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13 décembre 2006

Politiques à droites

À droites ou à droite; syntaxe des compléments; accord du participe passé attribut; noyau du groupe sujet; orthographe.

« "Je sais très bien que ce gouvernement est vulnérable tellement ses politiques sont à droites et très loin de ce que les Canadiens veulent." » (Alec Castonguay et Robert Dutrisac, citant Stéphane Dion.)

Les intentions du gouvernement sont-elles droites? Je ne me prononcerai pas là-dessus. Ses politiques sont-elles adroites? Je ne saurais le dire. En tout cas elles sont à droite, sans s, parce que l'expression est une locution adverbiale, donc invariable.

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« Stephen Harper doit aussi limiter le pouvoir fédéral de dépenser comme il s'y est engagé, c'est-à-dire, pour le Bloc, d'accorder au Québec un droit de retrait inconditionnel avec pleine compensation. »

Que doit faire Stephen Harper? Limiter le pouvoir fédéral de dépenser, comme il s'y est engagé. Et qu'est-ce que cela veut dire, pour le Bloc? Accorder au Québec un droit de retrait inconditionnel [de certains programmes], avec pleine compensation.

Le syntagme commençant par accorder se rattache donc à doit, et non pas à pouvoir fédéral, comme il le semblerait pourtant, à la façon dont la phrase est construite : en dépit de ce que paraissent affirmer les journalistes, le Bloc ne souhaite pas, je pense, qu'on limite le pouvoir fédéral d'accorder au Québec un droit de retrait inconditionnel.

Comment régler le problème? En fait c'est très simple, il suffit de supprimer la préposition devant accorder :

Stephen Harper doit aussi limiter le pouvoir fédéral de dépenser [...] c'est-à-dire, pour le Bloc, accorder au Québec...

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« Mais notre opposition et notre manque de confiance envers M. Harper concernant les politiques étrangères de son gouvernement sont bien connues. » (Les auteurs citent Jack Layton.)

Les politiques étrangères du gouvernement conservateur sont sans doute bien connues du parti que dirige M. Layton, mais ce n'est pas l'idée qu'il exprime ici : il parle d'opposition et de manque de confiance. Or, dans manque de confiance, il y a le nom féminin confiance, mais ce n'est pas lui qui est le noyau du groupe sujet : M. Layton ne signale évidemment pas la confiance du NPD à l'égard de M. Harper, mais plutôt le manque de confiance. Le participe passé du verbe connaître est donc attribut de deux sujets, l'un féminin (opposition) et l'autre masculin (manque de confiance) :

Mais notre opposition et notre manque de confiance [...] sont bien connus.

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« Stéphane Dion juge que le Bloc cherche par tous les moyens _ déclencher des élections au plus vite. »

... le Bloc cherche [...] à déclencher...

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« ... le chef du Bloc québécois [...] a fait le bilan de la première année du gouvernement Harper et jugé du respect de ses engagement_ envers le Québec. »

Line Gingras
Québec

« Afghanistan : le Bloc menace le gouvernement Harper » : http://www.ledevoir.com/2006/12/12/124686.html

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