02 décembre 2007
Lumière des nations
Ensemble vocal André Martin; EVAM; Congrès eucharistique international; Québec; église Saint-Dominique; musique classique; musique religieuse; concert.
Lumière des nations... Ce sera le thème du concert que l'Ensemble vocal André Martin (EVAM), dont je fais partie, présentera le samedi 26 janvier 2008 à 20 h, à l'église Saint-Dominique de Québec.
Rappelez-vous cette immense acclamation des anges, que les monts de Galilée ont répercutée jusqu'à nous : Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté! Pour le premier de nos deux concerts se rapportant au volet culturel du Congrès eucharistique international, événement qui rassemblera à Québec, en juin prochain, des catholiques du monde entier, nous avons voulu évoquer l'universalité de la quête spirituelle.
À la source de toutes les religions il y a une soif, insatiable, d'amour, de respect, de sérénité; il y a le besoin de trouver un sens à la vie; il y a une recherche de dépassement, dont le champ est l'infini. Nous venons au monde dans une communauté culturelle donnée, au sein d'une société qui, dans une certaine mesure, façonne nos croyances; mais nous avons tous, me semble-t-il, la même soif, la même faim de connaître ce qui est plus grand que nous, cet esprit qui réunit l'humanité sous son aile.
Comment cette aspiration s'est-elle traduite dans la chrétienté, chez des peuples différents? Cette question a guidé notre choix des œuvres au programme; nous ne pouvons cependant, en une soirée, que donner un aperçu des formes diverses qu'a empruntées, au cours des siècles, l'expression d'une espérance qui a animé tant de nos semblables. Ont été retenus, en plus de brèves pièces attachantes, dont plusieurs a cappella, des extraits de chefs-d'œuvre parmi les plus marquants. Ont été appelés à témoigner de leur foi certains des compositeurs les plus éminents - de Purcell, Lassus et Victoria à Fauré, Poulenc et Rachmaninoff, sans oublier Bach, Mozart, Bruckner, Händel, Vivaldi, Monteverdi...
L'Ensemble vocal André Martin sera accompagné, pour ce concert dédié à l'étincelle divine que nous portons en nous, par un orchestre d'une douzaine de musiciens.
Line Gingras
Québec
06:25 Publié dans Chant choral | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique classique, Québec, chant choral, religion
01 décembre 2007
Faire planer une menace à quelqu'un
« Ceux qui fréquent la mosquée jour et nuit, qui font évacuer des cabanes à sucre entières pour prier Allah, qui lapident leurs (multiples) épouses sur la voie publique, qui font planer une menace de djihad armé à une directrice d'école si la flûte à bec est au programme du cours de musique... » (Patrick Lagacé, dans La Presse.)
Faudra que je demande à mon beau-frère ce qu'il peut bien avoir contre la flûte à bec, mon instrument préféré...
Mais non, le journaliste plaisante. Seulement, je suis d'avis qu'il se trompe de préposition; d'après les exemples que donnent les dictionnaires généraux, une menace ne plane pas à quelqu'un ou quelque chose, mais sur quelqu'un ou quelque chose :
... la douleur et le deuil qui planaient sur cette maison. (Balzac, dans le Petit Robert.)
Un régime de terreur planait sur la Gaule. (Fustel de Coulanges, dans le Lexis.)
C'est une cérémonie religieuse qu'une tragédie grecque. [...] toujours le destin planant sur la vie de l'homme. (Staël, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'enfant ne répond pas, obstinément, laissant planer sur son père le soupçon que c'est lui qui l'a jeté par la fenêtre. (Goncourt, dans le Trésor.)
Il manœuvre avec son dossier secret pour laisser planer un doute [...] sur l'innocence de Dreyfus. (Clemenceau, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Voile maudit » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071126/CPOPINIONS05/7...
06:04 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
30 novembre 2007
Ils arrivent bon dernier
« Les jeunes Québécois lisent de moins en moins bien [...] Et à l’échelle du Canada, ils arrivent bon dernier. » (Ariane Lacoursière, dans La Presse.)
D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, à l'article « bon », les deux éléments des expressions bon premier et bon dernier (celle-ci étant utilisée par ironie, selon le Trésor de la langue française informatisé) varient en genre et en nombre :
Elles se sont classées bonnes premières. (Multidictionnaire.)
Et à l'échelle du Canada, ils arrivent bons derniers.
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« Selon M. Martinez, cette statistique explique en grande partie les mauvais résultats des jeunes Québécois. L’étude du CIEAS révèle également que la lecture n’occupe pas une place de choix dans la vie des Québécois. Alors que 39 % des jeunes albertains possèdent plus de 100 livres à la maison... »
Le gentilé (« dénomination des habitants d'un lieu, relativement à ce lieu », d'après le Petit Robert) est un nom propre; il prend donc la majuscule : les jeunes Québécois, les jeunes Français, les jeunes Canadiens, les jeunes Albertains.
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Lorsque j'ai lu cet article pour la première fois hier soir, j'y ai relevé aussi deux fautes d'accord du participe passé employé avec avoir, et une faute d'accord de l'adjectif possessif - trois fautes bêtes que je trouvais plutôt gênantes, comme il s'agit d'un texte sur les « habiletés de lecture ». Depuis, il semble que les correcteurs soient passés par là (même s'ils n'ont pas tout vu), du moins pour la version Internet du journal. Mais un autre blogueur avait déjà signalé ces erreurs. Et l'adresse de l'article a changé...
Line Gingras
Québec
http://www.cyberpresse.ca/article/20071129/CPACTUALITES/7... (ancienne adresse; ne fonctionne plus)
18:45 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
29 novembre 2007
Grammaire et contresens : attention à l'adjectif possessif!
« Des prisonniers talibans remis par l'armée canadienne aux autorités afghanes sont ensuite torturés par ses services secrets.
"Frappés à coups de brique, privés de sommeil, ongles arrachés, chocs électriques", révélait la journaliste Michèle Ouimet dans La Presse le mois dernier, lors de sa quatrième mission en Afghanistan. » (Paul Journet, dans La Presse.)
L'adjectif ou déterminant possessif ses n'indique pas seulement le nombre du substantif auquel il se rapporte (services secrets, au pluriel), mais encore celui du « possesseur » : ses renvoie à un possesseur singulier (exemple : l'armée cherche à motiver ses soldats), tandis que leurs renverrait à un possesseur pluriel ou à plusieurs possesseurs (exemple : les autorités n'ont pas encore fait connaître leurs commentaires). Or, il n'y a qu'un seul singulier dans la phrase : l'armée canadienne. Et comme cette phrase commence l'article, on ne peut pas chercher un autre possesseur dans une phrase précédente. Faudrait-il donc croire que les services secrets de l'armée canadienne torturent les prisonniers talibans? C'est ce que semblerait nous apprendre le journaliste.
Je lui prescris un double expresso, et une bonne relecture.
Line Gingras
Québec
« Les dessous de la guerre aux Francs-tireurs » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071128/CPARTS/7112807...
06:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
28 novembre 2007
Il ne dit goutte
« Stephen Harper n'a pas entièrement tort de vouloir que tous les pays montent dans le train. Mais comment? Il ne dit goutte. » (Manon Cornellier.)
Selon le Petit Robert, la négation renforcée ne... goutte s'utilise, par archaïsme ou par plaisanterie, avec les verbes voir, entendre, comprendre et connaître. D'après le Lexis, qui tient ces expressions pour littéraires, ne voir, n'entendre, ne comprendre goutte, c'est ne rien voir, ne rien entendre, ne rien comprendre :
C'est tout noir dans la cave : je n'y vois goutte. (Multidictionnaire.)
On n'y voyait goutte pour faire une partie de piquet. (France, dans le Lexis.)
Quand il n'y voit goutte, le plus malin n'est pas fier. (Bernanos, dans le Petit Robert.)
Vieux, boiteux, n'y voyant goutte, probablement un peu sourd. (Hugo, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
C'est un homme qui ne voit goutte dans ses affaires. (Hanse et Blampain.)
Je n'y entends goutte, à votre affaire. (Lexis.)
Ils ne comprennent goutte à ma conduite. (Hugo, dans le Trésor.)
Je n'ai trouvé d'exemples qu'avec ces trois verbes. Je proposerais donc :
Il n'en dit rien.
Il n'en dit pas un mot.
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Il faut lire l'excellent article de madame Cornellier.
Line Gingras
Québec
« Faire payer les pauvres » : http://www.ledevoir.com/2007/11/28/166390.html
18:47 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 novembre 2007
En soutien à
« ... les troupes canadiennes participaient à une opération de sécurité en soutien aux forces nationales afghanes... » (PC.)
Je n'ai pas trouvé en soutien à dans les dictionnaires consultés - j'ai vu le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain (qui ne m'a pas été utile), le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé. Ce dernier ouvrage reçoit la construction en soutien de :
Les Américains mettant, d'une part, des parachutistes et des chars en soutien des Français. (De Gaulle, dans le Trésor.)
Une recherche Google donne toutefois un nombre d'occurrences nettement plus élevé pour en soutien à (en soutien aux) que pour en soutien de (en soutien des). Je ne serais pas étonnée que les dictionnaires finissent par enregistrer cet usage.
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« "Ce sont tout des Canadiens exceptionnels qui méritent la gratitude et le respect de cette nation..." » (Même article; on cite le premier ministre du Canada, Stephen Harper.)
Ce sont tous des Canadiens exceptionnels, selon monsieur Harper.
Cette nation... Le premier ministre désignerait-il une nation dont il aurait parlé dans la phrase précédente? Je ne le crois pas : il veut dire sans doute notre nation, la nation. L'emploi du démonstratif à valeur de possessif est très fréquent en anglais; il faut se garder de l'imiter.
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« Leur décès portent à 73 le nombre de soldats canadiens morts en Afghanistan depuis le début de la mission canadienne, il y a cinq ans. »
Leur décès porte à 73...
Line Gingras
Québec
« Deux soldats canadiens de Valcartier tués » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071117/CPACTUALITES/7...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, anglicisme, journalisme
26 novembre 2007
Complément de nom et complément d'objet
« ... dissuader les troupes d'utiliser ou de faire le trafic de drogue... » (Steve Rennie, PC, Ottawa.)
Drogue est complément du nom trafic, qui se rattache au verbe faire; mais il devrait aussi, en toute logique, être complément d'objet direct du verbe utiliser (dissuader les troupes d'utiliser quoi? de la drogue - et non pas le trafic de drogue). La phrase doit être construite de manière qu'il remplisse grammaticalement cette double fonction :
... dissuader les troupes d'utiliser de la drogue ou d'en faire le trafic...
Il suffit de se servir d'un pronom de rappel.
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« ... il est facile de se procurer des drogues illégale en Afghanistan... »
« ... des chiens entraînés à détecteur l'odeur de la drogue... »
« ... la police militaire devait vérifier les dossiers des soldats pour vérifier... »
... la police militaire devait examiner les dossiers des soldats pour vérifier...
Line Gingras
Québec
« De la drogue à la base canadienne de Kandahar? » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071111/CPACTUALITES/7...
06:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, orthographe, journalisme