29 avril 2007
Métro sous-terrain
« Le réseau de métros sous-terrains, de trains de surface qui vont en périphérie et de tramways élégants dessert tous les recoins de la ville. » (Frédérique Doyon.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé ne donnent pas sous-terrain, mais souterrain, nom et adjectif :
Le réseau de métros souterrains...
Line Gingras
Québec
« Munich - Une ville en art » : http://www.ledevoir.com/2007/04/28/140909.html?fe=888&...
04:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
28 avril 2007
Victuailles
« Tout à côté, le marché ouvert Viktualmarket est l'endroit idéal pour acheter diverses victuailles (saucisses, fromages, fleurs, etc.) ou simplement faire le plein des sons et odeurs munichois. » (Frédérique Doyon.)
D'après le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, des victuailles, ça se mange. Alors, à moins de choisir exprès des fleurs comestibles, on achètera au marché, si on le souhaite, des victuailles et des fleurs.
Line Gingras
Québec
« Munich - Une ville en art » : http://www.ledevoir.com/2007/04/28/140909.html?fe=888&...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 avril 2007
Familiariser à
« "J'ai rencontré ces deux trapézistes pour suivre un atelier de formation et j'ai été frappée. J'ai tout de suite été convaincue qu'il fallait familiariser nos danseurs aux techniques aériennes et les intégrer au programme de danse", a expliqué hier au Devoir Gay Nardone, dont les cours connaissent aujourd'hui une popularité sans précédent. » (Isabelle Paré.) [Madame Nardone enseigne à l'Université du New Hampshire; ses propos ont sans doute été traduits.]
D'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, le verbe familiariser se construit avec la préposition avec. J'ai trouvé effectivement de nombreux exemples de cet emploi dans les onze ouvrages consultés :
Familiariser quelqu'un avec quelque chose
Familiariser un soldat avec le maniement des armes. (Petit Robert.)
Cette lecture m'a familiarisé avec le sujet. (Hanse-Blampain.)
Il faut familiariser les dirigeants de la nation comme le grand public avec la révolution nucléaire. (Goldschmidt, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Se familiariser avec quelque chose
Ils se sont familiarisés avec cette nouvelle méthode. (Multidictionnaire.)
Se familiariser avec le bruit de la rue. (Lexis.)
Né provençal, il s'était facilement familiarisé avec tous les patois du midi. (Hugo, dans le Trésor.)
Être familiarisé avec quelque chose
Nous sommes familiarisés avec ces problèmes. (Hanse-Blampain.)
Il est maintenant familiarisé avec son nouveau métier. (Lexis.)
Je ne suis pas encore familiarisé avec cet ordinateur. (Chouinard.)
Le Trésor ajoute une remarque : Littré atteste la construction familiariser à quelque chose, mais la documentation n'en fournit qu'un seul exemple :
Pour peu qu'il [le lecteur] soit familiarisé « à ces vastes contemplations ». (Bachelard.)
Il me semble donc que seule est vraiment admise la préposition avec :
... familiariser nos danseurs avec les techniques aériennes...
Line Gingras
Québec
« L'"effet Cirque du Soleil" fait boule de neige » : http://www.ledevoir.com/2007/04/27/141108.html?fe=875&...
16:55 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
26 avril 2007
Se refuser de + infinitif
« Cet ancien élu croit que les gens sont "écœurés", et ce, de bien des choses : du système de santé que les politiciens se refusent de réformer en profondeur... » (Hélène Buzzetti.)
D'après les résultats de mes recherches, on devrait employer se refuser à devant un infinitif, au sens de « ne pas consentir à faire quelque chose », « ne pas vouloir faire quelque chose » :
On refuse de faire une chose, on se refuse à la faire. (Berthier-Colignon.)
Il se refusait à envisager cette solution. (Petit Robert.)
Elles se sont refusées à signer. (Multidictionnaire.)
Ils se sont refusés à nous aider. (Hanse-Blampain.)
Elles se sont refusées à parler. (Girodet.)
Une finesse animale qui s'arrêtait aux apparences et se refusait à aller au fond des choses. (Vidalie, dans le Colin.)
Ma plume se refuse à écrire de telles horreurs. (Larousse du XXe siècle, dans le Thomas.)
Le Trésor de la langue française informatisé admet à la fois se refuser à + infinitif et se refuser de + infinitif. Mais les exemples qu'il propose contiennent la première seulement de ces deux constructions :
Du reste, elle se refusait à voyager cette nuit! (G. Leroux.)
Ses pieds enflés se refusaient à marcher. (Maupassant.)
Le Hanse-Blampain signale que certains écrivains utilisent se refuser de faire quelque chose au sens de « s'interdire de »; cet usage peu courant n'est pas recommandé.
Line Gingras
Québec
« PLC : la politique de la peur en sursis » : http://www.ledevoir.com/2007/03/29/137386.html
15:12 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
25 avril 2007
Hormise Ségolène Royal
« Hormise Ségolène Royal qui réalise le score honorable de 25,7 % pour le Parti socialiste... » (Michel Vastel.)
Le Multidictionnaire, le Thomas et le Girodet font observer que hormis, préposition, est toujours invariable :
Les chevaliers étaient présents hormis Guilhèm. (Multidictionnaire.)
Hormis la solitude qui l'entoure. (Thomas.)
Elles sont toutes parties, hormis sa sœur. (Girodet.)
Elle avait d'abord refusé toute visite, hormis celle de son mari. (H. Bazin, dans le Colin.)
Un combat qui n'avait plus d'issue hormis la mort ou la captivité. (De Gaulle, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
* * * * *
« Il reste cependant trois écueuils à éviter... »
Un écureuil sur un écueil a atterri. C'est une coque de noix qui l'a mené là.
* * * * *
« Cela rappelle l'élection présidentielle de 1965 (taux de participation de 84,75 %) au cours desquelles François Mitterrand avait mis Charles de Gaulle en ballotage. »
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain et le Lexis ne consignent que ballottage. C'est également cette graphie que reçoit le Trésor; cet ouvrage propose néanmoins l'exemple suivant :
... alors vous saisissez ce qui pouvait se produire : ballotage au premier tour, la majorité radicale ébranlée, au second tour c'était le grand inconnu, à cause du scrutin de liste s'il était voté. (Aragon.)
Line Gingras
Québec
« La France a le cœur à droite... » : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
04:18 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
24 avril 2007
Contribuer
« Pris dans le bourbier irakien, les États-Unis ne peuvent contribuer plus que les 15 000 hommes déjà stationnés dans le sud de l'Afghanistan. » (Bernard Descôteaux.)
Dans la langue moderne, contribuer est un verbe transitif indirect; on ne contribue pas quelque chose, mais à quelque chose :
Ce film a contribué à le faire connaître. (Petit Robert.)
Contribuer à la défaite du parti adverse. (Berthier-Colignon.)
Cette voix, coupante et blanche à la fois, qui contribuait à la rendre antipathique. (Gyp, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Ces personnes contribueront à l'enrichissement des collections de la bibliothèque par un don (et non *contribueront un don pour...). (D'après le Multidictionnaire.)
Le gouvernement va contribuer pour deux millions au projet (et non *va contribuer deux millions au projet). (Chouinard.)
Je contribuerai pour mille dollars à cette entreprise.
J'y contribuerai jusqu'à concurrence de mille dollars. (Dagenais.)
Jusqu'au XVIIe siècle, toutefois, contribuer pouvait s'employer avec un complément d'objet direct :
Le roi contribuera à cette armée douze mille hommes. (Malherbe, dans le Lexis.)
Cette construction, aujourd'hui rare selon Thomas, est condamnée par les ouvrages québécois que j'ai consultés, soit le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais; il semble que sa fréquence d'emploi au Canada soit attribuable à l'influence de l'anglais to contribute, qui peut s'utiliser avec un complément d'objet direct :
To contribute stories to a magazine. (Random House Webster's Unabridged Dictionary.)
Dans la phrase à l'étude, on aurait pu écrire :
... les États-Unis ne peuvent fournir plus que les 15 000 hommes...
Line Gingras
Québec
« Le piège » : http://www.ledevoir.com/2007/04/11/138955.html
04:55 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme, journalisme
23 avril 2007
L'antécédent du pronom relatif
« "Au fond, le PQ devrait revenir aux idées de René Lévesque", conclut Robert Comeau qui était à la fois un Québécois enraciné et un nationaliste. » (Antoine Robitaille.)
Au premier abord, il semble que la proposition relative s'applique à l'historien Robert Comeau, alors que le pronom qui représente en fait René Lévesque. On réglerait le problème en rapprochant le pronom de son antécédent :
« Au fond, conclut Robert Comeau, le PQ devrait revenir aux idées de René Lévesque », qui était à la fois un Québécois enraciné et un nationaliste.
Line Gingras
Québec
« L'entrevue - Revenir à Lévesque » : http://www.ledevoir.com/2007/04/23/140593.html?fe=836&...
05:36 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme