04 décembre 2014
Peu faire grincer
- L’ensemble est en parfaite symbiose avec cette courtepointe de mots, d’ambiances, de cris dont la fibre, les coutures, les motifs n’offrent finalement qu’un niveau très homéopathique de faiblesses. Peu faire grincer.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 4 décembre 2014.)
Peu faire grincer? La phrase est courte et chacun des mots est français, et pourtant l'ensemble est incompréhensible.
J'ai pensé d'abord qu'on avait voulu dire Pour faire grincer ou Peut faire grincer. Mais j'ai changé d'avis à la lecture de la phrase suivante :
Tout est là pour faire sourire, émouvoir, faire vibrer devant cette pensée qui se détache avec élégance de ces grappes dangereusement consensuelles, cette idée qui éclaire avec acuité un geste, ou cette remarque qui porte atteinte à un préjugé, avec la dextérité du verbe.
Finalement, ce que le journaliste a voulu écrire, je crois, c'est plutôt :
Peu fait* grincer.
Ou bien :
Peu pour faire grincer.
Que ne l'a-t-il écrit.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
* Le 4 décembre à 15 h 10, je vois que la correction a été apportée.
« Du terrorisme à grands coups de plumes » : http://www.ledevoir.com/culture/theatre/425720/du-terrori...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:13 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 décembre 2014
Serpenter le flanc d'une montagne
Serpenter suivi d'un complément d'objet direct; serpenter, verbe transitif ou intransitif; grammaire française; syntaxe.
- [...] trois heures et demie intenses à serpenter le flanc d’une montagne, avec une vue sur un effrayant ravin, alors que le jour se couche.
(Émilie Folie-Boivin, dans Le Devoir du 29 novembre 2014.)
Serpenter est un verbe intransitif; il ne s'emploie donc pas avec un complément d'objet direct :
Un sentier qui serpente dans la forêt. (Multidictionnaire.)
Les queues devant les boulangeries serpentent dès l'aube. (Triolet, dans le Lexis.)
Elle seule [la gondole à Venise] peut serpenter à travers les réseaux inextricables et l'infinie capillarité des rues aquatiques. (Gautier, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'affleurement bleuâtre des veines microscopiques qui serpentent sous l'épiderme. (Taine dans le Petit Robert, à l'article « bleuâtre ».)
Au bas de la crevasse, de larges et épaisses coulées de laves serpentaient sur les flancs du mont [...] (J. Verne dans le Grand Robert, à l'article « cratère ».)
Il fallait écrire :
[...] trois heures et demie intenses à serpenter sur le flanc d’une montagne, avec une vue sur un effrayant ravin, alors que le jour se couche.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Un "road trip" à l’eau de rose » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/425032/touris...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:54 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 décembre 2014
Il est depuis plusieurs années questions...
- Pas étonnant, en ce sens, qu’il soit depuis plusieurs années questions d’ouvrir des négociations avec les talibans, devant l’impasse sur laquelle a débouché la méthode militaire.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 1er décembre 2014.)
Il est question, depuis plusieurs années, d'ouvrir des négociations avec les talibans :
Pas étonnant, en ce sens, qu’il soit depuis plusieurs années question d’ouvrir des négociations avec les talibans, devant l’impasse sur laquelle a débouché la méthode militaire.
Question est invariable dans l'expression il est question de.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Haute trahison » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
09:21 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 décembre 2014
Un, deux, trois autres candidats
- Appuyée par les délégations canadienne, québécoise, néo-brunswickoise et haïtienne, l’ex-gouverneure générale a mené une campagne soutenue pendant plusieurs mois, qui l’a menée dans plusieurs États de la Francophonie.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 1er décembre 2014.)
Elle a mené une campagne qui l'a menée...? L'image est plaisante, mais je doute que la répétition soit voulue :
Appuyée par les délégations canadienne, québécoise, néo-brunswickoise et haïtienne, l’ex-gouverneure générale a fait une campagne soutenue pendant plusieurs mois, qui l’a menée dans plusieurs États de la Francophonie.
* * * * *
-
En plus du Mauricien de l’Estrac, trois autres candidats étaient en lice (cinq au total avec Mme Jean), soit Pierre Buyoya, du Burundi, et Agustin Nze Nfumu, de la Guinée-Équatoriale.
Un, deux... Il manque le troisième, Henri Lopes, du Congo-Brazzaville.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Michaëlle Jean, la nouvelle voix de l’OIF » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
09:58 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 novembre 2014
Peut-être en resteraient-ils
- Mais s’ils [les médecins] n’avaient pas accaparé les budgets avec leurs plantureuses augmentations, peut-être en resteraient-ils un peu pour le reste!
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 29 novembre 2014.)
Je ne conseillerai pas d'éliminer la répétition rester... reste, parce qu'elle me paraît servir le propos. Je signale toutefois que nous avons affaire ici à un impersonnel; pour s'en rendre compte, il suffit de supprimer l'inversion du sujet et du verbe. On dirait en effet :
[...] peut-être qu'il en resterait un peu pour le reste!
Et non pas :
[...] peut-être qu'ils en resteraient un peu pour le reste!
Il fallait écrire :
Mais s’ils n’avaient pas accaparé les budgets avec leurs plantureuses augmentations, peut-être en resterait-il un peu pour le reste!
* * * * *
-
Toutefois, que vient faire ce sujet en question dans le projet de loi?
Il fallait choisir :
Toutefois, que vient faire ce sujet en question dans le projet de loi?
Toutefois, que vient faire le sujet en question dans le projet de loi?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Indispensable bâton » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/425323/projet-de-lo...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:25 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 novembre 2014
La participation des femmes?
- Il faut sauver ce qu’il va rester des garderies, car la participation des femmes à l’avancement de la société, qui était devenue un plus pour la collectivité, risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 28 novembre 2014.)
Ce n'est certes pas la participation des femmes à l'avancement de la société qui risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison, mais la hausse des frais de garde. J'imagine que madame Payette voulait dire :
Il faut sauver ce qu’il va rester des garderies, car la participation des femmes à l’avancement de la société, qui était devenue un plus pour la collectivité, se trouve compromise par la hausse des frais de garde, qui risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison.
* * * * *
-
On leur vend l’électricité moins cher qu’au citoyen payeur de taxes [...]
Comme je l'ai déjà signalé, payeur de taxes est le calque de taxpayer; en français correct, on dit plutôt contribuable.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Joyeux Noël à vous aussi, M. Coiteux » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/425167/joyeux-no...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:31 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 novembre 2014
Prendre une chance, prendre « une » risque
- « On ne peut prendre aucune risque avec la santé humaine », a déclaré le ministre québécois.
(Martin Ouellet, PC, dans Le Devoir du 28 novembre 2014.) - « On ne peut prendre aucune chance avec la santé humaine », a déclaré Pierre Paradis.
(Légende d'une photo accompagnant le même article.)
Qu'a-t-il donc déclaré au juste, le ministre Pierre Paradis? Aurait-il utilisé l'expression prendre une chance, calque de to take a chance? On aurait dû, il me semble, le citer chaque fois fidèlement, et signaler l'anglicisme par la mention sic, entre crochets :
« On ne peut prendre aucune chance [sic] avec la santé humaine », a déclaré le ministre québécois.
« On ne peut prendre aucune chance [sic] avec la santé humaine », a déclaré Pierre Paradis.
Et j'aurai l'air de chanter toujours la même antienne, mais n'oublions pas qu'il faut se relire après avoir apporté une modification. (Cela dit, l'expression prendre un risque est correcte.)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Le ministre veut forcer les épiciers à jeter la viande après trois jours » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/425175/le-minist...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:17 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 novembre 2014
Leur rémunération est en retard, lequel...
Actualisation du nom et antécédent du pronom relatif; grammaire française; syntaxe.
- Leur rémunération est en retard de 8 % sur le secteur privé, lequel s’accroîtra encore.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 26 novembre 2014.)
Contrairement à ce qu'indique la construction de la phrase, l'éditorialiste n'a pas voulu dire que le secteur privé s'accroîtra encore; c'est plutôt, d'après le contexte, le retard de la rémunération des employés de l'État qui va augmenter. La confusion est causée en partie par la place du syntagme le secteur privé, mais elle est aussi attribuable au fait que le nom retard n'est employé dans la phrase qu'à titre de composante de la locution adverbiale en retard; n'étant pas actualisé par l'article ou un autre déterminant, il ne peut être représenté par un pronom relatif.
Ainsi la formulation suivante, où serait éliminée la première cause de confusion, ne serait guère meilleure que celle qui nous occupe :
Leur rémunération est en retard de 8 % sur l'entreprise privée, lequel s’accroîtra encore.
On pourrait écrire, par exemple :
Leur rémunération est en retard de 8 % sur le secteur privé, et cet écart s’accroîtra [ou se creusera] encore.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Quelle rénovation? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/424940/fonction-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:27 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 novembre 2014
Peser fort dans la balance
Peser fort dans la balance, peser lourd dans la balance; usage.
- De toute évidence, la voix de Preston Manning n'avait pas pesé très fort dans la balance...
(Vincent Marissal, dans La Presse du 9 septembre 2014.)
D'après ce que je peux voir, le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé n'admettent pas peser fort dans la balance ni peser fort, mais peser lourd dans la balance, peser lourd :
Cela ne pèsera pas lourd dans la balance. (Petit Robert et Grand Robert, à l'article « lourd ».)
Cet argument, son avis ne pèse pas lourd. (Petit Robert, à l'article « peser ».)
Cet inculpé a des antécédents qui pèseront lourd. (Grand Robert, à l'article « antécédent ».)
J'ai reproché bien des choses à mon père... Bah! tout cela ne pèserait pas lourd si mon père avait fait en sorte que je pusse l'aimer, simplement de tout mon cœur. (Duhamel dans le Grand Robert, à l'article « lourd ».)
Je suis sûre qu'il me préfère à toute autre; mais absente, je ne pèse pas lourd; c'est comme ça qu'il est. (Mauriac dans le Grand Robert, à l'article « peser ».)
[...] si tu étais convaincu que dans l'ensemble c'est le parti qui tient le bon bout, tu penserais que tes petites histoires personnelles ne pèsent pas lourd à côté des trucs qui sont en jeu. (Beauvoir dans le Trésor, à l'article « lourd ».)
Il faudrait écrire :
De toute évidence, la voix de Preston Manning n'avait pas pesé très lourd dans la balance...
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Ne me quitte pas » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:19 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 novembre 2014
Parce que l'erreur est humaine
- D’autre part, Jean-François Lisée contribue à renforcer l’impression au sein de la population que la charte de la laïcité a entraîner la débâcle du PQ au scrutin, poursuit-elle.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 15 novembre 2014.)
D’autre part, Jean-François Lisée contribue à renforcer l’impression au sein de la population que la charte de la laïcité a entraîné la débâcle du PQ au scrutin, poursuit-elle.
- Depuis le scrutin, le prétendant à la succession de Pauline Marois dit avoir le regard tourné vers l’avenir lorsqu’il propose, par exemple, de limiter aux employés de l’État en position d’autorité une éventuellement interdiction du port de signes religieux.
Depuis le scrutin, le prétendant à la succession de Pauline Marois dit avoir le regard tourné vers l’avenir lorsqu’il propose, par exemple, de limiter aux employés de l’État en position d’autorité une éventuelle interdiction du port de signes religieux.
L'erreur est humaine; c'est pourquoi il faut se relire.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Louise Beaudoin rappelle à l’ordre Lisée » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/424028/course-a-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:40 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 novembre 2014
Nos petits coeurs
- Son travail, c’est d’ausculter nos petits cœurs. Puis, dans le cas qui nous occupe, de le cartographier, de trouver ses points faibles, puis de les exploiter.
(David Desjardins, dans Le Devoir du 22 novembre 2014.)
Je suggérerais par exemple :
Son travail, c’est d’ausculter nos petits cœurs. Puis, dans le cas qui nous occupe, de les cartographier, de trouver leurs points faibles et d'ensuite les exploiter.
Son travail, c’est d’ausculter nos petits cœurs. Puis, dans le cas qui nous occupe, de les cartographier, de trouver leurs points faibles pour ensuite les exploiter.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Fabriquer le consentement selon TransCanada » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/424644/fabriquer-l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:20 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 novembre 2014
À la condition si...
- Les électeurs pourraient mieux comprendre que le gouvernement renie ses promesses électorales à la condition si on leur démontre qu’on n’est pas chaque fois en train de jeter le bébé avec l’eau du bain.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 22 novembre 2014.)
Les électeurs pourraient mieux comprendre que le gouvernement renie ses promesses électorales à la condition si on leur démontrait qu’on n’est pas chaque fois en train de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« La promesse brisée » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/424646/gouvernem...
Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la rubrique « Contactez l'auteur », dans la colonne de droite.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:02 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 novembre 2014
Figures de proue
- Poliment mais fermement, on a tour à tour rappelé aux figures de proue péquistes qu’à tant se préoccuper du « comment », on oubliait de mettre à jour le « pourquoi » de l’indépendance. On a aussi rappelé la difficulté qu’ils ont eue jusqu’à maintenant à tendre l’oreille.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 24 septembre 2014.)
Poliment mais fermement, on a tour à tour rappelé aux figures de proue péquistes qu’à tant se préoccuper du « comment », on oubliait de mettre à jour le « pourquoi » de l’indépendance. On a aussi rappelé la difficulté qu’elles ont eue jusqu’à maintenant à tendre l’oreille.
Poliment mais fermement, on a tour à tour rappelé aux figures de proue péquistes qu’à tant se préoccuper du « comment », on oubliait de mettre à jour le « pourquoi » de l’indépendance. On a aussi rappelé la difficulté que les dirigeants ont eue jusqu’à maintenant à tendre l’oreille.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Le champ de ruines » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/419239/le-champ-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 novembre 2014
Vous en comptez combien?
- Le Minnesota, Nebraska, Massachusetts, Iowa et le New Jersey figurent parmi les cinq États américains les plus touchés, selon cette étude de 130 pages.
(AFP dans le site du Devoir, le 17 novembre 2014 à 16 h 54.)
Je compte déjà cinq États; on ne peut donc pas dire qu'ils figurent parmi les cinq :
Le Minnesota, le Nebraska, le Massachusetts, l'Iowa et le New Jersey sont les cinq États américains les plus touchés, selon cette étude de 130 pages.
Je supprimerais américains, parce qu'on a clairement indiqué plus haut qu'il était question des États-Unis.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« 2,5 millions d’enfants américains ont vécu sans domicile fixe en 2013 » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/424132/2...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:04 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 novembre 2014
Avec de l'imagination
- [...] il n’est pas question dans un avenir prévisible de vendre de la publicité sur les uniformes des joueurs. Bien vu : vous imaginez le chandail de Canadien avec le logo de La Belle Province à la place du CH ou d’Ashton sur le maillot des futurs Nordiques?
(Jean Dion, dans Le Devoir du 18 novembre 2014.)
Eh non, je n'arrive pas à imaginer le chandail de Canadien avec le logo d'Ashton sur le maillot des futurs Nordiques. Je ne m'avouerais pas vaincue, toutefois, si l'on écrivait tout bêtement :
Bien vu : vous imaginez le chandail de Canadien avec le logo de La Belle Province à la place du CH ou le maillot des futurs Nordiques avec celui d'Ashton?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Le Temple » : http://www.ledevoir.com/sports/hockey/424174/c-est-du-spo...http://www.ledevoir.com/sports/hockey/424174/c-est-du-spo...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 novembre 2014
C'est l'âge
- Je préfère ça à les retrouver derrière un porno, l’âge moyen de cette initiation crue étant fixée à 11 ans, l’âge de mon B.
(Josée Blanchette, dans Le Devoir du 14 novembre 2014.)
C'est l'âge moyen qui est fixé à 11 ans :
Je préfère ça à les retrouver derrière un porno, l’âge moyen de cette initiation crue étant fixé à 11 ans, l’âge de mon B.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Fais pas le zozo avec ton zizi » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/423...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:15 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 novembre 2014
Cherchez l'aiguille
- Il m'a fallu des jours pour éplucher tout ça, pour chercher une aiguille sous cette botte de foin, sans savoir s'il y avait une aiguille.
(Mylène Moisan, dans Le Soleil du 16 novembre 2014.)
D'après le Multidictionnaire (aux articles « foin » et « aiguille »), le Petit Robert et le Grand Robert, chercher une chose difficile ou impossible à trouver, c'est chercher une aiguille dans une botte de foin (ou dans une meule de foin), et non pas sous une botte de foin :
Il m'a fallu des jours pour éplucher tout ça, pour chercher une aiguille dans cette botte de foin, sans savoir s'il y avait une aiguille.
Il y avait, disons, anguille sous roche...
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Cherchez le parapluie » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:52 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 novembre 2014
Un échec dont il n'a pas le luxe de se payer
Que ou dont; choix du pronom relatif; grammaire française; syntaxe.
- Faire l’unanimité autour d’un projet de réforme n’est jamais possible. Par contre faire l’unanimité contre, comme dans le cas présent, accroît le risque d’un échec dont le réseau de la santé n’a pas le luxe de se payer.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 novembre 2014.)
D'un point de vue syntaxique, on peut dire soit que le réseau de la santé n'a pas le luxe de se payer un échec, soit qu'il ne peut pas se payer le luxe d'un échec; si on place échec devant le verbe, comme l'a fait l'éditorialiste, le pronom relatif qui le représente sera que ou dont, suivant qu'il est complément d'objet direct du verbe payer ou complément déterminatif du nom luxe :
Faire l’unanimité autour d’un projet de réforme n’est jamais possible. Mais faire l’unanimité contre, comme dans le cas présent, accroît le risque d’un échec que le réseau de la santé n’a pas le luxe [ou les moyens] de se payer.
Faire l’unanimité autour d’un projet de réforme n’est jamais possible. Mais faire l’unanimité contre, comme dans le cas présent, accroît le risque d’un échec dont le réseau de la santé ne peut pas se payer le luxe.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« Seul contre tous » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/423980/projet-de...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:59 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 novembre 2014
Elle s'est dite avoir des frissons
- La conseillère Julie Lemieux, qui a présidé le groupe de travail sur la marque s'est dite « émue » et avoir des « frissons » devant « l'accent d'Amérique ».
(François Bourque, dans Le Soleil du 14 novembre 2014.)
La conseillère s'est dite avoir des frissons? Le verbe pronominal se dire peut être suivi d'un adjectif attribut du pronom réfléchi (elle s'est dite émue), mais non d'un verbe à l'infinitif. On aurait pu écrire :
La conseillère Julie Lemieux, qui a présidé le groupe de travail sur la marque, a dit se sentir « émue » et avoir des « frissons » devant « l'accent d'Amérique ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« L'image qu'on mérite » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:24 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 novembre 2014
La nôtre de sa famille
- Je le suis devenue le jour où mon père, chauffeur d’autobus pour la Ville de Montréal, est passé du statut de rien à syndiqué et que j’ai pu constater la différence dans sa vie à lui et dans la nôtre de sa famille.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 14 novembre 2014.)
La différence dans la nôtre de sa famille? Je crois que madame Payette a voulu dire :
Je le suis devenue le jour où mon père, chauffeur d’autobus pour la Ville de Montréal, est passé du statut de rien à syndiqué et où j'ai pu constater la différence dans sa vie à lui et dans la nôtre, celle de sa famille.
* * * * *
-
J’ai été mêlée d’assez prêt à la grève d’Asbestos pour bien en connaître les douleurs.
Pour exprimer une idée de proximité, c'est l'adverbe près qu'il faut employer :
J’ai été mêlée d’assez près à la grève d’Asbestos pour bien en connaître les douleurs.
Il peut être utile de se rappeler que prêt est un adjectif qui fait prête au féminin.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« L’esprit de vengeance de la FTQ » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/423788/l-esprit-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:18 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 novembre 2014
Un ancien trois-mats
- Malgré son entrée en scène, la Ville de Québec continuera d’utiliser son logo bleu représentant un ancien trois-mats.
(Isabelle Porter, dans Le Devoir du 14 novembre 2014.)
Les mots mât et trois-mâts ne sont pas visés par les rectifications de l'orthographe; tous deux s'écrivent toujours avec un accent circonflexe sur le a :
Malgré son entrée en scène, la Ville de Québec continuera d’utiliser son logo bleu représentant un ancien trois-mâts.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec
« "L’accent d’Amérique" clôt le chapitre Rapaille » : http://www.ledevoir.com/politique/ville-de-quebec/423908/...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:43 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias