17 juillet 2007
Blague de vestiaire
Après une semaine, je m'ennuie des articles de Jean Dion, qui devrait revenir bientôt nous raconter ses aventures sportives en Israël. Et ce n'est pas que je manque de sujets, mais... voilà, j'ai envie d'une récréation; vous aussi, peut-être. Ça tombe bien, lisez-moi cela :
« ... le Grand Jean a lancé avec sa voie douche mais grave... » (François Gagnon.)
Monsieur Gagnon, journaliste sportif à La Presse et à Cyberpresse, parle ici de l'ancien hockeyeur Jean Béliveau. Je n'ai pas lu tout son article, mais je n'ai pas pu m'empêcher de demander, à propos du passage cité : C'est une blague?
Fallait pas. Des lecteurs ont piqué une crise - une crisette, disons. (Tout de même, vous ne pensez vraiment pas qu'il pouvait s'agir d'une petite blague de vestiaire?)
Ah! bon.
* * * * *
Monsieur Gagnon est un gentilhomme : il a pris la peine de se corriger et de m'écrire, dans son billet suivant, un petit mot qui témoigne de son sens de l'humour.
Si seulement le sport m'intéressait...
Line Gingras
Québec
« Hommage à Fergie! » : http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/?p=70312255#comments
03:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : langue française, coquilles, journalisme, presse
16 juillet 2007
Allons!
« ... les promeneurs de pistes cyclabes... » (Pierre Foglia.)
Cyclables.
« ... dans les circonstance particulières... »
« ... dans l'étape de jeudi, les deux grands favoris, Andreas Klöden et Alexandre Vinokourov_ ont lourdement chuté. »
Il faut deux virgules pour encadrer les noms des cyclistes, qui constituent une apposition détachée - une sorte de parenthèse précisant quels sont les grands favoris.
« ... cela veux dire que son équipe... »
Veut.
« Au fait, Vallet vous a-t-il dit qu'il avait déjà porté le maillot à pois du meileur grimpeur? »
« ... permettre au Kazakh Alexandre Vinolourov de gagner le Tour de France. »
Le nom est orthographié six fois Vinokourov.
« En fait Klöden pourrait gagner ce Tour un doigt dans le nez et l'autre dans le cul, mais il ne __ fera pas tant que... »
Il ne le fera pas.
Tant pis, je vais me répéter : une bonne relecture n'aurait pas été superflue.
Line Gingras
Québec
« Le Tour n'est pas commencé » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070715/CPSPORTS09/707...
00:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
15 juillet 2007
Au montant de
« Alcan, l'un des plus beaux joyaux industriels du Canada, ne sera plus canadienne une fois qu'aura été approuvée son acquisition par Rio Tinto au montant de 38 milliards de dollars. » (Bernard Descôteaux.)« Non plus qu'Inco, achetée par la brésilienne CVRD au montant de 19 milliards de dollars. »
Nous utilisons souvent, au Canada, au montant de comme locution prépositive (groupe de mots figé jouant le rôle d'une préposition). Cette expression, toutefois, n'est pas reçue dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main (Petit Robert, Lexis, Trésor de la langue française informatisé); elle est d'ailleurs condamnée par le Multidictionnaire, le Chouinard et le Colpron. Selon ces deux derniers ouvrages, il faut y voir le calque de to the amount of :
Un chèque, un mandat, une dette au montant de 50 $ = un chèque, un mandat, une dette de 50 $.
Les exemples qu'ils donnent sont certes différents de ceux qui nous occupent. Je suis néanmoins d'avis qu'il aurait été plus naturel d'écrire :
... son acquisition par Rio Tinto pour la somme de 38 milliards de dollars.
Non plus qu'Inco, achetée par la brésilienne CVRD pour 19 milliards de dollars.
Line Gingras
Québec
« Danger en vue » : http://www.ledevoir.com/2007/07/14/150396.html
06:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, anglicisme, journalisme, presse
14 juillet 2007
Peut faire mieux
« L'aide offerte par le FMI s'avère aussi lente que totalement inadaptée. Prisonnière de son dogmatisme économique, il s'entête à réclamer... » (Éric Desrosiers.)
L'aide n'est pas prisonnière de son dogmatisme économique; c'est le FMI [Fonds monétaire international], représenté par le pronom il, qui en est prisonnier.
« Ces derniers retrouveront quand même assez rapidement le chemin de la croissance, mais avec moins vigueur qu'auparavant. »« ... l'on ne veut plus jamais être aussi vulnérable aux magouilles des spéculateurs et aux humeurs des marchés financiers, ni d'avoir à s'abaisser à quémander l'aide du FMI. »
... l'on ne veut plus jamais être [...] ni avoir...
« Dans le sud et l'est de l'Asie, on a aussi décidé aussi de se constituer des réserves... »
« Ces réserves atteignent aujourd'hui un niveau astronomique qui dépasse de beaucoup les besoins de créances aussi bien publiques et que privées. »
« Les réserves de devises étrangères de l'ensemble des pays en voie de développement de la région sont en effet passé 250 milliards, en 1997, 2500 milliards aujourd'hui. »
... sont en effet passées de 250 milliards, en 1997, à 2500 milliards aujourd'hui.
Ai-je besoin de le dire? Une bonne relecture n'aurait pas été superflue.
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Petits pépins » : http://www.ledevoir.com/2007/07/09/149822.html
03:33 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
13 juillet 2007
Tout désignée
« ... cette ville est tout désignée pour Yohan... » (Isabelle Légaré, dans Le Nouvelliste.)
Tout, adverbe employé au sens de « tout à fait », « entièrement », est d'ordinaire invariable (voir mon billet du 8 juillet); cependant, il varie « devant un mot féminin commençant par une consonne » (Le bon usage, douzième édition, paragraphe 955), à l'exception du h muet :
Je l'ai trouvée tout habillée. (Duras.)
Mais n'te promène donc pas toute nue. (Titre d'un vaudeville de Feydeau.)
... cette intarissable adolescence qui continuait à passer, toute hérissée de drapeaux rouges. (Malraux.)
[Citations tirées du Bon usage.]
Il fallait donc écrire :
... cette ville est toute désignée pour Yohan...
Line Gingras
Québec
« Qui prend emploi prend pays » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070712/CPNOUVELLISTE/...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
12 juillet 2007
Champs ou champ, au singulier?
« On entre finalement dans le champs des principes premiers, dit-il, des principes éthiques, moraux, intellectuels. » (Stéphane Baillargeon, citant Norman Cornett.)
Au singulier, on écrit toujours champ, sans s :
Voici défini le champ d'une seconde enquête. (Caillois, dans le Petit Robert.)
Et ce désir séculaire, cette possession sans cesse reculée, expliquait son amour pour son champ, sa passion de la terre... (Zola, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
La faute est fréquente, ainsi que le montre une recherche Google.
Line Gingras
Québec
« Le prof Cornett ignore toujours pourquoi il n'enseigne plus » : http://www.ledevoir.com/2007/07/13/150305.html?fe=1490&am...
23:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
11 juillet 2007
Incomber une responsabilité à quelqu'un
« On peut quand même se demander s'il regrette aujourd'hui de ne pas en avoir incombé la responsabilité aux partis d'opposition, l'an dernier. » (Norman Spector.)
Le verbe incomber n'admet pas de complément d'objet direct; il ne peut pas non plus avoir pour sujet un nom (ni un pronom) désignant une personne. On ne saurait donc incomber une responsabilité à quelqu'un.
Par contre, on peut très bien dire qu'une responsabilité - ou une charge, une obligation - incombe à quelqu'un ou à une collectivité (lui revient, lui appartient, lui est imposée) :
Les devoirs et les responsabilités qui lui incombent. (Petit Robert.)
Ces réparations incombent au propriétaire de la maison. (Lexis.)
Mme Tassy connaît l'obligation qui incombe aux maisons des morts d'avoir à tenir table ouverte. (Hébert, dans le Lexis.)
En fait, c'est aux États-Unis qu'appartenait la décision, puisque l'effort principal leur incombait dorénavant. (De Gaulle, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le Petit Robert et le Trésor reçoivent également le tour impersonnel il incombe à quelqu'un de + infinitif :
En sa qualité de père et d'éducateur, il lui incombait de dénoncer la flatterie en général comme une pratique des plus détestables. (Aymé, dans le Trésor.)
Dans la phrase à l'étude, monsieur Spector a peut-être voulu dire :
... de ne pas en avoir fait retomber la responsabilité sur les partis d'opposition...
... de ne pas en avoir rejeté la responsabilité sur les partis d'opposition...
Line Gingras
Québec
« Rester en Afghanistan » : http://www.ledevoir.com/2007/07/12/150136.html?fe=1480&am...
23:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
10 juillet 2007
À prime abord
« La procureure de la Couronne, Me Sarah-Julie Chicoine, a affirmé à prime abord... » (Le Journal de Québec.)
Je lis dans le Multidictionnaire, le Chouinard et le Hanse-Blampain qu'il faut employer de prime abord, et non à prime abord. Le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés aux articles « prime » et « abord », ne reçoivent en effet que la locution de prime abord :
Elle avait deviné de prime abord qu'ils avaient en commun bien des rancunes. (Green, dans le Petit Robert.)
Onimus (1867) fait état d'une expérience, assez embarrassante de prime abord, sur la prétendue génération spontanée des globules blancs... (J. Rostand, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« 15 mois dans la collectivité au lieu de l'Afghanistan » : http://www.canoe.com/infos/societe/archives/2007/07/20070...
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09 juillet 2007
Faire de même
« Les 31 écoles alternatives du Québec sont en campagne ces jours-ci pour convaincre la ministre de leur permettre de conserver leurs bulletins. Une lettre a été envoyée en ce sens la semaine dernière à la ministre de l'Éducation, et les parents de chacune des écoles sont invités à faire de même. » (Clairandrée Cauchy.)
Le verbe faire peut très bien se substituer à un autre verbe, mais les deux doivent être employés à la même forme : faire, verbe actif, ne saurait remplacer le passif a été envoyée. Je proposerais :
... Elles ont envoyé une lettre en ce sens [...] et les parents de chacune des écoles sont invités à faire de même.
Line Gingras
Québec
« Le bulletin uniforme est contesté » : http://www.ledevoir.com/2007/06/20/147949.html
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08 juillet 2007
Toute aussi déçue
« La procureure de la Couronne, Me Sarah-Julie Chicoine, a affirmé [...] être toute aussi déçue que son collègue. » (Le Journal de Québec.)
Tout est adverbe dans la phrase à l'étude; employé au sens de « tout à fait », « entièrement », il renforce un autre adverbe, aussi, et doit donc rester invariable : la procureure était tout aussi déçue que son collègue.
Il pourrait arriver, cependant, que tout soit variable, même placé devant aussi :
Elles étaient toutes aussi déçues que moi.
Dans ce dernier exemple, toutes est pronom indéfini : Toutes, sans exception, étaient aussi déçues que moi.
Line Gingras
Québec
« 15 mois dans la collectivité au lieu de l'Afghanistan » : http://www.canoe.com/infos/societe/archives/2007/07/20070...
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07 juillet 2007
S'objecter
« La Couronne s'est objectée à sa remise en liberté. » (Presse Canadienne.)
Selon le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, il n'est pas admis d'utiliser le verbe objecter à la forme pronominale. Cet emploi serait attribuable à l'influence du verbe anglais to object, qui peut traduire aussi bien objecter (quelque chose) que s'opposer (à quelque chose).
S'objecter, de fait, n'est pas reçu dans le Petit Robert, le Lexis ni le Trésor de la langue française informatisé.
On aurait pu écrire :
La Couronne s'est opposée à sa remise en liberté.
L'Office québécois de la langue française donne des précisions intéressantes : http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=3&id=2905Line Gingras
Québec
« Douze accusations contre le preneur d'otages » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070706/CPACTUALITES/70706173/6730/CPACTUALITES
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06 juillet 2007
Nous même
« La prochaine fois, on reste chez nous et on fait la vaisselle nous même. » (Renée Laurin.)
L'adjectif indéfini même se joint au pronom personnel par un trait d'union, et prend la marque du pluriel si le pronom désigne plusieurs personnes : nous-mêmes.
Line Gingras
Québec
« Enfants interdits sur les terrasses » : http://www.blogue.canoe.com/2007/07/04/enfants_interdits_sur_les_terrasses
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05 juillet 2007
Droits de douanes
« Le Brésil et l'Inde ont proposé de diminuer de 20 % leurs droits de douanes sur les produits industriels... » (Éric Desrosiers.)
J'ai consulté le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, aux articles « droit » et « douane ».
Le Multidictionnaire ne donne pas l'expression à l'étude. Dans le Trésor, toutefois, je trouve droit de douane; dans le Petit Robert et le Lexis, droits de douane :
Droits de douane à l'importation. (Petit Robert.)
Régime suspensif du paiement des droits de douane. (Petit Robert.)
Une convention qui règle les droits de douane. (Lexis.)
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Dernière chance » : http://www.ledevoir.com/2007/06/26/148524.html
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04 juillet 2007
À l'année longue
« Le complexe résidentiel de luxe où ils ont été trouvés [...] fait l'objet d'un dispositif de sécurité important à l'année longue. » (Marilyse Hamelin, dans Le Droit.)
D'après le Multidictionnaire, le Chouinard et le Colpron, la locution à l'année longue est le calque de all year long. Il faudrait utiliser plutôt à longueur d'année.
Une mise en garde équivalente s'applique aux expressions à la semaine longue et à la journée longue.
* * * * *
Note du 26 juillet : Le Petit Robert (2007), à l'article « long », consigne à l'année longue et à la journée longue comme locutions régionales propres au Canada.
Line Gingras
Québec
« Triple meurtre à Ottawa : toujours pas d'arrestation » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070703/CPACTUALITES/7...
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03 juillet 2007
Faire parti
« Britanniques et Allemands ne demanderaient pas mieux dans le camp européens, mais les Français, les Espagnols ou encore les Portugais ne les laisseront pas faire. Le Brésil de son côté fait indiscutablement parti du groupe des pays en voie de développement... » (Éric Desrosiers.)
Dans la locution verbale faire partie, le verbe faire est le seul élément variable :
Il faisait partie de la noblesse de robe.
Ces entreprises font partie des signataires.
Nos soldats feront partie du contingent.
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Dernière chance » : http://www.ledevoir.com/2007/06/26/148524.html
19:42 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
02 juillet 2007
Quand et quant
« Devant une telle ambiguïté, le primat s'est lui-même montré perplexe quand à la direction qu'il donnera à l'Église du Canada. » (Jean-Claude Leclerc.)
On n'écrit pas de la même façon la conjonction voisine de lorsque - quand - et le premier élément de la locution prépositive synonyme de pour ce qui est de, relativement à - quant (à) :
... le primat s'est lui-même montré perplexe quant à la direction qu'il donnera à l'Église du Canada.
Notez bien, toutefois, que l'on peut trouver quand suivi de la préposition à :
J'aimerais bien la voir quand à son réveil elle est encore un peu perdue.
Comment veux-tu que je te laisse rentrer avec ce danger public, quand au surplus il vient de boire six bières d'affilée?
Line Gingras
Québec
« Crise chez les anglicans - La dispute sur l'homosexualité divise l'Église » : http://www.ledevoir.com/2007/06/26/148511.html
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01 juillet 2007
Quantités de
« Ils disposent de quantités d'éléments matériels pour tenter de retrouver les auteurs de ces attentats ratés et doivent également visionner des centaines d'heures d'images de vidéo-surveillance provenant des caméras de contrôle. » (Le Soir en ligne, d'après AFP.)
Suivant ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire, le Berthier-Colignon, le Girodet et le Thomas, l'expression quantité de commande le pluriel, mais s'écrit elle-même au singulier :
Quantité de gens restent assez fortunés. (Gide, dans le Petit Robert.)
Quantité de branches sont tombées. (Multidictionnaire.)
Line Gingras
Québec
« Niveau d'alerte maximum en Grande-Bretagne » : http://www.lesoir.be/actualite/monde/niveau-d-alerte-maxi...
20:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
30 juin 2007
C'est moi qui
« Ce n’est pas moi qui l’écrit... » (Richard Hétu.)
Ce n'est pas moi non plus.
Le verbe ayant pour sujet le pronom relatif qui s'accorde avec l'antécédent du relatif, c'est-à-dire avec le nom ou le pronom que le relatif représente - dans le cas qui nous occupe, le pronom moi, première personne du singulier :
Ce n'est pas moi qui l'écris.
* * * * *
Note du 1er juillet : Je viens de me rendre compte que monsieur Hétu s'est corrigé; c'est tout à son honneur.
Line GingrasQuébec
« J'aime Paris » : http://blogues.cyberpresse.ca/hetu/?p=70411626
05:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
29 juin 2007
Divisif
« De tels débats ne manqueront pas d'être divisifs. On ne connaît pas de remise en cause profonde qui ne le soit pas. » (Bernard Descôteaux.)
L'adjectif divisif n'est pas critiqué dans le Chouinard, dans le Colpron ni dans le Dagenais; je ne le trouve pas non plus dans le Hanse-Blampain ni dans le Multidictionnaire. Mais il ne figure pas davantage dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main (Petit Robert, Lexis, Trésor de la langue française informatisé). J'y vois par conséquent l'influence de l'anglais divisive, conclusion à laquelle sont déjà arrivés les linguistes de l'Office québécois de la langue française et de Radio-Canada.
Le Guide anglais-français de la traduction, de René Meertens, donne de nombreux équivalents. Dans le cas qui nous occupe, je proposerais :
De tels débats ne manqueront pas de créer des divisions. On ne connaît pas de remise en cause profonde qui ne le fasse pas.
Line Gingras
Québec
« Aggiornamento au PQ » : http://www.ledevoir.com/2007/06/28/148786.html
Banque de dépannage linguistique : http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=3&id=2628
Le français au micro : http://www.radio-canada.ca/radio/francaismicro/descriptio...
07:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, anglicisme, journalisme, presse
28 juin 2007
Canada Pension Plan
« Par ailleurs, on sait peu de chose des motifs qui ont poussé la Caisse de dépôt et placement du Québec et Onex à se retirer à leur tour d'un des quatre autres consortiums en lice, celui dirigé par le Canada Pension Plan (CPP). » (Jean-Robert Sansfaçon.)
Les Canadiens qui travaillent dans une autre province que le Québec cotisent tous au Régime de pensions du Canada (RPC). Les deux appellations, l'anglaise et la française, sont officielles.
Line Gingras
Québec
« Pour qui sonne Bell? » : http://www.ledevoir.com/2007/06/27/148646.html
04:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juin 2007
Son devoir de harcèlement
« Son club lui reprochait d'avoir manqué à son devoir de loyauté, de harcèlement moral sur un joueur et d'indiscrétions auprès de clubs adverses. » (L'Équipe, avec AFP.)
On lui reprochait [à Jacky Bonnevay] d'avoir manqué... à son devoir de harcèlement? Bien entendu, ce n'est pas ce que les journalistes ont voulu dire; c'est pourtant ce qu'ils ont écrit.
Les compléments de harcèlement et d'indiscrétions ont tout l'air de se rapporter au nom devoir, déjà doté du complément de loyauté, dont la forme est semblable; en fait, ils se rattachent selon la logique au verbe reprochait, auquel ils ne peuvent pas, toutefois, se raccorder grammaticalement.
Chacun sait qu'on ne reproche pas de harcèlement ni d'indiscrétions : reprocher appelle un complément d'objet direct - on reproche quelque chose à quelqu'un. La préposition de qui précède le premier complément, le verbe avoir manqué, n'a d'autre rôle que d'introduire l'infinitif; elle disparaîtrait devant un nom : Son club lui reprochait son manque de loyauté.
Comment restructurer la phrase? Je proposerais :
Son club lui reprochait d'avoir manqué à son devoir de loyauté, (d'avoir) exercé du harcèlement moral sur un joueur et (d'avoir) commis des indiscrétions auprès de clubs adverses.
Line Gingras
Québec
« Foot - L2 - Angers doit dédommager Bonnevay » : http://www.lequipe.fr/Football/breves2007/20070626_233948Dev.html
07:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme