14 juillet 2015
Il se dit confiant que...
Confiant que, confident that; anglicisme; calque de l'anglais.
- Avec ce projet, M. Joyal Lacerte se dit confiant que les Forums jeunesse pourront faire partie des discussions entourant la future politique jeunesse [...]
(Daphnée Hacker-B., dans Le Devoir du 14 juillet 2015.)
J'en ai déjà parlé dans La plume heureuse : la construction être confiant que (dans la phrase à l'étude, on a substitué au verbe être le verbe attributif se dire) est le calque de to be confident that. On aurait pu écrire, par exemple :
Avec ce projet, M. Joyal Lacerte a bon espoir que les Forums jeunesse pourront faire partie des discussions entourant la future politique jeunesse [...]
Voir aussi la Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française.
Line Gingras
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« Les Forums jeunesse préparent leur réplique » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/445034/les-forum...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:01 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 juillet 2015
Ils ne s'improviseraient pas en docteurs de la foi
S'improviser en + attribut; s'improviser + attribut; grammaire française; syntaxe.
- S’ils avaient conscience d’appartenir à un État laïque, ils ne s’improviseraient pas en docteurs de la foi [...]
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 19 juin 2015.)
D'après les exemples que je vois dans les dictionnaires, s'improviser, employé au sens de « devenir subitement », « se doter subitement d'une compétence » (Trésor de la langue française informatisé), construit l'attribut directement, sans la préposition en :
On ne s'improvise pas maçon ou peintre aussi facilement. (Lexis.)
On ne s'improvise pas chef d'entreprise. (Petit Robert.)
Il a voulu s'improviser financier. (Grand Robert.)
D'ailleurs, on ne pouvait s'improviser vendeuse, il fallait un apprentissage. (Zola, dans le Trésor.)
On ne s'improvise pas amoureux d'un jour à l'autre. (Duhamel, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
S’ils avaient conscience d’appartenir à un État laïque, ils ne s’improviseraient pas en docteurs de la foi [...]
Line Gingras
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« Salmigondis » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/443234/salmigondis
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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12 juillet 2015
Entend l'autre partie
- [...] sans compter le fameux « audi alteram partem » (entend l’autre partie) [...]
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 11 juillet 2015.)
Audi alteram partem est une incitation à entendre l'autre partie; il faut donc l'impératif :
[...] sans compter le fameux « audi alteram partem » (entends l’autre partie) [...]
Line Gingras
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« Un autre scrutin, vite! » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/444847/crise-au-b...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 juillet 2015
Gêné de me voir se tordre de douleur
Se remplaçant un pronom de la première ou de la deuxième personne; choix du pronom réfléchi; grammaire française.
- Gêné de me voir, orgueilleuse, se tordre de douleur à ses côtés au vu et au su des passants, mon ami m’a poliment rappelé qu’il n’était pas nécessaire dans la vie de porter des talons.
(Émilie Folie-Boivin, dans Le Devoir du 10 juillet 2015.)
Selon Grevisse, l'emploi d'un pronom réfléchi de la troisième personne devant un infinitif (ex. : il me voyait se tordre de douleur) ou un gérondif (ex. : je marchais en se tordant de douleur), « alors que le contexte utilise des pronoms de la 1re ou de la 2e pers. pour désigner le même être », relève surtout de la langue populaire. (Le bon usage, 12e édition, paragraphe 631, c, remarque 3.)
Je conseillerais d'écrire :
Gêné de me voir, orgueilleuse, me tordre de douleur à ses côtés au vu et au su des passants, mon ami m’a poliment rappelé qu’il n’était pas nécessaire dans la vie de porter des talons.
Line Gingras
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« Le pouvoir sur la pointe des pieds » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/444...
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16:33 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 juillet 2015
De quoi il en retourne
De quoi il en retourne ou de quoi il retourne.
- La population a le droit de savoir de quoi il en retourne.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 21 février 2015.)
Le Multidictionnaire, à l'article « retourner », donne la locution de quoi il retourne :
Voyons voir ce qu'il en est, il faut savoir de quoi il retourne exactement.
Je ne trouve pas d'exemple de la construction de quoi il en retourne dans les dictionnaires généraux, qui consignent cependant de quoi il retourne :
Savez-vous de quoi il retourne? dit-il à Julien; ce maître de poste est un fripon. (Stendhal dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « retourner ».)
Vous verrez tout de suite de quoi il retourne. (G. Duhamel dans le Grand Robert, à l'article « retourner ».)
Il fallait écrire :
La population a le droit de savoir de quoi il en retourne.
Line Gingras
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« Bulldozer sécuritaire » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/432531/bulldozer...
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06 juillet 2015
Moins dommageable
- [...] ce ministère a corrigé son avis sur l’amiante, duquel il a biffé la distinction faite jusque-là sur le chrysotile, dont on affirmait qu’elle était moins dommageable.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 6 juillet 2015.)
Ce n'est pas la distinction qui était prétendument moins dommageable, mais le chrysotile :
[...] ce ministère a corrigé son avis sur l’amiante, duquel il a biffé la distinction faite jusque-là sur le chrysotile, dont on affirmait qu’il était moins dommageable.
Line Gingras
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« Il faut l'interdire » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/444338/amiante-il-f...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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05 juillet 2015
La solution la moins pire
- Malgré les « non » français et néerlandais, les élites européennes n’ont pas hésité à adopter le traité de Lisbonne qui reprenait l’essentiel des règles de la défunte Constitution. Mais cette fois, ils prirent bien soin de ne pas consulter les peuples.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 3 juillet 2015.)
Les élites européennes, c'est évidemment un féminin :
Malgré les « non » français et néerlandais, les élites européennes n’ont pas hésité à adopter le traité de Lisbonne, qui reprenait l’essentiel des règles de la défunte Constitution. Mais cette fois, elles prirent bien soin de ne pas consulter les peuples.
* * * * *
- Pour « sauver » l’euro, il faut encore plus d’intégration économique, répète à satiété la Commission européenne. Ce en quoi elle n’a pas tort. Sauf que de cette intégration économique, les peuples ne la souhaitent pas.
Les peuples ne souhaitent pas cette intégration économique :
Sauf que de cette intégration économique, les peuples ne la souhaitent pas.
* * * * *
- Or, il se pourrait que la sortie de la Grèce de l’euro soit, malgré l’incertitude inévitable, la solution la moins pire de toutes.
Pire signifiant « plus mauvais », la solution la moins pire serait la solution « la moins plus mauvaise » – ce qui n'a guère de sens. L'emploi de cette construction se justifierait sans doute si l'on voulait faire sourire, mais cela me paraît peu indiqué dans un article par ailleurs très sérieux :
Or, il se pourrait que la sortie de la Grèce de l’euro soit, malgré l’incertitude inévitable, la solution la moins mauvaise de toutes.
Line Gingras
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« L’euro contre l’Europe » : http://www.ledevoir.com/international/europe/444219/l-eur...
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04 juillet 2015
Élaboré à toute vitesse
- Prenez « Je suis Charlie », élaboré à toute vitesse par un graphiste, en réaction aux attentats contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, à Paris.
(Jean-Simon Gagné, dans Le Soleil du 29 mai 2015.)
Élaborer, c'est « [p]réparer mûrement, par un lent travail de l'esprit », peut-on lire dans le Petit Robert. On ne saurait donc élaborer quelque chose à toute vitesse. Je suggérerais par exemple :
Prenez « Je suis Charlie », créé à toute vitesse par un graphiste, en réaction aux attentats contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, à Paris.
Line Gingras
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« Je ne suis pas un tueur en série » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/chroniques/je...
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20:13 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 juillet 2015
Cette île
- Certes, quelques intervenants, cédant à la coutume, ont déblatéré sur le vœu pieux de la « mondialisation équilibrée ». Heureusement, le consultant mauricien Dev Chamroo est venu brasser la cage en racontant comment cette île de 1,2 million d’habitants s’est positionnée pour devenir le Hong Kong de l’océan Indien.
(Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 29 juin 2015.)
Cette île? Le démonstratif devrait montrer l'île en question, mais aucune n'est mentionnée dans le passage à l'étude : le vœu pieux n'est pas une île, mauricien non plus. Je suggérerais :
Heureusement, le consultant mauricien Dev Chamroo est venu brasser la cage en racontant comment son île de 1,2 million d’habitants s’est positionnée pour devenir le Hong Kong de l’océan Indien.
Line Gingras
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« Succès africains » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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01 juillet 2015
Rencontres
- Alexandre s'est inspiré de ses expériences pour écrire un roman, Le Manoir des pas perdus, les personnages sont inspirés des gens qu'ils rencontrent.
(Mylène Moisan, dans Le Soleil du 29 juin 2015.)
Ce ne sont pas les personnages du roman qui rencontrent des gens, mais l'auteur du roman, Alexandre; il serait bon, par ailleurs, d'éliminer la répétition de inspiré. Je suggérerais :
Alexandre a tiré parti de ses expériences pour écrire un roman, Le Manoir des pas perdus; les personnages sont inspirés des gens qu'il rencontre.
Cela dit, je vous recommande vivement la lecture de l'article de madame Moisan : il est bien, ce monsieur Alexandre.
Line Gingras
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« Monsieur Alexandre » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/chroniques/my...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:05 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 juin 2015
L'objet d'une enquête
- Le gouvernement veut, par ces dispositions, effacer de possibles infractions à la Loi sur l’accès à l’information, qui fait actuellement l’objet d’une enquête [...]
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 20 juin 2015.)
Je serais bien étonnée qu'une loi fasse l'objet d'une enquête; on a sûrement voulu dire :
Le gouvernement veut, par ces dispositions, effacer de possibles infractions à la Loi sur l’accès à l’information, qui font actuellement l’objet d’une enquête [...]
Line Gingras
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« MA loi » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/443291/ma-loi
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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28 juin 2015
Il semble que le jugement semble...
- [...] le juge en chef John Robert et le juge Anthony Kennedy, considérés comme conservateurs, ont joint leur voix à leurs collègues plus progressistes.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 26 juin 2015.)
Je dirais qu'on ne joint pas sa voix à des collègues, mais à la voix de collègues :
[...] le juge en chef John Robert et le juge Anthony Kennedy, considérés comme conservateurs, ont joint leur voix à celle de leurs collègues plus progressistes.
- Dans l’immédiat, disaient à chaud les experts, il semble cependant qu’en approuvant le rôle que s’est donné le gouvernement fédéral dans l’application de la loi, le jugement semble durablement garantir l’intégrité d’une réforme qui, sans être une panacée, représente un progrès social évident.
Il semble que le jugement semble...? Une fois suffit :
Dans l’immédiat, disaient à chaud les experts, il semble cependant qu’en approuvant le rôle que s’est donné le gouvernement fédéral dans l’application de la loi, le jugement garantit durablement garantir l’intégrité d’une réforme qui, sans être une panacée, représente un progrès social évident.
Line Gingras
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« Jugement salutaire » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/443676/o...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 juin 2015
Menaces menaçantes
- [...] plusieurs experts soulignent que le groupe armé État islamique a appelé ses djihadistes a redoublé d'ardeur durant le mois saint du ramadan.
(AFP dans le site de La Presse, le 26 juin 2015; texte mis à jour à 13 h 37.)
[...] plusieurs experts soulignent que le groupe armé État islamique a appelé ses djihadistes à redoubler d'ardeur durant le mois saint du ramadan.
- La Tunisie disait craindre des attentats à l'approche de la saison touristique et avait annoncé des mesures sécuritaires accrues. Des menaces provenant de comptes sur les réseaux sociaux liés à la mouvance djihadiste avaient menacé de nouvelles attaques durant l'été.
Comme on peut le lire dans la Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française, il est « important de noter que la locution de sécurité et l’adjectif sécuritaire ne sont pas synonymes. Si de sécurité exprime que quelque chose a une fonction de protection, sécuritaire qualifie l’efficacité de la protection fournie. » Marie-Éva de Villers (Multidictionnaire) donne l'explication suivante : « Des chaussures de sécurité (plan de la conception) peuvent être plus ou moins sécuritaires (plan de l'efficacité). »
Je proposerais :
La Tunisie disait craindre des attentats à l'approche de la saison touristique et avait annoncé des mesures de sécurité accrues. Des menaces provenant de comptes sur les réseaux sociaux liés à la mouvance djihadiste faisaient état de nouvelles attaques durant l'été.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Carnage dans un hôtel en Tunisie : 37 morts, dont des touristes » : http://www.lapresse.ca/international/afrique/201506/26/01...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:25 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 juin 2015
L'opposition et la fonction publique
- À ceux qui craignaient qu’une fois majoritaire il fasse preuve d’autoritarisme, Stephen Harper avait répondu lors de la campagne électorale de 2011 que l’opposition, la fonction publique et les tribunaux feraient contrepoids. Il a réussi à museler les deux premiers, mais heureusement pas les tribunaux.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 20 juin 2015.)
L'opposition et la fonction publique sont deux féminins :
Il a réussi à museler les deux premières, mais heureusement pas les tribunaux.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« L'esprit d'autorité » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/443300/gouvernem...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Mettre fin au climat d'impunité
- Ils nous rappellent aussi qu'il ne peut y avoir de changement de culture si les officiers de haut rang ne donnent pas eux-mêmes le ton et mettent fin au climat d'impunité.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 23 juin 2015.)
Il ne peut y avoir de changement de culture si les officiers de haut rang... mettent fin au climat d'impunité? Ce n'est évidemment pas ce que la chroniqueuse voulait dire :
Ils nous rappellent aussi qu'il ne peut y avoir de changement de culture si les officiers de haut rang ne donnent pas eux-mêmes le ton et ne mettent pas fin au climat d'impunité.
Ils nous rappellent aussi qu'il ne peut y avoir de changement de culture si les officiers de haut rang ne donnent pas eux-mêmes le ton pour mettre fin au climat d'impunité.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Si le viol vous intéresse » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/rima-elkouri/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:54 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 juin 2015
De façon d'améliorer
- Sans surprise, ils répètent qu’il est plus que jamais nécessaire de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, dont le charbon, de façon à lutter contre les bouleversements du climat et d’améliorer la qualité de l’air.
(Alexandre Shields, dans Le Devoir du 23 juin 2015.)
Sans surprise, ils répètent qu’il est plus que jamais nécessaire de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, dont le charbon, de façon à lutter contre les bouleversements du climat et à améliorer la qualité de l’air.
Line Gingras
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« 50 ans de progrès en santé menacés » : http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-en...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
La capacité d'accueil réel
- Le rapporteur spécial sur les droits des migrants aux Nations Unies, François Crépeau, estime [...] que la capacité d'accueil réel des pays développés est largement supérieure à celle qui est timidement évoquée.
(Marc Thibodeau, dans La Presse du 23 juin 2015.)
Il ne s'agit pas de l'accueil réel, mais de la capacité d'accueil réelle :
Le rapporteur spécial sur les droits des migrants aux Nations Unies, François Crépeau, estime [...] que la capacité d'accueil réelle des pays développés est largement supérieure à celle qui est timidement évoquée.
- Les personnes qui abandonnent leur foyer pour fuir la persécution ou se chercher un avenir économique ne le font pas par gaieté de cœur. Ils continueront d'affluer, d'une manière ou d'une autre, parce que la répression, la peur ou l'indifférence ne feront pas disparaître leurs aspirations.
Les personnes qui abandonnent leur foyer pour fuir la persécution ou se chercher un avenir économique ne le font pas par gaieté de cœur. Elles continueront d'affluer, d'une manière ou d'une autre, parce que la répression, la peur ou l'indifférence ne feront pas disparaître leurs aspirations.
Line Gingras
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Québec
« Faire face » : http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/marc-thibodeau/2...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 juin 2015
C'est le refus que le pays a été plongé...
- On se rappellera que c’est le refus du gouvernement conservateur de révéler le coût de ses initiatives en justice criminelle que le pays a été plongé en élection en 2011.
(Hélène Buzzetti, dans Le Devoir du 17 juin 2015.)
On se rappellera que c'est le refus... que le pays a été plongé...? Il faut redresser cette phrase :
On se rappellera que c’est le refus du gouvernement conservateur de révéler le coût de ses initiatives en justice criminelle qui a plongé le pays dans les élections de 2011.
Line Gingras
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« Trudeau promet une réforme du système électoral » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/442986/trudeau-p...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:32 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Partager les coûts
Partager au sens de communiquer; calque de l'anglais to share; anglicisme.
- Au printemps 2011, Ottawa est en émoi. Le président de la Chambre des communes juge que le gouvernement conservateur s’est rendu coupable d’outrage au Parlement en refusant de partager avec les parlementaires les coûts de mesures importantes.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 20 juin 2015.)
Aurait-il été question de faire payer aux parlementaires une partie des coûts de mesures importantes? On pourrait le croire un instant, à la lecture de ce passage. Il ne s'agissait cependant pas de partage des coûts, mais de communication des coûts; or, d'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, le verbe partager n'a pas, comme l'anglais to share, le sens de « communiquer ». (Consulter à ce propos la Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française.)
On aurait pu écrire :
Au printemps 2011, Ottawa est en émoi. Le président de la Chambre des communes juge que le gouvernement conservateur s’est rendu coupable d’outrage au Parlement en refusant de communiquer aux parlementaires les coûts de mesures importantes.
Au printemps 2011, Ottawa est en émoi. Le président de la Chambre des communes juge que le gouvernement conservateur s’est rendu coupable d’outrage au Parlement en refusant de faire connaître aux parlementaires les coûts de mesures importantes.
Line Gingras
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« MA loi » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/443291/ma-loi
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:12 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 juin 2015
Le chantage dont il fait peser sur les maisons d'édition
- J'ai fait parvenir à vos fonctionnaires une lettre afin de dénoncer cette nouvelle règle et le chantage dont votre ministère, plutôt odieusement, fait peser sur les maisons d'édition québécoises.
(Victor-Lévy Beaulieu, dans La Presse du 21 juin 2015.)
Le ministère ne fait pas peser d'un chantage :
J'ai fait parvenir à vos fonctionnaires une lettre afin de dénoncer cette nouvelle règle et le chantage que votre ministère, plutôt odieusement, fait peser sur les maisons d'édition québécoises.
Line Gingras
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Québec
« Le chantage du ministère du Patrimoine » : http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201506/19/01-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
21 juin 2015
Celui...?
- Les agressions contre les femmes s’appuient sur un rapport de domination qui a plusieurs dimensions. Cela n’a rien à voir avec le désir mais tout avec celui de considérer l’autre comme une inférieure en imposant le silence à l’entourage.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 18 juin 2015.)
Quel nom représente le pronom démonstratif celui? Les possibilités ne sont pas légion. Faut-il comprendre : Cela n'a rien à voir avec le désir, mais tout avec le désir...? (Considérer l'autre comme une inférieure, est-ce même un désir?) Ou l'éditorialiste aurait-elle plutôt voulu dire : Cela n'a rien à voir avec le désir, mais tout avec le rapport...? (Le rapport de considérer...? Considérer l'autre comme une inférieure, ce serait un rapport?)
Je proposerais :
Les agressions contre les femmes s’appuient sur un rapport de domination qui a plusieurs dimensions. Cela n’a rien à voir avec le désir, mais tout avec le fait de considérer l’autre comme une inférieure en imposant le silence à l’entourage.
Line Gingras
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« Non mon général! » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/443049/agression...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:36 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias