01 juillet 2013
Quoiqu'en pensent les puristes
Quoiqu'il en pense, quoi qu'il en pense; quoique ou quoi que; grammaire française; homonymes; orthographe.
- « Twitter, c’est un journal que je tiens chaque matin sur ce que je pense, ce qui me fait réfléchir, explique-t-il. C’est une sorte d’autoportrait, une manière de me raconter », pas totalement d’ailleurs en rupture, quoiqu’en pensent les puristes, avec la tradition littéraire française. Tradition qui, estime Bernard Pivot, a fait apparaître des « twitteurs » bien avant même la naissance de cet épidémique réseau.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 juin 2013.)
Quoique est conjonction et s'écrit en un mot lorsqu'il signifie « bien que » :
Quoique les puristes condamnent cet emploi, j'estime qu'il est admis dans le bon usage.
Au sens de quelle que soit la chose que, c'est une locution formée de deux pronoms :
Quoi qu'en pensent les puristes, je continuerai d'employer cette expression.
Il fallait écrire :
« C’est une sorte d’autoportrait, une manière de me raconter », pas totalement d’ailleurs en rupture, quoi qu’en pensent les puristes, avec la tradition littéraire française.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Éloge du consistant dans l’instant » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/381487/eloge-du-co...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:15 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 juin 2013
Un brin
- Le Québec aime ses artistes, mais encore faut-il qu’ils soient un brin vedette pour mériter cette attention.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 19 juin 2013.)
Ce n'est pas le brin qui doit être vedette, mais les artistes :
Le Québec aime ses artistes, mais encore faut-il qu’ils soient un brin vedettes pour mériter cette attention.
- Que les associations défendent leurs membres, on est pour. Qu’ils agissent comme si rien n’avait changé dans le monde du travail depuis 25 ans, on est contre.
Il est question de façons d'agir de certaines associations, et non de leurs membres :
Que les associations défendent leurs membres, on est pour. Qu’elles agissent comme si rien n’avait changé dans le monde du travail depuis 25 ans, on est contre.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Maudits artistes » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/38...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:18 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 juin 2013
Cela consiste de nous y accrocher...
- Quatre mois plus tard, le grand patron des technologies de la CIA, Gus Hunt, confiait à des journalistes de Der Spiegel, sans gêne aucune, que, « fondamentalement, ce que nous faisons consiste à recueillir toutes les informations et de nous y accrocher à jamais […] »
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 12 juin 2013.)
Quatre mois plus tard, le grand patron des technologies de la CIA, Gus Hunt, confiait à des journalistes de Der Spiegel, sans gêne aucune, que, « fondamentalement, ce que nous faisons consiste à recueillir toutes les informations et à nous y accrocher à jamais […] »
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L'affaire Edward Snowden – Surveillance totale » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/380493/s...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 juin 2013
Difficile
- Dans certaines universités où se trouvent des centres de la petite enfance, étudiants-parents et corps professoral s’y disputent même de rares places, comme à Concordia, où « on promet souvent des places en garderie pour attirer de nouveaux professeurs, ce qui rend l’accès à ces services plus difficiles pour les étudiants », souligne le Conseil en citant une étude.
(Marie-Andrée Chouinard citant le Conseil supérieur de l'éducation, dans Le Devoir du 22 juin 2013.)
Ce ne sont pas les services qui sont rendus plus difficiles, mais l'accès aux services. J'ignore qui a commis la faute, mais il fallait écrire :
[...] on promet souvent des places en garderie pour attirer de nouveaux professeurs, ce qui rend l’accès à ces services plus difficile pour les étudiants [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Avis sur les étudiants universitaires – Études-boulot-biberon » : http://www.ledevoir.com/societe/education/381439/etudes-b...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:43 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juin 2013
Des tarifs forts substantiels
Fort, adjectif ou adverbe; fort, variable ou invariable; grammaire française; orthographe d'accord.
- En acceptant encore des conférences à des tarifs forts* substantiels [...]
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 25 juin 2013.)
Employé devant un adjectif au sens de très, fort n'est pas un adjectif, mais un adverbe, et doit par conséquent demeurer invariable :
En acceptant encore des conférences à des tarifs fort substantiels [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 27 juin à 15 h 8, je vois que la faute a été corrigée.
« L’affaire Justin Trudeau – Quand des œuvres charitables se paient des élus » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/38152...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:41 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 juin 2013
Cela compense pour les coûts élevés
Compenser pour quelque chose, compenser quelque chose; grammaire française; syntaxe.
- Question argent, la diminution des coûts de construction à Montréal et au Québec, plus quelques billets trouvés dans des garages compensent largement pour les coûts élevés de l'opération.
(Yves Boisvert, dans La Presse du 23 juin 2013.)
Compenser quelque chose, d'après le Lexis, c'est « équilibrer un effet par un autre, dédommager d'un inconvénient par un avantage » :
Le gain ne compense pas le déficit. (Petit Robert.)
Ce fermier a eu de bonnes et de mauvaises années, les unes compensent les autres. (Trésor de la langue française informatisé.)
Marie-Éva de Villers fait observer que compenser est un verbe transitif direct, et qu'il se construit donc sans préposition. Elle donne l'exemple : Ces jours de congé compenseront les longues heures de travail (et non pour les longues heures de travail).
Le chroniqueur aurait dû écrire :
Question argent, la diminution des coûts de construction à Montréal et au Québec, plus quelques billets trouvés dans des garages compensent largement pour les coûts élevés de l'opération.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La fierté nationale » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/20...
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04:22 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 juin 2013
C'est noté
- Le rapport Rozon s’enorgueillissait de la « personnalité distincte » de la culture québécoise francophone, ainsi que de l’« accueil chaleureux » et de la « joie de vivre » de la destination touristique québécoise. Elle notait toutefois une « faible notoriété et image de marque diffuse à l’international ».
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 22 juin 2013.)
Deux observations :
- Ce n'est pas la destination qui notait quoi que ce soit, mais le rapport.
- Il se peut que la citation ne comporte pas d'article devant faible notoriété ni devant image de marque diffuse, si ces éléments font partie d'une énumération; en pareil cas, si l'on met un article devant la citation pour l'insérer dans la phrase, on doit répéter cet article devant le second élément coordonné, en indiquant cet ajout entre crochets.
Il faudrait lire :
Le rapport Rozon s’enorgueillissait de la « personnalité distincte » de la culture québécoise francophone, ainsi que de l’« accueil chaleureux » et de la « joie de vivre » de la destination touristique québécoise. Il notait toutefois une « faible notoriété et [une] image de marque diffuse à l’international ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Comment vendre le Québec aux touristes? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/381...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:32 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 juin 2013
Autorités transmises
- Edward Snowden fait l'objet depuis quelques jours d'une demande d'arrestation par les autorités américaines transmises aux autorités de Hong Kong où il s'est réfugié le 20 mai.
(Dennis Chong, AFP, dans le site de La Presse, le 23 juin à 0 h 29.)
Ce ne sont pas les autorités américaines qui ont été transmises, mais une demande d'arrestation :
Edward Snowden fait l'objet depuis quelques jours d'une demande d'arrestation par les autorités américaines transmise aux autorités de Hong Kong, où il s'est réfugié le 20 mai.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Inculpation de Snowden : Pékin hausse le ton » : http://www.lapresse.ca/international/dossiers/sous-survei...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:54 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 juin 2013
Le tiers, l'autre tiers
- Le nouveau programme fédéral prévoit que les entreprises versent le tiers des coûts de formation de leurs travailleurs, jusqu’à concurrence de 5000 $ par travailleur, alors qu’Ottawa assume l’autre tiers et que les provinces sont appelées à combler le dernier tiers.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 19 juin 2013.)
Dans l'autre tiers, l'article défini rend l'idée qu'il s'agit du dernier, ce qui n'est évidemment pas le cas dans la phrase ci-dessus :
Le nouveau programme fédéral prévoit que les entreprises versent le tiers des coûts de formation de leurs travailleurs, jusqu’à concurrence de 5000 $ par travailleur, alors qu’Ottawa assume un autre tiers et que les provinces sont appelées à combler le dernier tiers.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Main-d'œuvre – Le Conseil de la fédération se range derrière Pauline Marois, contre Ottawa » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/381171/le-consei...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:35 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 juin 2013
La tournure qu'à pris ce voyage
- « [...] le nouveau pape François reste à Rome pour l'été. Nous avons donc la chance de chanter pour lui », explique Luc Darveau ravi de la tournure inattendue qu'à pris ce voyage.
(Gabriel Delisle, dans Le Nouvelliste du 19 juin 2013.)
Il faut savoir distinguer entre la préposition à et l'auxiliaire avoir, et se rappeler que le participe passé employé avec avoir, justement, s'accorde avec le complément d'objet direct, si ce dernier précède le verbe. Ce voyage a pris quoi? Une tournure inattendue :
« Nous avons donc la chance de chanter pour lui », explique Luc Darveau, ravi de la tournure inattendue qu'a prise ce voyage.
* * * * *
- Les Petits chanteurs ont déjà rencontré dans son histoire des papes à deux reprises, soit Paul VI et Jean-Paul II.
On semble dire que Paul VI et Jean-Paul II sont les deux reprises en question. Je reformulerais cette phrase :
Les Petits Chanteurs ont déjà rencontré deux papes au cours de leur histoire, soit Paul VI et Jean-Paul II.
Au cours de leur histoire, les Petits Chanteurs ont déjà rencontré deux papes, soit Paul VI et Jean-Paul II.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Les Petits chanteurs [sic] chanteront pour le pape François » : http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/arts-spectacles/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:34 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 juin 2013
La gestion et l'efficience
- Dans la première version, on vérifiait si la gestion et l’efficience des Centres de santé et de services sociaux (CSSS) était bonne, ce qui avait permis de conclure qu’elle l’était six fois sur dix.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 18 juin 2013.)
Dans la première version, on vérifiait si la gestion et l’efficience des Centres de santé et de services sociaux (CSSS) étaient bonnes*, ce qui avait permis de conclure qu’elles l’étaient* six fois sur dix.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 20 juin à 15 h, je vois que les corrections ont été apportées.
« Rapport sur la performance des établissements de santé – La qualité des soins gagnerait à être bonifiée » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/381080/la-qualite-d...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 juin 2013
Faible résistance
- L’homme embrasse la cause souverainiste, milite, applaudit dans les rues le soir du 15 novembre 1976. « Je découvrais un peuple de résistant* », note le multi-instrumentiste qui se produira mercredi 19 juin sur une scène extérieure des Francofolies.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 17 juin 2013.)
Il faut beaucoup de résistants pour faire, véritablement, un peuple de résistants.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 19 juin à 14 h 25, je vois que la faute a été corrigée.
« Point chaud – La francophonie face à la tempête » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/381...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:05 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 juin 2013
Une boîte de pandore
Boîte de pandore ou boîte de Pandore; orthographe.
- Mais comme Richard Gold, professeur de droit à McGill, le souligne, pour les élus, c’est là une boîte de pandore*.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 17 juin 2013.)
Le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé donnent boîte de Pandore, à l'article « boîte ». La majuscule s'explique aisément : Pandore est la première femme dans la mythologie grecque, envoyée aux hommes avec une jarre contenant tous les maux du monde, et l'espérance au fond.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 18 juin à 14 h 50, je vois que la faute a été corrigée.
« Interdiction de breveter des gènes humains – Un cas type, vite » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/38...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 juin 2013
Un legs
- [...] une formidable incursion dans les méandres intimes de sa création et de sa vie, rendue possible par le legs de plus de 1157 œuvres et pièces d’archives consentis en 2010 par son épouse [...]
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 8 juin 2013.)
C'est un legs qui a été consenti. L'accord du participe avec les compléments déterminatifs œuvres et pièces ne serait peut-être pas à écarter absolument, mais à la condition qu'il se fasse au féminin.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Pellan, la soif de créer » : http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/380143/pella...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 juin 2013
Ce dont il dénonce, c'est le peu de temps qu'il dispose*
Que ou dont; grammaire française; syntaxe du français.
- Cherchant à montrer qu’il pouvait tenir ses promesses électorales dans le peu de temps qu’il dispose avant que l’opposition ne le fasse tomber, il a multiplié les projets de loi et les nouvelles politiques.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 juin 2013.)
Le pronom relatif que peut être complément d'objet direct :
Il fait chaque année un séjour dans chacune des huit maisons qu'il possède.
On ne dispose pas un certain temps, toutefois, mais d'un certain temps; ce complément d'objet indirect ne peut pas être représenté par le pronom que, mais plutôt par dont :
Cherchant à montrer qu’il pouvait tenir ses promesses électorales dans le peu de temps dont il dispose avant que l’opposition ne le fasse tomber, il a multiplié les projets de loi et les nouvelles politiques.
* * * * *
- Il en est ressorti une impression d’improvisation dont les partis d’opposition n’ont eu de cesse de dénoncer sur le mode « le gouvernement Marois recule une autre fois ».
Cette fois c'est l'inverse : on a utilisé dont là où il faudrait que. Le verbe dénoncer appelle en effet un complément d'objet direct, fonction que ne peut remplir le relatif dont. On dénonce quelqu'un ou quelque chose, dans ce cas-ci une impression d'improvisation, et non de quelqu'un ou de quelque chose, d'une impression d'improvisation. Il fallait écrire :
Il en est ressorti une impression d’improvisation que les partis d’opposition n’ont eu de cesse de dénoncer, sur le mode « le gouvernement Marois recule une autre fois ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 16 juin à 21 h, je vois que les deux fautes ont été corrigées.
« Gouvernement Marois – Où donc loge-t-il? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/380880/ou-donc-l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:03 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 juin 2013
On leur empêche de jouer au ballon rond
- Cette suspension empêche les équipes québécoises de participer à des compétitions interprovinciales ou nationales, mais aussi aux équipes des autres provinces de prendre part à des matchs au Québec.
(Éliane Brisebois, dans Le Devoir du 15 juin 2013.)
On empêche quelqu'un, et non à quelqu'un, de faire quelque chose (j'en ai déjà parlé ici) :
Cette suspension empêche les équipes québécoises de participer à des compétitions interprovinciales ou nationales, mais aussi les équipes des autres provinces de prendre part à des matchs au Québec.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Turban au soccer – Marois indignée » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/380939/marois-in...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:27 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 juin 2013
Trop ou pas assez
- [...] le droit du public à l’information, la liberté comme la pluralité d’expressions* ont été réduites à une peau de chagrin [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 13 juin 2013.)
À ma connaissance, expression est toujours au singulier dans liberté d'expression; il me semble en outre que pluralité n'évoque pas ici un grand nombre d'expressions, mais de possibilités de s'exprimer. Quant au participe passé du verbe réduire, il doit s'accorder avec les trois sujets, droit, liberté et pluralité. On aurait pu écrire, à mon avis :
[...] le droit du public à l’information, la liberté comme la pluralité d’expression ont été réduits à une peau de chagrin [...]
* * * * *
- Car, il faut le rappeler et le souligner, depuis le Traité* d’Amsterdam signé en 1997 et plus précisément du* Protocole sur l’audiovisuel inclus alors, la présence d’un service public fort et indépendant est « directement lié* aux besoins démocratiques, sociaux et culturels de toute société et au besoin de préserver le pluralisme des médias. »*
Cette phrase appelle quatre observations :
- D'après le Multidictionnaire, les génériques comme traité, accord, convention, pacte « s'écrivent avec une minuscule lorsqu'ils sont suivis d'un nom propre ». Exemple : Le traité de Versailles.
- Le traité d'Amsterdam ne saurait être le traité du Protocole; on voulait dire depuis le Protocole.
- C'est la présence d'un service public qui est liée aux besoins. Si la citation est reproduite telle quelle, soit le participe passé est mal accordé et on devait le signaler par la mention sic, soit il se rapporte à un nom masculin et on devait en tenir compte dans la formulation de la phrase principale.
- Lorsqu'une citation est insérée dans une phrase, la ponctuation de la phrase (ici le point final) se met à l'extérieur des guillemets.
Il aurait fallu écrire :
Car, il faut le rappeler et le souligner, depuis le traité d’Amsterdam signé en 1997 et plus précisément le Protocole sur l’audiovisuel inclus alors, la présence d’un service public fort et indépendant est « directement liée aux besoins démocratiques, sociaux et culturels de toute société et au besoin de préserver le pluralisme des médias ».
Car, il faut le rappeler et le souligner, depuis la signature du traité d’Amsterdam, en 1997, et plus précisément du Protocole sur l’audiovisuel inclus alors, la présence d’un service public fort et indépendant est « directement liée aux besoins démocratiques, sociaux et culturels de toute société et au besoin de préserver le pluralisme des médias ».
* * * * *
- Comme si certaines* vertus ou défauts étaient exclusives* à tel peuple.
Comme si certaines vertus ou certains défauts étaient exclusifs à tel peuple.
* * * * *
- Oui, les grecs* magouillent.
Les noms de peuples prennent la majuscule :
Oui, les Grecs magouillent.
* * * * *
- En un mot, la démocratie européenne est intoxitée*. Par quoi? Les erreurs monstrueuses.
La démocratie européenne est intoxiquée, j'imagine.
Ces phrases sont les dernières de l'éditorial.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 16 juin à 21 h 45, je vois que neuf fautes sur dix ont été corrigées. Elles sont signalées par un astérisque.
« Fermeture de l'audiovisuel grec – Déni de justice » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:54 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 juin 2013
Elle s'est rappelée cet anniversaire
Se rappeler; accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- C’est la seule qui s’est rappelée* le dixième anniversaire de la mort de Pierre Bourgault.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 8 juin 2013.)
Dans presque tous les cas**, lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct (c.o.d.), c'est avec ce complément, s'il précède le verbe, que s'accorde le participe passé. Si le c.o.d. vient après le verbe, le participe passé reste invariable.
C'est la seule qui a rappelé quoi? Le dixième anniversaire de la mort de Pierre Bourgault. Le c.o.d. étant placé après le verbe, le participe passé ne doit pas s'accorder :
C’est la seule qui s’est rappelé le dixième anniversaire de la mort de Pierre Bourgault.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 16 juin à 22 h, je vois que la faute a été corrigée.
** Font exception s'écrier et s'exclamer; ces deux verbes essentiellement pronominaux s'accordent avec le sujet, « même s'ils ont comme complément d'objet direct une interjection ou une proposition » (Hanse et Blampain) : « Attention! » s'est-elle écriée. Ils se sont exclamés que c'était trop injuste.
« Bourgault, vies et destin » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/380067/bourgault-v...
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05:47 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 juin 2013
L'autorisation n'est-il pas un risque?
- L’autorisation, à certains, de porter des signes religieux, n’est-il* pas un risque de « susciter le ressentiment »?
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 12 juin 2013.)
Je suggérerais :
L’autorisation, accordée à certains, de porter des signes religieux ne risque-
t-elle pas de « susciter le ressentiment »?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 17 juin, je vois que l'on a mis le pronom au féminin.
« Turbans au soccer – Neutralité justifiée » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/380492/neutralit...
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03:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 juin 2013
Pour l'immigration et récupérer leurs bagages
- Quant à l’aéroport international Toussaint Louverture, les passagers y disposent maintenant de deux nouvelles salles pour l’immigration et récupérer leurs bagages.
(Hélène Clément, dans Le Devoir du 8 juin 2013.)
Il serait souhaitable que les deux compléments introduits par la préposition pour soient de même nature :
Quant à l’aéroport international Toussaint Louverture, les passagers y disposent maintenant de deux nouvelles salles pour l’immigration et pour la récupération [ou la livraison, la réception] des bagages.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Un Sud pas comme les autres » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/380210/un-sud...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:28 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 juin 2013
Certaines perceptions à l'effet qu'ICI, on a commis un anglicisme
- Dans la foulée de l'annonce officielle de l'adoption du terme ICI pour désigner toutes les plateformes des Services français de Radio-Canada, il me paraît important de corriger certaines perceptions à l'effet qu'il s'agirait d'un changement du nom de l'entreprise.
(Communiqué de Louis Lalande, vice-président principal de Radio-Canada, dans Le Soleil du 7 juin 2013.)
Je l'ai déjà signalé : d'après le Multidictionnaire, le Dagenais, le Chouinard et le Colpron, la locution à l'effet que est le calque de l'anglais to the effect that. On aurait pu écrire, par exemple :
Dans la foulée de l'annonce officielle de l'adoption du terme ICI pour désigner toutes les plateformes des Services français de Radio-Canada, il me paraît important de corriger certaines perceptions suivant lesquelles il s'agirait d'un changement du nom de l'entreprise.
ICI on était drôlement pressé, à ce qu'il paraît.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« ICI, c'est ICI Radio-Canada » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/2...
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18:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias