25 novembre 2007
Sans égards à leur conduite
« Lorsque libéraux et péquistes s'accusent les uns les autres d'avoir inventé puis fait dérailler la réforme, seule la partisanerie les agite, sans égards à leur conduite respective de l'appareil gouvernemental. » (Marie-Andrée Chouinard.)
Le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé donnent la locution prépositive sans égard à ou sans égard pour, qui signifie « sans tenir compte de », « sans prendre en considération » :
Sans égard à son ancienneté. (Multidictionnaire.)
Sans égard pour les convenances, Carlotta le fit entrer dans la chambre. (Aragon, dans le Trésor.)
Le Petit Robert consigne l'antonyme de cette expression, eu égard à :
Il est vaillant, eu égard à son âge. (Petit Robert.)
Vous serez placé immédiatement au-dessous de la loge royale, eu égard à votre condition de prince. (Gide, dans le Lexis.)
D'après le résultat de mes recherches, égard ne se met pas au pluriel dans ces locutions.
Line Gingras
Québec
« L'école en otage » : http://www.ledevoir.com/2007/11/10/163917.html
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
24 novembre 2007
Un adversaire, une adversaire
« C'est la Maison-Blanche qui, au milieu de la présente année, s'est mis en tête d'associer Moucharraf avec son vieil adversaire politique Benazir Bhutto. » (Serge Truffaut.)
Le nom adversaire s'emploie au féminin comme au masculin. (Voir le Petit Robert, le Multidictionnaire ou Le bon usage, douzième édition, paragraphe 480.) Et Benazir Bhutto est une femme. Il fallait donc écrire avec sa vieille adversaire - ou avec son adversaire, le déterminant possessif sa étant remplacé par son devant une voyelle.
« Depuis quarante-huit heures, le président pakistanais Pervez Moucharraf fait penser au chien qui essaye de se mordre la queue. Il implore les uns et menace les autres. Il libère des avocats mais musellent d'autres médias. »
L'adjectif autres est de trop : comme les avocats ne sont pas des médias, il n'y a pas lieu de les distinguer d'« autres » éléments de cette catégorie.
Ce ne sont pas les avocats qui musellent des médias, mais le président du Pakistan, représenté par le pronom il :
Il libère des avocats mais muselle des médias.
Line Gingras
Québec
« L'ennemi de mon ennemi » : http://www.ledevoir.com/2007/11/21/165194.html
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
23 novembre 2007
Armes de destruction massives
« Vrai danger - Que les "neocons" de Washington, moins affaiblis qu'on ne l'a prétendu, accélèrent les préparatifs d'une attaque militaire contre l'Iran et refassent à l'opinion publique américaine - ainsi qu'à l'élite politique de Washington - le coup des "armes de destruction massives". » (François Brousseau.)
Le Petit Robert, à l'article « destruction » comme à l'article « arme », donne l'expression armes de destruction massive (« armes nucléaires, biologiques ou chimiques »). Il convient effectivement, à mon avis, d'accorder l'adjectif massive au singulier, puisque c'est la destruction qui serait massive.
Line Gingras
Québec
« Vrais et faux dangers » : http://www.ledevoir.com/2007/11/19/164968.html
20:30 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
22 novembre 2007
Par endroit
« ... ce qui occasionnera de la poudrerie par endroit. » (PC.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain et le Trésor de la langue française informatisé, le nom prend toujours la marque du pluriel dans la locution adverbiale par endroits, qui signifie « à différents endroits » :
Le livre me paraît bon, et même très bon par endroits. (Gide, dans le Petit Robert.)
L'ancienne tranchée [...] est par endroits bouchée. (Barbusse, dans le Trésor.)
Le plancher dont la peinture noire s'écaillait par endroits. (Green, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Tempête de neige en vue jeudi » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071121/CPACTUALITES/7...
05:23 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
21 novembre 2007
Trop, c'est trop
« Et il ne faudrait pas se surprendre que l'organe de règlement des différends de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) soit saisi d'affaires concernant l'obligation de doubler les films dans la langue nationale ou l'imposition de quotas de programmation obligeant la radiodiffusion d'une proportion d'émissions dans une langue nationale. » (Pauline Marois, chef du Parti québécois.)
Cette phrase pourrait se lire mieux :
... l'obligation de doubler les films dans la langue nationale ou l'imposition de quotas forçant à radiodiffuser un certain pourcentage d'émissions dans une langue nationale.
Line Gingras
Québec
« Libre opinion - Le Québec et la diversité linguistique » : http://www.ledevoir.com/2007/11/21/165189.html
06:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, écriture, presse, médias
20 novembre 2007
Débuter à faire quelque chose
« Il avait d'ailleurs débuté à embêter nos vies... » (Patrick Lagacé, dans La Presse.)
Je n'ai trouvé la construction débuter à + infinitif dans aucun des dix ouvrages que j'ai consultés. On peut aisément la remplacer par commencer à + infinitif :
Les marchés sont vides et l'on commence à manquer de pain. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Tu commences à nous ennuyer. (Petit Robert.)
L'orchestre commence à jouer. (Lexis.)
Il avait d'ailleurs commencé à embêter nos vies.
Line Gingras
Québec
« Je ne suis pas raciste, mais... » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071024/CPOPINIONS05/7...
03:40 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
19 novembre 2007
Mettre aux pas
« Cet état d'urgence a donc été décrété pour mettre aux pas des médias, y compris la BBC et CNN, et des juristes récalcitrants. » (Serge Truffaut.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé donnent la locution figurée mettre quelqu'un au pas, qui signifie « le dresser », « lui faire entendre raison », « le forcer à obéir » :
Nos concitoyens s'étaient mis au pas, ils s'étaient adaptés. (Camus, dans le Lexis.)
Il n'a plus son air qu'il avait, ton apprenti [...] Il commence à se mettre au pas, tonnerre de Dieu! (A. Daudet, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« La rupture » : http://www.ledevoir.com/2007/11/06/163280.html
01:52 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse