné du meurtre de Steve Carter, deux jours après. M. Carter, 67 ans, prof de yoga, a été abattu de plusieurs balles en faisant une randonnée avec son chien. Les suspects ont été arrêtés en Oregon au volant de sa Jetta, que la police a retracée grâce à son GPS intégré. Ils avaient en leur possession le matériel de camping d'Audrey et l'arme qu'ils auraient utilisée pour tuer Audrey et Steve Carter. Le vol de cette arme, dans un véhicule dont les portes avaient été laissées déverrouillées, avait été signalé quelque temps auparavant à San Francisco.
Line Gingras
Québec
« Audrey, la vie (2) » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/2...
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25 novembre 2015
Qu'elle est le titre du livre?
- C’est une propension à trop nuancer ses propos qui l’ont fait trébucher.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 25 novembre 2015.)
C’est une propension à trop nuancer ses propos qui l’a fait trébucher.
- « Il n’y a rien de noir ou blanc, a avancé le chef péquiste. Qu’elle est le titre du livre? Plusieurs nuances de gris », a-t-il plaisanté.
Quel est le titre du livre?
Line Gingras
Québec
« Pierre Karl Péladeau admet qu’il a des "croûtes à manger" » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/456173/pierre-ka...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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24 novembre 2015
Des réflexions de type pavlovien
Réflexion ou réflexe.
- Dans tous les partis politiques, les militants ont des réflexions de type pavlovien. Dans un conseil général du PLQ, il suffit de prononcer le mot « Canada » pour déclencher un tonnerre d’applaudissements. Samedi, il a suffi que Ghislain Picard, qui est un fin renard, prononce le mot « souverainiste » pour récolter une ovation, alors qu’il s’agissait d’un énorme quiproquo.
(Michel David, dans Le Devoir du 24 novembre 2015.)
Si les militants péquistes ont ovationné Ghislain Picard, c'est qu'ils n'avaient pas réfléchi : ils ont eu le réflexe de saluer son emploi du mot « souverainiste ».
Le chroniqueur fait allusion au réflexe de Pavlov, qui n'a cependant rien à voir avec de prétendues réflexions de type pavlovien : dans la langue courante, lit-on dans le Petit Robert, un réflexe est une « [r]éaction immédiate et mécanique à une impression donnée, et précédant toute réflexion ». Et le Grand Robert donne de l'adjectif pavlovien la définition suivante : « Qui concerne les théories de Pavlov portant notamment sur les réflexes conditionnés. »
Il est vrai qu'il y a réflexions et réflexions, et que certaines ne sont pas toujours... réfléchies. Néanmoins, les applaudissements, les ovations ne sont pas des réflexions.
Il fallait écrire :
Dans tous les partis politiques, les militants ont des réflexes* de type pavlovien.
Line Gingras
Québec
* Le 25 novembre 2015 à 14 h 30, je vois que la correction a été apportée.
« L'ineptie du chef » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/456092/l-ineptie...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:54 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 novembre 2015
La lutte contre la prévention des maladies chroniques
Répétition de la préposition de; grammaire française; syntaxe.
- Parce qu’on est en 2015, l’impossibilité [...] de circuler à pied dans les banlieues, au nom de la lutte contre la sédentarité et la prévention des maladies chroniques, est tout aussi absurde.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 23 novembre 2015.)
Contre la sédentarité et la prévention?
Au nom de la lutte... et de la prévention?
En omettant de répéter la préposition de, qui en général doit précéder chacun des compléments, le chroniqueur semble nous parler de la lutte contre la prévention des maladies chroniques, alors qu'en fait il voulait dire :
[...] au nom de la lutte contre la sédentarité et de* la prévention des maladies chroniques [...]
Line Gingras
Québec
* Le 24 novembre 2015 à 15 h 20, je vois que la correction a été apportée.
« En 2015, mais encore? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/455...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:20 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 novembre 2015
Montrer des dents
Montrer des dents ou montrer les dents.
- Conformément à la bonne vieille tactique du bon et du méchant, le président du Conseil du trésor montre périodiquement des dents, sans toutefois parler explicitement de loi spéciale, tandis que M. Couillard affiche une patience de bon aloi.
(Michel David, dans Le Devoir du 21 novembre 2015.)
Au sens figuré de « menacer » ou d'« être menaçant », on montre les dents :
Comme Leconte a eu raison de montrer les dents à Planche! Ces canailles-là c'est toujours la même chose [...] (Flaubert dans le Grand Robert, à l'article « oindre ».)
Il fallait envoyer dix divisions là-bas. Si nous avions montré les dents, les officiers allemands avaient leur ordre de repli dans leur poche. (Sartre dans le Grand Robert, à l'article « remilitarisation ».)
Je suis d'avis qu'il faut montrer les dents quelquefois, sous peine d'être obligé de mordre à la fin. (Mérimée dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « dent ».)
Vous serez forcé de montrer les dents à votre nouveau parti pour en tirer cuisse ou aile. (Balzac dans le Trésor, à l'article « montrer ».)
Les gens trop bons, trop doux, trop patients, incapables de montrer les griffes et les dents, font mépriser la vertu au vulgaire. (Amiel dans le Trésor, à l'article « montrer »).
Il fallait écrire :
Conformément à la bonne vieille tactique du bon et du méchant, le président du Conseil du trésor montre périodiquement les dents, sans toutefois parler explicitement de loi spéciale, tandis que M. Couillard affiche une patience de bon aloi.
Line Gingras
Québec
« La bonne foi » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/4...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 novembre 2015
Dans le projet de loi
- Par ailleurs, Mme Vallée a retiré l’obligation faite à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) de tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » recensant les personnes épinglées pour discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 20 novembre 2015.)
À quoi se rattache le syntagme dans le projet de loi?
On lit d'abord :
[...] discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
Mais on imagine mal qu'un projet de loi renferme un discours haineux ou incitant à la violence. Il faut donc revenir en arrière :
[...] recensant les personnes épinglées [...] dans le projet de loi.
Mais je ne crois pas qu'il puisse exister de projet de loi où des individus soient épinglés ou recensés. Reculons encore :
[...] tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » [...] dans le projet de loi.
Mais il me paraît impensable de tenir à jour ou même seulement d'inclure une telle liste dans un projet de loi.
Pour ne pas laisser au lecteur le soin d'écarter les interprétations erronées, il y aurait avantage à rapprocher le verbe et son complément :
Par ailleurs, Mme Vallée a retiré l’obligation faite à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), dans le projet de loi, de tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » recensant les personnes épinglées pour discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
Il serait possible d'écrire aussi :
Par ailleurs, Mme Vallée a retiré du projet de loi l’obligation faite à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) de tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » recensant les personnes épinglées pour discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
Le contexte me semble en outre assez clair pour que soit supprimé le complément :
Par ailleurs, Mme Vallée a retiré l’obligation faite à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) de tenir à jour une « liste noire » ou « liste de la honte » recensant les personnes épinglées pour discours haineux ou incitant à la violence dans le projet de loi.
Line Gingras
Québec
« Québec s’attaque à la radicalisation » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/455830/projet-de...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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16:59 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 novembre 2015
Transfert
- Tous les pays membres devront se soumettre à ce transfert, qui aura lieu en deux étapes. Elle concernera dans un premier temps 66 000 personnes en « besoin manifeste de protection » arrivées en Italie ou en Grèce.
(Sarah R. Champagne avec l'Agence France-Presse, dans Le Devoir du 23 septembre 2015.)
C'est le transfert qui concernera dans un premier temps 66 000 personnes :
Tous les pays membres devront se soumettre à ce transfert, qui aura lieu en deux étapes. Il concernera dans un premier temps 66 000 personnes en « besoin manifeste de protection » arrivées en Italie ou en Grèce.
On aurait pu écrire aussi :
Tous les pays membres devront se soumettre à ce transfert, qui aura lieu en deux étapes. La première concernera dans un premier temps 66 000 personnes en « besoin manifeste de protection » arrivées en Italie ou en Grèce.
Line Gingras
Québec
« L’UE parvient à un accord difficile sur les migrants » : http://www.ledevoir.com/international/europe/450780/crise...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 novembre 2015
Admettons
- Il a reconnu mardi, en route vers les Philippines, que cette mission pourrait être de longue durée.
Il faut reconnaître que le nouveau premier ministre n’a pas la partie facile, lui qui a été élu il y a à peine un mois.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 18 novembre 2015.)
Il a reconnu mardi, en route vers les Philippines, que cette mission pourrait être de longue durée.
Il faut admettre que le nouveau premier ministre n’a pas la partie facile, lui qui a été élu il y a à peine un mois.
- Les attentats de Paris ont ébranlé la population, qui exige maintenant du gouvernement plus de clarté quant à ses intentions. Les circonstances n’exigent toutefois pas qu’il abandonne ses objectifs, mais qu’il les explique mieux.
Les attentats de Paris ont ébranlé la population, qui exige maintenant du gouvernement plus de clarté quant à ses intentions. Les circonstances ne nécessitent toutefois pas qu’il abandonne ses objectifs, mais qu’il les explique mieux.
Line Gingras
Québec
« Baptême du feu » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/455519/bapteme-d...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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17 novembre 2015
Le but ou l'effet?
- Un des projets frappe facilement les esprits : il est question de bouter l’obsolescence programmée — ce coup tordu des ingénieurs et financiers de la consommation de masse visant à réduire artificiellement la durée de vie d’un produit au nom de la croissance et, de facto, d’accroître les quantités de déchets — hors du territoire français.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 9 novembre 2015.)
À quoi se rattache le verbe accroître? Il ne peut être coordonné qu'à un autre infinitif précédé par la préposition de. Or, il n'y a que deux autres infinitifs dans la phrase à l'étude, et un seul qui soit employé avec de. Doit-on en conclure qu'il est question de bouter l'obsolescence programmée hors du territoire français et, de facto, d'accroître les quantités de déchets? Bien sûr que non : en éliminant l'obsolescence programmée, on réduirait les quantités de déchets, au contraire. De plus, le verbe accroître se trouve dans un passage explicatif entre tirets, et ne peut donc être coordonné au verbe de la proposition principale.
Il semble en fait que le chroniqueur ait voulu parler d'un coup tordu visant à réduire artificiellement la durée de vie d'un produit et, de facto, à accroître les quantités de déchets. Mais n'est-ce pas confondre le but et l'effet? Je dirais que l'obsolescence programmée vise à stimuler la consommation, et non pas à remplir les décharges. On pouvait écrire :
Un des projets frappe facilement les esprits : il est question de bouter l’obsolescence programmée — ce coup tordu des ingénieurs et financiers de la consommation de masse visant à réduire artificiellement la durée de vie d’un produit au nom de la croissance, ce qui a pour effet d'accroître les quantités de déchets — hors du territoire français.
Un des projets frappe facilement les esprits : il est question de bouter hors du territoire français l’obsolescence programmée — ce coup tordu des ingénieurs et financiers de la consommation de masse visant à réduire artificiellement la durée de vie d’un produit au nom de la croissance, ce qui a pour effet d'accroître les quantités de déchets — hors du territoire français.
Line Gingras
Québec
« Le gros "enverdement" » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/45...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias