16 février 2015
Souvenez-vous
Se souvenir quelque chose ou se souvenir de quelque chose; grammaire française; syntaxe.
- Souvenez-vous cette scène, dans The Matrix des frères Wachoski [...]
(David Desjardins, dans Le Devoir du 14 février 2015.)
Deux observations :
- D'après les résultats d'une recherche Google, il s'agit plutôt des frères Wachowski.
- Le verbe se souvenir, au contraire de se rappeler, introduit son complément au moyen de la préposition de.
Il fallait écrire :
Souvenez-vous de cette scène, dans The Matrix des frères Wachowski [...]
Line Gingras
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« On joue? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/431...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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15 février 2015
On ne peut mieux
- Déjà en 1927, on tient à Québec, à la résidence du lieutenant-gouverneur, un grand bal où Narcisse Pérodeau — on ne peut mieux nommé pareille potiche royale — paraît au public déguisé en Louis XIV [...]
(Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 9 février 2015.)
On dirait : On ne peut mieux décrire [et non pas décrit ni décrite] pareille potiche royale. Il fallait donc employer l'infinitif :
Déjà en 1927, on tient à Québec, à la résidence du lieutenant-gouverneur, un grand bal où Narcisse Pérodeau — on ne peut mieux nommer* pareille potiche royale — paraît au public déguisé en Louis XIV [...]
Line Gingras
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* Le 16 février à 19 h 30, je vois que la correction a été apportée.
« La ligne du sang » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/431...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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14 février 2015
Visa le noir
- Ça se passait le 5 avril 1970, au dernier match de la saison régulière alors que Canadien visait les Black Hawks, alors en deux mots, à Chicago.
(Jean Dion, dans Le Devoir du 10 février 2015.)
Euh... visitait*?
Line Gingras
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* Le 16 février à 19 h 30, je vois que la correction a été apportée.
« Y en aura pas » : http://www.ledevoir.com/sports/hockey/431382/c-est-du-spo...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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13 février 2015
Les deux femmes en liste
En liste ou en lice; paronymes.
- En fait, le Parti conservateur avait reporté l’assemblée de mise en nomination à cause d’allégations d’irrégularités de la part des deux femmes en liste.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 11 février 2015.)
Comme le signale Marie-Éva de Villers, des personnes qui s'affrontent ou qui sont engagées dans une compétition ne sont pas en liste, mais en lice :
Ces auteurs sont en lice pour un prix littéraire. (Multidictionnaire, « lice ».)
« Élections primaires, ou n. f. les primaires : premier tour de scrutin lorsque restent en lice plusieurs candidats d'une même tendance. » (Petit Robert, « primaire ».)
La lice était autrefois un « champ clos où se déroulaient des joutes, des tournois » (Grand Robert).
On pouvait écrire :
En fait, le Parti conservateur avait reporté l’assemblée d'investiture à cause d’allégations d’irrégularités de la part des deux femmes en lice.
Line Gingras
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« Les vraies affaires » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/431496/les-vraie...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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12 février 2015
Ils se sont aimé leurs enfants?
- Des amoureux qui se sont beaucoup aimés. Aimé leurs enfants. Qui ont aimé leurs voisins. Et qui aiment encore. Et qui s'aiment encore. Encore plus.
(Stéphane Laporte, dans La Presse du 9 février 2015.)
Il faut exprimer l'auxiliaire avoir, étant donné qu'on vient d'employer l'auxiliaire être :
Des amoureux qui se sont beaucoup aimés. Qui ont aimé leurs enfants. Qui ont aimé leurs voisins. Et qui aiment encore. Et qui s'aiment encore. Encore plus.
Line Gingras
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Québec
« L'amour Deschamps » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/stephane-laporte...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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10 février 2015
Boucar Diouf et sa nomination de Michael Sabia
- À la rigueur, on admet que Boucar Diouf est francophone. Mais souvenez-vous de la polémique autour de sa nomination de Michael Sabia à la Caisse de dépôt et placement!
(Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 9 février 2015.)
Boucar Diouf est humoriste; cela m'étonnerait donc qu'il ait nommé Michael Sabia à la Caisse de dépôt et placement :
À la rigueur, on admet que Boucar Diouf est francophone. Mais souvenez-vous de la polémique autour de la* nomination de Michael Sabia à la Caisse de dépôt et placement!
Line Gingras
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Québec
* Le 16 février à 19 h 30, je vois que la correction a été apportée.
« Les cinq francophonies » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/431...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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09 février 2015
Il y a des limites
- Certes, dans chaque démocratie, le droit a fini par délimiter des limites raisonnables à l’expression publique d’opinion.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 13 janvier 2015.)
Certes, dans chaque démocratie, le droit a fini par imposer des limites raisonnables à l’expression publique d’opinion.
Line Gingras
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Québec
« Blasphème, 2.0 » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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08 février 2015
On peut leur reprendre
- Cinquante ans, Monsieur Couillard, à répéter à travers le Québec que les femmes doivent veiller en permanence sur ce qu’elles ont gagné, car on peut leur reprendre en criant « ciseaux ».
(Lise Payette, dans Le Devoir du 6 février 2015.)
On peut leur reprendre quoi? Le verbe appelle un complément d'objet direct :
Cinquante ans, Monsieur Couillard, à répéter à travers le Québec que les femmes doivent veiller en permanence sur ce qu’elles ont gagné, car on peut le leur reprendre en criant « ciseaux ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Merci, Monsieur Couillard » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/431021/merci-mon...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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07 février 2015
Livrer une conférence
Livrer un discours, livrer une conférence; to deliver a speech; anglicisme.
- Et voilà que mardi matin l’hebdomadaire Marianne annonce que Sarkozy, le patron de l’UMP, s’est envolé dans la matinée de lundi pour Abou Dhabi afin d’y livrer une conférence bien « payante ».
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 6 février 2015.)
Ne nous laissons pas influencer par l'anglais to deliver a speech : en français on prononce ou on fait un discours ou une allocution, on fait, on donne ou on prononce une conférence. (J'ai consulté le Dagenais, le Meertens, le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé.)
Je lis d'ailleurs dans Marianne :
[...] alors que son parti se déchirait sur la position à adopter après l'élimination de son candidat dans la législative partielle du Doubs, l'ancien chef d'État s'était envolé pour Abou Dhabi pour y donner une très rémunératrice conférence... (Thibaut Pézerat. C'est moi qui souligne.)
L'éditorialiste aurait pu écrire :
Et voilà que mardi matin l’hebdomadaire Marianne annonce que Sarkozy, le patron de l’UMP, s’est envolé dans la matinée de lundi pour Abou Dhabi afin d’y donner une conférence bien « payante ».
Line Gingras
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Québec
« Où était Nicolas? » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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05 février 2015
Le président le FTQ
- Le président le FTQ a affirmé que la FTQ n’avait, à ce jour, reçu aucun blâme de la commission Charbonneau et que rien n’indiquait qu’elle en recevrait un.
(Pauline Gravel, dans Le Devoir du 5 janvier 2015.)
On a manifestement oublié de relire cette phrase :
Le président de la FTQ a affirmé que celle-ci n’avait, à ce jour, reçu aucun blâme de la commission Charbonneau et que rien n’indiquait qu’elle en recevrait un.
Line Gingras
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Québec
« Un front social prend forme contre Couillard » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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04 février 2015
Les levés et cartes
- Malgré cela, les levés et cartes de nombreux endroits présentant des risques élevés et où la navigation est plus intense sont inadéquates.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 8 octobre 2014.)
Malgré cela, les levés et cartes de nombreux endroits présentant des risques élevés et où la navigation est plus intense sont inadéquats.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Hypothéquer l’avenir » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/420512/hypothequ...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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03 février 2015
Fondatrice de l'hôpital
- Berthe Lemay, sœur supérieure des Augustines (fondatrice de l’hôpital) confia avoir « eu le souffle coupé ».
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 2 février 2015.)
L'hôpital en question, c'est l'Hôtel-Dieu de Québec, « fondé en 1639 », peut-on lire dans l'éditorial de monsieur Robitaille. Je ne pense donc pas que sœur Berthe Lemay en soit la fondatrice. On pouvait écrire :
Berthe Lemay, sœur supérieure des Augustines (fondatrices de l’hôpital) confia avoir « eu le souffle coupé ».
Berthe Lemay, sœur supérieure des Augustines (congrégation fondatrice de l’hôpital) confia avoir « eu le souffle coupé ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Pour une commission » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/430586/fin-de-l-hot...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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02 février 2015
Jamais l'Hexagone n'aura-t-elle vécu...
Jamais et l'inversion du sujet; grammaire française; syntaxe.
Hexagone, genre; Hexagone, masculin ou féminin.
- De fait, jamais depuis 25 ans l’Hexagone n’aura-t-elle vécu pareille vague d’immigration vers Israël qu’en 2014.
(Odile Tremblay, dans Le Devoir du 31 janvier 2015.)
Deux observations :
- Hexagone est un nom masculin, même lorsqu'il désigne la France métropolitaine. J'ai consulté là-dessus le Petit Robert, le Grand Robert, le Trésor de la langue française informatisé, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.
- Suivant ce que je peux voir dans le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor, on ne fait généralement pas l'inversion du sujet après jamais :
Jamais vocation d'écrivain ne fut plus évidente. (Maurois, dans le Petit Robert.)
Jamais, au grand jamais, je n'accepterai. (Petit Robert, Grand Robert.)
Il faut être juste : jamais on n'a vécu plus à l'aise que de 1830 à 1848. (Renan, dans le Trésor.)
Depuis dix ans qu'il était à Rio de Janeiro jamais Kéroual n'avait raté l'arrivée ou le départ d'un bateau de France. (Cendrars, dans le Trésor.)
Jamais encore Jean n'avait embrassé Henriette. (Zola, dans le Trésor.)
Au grand jamais je ne ferai cela. (Académie, dans le Trésor.)
Jamais, au grand jamais, il ne se serait attendu à être torturé par un bourreau. (Lautréamont, dans le Trésor.)
[...] malgré ce qu'on dit du bavardage des femmes, jamais secret ne fut mieux gardé. (Th. Gautier dans le Grand Robert, à l'article « garder ».)
Jamais nous ne fûmes plus attentifs. (Grand Robert.)
Jamais, au grand jamais je ne me suis occupé de marché noir, sinon comme client et dans la mesure où mes moyens me le permettent. (Aymé, dans le Grand Robert.)
Jamais, au grand jamais ne s'était vue pareille fricassée d'armée, de voitures, d'artillerie. (Grand Robert.)
Je recommanderais d'écrire :
De fait, jamais depuis 25 ans l’Hexagone n’aura vécu pareille vague d’immigration vers Israël qu’en 2014.
* * * * *
-
« On ne peut plus rester en France, disait au Musée du Louvre deux gardiens d’origine juive. Il faut partir là-bas. »
Ce sont deux gardiens qui disaient cela :
« On ne peut plus rester en France, disaient au Musée du Louvre deux gardiens d’origine juive. Il faut partir là-bas. »
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Anne Frank en chacun de nous » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/43...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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01 février 2015
Les pouvoirs ou les mesures d'encadrement des pouvoirs?
- Si sécurité et liberté vont de pair, comme le soutient Stephen Harper, tout est, par contre, affaire d’équilibre. Le projet de loi prévoit des mesures d’encadrement judiciaire des pouvoirs donnés à la GRC et au SCRS. Il faudra s’assurer qu’ils sont suffisants. Des mécanismes de contrôle parlementaires sont aussi nécessaires. La démocratie qu’on veut protéger exige une reddition de comptes publique.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 31 janvier 2015.)
Par l'emploi du masculin, l'éditorialiste et directeur du Devoir exprime l'idée qu'il faudra vérifier que le projet de loi du gouvernement Harper accorde à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) des pouvoirs suffisants. Cependant, le contexte et les prises de position habituelles du Devoir m'amènent à penser que monsieur Descôteaux s'inquiète plutôt des mesures d'encadrement judiciaire de ces pouvoirs. Il a voulu dire, à mon avis :
Si sécurité et liberté vont de pair, comme le soutient Stephen Harper, tout est, par contre, affaire d’équilibre. Le projet de loi prévoit des mesures d’encadrement judiciaire des pouvoirs donnés à la GRC et au SCRS. Il faudra s’assurer qu’elles sont suffisantes. Des mécanismes de contrôle parlementaires sont aussi nécessaires. La démocratie qu’on veut protéger exige une reddition de comptes publique.
Ce n'est pas du tout la même chose.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Harper vise large » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/430507/c-51-harp...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:46 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 janvier 2015
Qu'est-ce qui représente un « cri de liberté »?
- Melina était une femme de gauche. Pas de la gauche radicale comme celle qui a été élue la fin de semaine dernière, mais la gauche que ses amis français souhaitaient, celle d’Yves Montand et Simone Signoret par exemple. Je crois malgré tout qu’elle serait heureuse de l’élection qui vient d’avoir lieu pour le cri de liberté qu’il représente contre les abus de ceux qui possèdent le pouvoir et qui en abusent trop souvent.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 30 janvier 2015.)
Je ne vois pas ce qui peut représenter un cri de liberté, si ce n'est l'élection :
Je crois malgré tout qu’elle serait heureuse de l’élection qui vient d’avoir lieu pour le cri de liberté qu’elle représente contre les abus de ceux qui possèdent le pouvoir et qui en abusent trop souvent.
Line Gingras
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Québec
« L’austérité, ça ne marche pas! » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/430332/l-austeri...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:59 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 janvier 2015
Comment?
Comment et l'inversion du sujet dans l'interrogation directe; grammaire française; syntaxe.
Première Guerre mondiale, Deuxième Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale; majuscule ou minuscule.
- Comment est-ce que cette campagne de haine a-t-elle pu se mettre en marche en Allemagne?
(Le Devoir, le 23 janvier 2015 à 17 h 33.)
Deux possibilités :
Comment est-ce que cette campagne de haine a pu se mettre en marche en Allemagne?
Comment est-ce que cette campagne de haine a-t-elle pu se mettre en marche en Allemagne?
- Et depuis la Seconde guerre mondiale, comment les cinéastes ont dépeint la Shoah?
Et depuis la Seconde Guerre mondiale, comment les cinéastes ont-ils dépeint la Shoah?
On écrit, avec deux majuscules, la Première Guerre mondiale, la Deuxième Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale. (Voir par exemple le Petit Robert, à l'article « guerre ».)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Auschwitz, 70 ans plus tard : le souvenir de l’horreur » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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29 janvier 2015
Les cinq y ont tous répondu
- Les cinq candidats à la chefferie du PQ ont tous répondu à l’invitation de l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal (AJPUM) et du Mouvement des étudiants souverainistes de l’Université de Montréal (MESUM).
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 29 janvier 2015.)
Si les cinq candidats ont répondu à l'invitation, il va de soi qu'ils y ont tous répondu :
Les cinq candidats à la chefferie du PQ ont tous répondu à l’invitation de l’Association des jeunes péquistes de l’Université de Montréal (AJPUM) et du Mouvement des étudiants souverainistes de l’Université de Montréal (MESUM).
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Pleins feux sur le passé antisyndical de PKP » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/430215/debat-dir...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 janvier 2015
On considère la tolérance une vertu
Considérer, considérer comme + attribut; grammaire française; syntaxe.
Damner le pion ou damer le pion; paronymes.
- On en a marre de se faire traiter de pleutres parce que l’on considère la tolérance, non seulement une vertu, mais comme une bonne façon de concevoir la démocratie.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 28 janvier 2015.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, le verbe considérer, employé au sens de « juger », « estimer », introduit un attribut (attribut du complément d'objet direct à la voix active ou pronominale, ou du sujet à la voix passive) qui doit être précédé de comme, bien que la construction sans comme soit fréquente :
Je considère cela comme impossible. (Hanse-Blampain.)
Il se considère comme l'héritier légitime. (Hanse-Blampain.)
Le directeur la considère comme compétente. (Multidictionnaire.)
Il considère cette théorie comme une absurdité. (Petit Robert.)
La répétitivité des tâches est considérée comme un facteur aggravant l'absentéisme [...] (Grand Robert, « absentéisme ».)
Il fallait écrire :
On en a marre de se faire traiter de pleutres parce que l’on considère la tolérance non seulement comme une vertu, mais comme une bonne façon de concevoir la démocratie.
* * * * *
-
D’ailleurs, malgré les prétentions contraires, la France n’est pas LE pays de la liberté d’expression; les États-Unis, grâce à leur premier amendement constitutionnel, lui damnent le pion à cet égard.
« Enfer et damnation! », pourrait s'écrier celui à qui l'on vient de damer le pion. Damer signifie au sens propre, dans la langue des dames et des échecs, « transformer (un pion) en dame, ou en une figure de son camp ». Damer le pion à quelqu'un, c'est « l'emporter sur lui, le surpasser, répondre victorieusement à ses attaques ». (Source : Petit Robert.)
Il fallait écrire :
D’ailleurs, malgré les prétentions contraires, la France n’est pas LE pays de la liberté d’expression; les États-Unis, grâce à leur premier amendement constitutionnel, lui dament le pion à cet égard.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Laïcité, prise 2 » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/430...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:50 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 janvier 2015
Quelle affaire!
- Au nom du patriotisme et de la liberté d’expression, des foules occidentales en ruée vers le douteux film The Interview se seraient-elles fait manipuler à leur tour? Il est facile d’identifier un bon et un méchant quand un film se voit menacé de censure. Surtout s’il met en cause la Corée du Nord, terrible dictature, contre les États-Unis, qui posent en champions de la démocratie. Mais en cette affaire, nos puissants voisins du Sud semblent moins nets qu’il n’y paraît et l’affaire, plus complexe.
(Odile Tremblay, dans Le Devoir du 31 décembre 2014.)
En cette affaire, l'affaire? Je suggérerais :
Mais en cette affaire, nos puissants voisins du Sud semblent moins nets qu’il n’y paraît et la réalité, plus complexe.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Entre propagande et désinformation » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/427927/the-intervi...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 janvier 2015
Abandon
- Au printemps, les Allemands envahissent aussi le village de Michael, abandonnés par l’armée russe.
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 24 janvier 2015.)
Ce ne sont pas les Allemands qui ont été abandonnés par l'armée russe, mais le village :
Au printemps, les Allemands envahissent aussi le village de Michael, abandonné par l’armée russe.
* * * * *
- [...] des bataillons de miliciens chargés d’éliminer les Juifs, les Tziganes, les handicapés, les Russes et tous les opposants au IIIe Reich en l’Europe de l’Est.
On dit en Amérique du Nord, et non pas en l'Amérique du Nord :
[...] des bataillons de miliciens chargés d’éliminer les Juifs, les Tziganes, les handicapés, les Russes et tous les opposants au IIIe Reich en Europe de l’Est.
* * * * *
- Grâce à son polonais sans accent et ses yeux bleus, Arthur survivra à la contrebande, en rampant dans des tunnels clandestins pour aller et venir du ghetto, comme d’autres enfants qui blanchissent leurs cheveux au peroxyde pour se donner l’air de vrais Polonais.
Deux observations :
- La préposition à se répète normalement devant chacun des compléments.
- On peut venir du ghetto, mais on ne peut pas aller du ghetto (sauf dans une tournure du type aller de Québec à Montréal).
Je suggérerais :
Grâce à son polonais sans accent et à ses yeux bleus, Arthur survivra à la contrebande, en rampant dans des tunnels clandestins pour sortir du ghetto et y rentrer, comme d’autres enfants qui blanchissent leurs cheveux au peroxyde pour se donner l’air de vrais Polonais.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Survivre à l'horreur » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:53 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 janvier 2015
Un renvoie devant un juge
Un renvoie ou un renvoi; orthographe.
- Elle requiert huit mois de prison, « ce qui [lui] paraît justifié », ainsi qu’un renvoie devant un juge d’application des peines.
(Hélène Deplanque dans le site de Libération, le 20 janvier 2015 à 17 h 1.)
Nous n'avons pas affaire au verbe renvoyer, mais au nom renvoi :
Ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel. (Petit Robert.)
Elle requiert huit mois de prison, « ce qui [lui] paraît justifié », ainsi qu’un renvoi devant un juge d’application des peines.
Line Gingras
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« "Le tribunal a jugé votre comportement inadmissible, compte tenu des faits récents d'attentat" » : http://www.liberation.fr/societe/2015/01/20/le-tribunal-a...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:11 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias