22 mai 2015
N'entreprenons pas trop
- [...] tels furent quelques-uns des slogans de la plus vaste entreprise de déconstruction de l’école jamais entreprise au Québec.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 22 mai 2015.)
Je proposerais :
[...] tels furent quelques-uns des slogans de la plus vaste entreprise de déconstruction de l’école jamais lancée au Québec.
Line Gingras
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« La fin d'un modèle? » : http://www.ledevoir.com/international/europe/440762/la-fi...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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21 mai 2015
Elles se sont livré à ce travail
Elles se sont livré à ce travail, elles se sont livrées à ce travail; elle s'est livré à ce travail, elle s'est livrée à ce travail; ils se sont livré à ce travail, ils se sont livrés à ce travail; se livrer, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- Le travail auquel Mme Deschamps et son équipe se sont livré est une enquête précieuse [...]
(Lise Payette, dans Le Devoir du 8 mai 2015.)
Le participe passé du verbe se livrer (à quelque chose), exprimant l'idée de se consacrer à un travail, d'effectuer une tâche ou d'exercer une activité, s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe :
Ils se sont livrés aux acrobaties oratoires les plus cocasses pour se tirer d'affaire. (G. Sorel dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « acrobatie ».)
[...] les deux familles se sont livrées à une vendetta de calomnies et cancans déshonorants [...] (Goncourt dans le Trésor, à l'article « vendetta ».)
Il fallait écrire :
Le travail auquel Mme Deschamps et son équipe se sont livrées est une enquête précieuse [...]
Line Gingras
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« Il y a aussi de bonnes nouvelles » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/439468/il-y-a-au...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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20 mai 2015
Ils ont tout deux...
Tout deux, tous deux; tout, orthographe devant un nombre; grammaire française; accord de tout.
- Les ténors Philippe Gagné et Jacques Olivier Chartier, aux énergies contrastées et complémentaires, ont tout deux des voix claires et souples [...]
(Josianne Desloges, dans Le Soleil du 19 mai 2015.)
Lorsqu'il se rapporte à un nom de nombre précédé ou non d'un article, tout est adjectif ou déterminant indéfini, et variable en genre et en nombre :
Elle nous donna tort à tous les deux. (Mauriac dans le Petit Robert, à l'article « tout ».)
Tous deux sont embusqués au détour du chemin. (Hugo dans le Petit Robert, à l'article « embusquer ».)
[...] elles sont toutes trois destinées au bas de ma cage d'escalier [...] (Gide dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « agrandissement ».)
Il fallait écrire :
Les ténors Philippe Gagné et Jacques Olivier Chartier, aux énergies contrastées et complémentaires, ont tous deux des voix claires et souples [...]
Line Gingras
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« Arion et La Chapelle : un requiem printanier » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/sur-s...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:27 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 mai 2015
Au bord du triporteur
À bord, au bord.
- « J’adore faire du vélo, et c’est motivant de rendre service aux aînés en même temps », dit Gabriel Presseau, 17 ans, qui conduit le triporteur au* bord duquel Henri Paul Venne, 84 ans, profite confortablement de l’air frais.
(Daphnée Hacker-B., dans Le Devoir du 11 mai 2015.)
On est au bord de quelque chose si on s'en trouve tout près :
S'avancer avec précaution jusqu'au bord (d'une rivière, d'un ravin, d'un fossé...). (Grand Robert.)
Cependant, on monte ou on est installé à bord d'un véhicule :
Monter à bord d'un camion, d'un char. (Grand Robert.)
Il y avait trois personnes à bord de la voiture. (Grand Robert.)
À bord d'une voiture, d'un avion. (Petit Robert.)
Bébé à bord. (Petit Robert.)
Les jeunes ont fait le voyage à bord d'un autocar. (Multidictionnaire.)
Je croyais qu'il pleurait l'un des siens, parent ou camarade; mais quand je l'interrogeai, il me répondit qu'il venait de signer son premier engagement, qu'il embarquait à bord d'un quatre-mâts, le schooner Markus qui allait charger du nitrate au Chili, qu'il n'avait encore jamais navigué et qu'il pleurait de frayeur. (Cendrars, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
« J’adore faire du vélo, et c’est motivant de rendre service aux aînés en même temps », dit Gabriel Presseau, 17 ans, qui conduit le triporteur à bord duquel Henri Paul Venne, 84 ans, profite confortablement de l’air frais.
Line Gingras
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* Le 20 mai à 13 h 20, je vois que la faute a été corrigée.
« De la créativité pour faire sortir les aînés » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/439...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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10 mai 2015
Fin de non recevoir
Fin de non recevoir, fin de non-recevoir; orthographe.
- À moins qu’on ne craigne tout simplement la fin de non recevoir que ne manquerait pas d’opposer le gouvernement Harper [...]
(Michel David, dans Le Devoir du 7 mai 2015.)
D'après le Multidictionnaire, le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on écrit fin de non-recevoir, avec un trait d'union :
Cette fin de non-recevoir, « ce sage ne-pas-comprendre » dont parlait Rilke. (Sarraute dans le Trésor, à l'article « fin ».)
[…] ce n'est pas parce que tu t'appelles McPherson, que t'as un petit port de plaisance, un petit stand à hot dogs, un petit club de skidoo et un fils qui lit les nouvelles en anglais à la TV que tu vas pouvoir opposer des fins de non-recevoir insurmontables. (Réjean Ducharme dans le Grand Robert, à l'article « skidoo ».)
À moins qu’on ne craigne tout simplement la fin de non-recevoir que ne manquerait pas d’opposer le gouvernement Harper [...]
- En réalité, l’entreprise n’est peut-être pas si osée dans le cas des 1760 entreprises privées relevant de la compétence fédérale, qui emploient 135 000 employés au Québec.
Je suggérerais :
En réalité, une telle mesure [l'application de la Charte de la langue française] n’est peut-être pas si osée dans le cas des 1760 entreprises privées relevant de la compétence fédérale, qui emploient 135 000 personnes au Québec.
Line Gingras
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« La bouillie pour les chats » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/439414/la-bouill...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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09 mai 2015
Trente-sept ans plus tard
- C’est donc 37 ans plus tard que cet article de la loi qui disait que la SAAQ [Société de l'assurance automobile du Québec] devait d’abord bâtir une réserve suffisante [...] et que les surplus de sa caisse, quand il y en aurait, seraient retournés à ses assurés, soit appliqué.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 8 mai 2015.)
C’est donc 37 ans plus tard que cet article de la loi [...] est appliqué.
Vu la longueur de la phrase, il n'est pas étonnant que la chroniqueuse ait perdu le fil; ce serait une bonne idée de rapprocher le verbe de son sujet :
C’est donc 37 ans plus tard qu'est appliqué cet article de la loi qui disait que la SAAQ devait d’abord bâtir une réserve suffisante [...] et que les surplus de sa caisse, quand il y en aurait, seraient retournés à ses assurés.
Line Gingras
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« Il y a aussi de bonnes nouvelles » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/439468/il-y-a-au...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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08 mai 2015
À la fois
- Anglais et français : deux idiomes à la fois majoritaire et minoritaire dans notre Dominion. L’un, minoritaire dans le ROC; et l’autre minoritaire au Québec.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 8 mai 2015.)
La fois n'est pas majoritaire – ni minoritaire, d'ailleurs :
Anglais et français : deux idiomes à la fois majoritaires et minoritaires dans notre Dominion. L’un, minoritaire dans le ROC; et l’autre minoritaire au Québec.
Line Gingras
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« Symétrie aveuglante » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/439547/rapport-d...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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06 mai 2015
Ils lui forcent de faire un choix
- Prétendre être victime de « discrimination » et de « sexisme », pour raison d’inadmissibilité aux crédits d’impôt, est une excentricité digne de se jeter dans le fleuve Saint-Laurent, ce dont la « démone » n’hésitait pas à faire alors qu’elle faisait ses armes dans le show-business québécois.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 6 mai 2015.)
La « démone » n'hésitait pas à faire quelque chose, et non de quelque chose :
Prétendre être victime de « discrimination » et de « sexisme », pour raison d’inadmissibilité aux crédits d’impôt, est une excentricité digne de se jeter dans le fleuve Saint-Laurent, ce que la « démone » n’hésitait pas à faire [...]
- La patronne de Productions J prétend que les rectifications apportées aux crédits d’impôt lui forcent de faire un choix impossible [...]
On force quelqu'un, et non à quelqu'un, à ou de faire quelque chose :
La patronne de Productions J prétend que les rectifications apportées aux crédits d’impôt la forcent de faire [ou la forcent à faire] un choix impossible [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« La démone » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/439219/la-demone
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:57 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 mai 2015
Surprise!
- Sauf que la nouvelle prestation sera imposable : surprises inattendues en faisant ses impôts l’hiver venu!
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 5 mai 2015.)
Ce qui m'étonnerait, c'est que les surprises soient attendues.
Line Gingras
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Réviseure pigiste
Québec
« Le plan de Justin » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/439145/vers-les-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:27 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 mai 2015
Peu convainquant
- Comment les détenus ont-ils pu avoir eu accès à des ordinateurs et des téléphones cellulaires aussi facilement à l’intérieur de la prison?
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 11 juin 2014.)
Comment les détenus ont-ils pu avoir eu accès à des ordinateurs et des téléphones cellulaires aussi facilement à l’intérieur de la prison?
Comment les détenus ont-ils pu avoir eu accès à des ordinateurs et des téléphones cellulaires aussi facilement à l’intérieur de la prison?
- L’interdiction de vol, obtenue par la ministre, au-dessus de certains établissements semble un expédient peu convainquant.
Convainquant est le participe présent du verbe convaincre; nous n'avons pas affaire ici à un verbe, toutefois, mais à l'adjectif convaincant, qu'il est possible de mettre au féminin ou de remplacer par un autre adjectif :
L'interdiction de vol semble une mesure peu convaincante.
L'interdiction de vol semble un expédient peu efficace.
Il fallait écrire :
L’interdiction de vol, obtenue par la ministre, au-dessus de certains établissements semble un expédient peu convaincant.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Dur atterrissage » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/410593/lise-ther...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 avril 2015
Il visait de renforcer...
- Quand le gouvernement Marois a présenté le projet de loi 14, qui visait notamment à étendre la francisation aux entreprises de 26 à 49 employés, de renforcer l’utilisation du français dans les organismes gouvernementaux ou encore de retirer aux militaires francophones le droit d’envoyer leurs enfants à l’école anglaise, les libéraux s’y sont opposés catégoriquement.
(Michel David, dans Le Devoir du 30 avril 2015.)
Le projet de loi 14 visait notamment à étendre..., à renforcer... et à retirer... À mon avis, la conjonction ou n'a pas sa place ici, un projet de loi ne proposant pas un choix de mesures :
Quand le gouvernement Marois a présenté le projet de loi 14, qui visait notamment à étendre la francisation aux entreprises de 26 à 49 employés, à renforcer l’utilisation du français dans les organismes gouvernementaux et à retirer aux militaires francophones le droit d’envoyer leurs enfants à l’école anglaise, les libéraux s’y sont opposés catégoriquement.
Line Gingras
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Québec
« Une occasion en or » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/438750/une-occas...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 avril 2015
Dans les semaines suivantes au drame
- Le président de cette entreprise nationalisée dans les semaines suivantes au drame a formulé un acte de contrition pour accompagner la confidence suivante : 400 tonnes d’eau contaminée entamaient quotidiennement les entrailles du Pacifique.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 8 août 2013.)
Deux observations :
- On peut très bien écrire dans les semaines suivantes, sans complément, ou dans les semaines suivant le drame, mais la construction dans les semaines suivantes au drame me semble pour le moins inusitée. De toute manière, il faudrait éviter la répétition.
- Une confidence ne se fait pas en public, mais sous le sceau du secret.
Je proposerais :
Le président de cette entreprise, nationalisée quelques semaines après le drame, a formulé un acte de contrition pour accompagner l'aveu suivant : 400 tonnes d’eau contaminée entamaient quotidiennement les entrailles du Pacifique.
Line Gingras
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« L'eau contaminée de Fukushima dans la mer – Les irresponsables » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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28 avril 2015
Difficile
- La situation est tout aussi difficile dans de nombreux villages difficiles d’accès qui attendent toujours l’arrivée de secouristes ralentis par des glissements de terrain.
(Karl Rettino-Parazelli, dans Le Devoir du 28 avril 2015.)
Je suggérerais :
La situation est tout aussi difficile dans de nombreux villages peu accessibles qui attendent toujours l’arrivée de secouristes ralentis par des glissements de terrain.
- Ce nouvel engagement du gouvernement s’ajoute aux mesures annoncées au cours de la fin de semaine, soit une aide humanitaire initiale de 5 millions de dollars et l’envoi de l’équipe d’intervention en cas de catastrophe dans la région touchée par la catastrophe naturelle.
La précision est superflue dans le contexte :
[...] et l'envoi de l'équipe d'intervention en cas de catastrophe dans la région touchée par la catastrophe naturelle.
Line Gingras
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« Chaos humanitaire à Katmandou » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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27 avril 2015
Ça compte
- Le secteur compte quelque 750 élèves qui sont admissibles à l’éducation de langue française. L’école en compte 350, alors que le bâtiment aurait une capacité de moins de 200 inscrits.
(Philippe Orfali, dans Le Devoir du 25 avril 2015.)
On pouvait éliminer la répétition :
Le secteur compte quelque 750 élèves qui sont admissibles à l’éducation de langue française. L’école en reçoit 350, alors que le bâtiment aurait une capacité de moins de 200 inscrits.
Line Gingras
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« Un cas qui fera école » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/438389/droits-lin...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:50 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 avril 2015
Lilian Renault et... l'opéra
- [...] Lilian Renault, un jeune fromager français âgé de 23 ans, dont la voix se prête très bien à l'opéra [...]
(Le Soleil, texte mis à jour le 26 avril 2015 à 16 h 7.)
J'avais un souper de famille hier soir, et au cours de la conversation quelqu'un a mentionné qu'un jeune homme de Saint-Raymond, David Thibault, participait à la finale du concours The Voice, en France. Passons rapidement sur le ridicule d'une émission française affublée d'un titre anglais. Je suis originaire de Saint-Raymond de Portneuf, et de même que je suis fière de Luc Plamondon sans aimer particulièrement ses chansons, je suis fière de David Thibault, 17 ans, dont je ne connais l'existence que depuis quelques heures.
Il est plutôt beau garçon, tout comme le vainqueur du concours. Mais j'aimerais faire deux observations : tout d'abord, le gagnant ne s'appelle pas Lilian Renault, mais Lilian Renaud, ainsi qu'on peut le voir, entre autres, en se rendant à son site Facebook. Ensuite, même si le candidat couronné a une jolie voix (j'ai profité de ma visite pour écouter son enregistrement d'Octobre, de Francis Cabrel), il faut vraiment, d'après ce que j'ai entendu, ne rien connaître à l'opéra pour oser le rapprochement que s'est permis le ou la journaliste. Je n'émets pas ici de jugement de valeur, mais la voix de Lilian Renaud, comme celle de David Thibault d'ailleurs, n'est pas celle d'un chanteur d'opéra. Foi d'une ancienne choriste d'Opera Lyra.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« David Thibault s'incline en finale de The Voice » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/telev...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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25 avril 2015
Attaques virulentes d'un journaliste virulent
- Toutes ces femmes se sont tenues debout [...] devant les attaques virulentes des journalistes mâles, dont le fondateur du Devoir, Henri Bourassa, était peut-être le plus virulent [...]
(Lise Payette, dans Le Devoir du 25 avril 2015.)
On aurait pu écrire, par exemple :
Toutes ces femmes se sont tenues debout [...] devant les attaques mordantes des journalistes mâles, dont le fondateur du Devoir, Henri Bourassa, était peut-être le plus virulent [...]
- Ces meneurs — tous mâles — de la farouche opposition au droit de vote des femmes n’ont pas hésité à encourager un autre groupe de femmes, plus conservatrices et plus soumises, à s’opposer farouchement à la lutte des suffragettes de l’époque, ces méchantes féministes qui faisaient si peur au monde.
Je suggérerais peut-être :
Ces meneurs — tous mâles — de l'opiniâtre opposition [ou de l'opposition opiniâtre] au droit de vote des femmes n’ont pas hésité à encourager un autre groupe de femmes, plus conservatrices et plus soumises, à contrecarrer farouchement la lutte des suffragettes de l’époque, ces méchantes féministes qui faisaient si peur au monde.
Ces meneurs — tous mâles — de la farouche opposition au droit de vote des femmes n’ont pas hésité à encourager un autre groupe de femmes, plus conservatrices et plus soumises, à contrecarrer avec opiniâtreté la lutte des suffragettes de l’époque, ces méchantes féministes qui faisaient si peur au monde.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« 75 ans de lutte continue » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/438349/75-ans-deja
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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24 avril 2015
Il signale qu'on y recoure...
Il recoure, il recourt; recourir, troisième personne du singulier du présent de l'indicatif; grammaire française; conjugaison; orthographe.
- Au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), on signale que cette arme est utilisée depuis 2010 et qu’on y recoure dans plusieurs autres corps municipaux.
(Isabelle Porter, dans Le Devoir du 28 mars 2015.)
La forme recoure correspond à la première ou à la troisième personne du singulier du présent du subjonctif du verbe recourir; c'est cependant la troisième personne du présent de l'indicatif qu'il fallait employer ici :
Au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), on signale que cette arme est utilisée depuis 2010 et qu’on y recourt dans plusieurs autres corps municipaux.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« "Il ne faut pas leur donner raison" » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/435777/titre-il-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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23 avril 2015
En contradiction de
En contradiction de, en contradiction avec.
- Au fond, il s’agissait d’une suspension de la démocratie française comparable à celle de Nicolas Sarkozy, en 2007, lorsqu’il a signé le Traité de Lisbonne en contradiction de la volonté d’un électorat qui avait nettement rejeté la Constitution européenne en 2005.
(John R. MacArthur, dans Le Devoir du 2 mars 2015.)
Je ne trouve pas en contradiction de dans les dictionnaires, mais en contradiction avec :
Être en contradiction avec soi-même, avec ses principes. (Petit Robert, à l'article « contradiction ».)
Doctrine, institution, pratique nouvelle (religieuse, morale, politique) en contradiction avec la tradition, les idées reçues. (Petit Robert, définition de « nouveauté ».)
Toutefois cette décision est en contradiction avec l'usage des meilleurs écrivains. (Littré dans le Grand Robert, à l'article « davantage ».)
Menacés de chômage par la « force de frappe », les militaires traditionnels ont réclamé et obtenu leur petite panoplie nucléaire en contradiction avec la doctrine de la dissuasion, puisqu'elle ne peut servir qu'à l'escalade. (Science et Vie dans le Grand Robert, à l'article « escalade ».)
Invariablement le fond de l'air est en contradiction avec la température : si elle est chaude, il est froid, et l'inverse. (Flaubert dans le Grand Robert, à l'article « fond ».)
[...] ils ne resteraient pas, trois jours, sur leurs trônes, s'ils étaient en contradiction avec cet état moral. (Goncourt dans le Grand Robert, à l'article « souverain ».)
C'était l'époque où je t'accablais de mes moqueries, où je m'acharnais à te mettre en contradiction avec tes principes... (Mauriac dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « contradiction ».)
En inventant, je risquais de me mettre en contradiction avec des faits matériels connus, et de me discréditer... (Romains dans le Trésor, à l'article « inventer ».)
À votre âge, il ne déplaît pas de se trouver en contradiction avec la lettre, au nom de l'esprit. (Bernanos dans le Trésor, à l'article « lettre ».)
D'après le résultat de mes recherches, il fallait écrire :
Au fond, il s’agissait d’une suspension de la démocratie française comparable à celle de Nicolas Sarkozy, en 2007, lorsqu’il a signé le Traité de Lisbonne en contradiction avec* la volonté d’un électorat qui avait nettement rejeté la Constitution européenne en 2005.
Line Gingras
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* Le 26 avril à 20 h 45, je vois que la correction a été apportée.
« Démocratie de gare » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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22 avril 2015
La journée qu'ils ont pris
- La Fraternité des policiers et policières de Montréal est restée muette dimanche, au lendemain de la journée de maladie qu’ont pris plus d’une centaine de policiers.
(Laura Pelletier, dans Le Devoir du 28 juillet 2014.)
Ce n'est pas la journée de maladie qui a pris les policiers, mais les policiers qui ont pris une journée de maladie. Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct lorsque celui-ci est placé devant le verbe :
La Fraternité des policiers et policières de Montréal est restée muette dimanche, au lendemain de la journée de maladie qu’ont prise plus d’une centaine de policiers.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Un geste "totalement irresponsable" » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/414519/coderre...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 avril 2015
Le SPVM ou sa crédibilité?
- De son côté, le SPVM [Service de police de la Ville de Montréal] a perdu une telle crédibilité aux yeux d’une grande partie de la population depuis le printemps érable qu’il lui faut prouver qu’elle n’a pas pour seule jauge le deux poids, deux mesures.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 30 août 2014.)
Ce n'est pas la crédibilité perdue ni la population qui ne doit pas avoir pour seule jauge le deux poids, deux mesures :
De son côté, le SPVM a perdu une telle crédibilité aux yeux d’une grande partie de la population depuis le printemps érable qu’il lui faut prouver qu’il n’a pas pour seule jauge le deux poids, deux mesures.
Line Gingras
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Québec
« Bravo, mais... » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/417235/saccage...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 avril 2015
Citations
- [...] l’hymne national du Canada est aussi religieux. Son bras, du moins en français, ne fait pas que porter l’épée, « il sait aussi porter la croix ».
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 20 avril 2015.)
L'hymne national dit « Il sait porter la croix », et non pas « Il sait aussi porter la croix ». On pouvait conserver l'adverbe, mais à condition de supprimer les guillemets*.
- L’État démocratique doit rester neutre pour favoriser, écrivent les juges [de la Cour suprême], la « libre participation de tous à la vie publique », ce à quoi on applaudira volontiers. Mais un espace public libre de contraintes en matière de spiritualité, ajoutent-ils, « favorise la préservation et la promotion du caractère multiculturelle** de la société canadienne ».
La faute d'accord ne se trouve pas dans le texte du jugement. Bien entendu, il fallait lire :
Mais un espace public libre de contraintes en matière de spiritualité, ajoutent-ils, « favorise la préservation et la promotion du caractère multiculturel de la société canadienne ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
* Le 21 avril à 23 h 15, je vois que l'on a résolu le problème en mettant aussi entre crochets.
** Le 21 avril à 23 h 15, je vois que la faute a été corrigée.
« L’affaire de Saguenay interpelle tout le pays » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/43778...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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