30 juin 2011
Seuls eux
Seuls eux, eux seuls.
- À leurs yeux, seuls eux « peuvent fièrement porter le foulard blanc ».
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 21 juin 2011.)
D'après les exemples que j'ai vus dans le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, l'adjectif seul est précédé par le pronom personnel qu'il renforce :
Ils parlent de ce qu'eux seuls connaissent très bien. (Faye, dans le Lexis.)
Vous seul êtes capable de le faire obéir. (Lexis.)
Car si j'ai un peu de bonheur à ramasser dans ce désert, c'est de toi qu'il me viendra, de toi seule! (Lenormand, dans le Trésor, à l'article « toi ».)
[...] je ne travaillais pas pour moi seul [...] (Las Cases, dans le Trésor, à l'article « lui, elle, eux, elles ».)
Le service à la russe, où les hors-d'œuvre sont à eux seuls tout un véritable repas. (Hermant, dans le Trésor, à l'article « lui, elle, eux, elles ».)
Que pouvait-il faire à lui seul? (Romains, dans le Petit Robert.)
J'écrirais :
À leurs yeux, eux seuls « peuvent fièrement porter le foulard blanc ».
Line Gingras
Québec
« Vers un PQ parallèle? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325959/vers-un-p...
06:02 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 juin 2011
Êtres humains, combien avez-vous d'âmes?
- Comme 16 millions de Canadiens, Claude David possède un compte Facebook sur lequel il publie ses photos, et parfois ses états d'âmes.
(Louis-Denis Ebacher, dans Le Droit du 25 juin 2011.)
Il m'a toujours semblé qu'un être humain n'avait qu'une âme :
... il s'est promené tout le jour, il avait quelque chose à tuer, il ne sait pas s'il y est arrivé : quand on ne fout rien, on a des états d'âme, c'est forcé. (Sartre, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Comme 16 millions de Canadiens, Claude David possède un compte Facebook sur lequel il publie ses photos, et parfois ses états d'âme.
Line Gingras
Québec
« Salir pour se venger » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/justice-et-...
02:28 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 juin 2011
Un navire turque
- L'année dernière, au printemps, une mission semblable s'était terminée tragiquement. Neuf personnes avaient alors été tuées et 45 avaient été blessées après que des soldats israéliens eurent abordé un navire turque.
(Benjamin Shingler, PC, dans Cyberpresse, 19 juin 2011.)
... après que des soldats israéliens eurent abordé un navire turc.
Turque est un adjectif féminin.
Line Gingras
Québec
« Quatre Québécois se joindront à la flottille vers Gaza » : http://www.cyberpresse.ca/international/moyen-orient/2011...
03:22 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juin 2011
Elle déciderait que la question soit posée
Décider que + indicatif ou subjonctif; grammaire française.
- Elle fut suivi d'un projet de réforme [...]
(Légende de la photographie accompagnant un article d'Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 25 juillet 2011. Les exemples cités plus bas sont tirés du texte même de l'article.)
Elle fut suivie d'un projet de réforme...
- [...] d'autres préférerait peut-être [...]
... d'autres préféreraient peut-être...
- [...] déciderait que la question soit de nouveau posée au peuple.
D'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, décider que se construit avec l'indicatif ou le conditionnel :
Elle a décidé qu'elle sera ou serait présente. (Multidictionnaire.)
L'assemblée décidait que l'échafaud serait dressé de nouveau sur la place de la Révolution. (France, dans le Petit Robert.)
Le Hanse-Blampain fait la remarque suivante : « Éviter le subjonctif, qui assimile décider à vouloir en laissant un plus grand doute sur l'exécution. »
Il fallait écrire :
... déciderait que la question serait de nouveau posée au peuple.
- Un référendum pourrait être déclenché quel que soit le parti au pouvoir. Même François Legault et sa Coalition pour l'avenir du Québec auraient gagné à proposer une telle mesure, croit Legault : « J'ai eu de franches discussions avec lui là-dessus », raconte M. Guay, qui ne comprend pas pourquoi l'ex-ministre s'entête à prôner un moratoire de 10 ans sur cette question.
Euh... Ou bien je ne comprends rien à rien, ou bien M. Robitaille a été distrait; ce passage n'a de sens que si c'est M. Guay qui estime que M. Legault aurait dû proposer la mesure :
Un référendum pourrait être déclenché quel que soit le parti au pouvoir. Même François Legault et sa Coalition pour l'avenir du Québec auraient gagné à proposer une telle mesure, croit M. Guay : « J'ai eu de franches discussions avec lui là-dessus », raconte ce dernier, qui ne comprend pas pourquoi l'ex-ministre s'entête à prôner un moratoire de 10 ans sur cette question.
Line Gingras
Québec
« La question nationale – La fin de la "grille Meech"? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/326223/la-questi...
02:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 juin 2011
Qui était les vrais de vrais
Elle s'est enthousiasmé, elle s'est enthousiasmée; ils se sont enthousiasmé, ils se sont enthousiasmés; elles se sont enthousiasmé, elles se sont enthousiasmées; s'enthousiasmer, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- « Je suis une vraie! J'aime ça les gros partys comme ça. C'est la seule chance que nous avons de célébrer qui nous sommes », s'est enthousiasmé l'octogénaire Denyse Robinson [...]
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 25 juin 2011.)
Le participe passé du verbe pronominal s'enthousiasmer, nous dit Marie-Éva de Villers, « s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet » :
... s'est enthousiasmée l'octogénaire Denyse Robinson...
- [...] en invitant la foule à chanter « Gens du pays » pour souligner la l'anniversaire de Robert Charlebois, le 25 juin.
- Après la débandade du Bloc québécois aux dernières élections fédérales, les défections au Parti québécois qui lui fait battre de l'aile [...]
... les défections au Parti québécois qui lui font battre de l'aile...
- Même qu'elle a permis de voir qui était les « vrais de vrais », a rigolé Pierre Halpin...
Qui, pronom interrogatif, est attribut du sujet inversé les « vrais de vrais », avec lequel le verbe être doit s'accorder. Hanse et Blampain proposent les exemples suivants : Qui sont ces enfants? Qui étaient ces dames? On aurait dit d'ailleurs : Même qu'elle a permis de voir qui sont les « vrais de vrais ».
Il fallait écrire, par conséquent :
Même qu'elle a permis de voir qui étaient les « vrais de vrais », a rigolé Pierre Halpin...
- L'artiste très apprécié des Québécois a raconté l'avoir écrite au sortir de la crise d'Octobre, marqué qu'il était par ces tristes événement qui lui avaient foutu « les boules au ventre ».
... ces tristes événements...
- J'ai roulé pendant des miles [...] a expliqué au Devoir Claude Gauthier, dans sa loge peu de temps avant le spectacle.
Le chansonnier a-t-il vraiment dit miles, à l'anglaise, plutôt que milles? J'en doute :
J'ai roulé pendant des milles...
- Quant au spectacle, il s'est terminé deux heures après avoir début, top chrono. Il était possible d'en voir la diffusion à la télé sur les ondes de Radio‑Canada, différé d'une demi-heure.
... deux heures après avoir débuté...
C'est la diffusion qui a été différée.
L'article de madame Gervais a dû être mis en ligne sans avoir été relu.
Line Gingras
Québec
« Fêter et danser, d'ondée en ondée » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/326...
04:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 juin 2011
Empêcher aux gens d'acheter des pillules
Empêcher à quelqu'un de faire quelque chose, empêcher quelqu'un de faire quelque chose; pillule, pilule; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.
- Son ami, Simon White, 20 ans, estime que l'ampleur des problèmes de sécurité a été exagéré par la Ville. « Il y a une personne qui s'est fait poignardée l'année passée, et tout le monde paye pour ça », a-t-il dit.
(Marc Allard, dans Le Soleil du 24 juin 2011.)
... l'ampleur des problèmes de sécurité a été exagérée...
On écrirait : Il y a une personne qui s'est fait prendre l'an dernier. C'est que le verbe pronominal se faire doit être suivi d'un infinitif :
Il y a une personne qui s'est fait poignarder l'année passée...
- [...] elle a bu de la bière dans des verres de la plastique toute la soirée.
... dans des verres de la plastique..., évidemment.
- [...] ne digéraient pas du tout la décision de la Ville d'empêcher aux gens d'apporter leur bière [...]
On interdit à quelqu'un de faire quelque chose, mais on empêche quelqu'un de faire quelque chose, dans la langue moderne :
Empêchez-les de se battre! (Petit Robert.)
Je l'empêcherai bien de vous nuire. (Hanse et Blampain.)
C'est pour ça qu'il a pris son fusil, dis-je. Pour l'empêcher d'entrer. (Simon, dans le Lexis.)
On a mis une balustrade pour empêcher les gens de tomber. (Lexis.)
Une migraine horrible l'empêchait presque de parler. (Constant, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
... ne digéraient pas du tout la décision de la Ville d'empêcher les gens d'apporter leur bière...
- « Des gars qui sniffent de la poudre sur le trottoir, des deals de pillules, des gros sacs de mush... »
Le journaliste a sans doute repris fidèlement les termes utilisés par la personne interviewée, mais cela ne le dispensait pas d'en vérifier l'orthographe :
... des deals de pilules...
Line Gingras
Québec
« Fête nationale : des jeunes déçus et en colère contre Labeaume » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et...
02:00 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 juin 2011
L'employée d'un dépanneur située...
- L’employée d’un dépanneur située juste à l’extérieur du périmètre disait avoir été avisée que tous les parcs environnants seraient sous haute surveillance.
(Isabelle Porter, dans Le Devoir du 23 juin 2011.)
L'employée a été avisée, fort bien; mais c'est le dépanneur qui est situé juste à l'extérieur du périmètre.
- Consciente de ces tensions, la ville de Québec a d’ailleurs pris la peine [...]
Il faut mettre la majuscule à ville lorsque ce nom désigne l'administration urbaine (voir le Multidictionnaire) :
Consciente de ces tensions, la Ville de Québec a d’ailleurs pris la peine [...]
- « [...] J’ai eu peur de ce qui aurait pu arriver et cette année, j’ai peur encore ».
Cette dernière phrase d'une citation termine aussi l'article. Comme il s'agit d'une phrase complète, le guillemet fermant doit se mettre après le point final :
« [...] J'ai eu peur de ce qui aurait pu arriver et cette année, j'ai peur encore. »
Line Gingras
Québec
« Fête nationale : Québec sous tension » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/326...
01:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 juin 2011
La fin des classes ont sonné
- En cette fin des classes qui sonnent pour des milliers d'élèves québécois [...]
(Pascale Breton, dans La Presse du 22 juin 2011.)
Ce ne sont pas les classes qui sonnent, mais plutôt la fin des classes :
En cette fin des classes qui sonne pour des milliers d'élèves québécois [...]
- Même chose pour les quelque 30 000 jeunes des écoles primaire et secondaire de la commission scolaire Marie-Victorin, sur la Rive-Sud.
En dépit de ce qu'écrit la journaliste, la commission scolaire Marie-Victorin ne chapeaute pas seulement deux écoles, une primaire et une secondaire – deux monstres qui se partageraient 30 000 élèves! On lit plutôt, dans le site Web de la commission : « Elle [...] compte 71 établissements. » Cela mérite bien quelques s :
Même chose pour les quelque 30 000 jeunes des écoles primaires et secondaires de la commission scolaire Marie-Victorin, sur la Rive-Sud.
Line Gingras
Québec
« Une fin des classes tout en musique » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/educat...
02:21 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 juin 2011
400 personnes se sont déplacées, genre
- Mais, d'entrée de jeu, Pierre Curzi a pris soin de préciser aux 400 personnes qui se sont déplacées [...] qu'ils n'assisteraient pas à la naissance d'un nouveau parti politique.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 22 juin 2011.)
Mais, d'entrée de jeu, Pierre Curzi a pris soin de préciser aux 400 personnes qui se sont déplacées [...] qu'elles n'assisteraient pas à la naissance d'un nouveau parti politique.
Line Gingras
Québec
« Curzi mise sur une coalition souverainiste » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/326052/curzi-mis...
22:50 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 juin 2011
Offrir un accès égal aux services offerts
- La Ville de Montréal s'est dotée au début du mois de juin d'une politique municipale « d'accessibilité universelle » visant à offrir à tous les citoyens un accès égal à ses services offerts.
(PC, dans Le Devoir du 20 juin 2011.)
La Ville de Montréal s'est dotée au début du mois de juin d'une politique municipale « d'accessibilité universelle » visant à offrir à tous les citoyens un accès égal à ses services offerts.
Line Gingras
Québec
« Montréal, un cauchemar pour les personnes à mobilité réduite » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/325877/montrea...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 juin 2011
Pour ce groupe...
- Il pique une sainte colère à laquelle de hauts responsables de la Commission européenne font écho avant que Paris dévoile à son tour son opposition à cette satanée restructuration. Pour ce groupe, tout remodelage du passif en lieu et place de prêts accordés par la BCE, l'UE et le FMI signifierait à leurs yeux l'échec de la monnaie unique.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 15 juin 2011.)
[...] Pour ce groupe, tout remodelage du passif en lieu et place de prêts accordés par la BCE, l'UE et le FMI signifierait à leurs yeux l'échec de la monnaie unique.
[...] Aux yeux de ce groupe, tout remodelage du passif en lieu et place de prêts accordés par la BCE, l'UE et le FMI signifierait à leurs yeux l'échec de la monnaie unique.
Line Gingras
Québec
« Crise de l'euro – Énorme dilemme » : http://www.ledevoir.com/international/europe/325478/crise...
06:33 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 juin 2011
Ils les assènent de coups
Assener quelqu'un de coups, asséner des coups à quelqu'un; construction du verbe assener ou asséner; grammaire française; syntaxe du français.
- Au passage, M. Chu a remercié les bons samaritains qui ont tenté de calmer les ardeurs de la foule. Dans certaines vidéos, ces citoyens subissent la violence des émeutiers en état d'ébriété, qui les assènent de coups [...]
(PC dans Cyberpresse, 17 juin 2011.)
D'après le résultat de mes recherches (j'ai consulté le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé), on n'assène pas quelqu'un de coups, mais on assène une gifle, des coups, des injures, etc. à quelqu'un :
Quand je voulais plaisanter, j'assenais aux autres, sans l'avoir voulu, des coups qu'ils ne me pardonnaient pas. (Mauriac, dans le Lexis.)
Quand on disait doucement la vérité à Pierre, il se méfiait, il fallait la lui asséner avec violence, pour étourdir et paralyser les soupçons. (Sartre, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Dans certaines vidéos, ces citoyens subissent la violence des émeutiers en état d'ébriété, qui leur assènent des coups [...]
Line Gingras
Québec
« Vancouver : un premier émeutier se rend à la police » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/nation...
06:53 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 juin 2011
Désintérêt
- Et le Québécois et la Québécoise, devant la stérilité des faux débats et la lâcheté des faux combats, se désintéressent de plus en plus de son destin national.
(Andrée Ferretti, dans Le Devoir du 16 juin 2011.)
Et le Québécois et la Québécoise, devant la stérilité des faux débats et la lâcheté des faux combats, se désintéressent de plus en plus de leur destin national.
Line Gingras
Québec
« Lettres – Le slogan à la mode » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325566/lettres-l...
00:18 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
16 juin 2011
On s'en rend conte, c'est passé dû
Passé dû; anglicisme; calque de l'anglais.
- Le résultat, c'est un genre musical particulièrement ampoulé, remarquablement pompier, invariablement quétaine, complètement passé dû.
(Alain Dubuc, dans La Presse du 15 juin 2011.)
L'utilisation de passé dû, calque de past due, me semble ici un trait d'humour. Normalement, dans le contexte, on aurait écrit dépassé, démodé...
- L'aventure était condamnée au ridicule. Et on s'en rend conte dès la première ligne, celle du titre : Ô Kébek.
Ridicule, en effet :
Et on s'en rend compte dès la première ligne...
Line Gingras
Québec
« Pôvre Kébek » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/alain-dubuc/201106...
17:13 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 juin 2011
Ils se reconnaîtront?
- Une biographie filmée, même la plus respectueuse des faits, ne reflète pas une réalité à la lettre, mais un esprit. Gerry respecte cet esprit. Ce qui ne veut pas dire que ceux qui ont vécu certains événements ne se reconnaîtront pas à l'écran. C'est inévitable. Se regarder dans le miroir, parfois, c'est ne pas se reconnaître.
(Marc Cassivi, dans La Presse du 9 juin 2011.)
Si cela ne veut pas dire qu'ils ne se reconnaîtront pas, c'est qu'il y a des chances pour qu'ils se reconnaissent. Mais ce n'est pas le fait de se reconnaître qui est inévitable. Je proposerais :
Une biographie filmée, même la plus respectueuse des faits, ne reflète pas une réalité à la lettre, mais un esprit. Gerry respecte cet esprit. Ce qui ne veut pas dire que ceux qui ont vécu certains événements ne se reconnaîtront pas à l'écran. C'est inévitable. Se regarder dans le miroir, parfois, c'est ne pas se reconnaître.
Line Gingras
Québec
« Ça ne s'est pas passé comme ça » : http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/ch...
07:16 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 juin 2011
Derrières des portes closes
- Derrières des portes closes, toutefois, les militants vont batailler ferme [...]
(Hélène Buzzetti, dans Le Devoir du 10 juin 2011.)
On ne se propose pas d'admirer les derrières des portes closes; derrière est employé comme préposition, donc invariable :
Derrière des portes closes, toutefois, les militants vont batailler ferme [...]
- « C'est à nous de revoir nos façons de faire, pour être capable de rejoindre les Québécois dans leur cœur, dans leurs valeurs. »
[Madame Buzzetti cite l'ancien ministre Jean-Pierre Blackburn.]
Nous est le sujet implicite du verbe être; c'est avec ce sujet que doit s'accorder l'attribut, capables :
C'est à nous de revoir nos façons de faire, pour être capables de rejoindre les Québécois dans leur cœur, dans leurs valeurs.
Line Gingras
Québec
« Ouverture du congrès – Le PC savoure sa victoire » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/325166/ouverture...
03:44 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 juin 2011
Concurence et chiffre d'affaire
Chiffre d'affaire, chiffre d'affaires; concurence, concurrence; orthographe.
- S'ils choississent de ne pas aller sur lieux, on les accuse d'être indifférents aux malheurs des électeurs.
(Jean-Simon Gagné, dans Le Soleil du 26 mai 2011.)
S'ils choisissent de ne pas aller sur les lieux...
- [...] que les Forces canadiennes puissent représenter une concurence déloyale pour les entreprises privées spécialisées dans le nettoyage.
On écrit concurrence, avec deux r.
- Et de quoi s'inquiète M. le ministre? De la santé publique? Du moral des gens? Non, M. le clairvoyant s'inquiète du chiffre d'affaire des entreprises qui procéderont au nettoyage.
Comme le fait observer Marie-Éva de Villers, le nom affaire se met au pluriel dans l'expression chiffre d'affaires. (J'ai trouvé confirmation de cet avis dans le Petit Robert, aux articles « chiffre » et « affaire ».) Il fallait écrire :
Non, M. le clairvoyant s'inquiète du chiffre d'affaires des entreprises qui procéderont au nettoyage.
Line Gingras
Québec
« Le supplice de la goutte » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs...
05:32 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 juin 2011
La population...
- La population souhaiterait de toute évidence que les politiciens les transportent avec de grands desseins, comme dans les années 1960 et 1970. Ils ont la nostalgie d'une époque où la politique donnait l'impression de pouvoir tout faire.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 11 juin 2011.)
La population souhaiterait de toute évidence que les politiciens la transportent avec de grands desseins, comme dans les années 1960 et 1970. Elle a la nostalgie d'une époque où la politique donnait l'impression de pouvoir tout faire.
Line Gingras
Québec
« D'où vient notre désaffection à l'égard de la politique? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325307/d-ou-vien...
04:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 juin 2011
Un gouvernement qui insatisfait la population
Insatisfaire.
- « Cela fait 25 ans que je fais le métier, je n'ai jamais vu un gouvernement qui insatisfait la population aussi longtemps », affirme Jean-Marc Léger.
(M. Léger est cité par Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 11 juin 2011.)
Je n'ai pas trouvé le verbe insatisfaire dans les dictionnaires que j'ai sous la main (j'ai consulté le Petit Robert 2007, le Lexis, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Colin, le Girodet, le Berthier-Colignon et le Trésor de la langue française informatisé.) Je proposerais :
Cela fait 25 ans que je fais le métier, je n'ai jamais vu un gouvernement qui mécontente la population aussi longtemps.
Line Gingras
Québec
« Sondage Léger Marketing-Le Devoir – Les Québécois veulent Legault » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325319/sondage-l...
02:24 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 juin 2011
Présager de quelque chose
Présager de quelque chose ou présager quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- Il se pourrait au contraire que les affrontements qu'on y découvre aujourd'hui présagent de ceux que nous vivrons bientôt.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 18 février 2011.)
Une personne peut présager quelque chose (complément d'objet direct) de quelque chose (complément d'origine ou de cause) :
Je ne présage rien de bon de son silence prolongé. (Girodet.)
Cependant, comme le fait observer Colin, lorsque présager a un seul complément, celui-ci est toujours un complément d'objet direct :
La réduction des stocks [...] laisse présager un redémarrage de la production. (Multidictionnaire.)
Un calme trop plat ne présageait rien de bon. (Gracq, dans le Lexis.)
Les blés ont été ruinés par la chaleur, les pommes de terre manquent, tout présage un hiver calamiteux pour les pauvres. (Guérin, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Un ciel bourré de nues ardoisées, qui présageaient une tempête de flocons plus épais. (Colette, dans le Trésor.)
[...] une victoire de première grandeur qui présageait la fin de la guerre. (Romains, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Il se pourrait au contraire que les affrontements qu'on y découvre aujourd'hui présagent de ceux que nous vivrons bientôt.
Line Gingras
Québec
« Des "affaires ben laides" » : http://www.ledevoir.com/international/europe/317052/des-a...
Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la colonne de droite.
04:40 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 juin 2011
Elle ne s'en est pas aperçu?
Elle s'est aperçu, elle s'est aperçue; elles se sont aperçu, elles se sont aperçues; ils se sont aperçu, ils se sont aperçus; nous nous sommes aperçu, nous nous sommes aperçus; s'apercevoir, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- De deux choses l'une : ou bien je ne m'en suis pas aperçu ou bien, pire encore, j'en suis consciente, mais j'ai décidé de protéger Amir.
(Françoise David, présidente de Québec solidaire, dans Le Devoir du 8 juin 2011.)
Le participe passé du verbe s'apercevoir, nous dit Marie-Éva de Villers, « s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet » :
Ils se sont aperçus de leur erreur.
Elle s'est aperçue dans la glace. (Petit Robert.)
Nous nous sommes aperçus dans la rue. (Petit Robert.)
Il fallait écrire :
De deux choses l'une : ou bien je ne m'en suis pas aperçue ou bien, pire encore, j'en suis consciente, mais j'ai décidé de protéger Amir.
Line Gingras
Québec
« Lettres – Réponse à la chronique de Denise Bombardier » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/324965/lettres-r...
Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la colonne de droite.
06:07 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias