25 octobre 2015
Sensibiliser la population que...
Sensibiliser quelqu'un que, sensibiliser que; grammaire française; syntaxe.
- Mme Tessier espère sensibiliser la population que la perte d'un enfant peut être difficile à vivre pour une famille, même si personne n'a vu cet enfant.
(Julien Paquette, dans Le Droit du 19 octobre 2015.)
On peut sensibiliser quelqu'un à quelque chose – à un problème, à une question, à la situation d'un groupe donné –, mais non que quelque chose :
Mme Tessier espère sensibiliser la population au fait que la perte d'un enfant peut être difficile à vivre pour une famille, même si personne n'a vu cet enfant.
Line Gingras
Québec
« Des anges ont survolé Gatineau » : http://www.lapresse.ca/le-droit/vivre-ici/societe/201510/...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:10 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 octobre 2015
Nos amis Canadiens
- Le français de Justin Trudeau n’est pas parfait. C’est sans doute parce qu’il est né avec une cuillère d’argent dans la bouche et que ça a fini par donner une prononciation étrange. Mais ce n’est pas un gros défaut, car on a déjà entendu bien pire de la part de certains de nos amis Canadiens.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 23 octobre 2015.)
Le nom qui désigne un peuple prend la majuscule :
Les Canadiens ont élu un gouvernement libéral.
L'adjectif s'écrit avec une minuscule initiale :
Mais ce n’est pas un gros défaut, car on a déjà entendu bien pire de la part de certains de nos amis canadiens.
Line Gingras
Québec
« Tous nos œufs dans le même panier » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/453289/tous-nos-...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:59 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 octobre 2015
La facture
- Depuis, il est plutôt difficile de savoir quels types de travaux ont pu être réalisés pendant que la famille de Stephen Harper y a habité.
Dès 2006, la facture des travaux à faire oscillait autour de 10 millions $ et devaient s'étendre sur plus de 15 mois.
(Paul Gaboury, dans Le Droit du 23 octobre 2015.)
Ce sont les travaux qui devaient s'étendre sur plus de 15 mois, mais en coordonnant oscillait et devaient s'étendre, le journaliste attribue à ces verbes un même sujet, la facture – ce qui, bien entendu, n'a pas de sens. Il faut reconstruire la phrase. Je proposerais par exemple :
Dès 2006, les travaux à faire étaient évalués à quelque 10 millions de dollars et devaient s'étendre sur plus de 15 mois.
Line Gingras
Québec
« Justin Trudeau et sa famille n'iront pas au "vétuste" 24 Sussex » : http://www.lapresse.ca/le-droit/politique/politique-feder...
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17:31 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 octobre 2015
C'était refusé de voir...
- Les néodémocrates, Thomas Mulcair en tête, s’étaient accrochés à l’idée que ce serait pratiquement impossible pour les libéraux de combler cet écart. Ils disaient partir en meilleure position avec 95 sièges. Mais c’était refusé de voir ce que les sondages, aussi imparfaits soient-ils, laissaient entrevoir : un irrésistible désir de changement des Canadiens.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 20 octobre 2015.)
Non, il n'était pas refusé (ou interdit, défendu) de voir ce que les sondages laissaient entrevoir; ce que voulait dire la chroniqueuse, c'est que l'attitude des néodémocrates équivalait à refuser de le voir. Il fallait donc l'infinitif :
Ils disaient partir en meilleure position avec 95 sièges. Mais c’était refuser de voir ce que les sondages, aussi imparfaits soient-ils, laissaient entrevoir : un irrésistible désir de changement des Canadiens.
Line Gingras
Québec
« Monsieur Trudeau » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/453037/monsieur-...
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21:24 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 octobre 2015
Méfiance
- En menant une campagne en vase clos, M. Harper n’a pas aidé sa cause, laissant transparaître sa méfiance à l’endroit des Canadiens et du peu de cas qu’il fait de leur intelligence [...]
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 20 octobre 2015.)
Sa méfiance à l'endroit du peu de cas qu'il fait de leur intelligence? Cette méfiance a manqué à Stephen Harper. La chroniqueuse voulait dire :
En menant une campagne en vase clos, M. Harper n’a pas aidé sa cause, laissant transparaître sa méfiance à l’endroit des Canadiens et le peu de cas qu’il fait de leur intelligence [...]
Attention aux prépositions.
Line Gingras
Québec
« Monsieur Trudeau » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/453037/monsieur-...
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17:50 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 octobre 2015
L’autocensure et l’interdiction
- Pendant que le PEN International chassait le censeur Harper, c’est finalement l’autocensure et l’interdiction de caricaturer Mahomet qui s’infiltrait par la porte de derrière.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 16 octobre 2015.)
Pendant que le PEN International chassait le censeur Harper, c’est finalement l’autocensure et l’interdiction de caricaturer Mahomet qui s’infiltraient par la porte de derrière.
Line Gingras
Québec
« La "lassitude de la liberté" » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/452...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 octobre 2015
Aucun
- À l’exception de Thomas Mulcair, aucun des autres chefs n’ont répondu à l’invitation de la mairesse [...]
(Julien Arsenault, PC, dans le site du Devoir, le 17 octobre 2015 à 16 h 55.)
À l’exception de Thomas Mulcair, aucun des autres chefs n’a répondu à l’invitation de la mairesse [...]
Line Gingras
Québec
« Duceppe est confiant que [sic] le Bloc aura la balance du pouvoir [sic] » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/452878/elections...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:31 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 octobre 2015
Lecture et relecture
- La lecture de ces quelques lignes m’ont convaincue de l’erreur que font ceux et celles qui disent qu’ils ne vont jamais voter ou ceux et celles qui disent trouver que c’est inutile de le faire.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 16 octobre 2015.)
La lecture de ces quelques lignes m’a convaincue de l’erreur que font ceux et celles qui disent qu’ils ne vont jamais voter ou ceux et celles qui disent trouver que c’est inutile de le faire.
Line Gingras
Québec
« La fin de la récréation » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/452628/la-fin-de...
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19:36 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 octobre 2015
Du calme
- Leur regard sont toujours aussi calme [...]
(Nayla Naoufal, dans Le Devoir du 16 octobre 2015.)
Il est permis de changer d'idée, mais il faut se relire :
Leur regard est toujours aussi calme [...]
Leurs regards sont toujours aussi calmes [...]
Line Gingras
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Réviseure pigiste
Québec
« On achève bien les danseurs » : http://www.ledevoir.com/culture/danse/452727/the-dog-days...
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13:03 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 octobre 2015
Plongée
- Si M. Poutine cherche ainsi à stimuler les sentiments antiaméricains qui lui sont si utiles en Russie, ce qui va de soi, l’analyse dominante veut qu’il tente de sortir le pays de l’isolement international dans lequel l’ont plongée l’annexion de la Crimée et l’affrontement avec l’Ukraine.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 1er octobre 2015.)
L'annexion de la Crimée et l'affrontement avec l'Ukraine ont plongé le pays dans l'isolement international. Le complément d'objet direct, représenté par le pronom l', est placé devant le verbe dans la phrase à l'étude; il commande donc l'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir :
[...] l’analyse dominante veut qu’il tente de sortir le pays de l’isolement international dans lequel l’ont plongé l’annexion de la Crimée et l’affrontement avec l’Ukraine.
Line Gingras
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« Poutine avec ses gros sabots » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:52 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 octobre 2015
Trop tentant?
- Et c'est l'une de ces parties qui a systématiquement visé un bâtiment dont elle connaissait pourtant tant la vocation que l'emplacement.
(Agnès Gruda, dans La Presse du 12 octobre 2015.)
Et c'est l'une de ces parties qui a systématiquement visé un bâtiment dont elle connaissait pourtant aussi bien la vocation que l'emplacement.
Line Gingras
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« Une bavure pas comme les autres » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/agnes-gruda/2015...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
15:12 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 octobre 2015
Satisfaite, l'ONE?
- [...] Enbridge a dû refaire ses devoirs, dont l’ONE se dit maintenant satisfaite.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 5 octobre 2015.)
L'ONE, c'est l'Office national de l'énergie, précise madame Boileau dans le premier paragraphe de son éditorial. L'adjectif attribut doit donc s'accorder au masculin :
[...] Enbridge a dû refaire ses devoirs, dont l’ONE se dit maintenant satisfait*.
Line Gingras
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* Le 14 octobre 2015 à 14 h 45, je vois que la correction a été apportée.
« L'autoexamen! » : http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-en...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:01 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 octobre 2015
Il aurait pu les inviter d'attendre
- En temps normal, M. Harper aurait pu inviter les gens à faire preuve de patience, d’attendre les textes qui viendront sous peu avant de se prononcer.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 7 octobre 2015.)
On invite quelqu'un à faire quelque chose – à entrer, à danser, à réfléchir, à redoubler de zèle –, et non de faire quelque chose :
En temps normal, M. Harper aurait pu inviter les gens à faire preuve de patience, à attendre les textes qui viendront sous peu avant de se prononcer.
En temps normal, M. Harper aurait pu demander aux gens de faire preuve de patience, d'attendre les textes qui viendront sous peu avant de se prononcer.
En temps normal, M. Harper aurait pu inviter les gens à faire preuve de patience, leur demander d'attendre les textes qui viendront sous peu avant de se prononcer.
Line Gingras
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Québec
« L'arme commerciale » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/451920/l-arme-co...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:21 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 octobre 2015
Rien n'est à exclure, si ce n'est...
- Malgré cela, aucun vainqueur n’est encore en vue, ce qui en dit long sur l’état d’esprit des électeurs qui n’arrivent pas à quelques jours du scrutin à fixer leur choix quant à la couleur du prochain gouvernement. Rien n’est à exclure, si ce n’est de croire qu’il sera minoritaire.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 10 octobre 2015.)
La seule chose à exclure, ce serait donc de croire que le prochain gouvernement sera minoritaire? Il ne faudrait surtout pas croire que le prochain gouvernement sera minoritaire? Ce n'est certainement pas ce que voulait dire l'éditorialiste.
Je dois avoir des hallucinations.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« La loterie électorale » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/452272/elections...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
15:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Le Chaînon
- Ce que le Chaînon reçoit va en première ligne aux dames qu’elles accueillent depuis 1932 [...]
(Émilie Folie-Boivin, dans Le Devoir du 9 octobre 2015.)
Ce ne sont pas de mystérieuses « elles » (dont il n'est fait aucune mention dans les phrases précédentes) qui accueillent les dames, mais le Chaînon :
Ce que le Chaînon reçoit va en première ligne aux dames qu’il accueille depuis 1932 [...]
Line Gingras
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Québec
« Ces biens de valeur » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/452...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:01 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 octobre 2015
Comme si
Comme si rien n'était, comme si de rien n'était.
- C'est une chose de peut-être vouloir tuer, c'en est une autre de se préoccuper de sourire comme si rien n'était.
(Mylène Moisan, dans Le Soleil du 2 octobre 2015.)
On dit comme si rien n'était arrivé, mais comme si de rien n'était, locution adverbiale qui signifie, selon le Petit Robert, « en agissant comme si rien ne s'était passé; en affectant l'innocence, l'indifférence, l'oubli » :
Peu après, toute la famille se mettait à table comme si de rien n'était. (P. Besson dans le Petit Robert, à l'article « rien ».)
Il fallait écrire :
C'est une chose de peut-être vouloir tuer, c'en est une autre de se préoccuper de sourire comme si de rien n'était.
La faute semble fréquente; on peut trouver une mise en garde dans le Hanse-Blampain (j'ai la quatrième édition), à l'article « rien ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« L'obsession » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/chroniques/my...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:36 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 octobre 2015
La réintégration de la victime à son dédommagement?
- C’est plus rapide, c’est gratuit et l’accent est mis sur la médiation, c’est-à-dire sur la réintégration de la victime dans son milieu de travail et/ou à son dédommagement.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 7 octobre 2015.)
L'accent est mis sur la réintégration de la victime dans son milieu de travail et/ou à son dédommagement? L'accent est mis sur la réintégration de la victime à son dédommagement? La phrase serait plus claire si l'on avait employé la bonne préposition :
C’est plus rapide, c’est gratuit et l’accent est mis sur la médiation, c’est-à-dire sur la réintégration de la victime dans son milieu de travail et/ou sur son dédommagement.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Pratiques culturelles barbares » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/451...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:27 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 octobre 2015
Se succéder sur le conseil d'administration
Être sur un comité, être sur un conseil; siéger sur un comité, siéger sur un conseil; se succéder sur un comité, se succéder sur un conseil; emploi des prépositions; grammaire française; syntaxe du français; anglicisme; calque de l'anglais.
- [...] mais se sont succédé sur son conseil d’administration des personnalités politiques aussi importantes que [...]
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 3 octobre 2015.)
Les constructions du genre être sur un comité ou siéger sur un conseil sont des calques de l'anglais; on peut voir à ce sujet, entre autres, le Multidictionnaire et la Banque de dépannage linguistique. Il faut dire plutôt, par exemple, siéger à un conseil, faire partie d'un conseil, être membre d'un comité, être à un comité. (J'ai déjà abordé la question ici.)
De même, j'emploierais la préposition à dans le passage à l'étude :
[...] mais se sont succédé à son conseil d’administration des personnalités politiques aussi importantes que [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« L'Allemagne égratignée » : http://www.ledevoir.com/international/europe/451647/de-vo...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:40 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 octobre 2015
Rendre possible des enquêtes
- Pensez à la création de cette brigade qui serait créée à la Commission des droits de la personne pour recevoir et analyser les dénonciations anonymes avant même la diffusion d’un prétendu discours.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 24 septembre 2015.)
Pensez à la création de cette brigade qui serait formée [ou constituée] à la Commission des droits de la personne pour recevoir et analyser les dénonciations anonymes avant même la diffusion d’un prétendu discours [haineux].
- La pente est glissante. Tellement qu’un député libéral, Sébastien Proulx, est allé en commission jusqu’à lancer l’idée de rendre possible des enquêtes sur les « conversations privées »!
Il s'agirait de rendre des enquêtes possibles; l'attribut du complément d'objet direct doit s'accorder avec ce complément :
La pente est glissante. Tellement qu’un député libéral, Sébastien Proulx, est allé en commission jusqu’à lancer l’idée de rendre possibles des enquêtes sur les « conversations privées »!
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« 59 problèmes » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/450828/le-monde-d...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:05 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 octobre 2015
Préoccupé à passer ses lignes
Préoccupé à ou de + infinitif; préoccupé à faire quelque chose, préoccupé de faire quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- [...] a lancé M. Trudeau devant un Stephen Harper impassible, plus préoccupé à passer ses lignes en anglais et en français qu'à débattre avec ses deux rivaux.
(Vincent Marissal, dans La Presse du 2 octobre 2015.)
D'après le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on est préoccupé de faire quelque chose :
Il lésinait misérablement, préoccupé sans cesse de ne pas gâcher de la toile, ni d'employer trop de couleurs. (Gide dans le Grand Robert, à l'article « lésiner ».)
Une coterie beaucoup plus préoccupée de faire prévaloir ses idées et surtout ses intérêts, que de sauvegarder les intérêts de tous. (Viollet-le-Duc, dans le Trésor.)
Elles semblaient surtout préoccupées d'échapper à la médiocrité de la province. (Vailland, dans le Trésor.)
Un cuistre imbécile et hypocrite, uniquement préoccupé de sauver son gagne-pain et de plaire à son maître. (Guéhenno dans le Trésor, à l'article « cuistre ».)
Un jeune homme plus souple, plus habile, plus préoccupé de se gagner la bonne opinion de son milieu social [...] (Larbaud dans le Trésor, à l'article « gagner ».)
Il fallait écrire :
[...] a lancé M. Trudeau devant un Stephen Harper impassible, plus préoccupé de passer ses lignes en anglais et en français que de débattre avec ses deux rivaux.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Justin Trudeau, victoire aux points » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:15 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 octobre 2015
Il l'a ruée de coups
Ruer de coups, rouer de coups; paronymes.
- Caroline a raconté que, un peu après minuit le 8 juin 2014, après son quart de travail au CHUL, un homme cagoulé l'a ruée de coups à la tête.
(Mylène Moisan, dans Le Soleil du 2 octobre 2015.)
On doit éviter de confondre ruer et rouer. Que peut-on lire dans le Petit Robert? Se ruer, c'est « [s]e jeter avec violence, impétuosité » :
Il se ruait sur sa femme pour la faire taire. (Zola.)
Une horrible frayeur la saisit et, sans savoir comment, à peu près comme si elle eût été jetée dans le noir par une force irrésistible, elle se rua vers l'escalier […] (J. Green dans le Grand Robert, à l'article « frayeur ».)
Rouer quelqu'un de coups, c'est « le battre violemment » :
Dans ses accès de colère, je l'ai vu rouer sa négresse de coups de cravache, la jeter par terre, la trépigner. (A. Daudet dans le Grand Robert, à l'article « accès ».)
Il fallait écrire :
Caroline a raconté que, un peu après minuit le 8 juin 2014, après son quart de travail au CHUL, un homme cagoulé l'a rouée de coups à la tête.
La faute n'est pas rare, d'après ce qu'indique une recherche Google; on la trouve notamment dans une fiche de TERMIUM Plus.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« L'obsession » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/chroniques/my...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:05 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias