19 avril 2015
Il roulait à sens inverse
À sens inverse, en sens inverse; sur la rue, dans la rue; prépositions.
- Une autre version soutient que le policier a reculé pour intercepter le cycliste qui roulait à sens inverse sur la rue Saint-François.
(Jean-François Néron, dans Le Soleil du 3 septembre 2014.)
Deux observations :
1. Il y a des rues à sens unique, mais on roule en sens inverse :
Faire le même trajet en sens inverse. (Petit Robert, « inverse ».)
Machine composée de deux cylindres d'acier tournant en sens inverse entre lesquels on fait passer le métal à laminer. (Petit Robert, définition de « laminoir ».)
Disposer ou faire mouvoir en sens inverse, en mettant avant ce qui était après. (Petit Robert, définition de « renverser ».)
Qui va en sens inverse de son sens initial, qui revient vers son point de départ. (Petit Robert, définition de « rétrograde ».)
Accident de la circulation dans lequel deux véhicules roulant en sens inverse se heurtent de front. (Grand Robert, définition de « collision frontale », à l'article « frontal ».)
Messieurs, faisons volte-face et tournons en sens inverse! C'est en cherchant les Indes par la route de l'ouest que Colomb a découvert l'Amérique. (Romains dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « inverse ».)
2. Sauf dans des constructions du genre donner sur la rue ou avec vue sur la rue, il faut employer la préposition dans, et non sur, devant le nom rue :
Porte qui donne sur la rue, sur un jardin. (Petit Robert, à l'article « donner ».)
Aborder quelqu'un dans la rue. (Petit Robert, à l'article « aborder ».)
Vous ressemblez à une espèce de cloche, on vous donnerait deux sous dans la rue. (C. Simon dans le Petit Robert, à l'article « cloche ».)
C'est l'heure de payer ton terme, ou d'aller crever dans la rue. (Bloy dans le Petit Robert, à l'article « crever ».)
Lorsque je le croise dans la rue, il m'ignore. (Petit Robert, à l'article « ignorer ».)
Gamins qui jouent dans la rue. (Petit Robert, à l'article « jouer ».)
Il fallait écrire :
Une autre version soutient que le policier a reculé pour intercepter le cycliste, qui roulait en sens inverse dans la rue Saint-François.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Cycliste écrasé par la police dans Saint-Roch » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-fa...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 avril 2015
Tout ce qui bouge
- Le huis clos, c'est un énorme exercice auquel sont conviés les médias au Centre des congrès de Québec et auquel sont admis tout ce qui bouge et parlotte dans le monde syndical, patronal, communautaire, politique, etc., du Québec.
(Gilbert Lavoie, dans Le Soleil du 28 mars 2015.)
Tout ce est un singulier :
Le huis clos, c'est un énorme exercice auquel sont conviés les médias au Centre des congrès de Québec et auquel est admis tout ce qui bouge et parlotte dans le monde syndical, patronal, communautaire, politique, etc., du Québec.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Le huis clos du budget, c'est du théâtre! » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Sommes toutes
Sommes toutes, somme toute; orthographe.
- En vertu de la loi conservatrice, déplore la juge, même dans ces cas sommes toutes banals, les personnes devraient passer un minimum de trois ans derrière les barreaux [...]
(Hélène Buzzetti dans le site du Devoir, le 14 avril 2015 à 19 h 49.)
D'après le résultat de mes recherches, la locution adverbiale somme toute ne prend jamais la marque du pluriel :
[...] une sagesse souriante; assez semblable, somme toute, à celle de Montaigne. (Gide dans le Petit Robert, à l'article « semblable ».)
Somme toute, et pour tout résumer d'un mot, le gamin est un être qui s'amuse, parce qu'il est malheureux. (Hugo dans le Grand Robert, à l'article « gamin ».)
Je me réveillais en sursaut, pensant que j'avais perdu ma vie, que je la perdais encore, que je travaillais comme un forçat, pour un loyer somme toute médiocre […] (G. Duhamel dans le Grand Robert, à l'article « loyer ».)
S'il avait moins de sévérité que son frère pour le monde actuel, s'il s'en accommodait, somme toute, assez bien [...] (Martin du Gard dans le Grand Robert, à l'article « opportunisme ».)
Je vous cache les blessures secrètes, sans nombre, infinies; elles n'étaient rien, si je les compare aux consolations qui aussitôt les guérissaient. Somme toute, j'étais heureux... (Fromentin dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « somme ».)
Il fallait écrire :
En vertu de la loi conservatrice, déplore la juge, même dans ces cas somme toute banals, les personnes devraient passer un minimum de trois ans derrière les barreaux [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Revers important pour le gouvernement conservateur » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/437138/peines-mi...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:40 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 avril 2015
Distractions
- Pour un politicien, peu de choses sont aussi désagréables que de retrouver son nom dans une phase contenant le mot « fraude », même s’il n’y est pour rien.
(Michel David, dans Le Devoir du 16 avril 2015.)
Dans une phrase*.
- [...] on a appris cette semaine qu’il siégeait également à celui de la minière Canadian Ressources, qui a bénéficié récemment d’un prêt de 100 millions d’Investissement Québec.
Cela m'étonnerait qu'une entreprise porte le nom de Canadian Ressources, étant donné qu'on écrit ressources en français, mais resources en anglais. Monsieur David ne voudrait-il pas parler de la société minière Canadian Royalties*?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
* Le 17 avril à 12 h 30, je vois que la correction a été apportée.
« Le distrait » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/437447/le-distrait
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
14:47 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 avril 2015
Coups de butoir
Coups de butoir, coups de boutoir; butoir, boutoir; paronymes.
- Protéger le système de justice en arrêtant de lui asséner des coups de butoir rendrait un bien meilleur service.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 15 avril 2015.)
C'est plutôt de coups de boutoir qu'il s'agit :
Les pertes et le trouble causés à la VIIIe armée par les coups de boutoir [attaques brusques et répétées] de l'ennemi [...] (De Gaulle dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « boutoir ».)
Les coups de boutoir [traits d'humeur, paroles rudes et blessantes] de Flaubert. (E. et J. de Goncourt, même source.)
Les coups de boutoir de mon cœur. (Sagan, même source.)
Il fallait écrire :
Protéger le système de justice en arrêtant de lui asséner des coups de boutoir rendrait un bien meilleur service.
Line Gingras
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Québec
« La rebuffade » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/437331/peines-mi...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 avril 2015
Francophonie organisée
- Le Conseil soutient donc, entre autres, les Journées de découverte de la Francophonie, organisée* par la Société japonaise de didactique du français [...]
(Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 13 avril 2015.)
Ce sont les Journées de découverte de la Francophonie qui sont organisées par la Société japonaise de didactique du français.
Line Gingras
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Québec
* Le 14 avril à 13 h 55, je vois que la faute a été corrigée.
« Un rôle pour le Québec » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/436...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 avril 2015
On a qu'à...
- Aujourd’hui, on a qu’à jeter un coup d’œil du côté de la contestation étudiante pour voir combien les forces vives s’éparpillent et la vision s’embrouille.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 8 avril 2015.)
Aujourd’hui, on n'a qu’à jeter un coup d’œil du côté de la contestation étudiante pour voir combien les forces vives s’éparpillent et la vision s’embrouille.
- Selon un ancien secrétaire des communications de l’ASSÉ lors du printemps 2012, Ludvic Moquin Beaudry, en proposant un repli stratégique, l’ancien exécutif ne pêchait ni par le fond ni par la forme.
L'ancien exécutif n'allait pas à la pêche? Personne ne dira le contraire :
Selon un ancien secrétaire des communications de l’ASSÉ lors du printemps 2012, Ludvic Moquin Beaudry, en proposant un repli stratégique, l’ancien exécutif ne péchait ni par le fond ni par la forme.
Il y a pêcher et pécher.
Line Gingras
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Québec
« Nous » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/436...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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11 avril 2015
Répétitions
- Jeudi soir, au comptoir d’un restaurant [...] Une scène semblable s’est répétée l’après-midi dans une pharmacie [...]
(Marco Fortier, dans Le Devoir du 11 avril 2015.)
Sauf dans les milieux de la musique et du théâtre, la scène de l'après-midi ne saurait être une répétition de celle du soir. On aurait pu écrire qu'une scène semblable s'était produite ou avait eu lieu l'après-midi.
- Vous devez d’abord affronter de grosses voitures prêtes à foncer sur vous dans le stationnement. Ben quoi, il faut bien stationner le véhicule.
Il faut bien, mais on peut changer de verbe :
Vous devez d’abord affronter de grosses voitures prêtes à foncer sur vous dans le stationnement. Ben quoi, il faut bien garer le véhicule.
Vous devez d’abord affronter de grosses voitures prêtes à foncer sur vous dans le stationnement. Ben quoi, il faut bien se garer.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Quelques incivilités au quotidien » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/436...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
14:15 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 avril 2015
Problème de traduction
Un criminel de guerre soupçonné, a suspected war criminal; calque de structure; calque de l'anglais; anglicisme.
- Problème de traduction : un criminel de guerre soupçonné accepté au Canada
(Titre d'un article de Vincent Larouche, dans La Presse du 10 avril 2015.)
Et de quoi peut-il bien être soupçonné, ce criminel de guerre?
Mais non, la question ne se poserait pas si le titre était rédigé dans un français authentique; la formulation un criminel de guerre soupçonné est en fait le calque de l'anglais a suspected war criminal. Monsieur Larouche, qui n'est peut-être pas l'auteur du titre, écrit très clairement dans la première phrase de son texte : « Un homme soupçonné d'être un criminel de guerre a trouvé une façon toute simple d'entrer au Canada malgré ses antécédents [...] » Plus loin, il précise : « En 2014, avant que sa demande d'asile politique ne soit étudiée, l'Agence des services frontaliers annonce qu'elle va demander qu'il soit expulsé rapidement du Canada, car elle a de bonnes raisons de croire qu'il est mêlé à des crimes de guerre ou à des crimes contre l'humanité. »
Le titre aurait pu se lire :
Problème de traduction : un homme soupçonné de crimes de guerre accepté au Canada
Cela ne règle pas le « problème de traduction » dont il est question dans l'article, mais on fait ce qu'on peut.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Problème de traduction : un criminel de guerre soupçonné accepté au Canada » : http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-cri...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
11:59 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 avril 2015
L'esprit des règles
- Pour les conservateurs, une seule chose a compté quand la révélation des allocations versées au sénateur ont soulevé l’indignation [...]
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 8 avril 2015.)
C'est la révélation qui a soulevé l'indignation.
- Le premier ministre et son entourage ont pour manie de tester les règles, quitte à faire fi de son esprit ou à faire preuve d’une éthique élastique.
Il s'agit de l'esprit des règles :
Le premier ministre et son entourage ont pour manie de tester les règles, quitte à faire fi de leur esprit ou à faire preuve d’une éthique élastique.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« État d'esprit » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/436620/etat-d-es...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
15:54 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 avril 2015
La réduction, pas les dépenses
- [...] il y a toujours une part de pensée magique derrière les stratégies économiques libérales qui consistent à miser sur la réduction des dépenses de l’État qui permettront des réductions d’impôt qui viendront stimuler l’économie.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 4 avril 2015.)
C'est la réduction des dépenses de l'État qui permettra des réductions d'impôt.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« L'apprentissage » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/436419/gouvernem...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 avril 2015
Au besoin
- Avec trois enfants atteints de troubles de l’autisme dans sa classe, Geneviève [...] en a eu plein les bras pendant l’année 2014. Quand un enfant entrait en crise, il fallait rapidement intervenir et veiller au besoin de tous les autres du groupe.
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 4 avril 2015.)
Les autres enfants n'avaient sûrement pas un seul besoin :
Quand un enfant entrait en crise, il fallait rapidement intervenir et veiller aux besoins de tous les autres du groupe.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« La taille des classes dans la mire du gouvernement » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/436...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:58 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 avril 2015
S'apparenter de, s'apparenter à
S'apparenter de, s'apparenter à; s'apparenter de quelque chose, s'apparenter à quelque chose; s'apparenter de quelqu'un, s'apparenter à quelqu'un; grammaire française; syntaxe; prépositions.
- [...] ses 12 sous-régions viticoles marquées par une mosaïque impressionnante de terroir [...]
(Jean Aubry, dans Le Devoir du 3 avril 2015.)
Au sens figuré, une mosaïque est un « ensemble d'éléments juxtaposés », un « ouvrage fait de pièces et de morceaux » (Petit Robert). Dans la phrase à l'étude, il est question d'une mosaïque composée de nombreux terroirs :
[...] ses 12 sous-régions viticoles marquées par une mosaïque impressionnante de terroirs [...]
- L’Italie proche fournit tout de même des références ampélographiques avec, par exemple, le terrano (confondu avec le refosco, dont il s’apparente sur le plan organoleptique) [...]
Le complément du verbe s'apparenter est introduit au moyen de la préposition à :
Le goût de l'orange s'apparente à celui de la mandarine. (Petit Robert.)
[...] quelque chose de droit et d'immuable par où il [Tolstoï] s'apparentait à un arbre, à un chêne. (Du Bos, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
L’Italie proche fournit tout de même des références ampélographiques avec, par exemple, le terrano (confondu avec le refosco, auquel il s’apparente sur le plan organoleptique) [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Trouver sa place sur l’échiquier mondial (1) » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/vin/436282/croatie-t...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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04 avril 2015
Instrumentalisation
- Au final, c’est malheureusement mais très exactement cette instrumentalisation de la peur et des sentiments anti-arabes qui lui ont évité la défaite.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 19 mars 2015.)
Le noyau du groupe sujet, qui commande l'accord du verbe, c'est instrumentalisation :
Au final, c’est malheureusement mais très exactement cette instrumentalisation de la peur et des sentiments anti-arabes qui lui a évité la défaite.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Régression politique » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:38 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 avril 2015
Juger bons de...
- Pourquoi notre société accepte-t-elle qu’on subventionne grassement des imprimés insignifiants, ceux précisément que les épiciers jugent bons* de vous offrir en priorité en guise d’alimentation intellectuelle?
(Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 30 mars 2015.)
Les épiciers ne jugent pas nécessairement que ces imprimés sont bons, mais ils jugent qu'il est bon de les offrir en priorité, ils jugent bon de les offrir en priorité :
Pourquoi notre société accepte-t-elle qu’on subventionne grassement des imprimés insignifiants, ceux précisément que les épiciers jugent bon de vous offrir en priorité en guise d’alimentation intellectuelle?
- Décidément, il n’y a pas que les récentes manœuvres militaires des Russes dans l’arctique* qui indiquent que nous perdons vraiment le nord.
Je ne sais pas si nous perdons le nord, mais l'Arctique doit retrouver sa majuscule.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
* Le 10 avril à 19 h 30, je vois que la faute a été corrigée.
« À vos marques » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/435...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:43 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 avril 2015
Un peu
- Aux yeux de plusieurs, la croisade tous azimuts de l’ASSE contre l’austérité a des allures un peu donquichottesque.
(Michel David, dans Le Devoir du 2 avril 2015.)
Ce n'est pas le peu qui est donquichottesque, mais les allures de la croisade contre l'austérité :
Aux yeux de plusieurs, la croisade tous azimuts de l’ASSE contre l’austérité a des allures un peu donquichottesques.
- Sur le plan politique, les étudiants pourraient trouver un meilleur soutien à l’automne. Pour l’heure, seul Québec solidaire lui a témoigné son appui.
Québec solidaire n'a pas témoigné son appui au soutien, mais aux étudiants :
Sur le plan politique, les étudiants pourraient trouver un meilleur soutien à l’automne. Pour l’heure, seul Québec solidaire leur a témoigné son appui.
Line Gingras
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Québec
« Le plan B » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/436203/le-plan-b
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
15:09 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 mars 2015
Mauvais réflexe
- Dit autrement : il n’y a aucune raison pour que les éditeurs, producteurs, rédacteurs en chef, universitaires ignorent l’existence tous les Bob Leenaers, tous les Sachiko Komatsu, toutes les Alliances françaises de ce monde… Cela devrait être un réflexe.
(Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 30 mars 2015.)
Deux observations :
- Quelques paragraphes plus haut, monsieur Nadeau parle de la professeure Sachiko Komatsu-Delmaire.
- Qu'est-ce qui devrait être un réflexe? Sûrement pas d'ignorer l'existence de tous les Bob Leenaers... Le pronom cela, cependant, ne peut renvoyer à rien d'autre dans le passage qui précède.
Compte tenu du contexte, je suggérerais peut-être :
Dit autrement : il n’y a aucune raison pour que les éditeurs, producteurs, rédacteurs en chef, universitaires ignorent l’existence de* tous les Bob Leenaers, toutes** les Sachiko Komatsu, toutes les Alliances françaises de ce monde… Nouer des liens avec eux, cela devrait être un réflexe.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
* Le 2 avril à 15 h 20, je vois que l'on a apporté la correction; on a inséré en outre la préposition devant les deux autres compléments, ce qui est une excellente idée.
** Le 2 avril à 15 h 20, je vois que l'on a apporté la correction.
« Le français au Japon » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 mars 2015
Tirer ses propres ficelles
- On dit qu’un pouvoir militaire occulte tirerait les ficelles du pouvoir.
(Odile Tremblay, dans Le Devoir du 28 mars 2015.)
Un pouvoir tirerait les ficelles du pouvoir? Je suggérerais :
On dit qu’un pouvoir militaire occulte tirerait les ficelles du gouvernement.
Line Gingras
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Québec
« Conversations à Alger durant le mois des fous » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/43...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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29 mars 2015
De Gengis Kahn à François Mitterand
- [...] de François Mitterand à Marine Le Pen et de Jacques Parizeau à Philippe Couillard.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 25 mars 2015.)
Le nom de famille de l'ancien président prend deux r : François Mitterrand.
- [...] Gaétan Barrette, le Gengis Kahn du corps médical [...]
D'après mon Petit Robert des noms propres et les résultats d'une recherche Google, on écrit Gengis Khan.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Nous sommes le peuple! » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/435...
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23:54 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
28 mars 2015
La jeunesse
-
Mais bon, on ne va quand même pas reprocher à la jeunesse sa dissidence devant le conformisme, devant nos capitulations?
Eh ben oui. C’est exactement ce qu’on leur reproche. Leur idéalisme, grossièrement maquillé en caprice.
(David Desjardins, dans Le Devoir du 28 mars 2015.)
« Encore la même chronique », s'intitule aujourd'hui le texte de monsieur Desjardins. De mon côté, j'aurais pu choisir comme titre, ou presque, « Encore le même billet » :
Mais bon, on ne va quand même pas reprocher à la jeunesse sa dissidence devant le conformisme, devant nos capitulations?
Eh ben oui. C’est exactement ce qu’on lui reproche. Son idéalisme, grossièrement maquillé en caprice.
Il est vrai que, au nombre des manifestants, il y avait sans doute beaucoup de ce qu'on appelle parfois, dans une langue vieillie et familière, de belles jeunesses.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Encore la même chronique » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/435...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
14:33 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 mars 2015
Sensationalisme
- Mercredi, sur les ondes de LCN, M. Khadir justifiait les manifestations de la veille en reprochant aux médias, « qui s'alimentent dans le sensationalisme et dans la violence », de repasser en boucle les affrontements de mardi soir avec la police.
(Gilbert Lavoie, dans Le Soleil du 26 mars 2015.)
On écrit sensationnalisme :
Presse assoiffée de sensationnalisme. (Petit Robert.)
Ce mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Khadir a la mémoire courte » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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