21 janvier 2016
Le français Urbain Le Verrier
Nom de peuple et majuscule; orthographe.
- Les calculs réalisés à l’époque par le français Urbain Le Verrier avaient permis à des astronomes de l’Observatoire de Berlin de découvrir Neptune, là où il l’avait prédit.
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 21 janvier 2016.)
Les noms de peuples prennent la majuscule :
On dit que le Français est râleur. (Petit Robert.)
Il fallait écrire :
Les calculs réalisés à l’époque par le Français Urbain Le Verrier avaient permis à des astronomes de l’Observatoire de Berlin de découvrir Neptune, là où il l’avait prédit.
Line Gingras
Québec
« Des chercheurs prétendent avoir détecté une 9e planète » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/46...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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18 janvier 2016
Fut-elle ou fût-elle?
- Où et quand la censure — fut-elle celle des antiracistes — a-t-elle jamais été une solution?
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 15 janvier 2016.)
Nous n'avons pas affaire ici au passé simple de l'indicatif, mais à l'imparfait du subjonctif :
La routine si puissante en France, où toute nouveauté, fût-elle [= même si elle est] excellente et parfaitement pratique, est sûre d'être mal accueillie. (Gautier dans le Petit Robert, à l'article « routine ».)
Il fallait écrire :
Où et quand la censure — fût-elle celle des antiracistes — a-t-elle jamais été une solution?
Line Gingras
Québec
« La censure en "temps réel" » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
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08 janvier 2016
Sur les lignes arrières
Arrière, adjectif variable ou invariable; les lignes arrières ou les lignes arrière; orthographe.
- Plus question de rester [...] sur les lignes arrières à faire de l’humanitaire.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 30 septembre 2015.)
D'après le résultat de mes recherches, arrière est invariable lorsqu'il est employé comme adjectif :
Les pneus arrière sont usés. (Multidictionnaire.)
Les roues arrière. Ses pattes arrière. (Hanse-Blampain.)
Les sièges arrière. (Petit Robert.)
Les feux arrière d'une automobile. (Grand Robert. Les auteurs notent cependant : « On trouve l'accord roues arrières chez Duhamel. »)
Places, roues, sièges arrière. (Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
Plus question de rester [...] sur les lignes arrière à faire de l’humanitaire.
Line Gingras
Québec
« L'échec de Harper » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/451304/politique...
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29 décembre 2015
Il parcoure une édition
Il parcoure, il parcourt; conjugaison du verbe parcourir; grammaire française; orthographe.
- Sur cette photo non datée, Adolf Hitler parcoure* une édition parchemin de « Mein Kampf », bible de l’antisémitisme et du nazisme.
(Légende de la photo accompagnant un article de Christian Rioux, dans Le Devoir du 29 décembre 2015.)
Au présent du subjonctif, on écrit que je parcoure, que tu parcoures, qu'il parcoure; au présent de l'indicatif, toutefois, on écrit je parcours, tu parcours, il parcourt :
Sur cette photo non datée, Adolf Hitler parcourt une édition parchemin de Mein Kampf, bible de l’antisémitisme et du nazisme.
Line Gingras
Québec
* Le 5 janvier 2016 à 15 h 40, je vois que la faute a été corrigée.
« Faut-il rééditer "Mein Kampf"? » : http://www.ledevoir.com/international/europe/458966/faut-...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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28 décembre 2015
Le successeur aux conservateurs
Successeur à, successeur de.
- Présenté comme le successeur probable aux conservateurs dans les sondages d’avant-campagne, le NPD de Thomas Mulcair [...]
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 28 décembre 2015.)
On succède à quelqu'un, mais on est le successeur de quelqu'un :
Madame X est le successeur du ministre Y. (Hanse et Blampain.)
Elle est le successeur de son père. (Multidictionnaire.)
[Il passait] pour un grand naturaliste, pour le successeur de Buffon. (Balzac, dans le Petit Robert.)
[...] je ne vois alors dans vos amants que les successeurs d'Alexandre [...] (Laclos, dans le Grand Robert.)
L'Internationale ouvrière socialiste fondée à Hambourg en 1923 (qui se considérait elle-même comme l'organisme successeur de la IIe Internationale instituée à Paris en 1889). (Meynaud, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le NPD n'a pas été présenté aux conservateurs comme le successeur probable d'on ne sait qui; il a été présenté dans les sondages comme le successeur probable des conservateurs. Il fallait écrire :
Présenté comme le successeur probable des conservateurs dans les sondages d’avant-campagne, le NPD de Thomas Mulcair [...]
Line Gingras
Québec
« Le temps qu’il a fait en 2015 » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/458...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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13 décembre 2015
On s'amuse avec l'orthographe : récolte du 8 décembre*
Je vous invite à la pêche aux fautes d'orthographe
On chantait les louanges du soit disant champion de l'environnement. Hors rien, dans les discours de circonstances du chef de l'opposition officiel [aucun lien avec monsieur Péladeau ni avec l'un ou l'autre de ses prédécesseurs], ne laissaient croire qu'il envisageait, sérieusemen ou non, de crée une école d'écologie. Il dis aujourd'hui le contraire? À huit clos, il reconnaît que ce serait tout un défit de donner un cour de patinage dans un tel établissement. Par ailleurs, on ne parle pas suffisament de tout ceux qui, assomés par les coupures de journaux, on voté pour que soient rayées de la carte du ciel certaines régions de l'arctique, surtout celles qui se sont réchauffés depuis qu'on veut liquéfié le gaz naturel. On devraient régler cette question, plus brûlante que d'autre, et féliciter les enseignants qui l'ont intégré à leurs cours de gestion hôtelière : grâce à eux, relève assuré dans les bars laitiers de la galaxie. Et quel autonomie énergétique! Pouvoir compter sur les glaciers pour la conservation des glaces, voilà qui serait rafraissisant.
Les avez-vous toutes relevées?
On chantait les louanges du soit disant champion de l'environnement. Hors rien, dans les discours de circonstances du chef de l'opposition officiel [aucun lien avec monsieur Péladeau ni avec l'un ou l'autre de ses prédécesseurs], ne laissaient croire qu'il envisageait, sérieusemen ou non, de crée une école d'écologie. Il dis aujourd'hui le contraire? À huit clos, il reconnaît que ce serait tout un défit de donner un cour de patinage dans un tel établissement. Par ailleurs, on ne parle pas suffisament de tout ceux qui, assomés par les coupures de journaux, on voté pour que soient rayées de la carte du ciel certaines régions de l'arctique, surtout celles qui se sont réchauffés depuis qu'on veut liquéfié le gaz naturel. On devraient régler cette question, plus brûlante que d'autre, et féliciter les enseignants qui l'ont intégré à leurs cours de gestion hôtelière : grâce à eux, relève assuré dans les bars laitiers de la galaxie. Et quel autonomie énergétique! Pouvoir compter sur les glaciers pour la conservation des glaces, voilà qui serait rafraissisant.
Corrigé
On chantait les louanges du soi-disant champion de l'environnement. Or rien, dans les discours de circonstance du chef de l'opposition officielle [aucun lien avec monsieur Péladeau ni avec l'un ou l'autre de ses prédécesseurs], ne laissait croire qu'il envisageait, sérieusement ou non, de créer une école d'écologie. Il dit aujourd'hui le contraire? À huis clos, il reconnaît que ce serait tout un défi de donner un cours de patinage dans un tel établissement. Par ailleurs, on ne parle pas suffisamment de tous ceux qui, assommés par les coupures de journaux, ont voté pour que soient rayées de la carte du ciel certaines régions de l'Arctique, surtout celles qui se sont réchauffées depuis qu'on veut liquéfier le gaz naturel. On devrait régler cette question, plus brûlante que d'autres, et féliciter les enseignants qui l'ont intégrée à leurs cours de gestion hôtelière : grâce à eux, relève assurée dans les bars laitiers de la galaxie. Et quelle autonomie énergétique! Pouvoir compter sur les glaciers pour la conservation des glaces, voilà qui serait rafraîchissant.
Line Gingras
Québec
* Les fautes ont été recueillies dans les commentaires faisant suite à des articles de journalistes, et insérées dans un texte absurde de mon cru.
19:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, médias
10 décembre 2015
À tout cran
À tout cran, à tout crin, à tous crins; paronymes.
- Édith Cloutier n’a rien d’une militante tapageuse, gueularde et revendicatrice à tout cran.
(Camil Bouchard dans son blogue, le 24 octobre 2015; texte mis à jour à 10 h 37. Merci à Sylvain Auclair pour le signalement.)
On ne trouve pas à tout cran dans les dictionnaires (j'ai consulté le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé), mais à tout crin et à tous crins. Au sens propre, l'expression se dit d'un cheval « à qui on a laissé tous ses crins » (Grand Robert, Trésor); au figuré, elle a pour synonymes « complet », « ardent », « énergique », « à toute épreuve » (Grand Robert) :
Révolutionnaire à tous crins ou à tout crin. (Petit Robert.)
Un brave à tous crins. (Grand Robert.)
Oh! Mendès, le voilà romantique à tous crins. Ça l'a pris comme un retour en enfance. (J. Renard, dans le Grand Robert.)
Il faudrait écrire :
Édith Cloutier n’a rien d’une militante tapageuse, gueularde et revendicatrice à tous crins [ou à tout crin].
Line Gingras
Québec
« Val-d'Or et nos bombes culturelles au napalm » : http://www.journaldemontreal.com/2015/10/24/val-dor-et-no...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:25 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, médias
08 décembre 2015
Quel ministre n'a jamais osé...?
Jamais et la négation ne; grammaire française.
- À vrai dire, quel ministre, d’où qu’il provienne, n’a jamais osé mettre de l’ordre dans son milieu d’expertise? D’aucuns excellent plutôt à tolérer le désordre, voire à le laisser semer par les comptables du Trésor.
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 7 décembre 2015.)
Le chroniqueur semble d'abord nous apprendre que tous les ministres ont osé mettre de l'ordre dans leur milieu d'expertise; ce n'est cependant pas l'idée qui est rendue par le contexte.
On écrirait très bien, en effet :
Quel enfant de dix ans n'a jamais vu un ballon?
(Un enfant de dix ans qui n'a jamais vu un ballon, cela n'existe pas. On suppose que tous les enfants de dix ans ont déjà vu un ballon.)
Mais :
Quel fonctionnaire a jamais osé dire à la ministre qu'elle ne connaît pas ses dossiers?
(Quel fonctionnaire a osé faire cela, en un temps quelconque? Aucun fonctionnaire n'a osé le faire.)
De même, pour laisser entendre que, d'après ce que l'on a observé jusqu'à présent de façon générale, un médecin devenu ministre de la Santé n'osera pas mettre de l'ordre dans le milieu de la médecine, il faudrait écrire, sans la négation ne :
À vrai dire, quel ministre, d’où qu’il provienne, a jamais osé* mettre de l’ordre dans son milieu d’expertise? D’aucuns excellent plutôt à tolérer le désordre, voire à le laisser semer par les comptables du Trésor.
Line Gingras
Québec
* Le 13 décembre à 19 h 5, je vois que la correction a été apportée.
« Faut-il passer le bistouri dans la rémunération des médecins? » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/45725...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:30 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 décembre 2015
Question de vie et de mort
Question de vie et de mort, question de vie ou de mort; usage.
- Malgré les beaux discours, ni les dirigeants politiques ni les habitants de cette planète ne sont prêts à voir l’environnement non seulement comme une question de vie et de mort, mais comme la préoccupation morale de l’heure.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 2 décembre 2015.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on parle d'une question de vie ou de mort :
C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours. (Saint-Exupéry dans le Grand Robert, à l'article « question ».)
Il fallait, coûte que coûte, réprimer impitoyablement l'insurrection des troupes avant qu'elle ne gagne toute l'armée! Question de vie ou de mort pour le pays [...] (Martin du Gard dans le Grand Robert, à l'article « réprimer ».)
Voici la liste des cheminots visés, il faut qu'ils filent immédiatement, sans prendre le temps de ramasser leurs affaires, d'embrasser leur femme, ça peut être une question de minutes, et ça peut être une question de vie ou de mort... (Triolet dans le Trésor, à l'article « vie ».)
Il fallait écrire :
Malgré les beaux discours, ni les dirigeants politiques ni les habitants de cette planète ne sont prêts à voir l’environnement non seulement comme une question de vie ou de mort, mais comme la préoccupation morale de l’heure.
Line Gingras
Québec
« L'Âge des humains » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/456...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 novembre 2015
Elle a conclut
Elle a conclut, elle a conclu; participe passé du verbe conclure; grammaire française; orthographe.
- « J’espère que ce sera la dernière vigile et que l’an prochain, c’est un pow-wow qu’on va célébrer », a quant à elle conclut Mme Mollen Dupuis.
(Sarah R. Champagne, dans Le Devoir du 30 octobre 2015.)
On écrit conclut à la troisième personne du singulier du passé simple ou du présent de l'indicatif, mais conclu, sans t, au participe passé :
« J’espère que ce sera la dernière vigile et que l’an prochain, c’est un pow-wow qu’on va célébrer », a quant à elle conclu Mme Mollen Dupuis.
Line Gingras
Québec
« Une vigile pour être entendues… et pour être crues » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/453...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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26 novembre 2015
Rapportée volée
Rapportée volée, rapporté volé; reported stolen; anglicisme, traduction littérale, calque de l'anglais.
- Le trio soupçonné d'avoir tué Audrey est aussi soupçonné du meurtre de Steve Carter, deux jours après. M. Carter, 67 ans, prof de yoga, a été abattu de plusieurs balles en faisant une randonnée avec son chien. Le trio soupçonné de son meurtre a été arrêté en Oregon au volant de sa Jetta. Les policiers ont retracé le véhicule grâce à son GPS intégré. Ils avaient le matériel de camping d'Audrey en leur possession et l'arme qu'ils auraient utilisée pour tuer Audrey et Steve Carter. Celle-ci avait été rapportée volée d'un véhicule dont les portes avaient été laissées déverrouillées, quelque temps auparavant, à San Francisco.
(Patrick Lagacé, dans La Presse du 26 novembre 2015.)
Trois observations :
- Il serait bon d'éviter la répétition du tour Le trio soupçonné.
- Bien entendu, ce ne sont pas les policiers qui avaient en leur possession l'arme et le matériel de camping; d'un point de vue grammatical, c'est pourtant à eux que renvoie le pronom ils.
- L'arme n'avait pas été rapportée, puisque les suspects l'avaient en leur possession. De fait, la construction rapportée volée me paraît calquée sur reported stolen. On peut lire dans le site de la CBC, au sujet de la même affaire : « Chaplin said the gun was reported stolen from an unlocked car parked in San Francisco's Fisherman's Wharf neighbourhood. »
Je proposerais peut-être :
Le trio soupçonné d'avoir tué Audrey est aussi soupçonné du meurtre de Steve Carter, deux jours après. M. Carter, 67 ans, prof de yoga, a été abattu de plusieurs balles en faisant une randonnée avec son chien. Les suspects ont été arrêtés en Oregon au volant de sa Jetta, que la police a retracée grâce à son GPS intégré. Ils avaient en leur possession le matériel de camping d'Audrey et l'arme qu'ils auraient utilisée pour tuer Audrey et Steve Carter. Le vol de cette arme, dans un véhicule dont les portes avaient été laissées déverrouillées, avait été signalé quelque temps auparavant à San Francisco.
Line Gingras
Québec
« Audrey, la vie (2) » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/2...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 novembre 2015
Des réflexions de type pavlovien
Réflexion ou réflexe.
- Dans tous les partis politiques, les militants ont des réflexions de type pavlovien. Dans un conseil général du PLQ, il suffit de prononcer le mot « Canada » pour déclencher un tonnerre d’applaudissements. Samedi, il a suffi que Ghislain Picard, qui est un fin renard, prononce le mot « souverainiste » pour récolter une ovation, alors qu’il s’agissait d’un énorme quiproquo.
(Michel David, dans Le Devoir du 24 novembre 2015.)
Si les militants péquistes ont ovationné Ghislain Picard, c'est qu'ils n'avaient pas réfléchi : ils ont eu le réflexe de saluer son emploi du mot « souverainiste ».
Le chroniqueur fait allusion au réflexe de Pavlov, qui n'a cependant rien à voir avec de prétendues réflexions de type pavlovien : dans la langue courante, lit-on dans le Petit Robert, un réflexe est une « [r]éaction immédiate et mécanique à une impression donnée, et précédant toute réflexion ». Et le Grand Robert donne de l'adjectif pavlovien la définition suivante : « Qui concerne les théories de Pavlov portant notamment sur les réflexes conditionnés. »
Il est vrai qu'il y a réflexions et réflexions, et que certaines ne sont pas toujours... réfléchies. Néanmoins, les applaudissements, les ovations ne sont pas des réflexions.
Il fallait écrire :
Dans tous les partis politiques, les militants ont des réflexes* de type pavlovien.
Line Gingras
Québec
* Le 25 novembre 2015 à 14 h 30, je vois que la correction a été apportée.
« L'ineptie du chef » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/456092/l-ineptie...
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20:54 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 novembre 2015
Montrer des dents
Montrer des dents ou montrer les dents.
- Conformément à la bonne vieille tactique du bon et du méchant, le président du Conseil du trésor montre périodiquement des dents, sans toutefois parler explicitement de loi spéciale, tandis que M. Couillard affiche une patience de bon aloi.
(Michel David, dans Le Devoir du 21 novembre 2015.)
Au sens figuré de « menacer » ou d'« être menaçant », on montre les dents :
Comme Leconte a eu raison de montrer les dents à Planche! Ces canailles-là c'est toujours la même chose [...] (Flaubert dans le Grand Robert, à l'article « oindre ».)
Il fallait envoyer dix divisions là-bas. Si nous avions montré les dents, les officiers allemands avaient leur ordre de repli dans leur poche. (Sartre dans le Grand Robert, à l'article « remilitarisation ».)
Je suis d'avis qu'il faut montrer les dents quelquefois, sous peine d'être obligé de mordre à la fin. (Mérimée dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « dent ».)
Vous serez forcé de montrer les dents à votre nouveau parti pour en tirer cuisse ou aile. (Balzac dans le Trésor, à l'article « montrer ».)
Les gens trop bons, trop doux, trop patients, incapables de montrer les griffes et les dents, font mépriser la vertu au vulgaire. (Amiel dans le Trésor, à l'article « montrer »).
Il fallait écrire :
Conformément à la bonne vieille tactique du bon et du méchant, le président du Conseil du trésor montre périodiquement les dents, sans toutefois parler explicitement de loi spéciale, tandis que M. Couillard affiche une patience de bon aloi.
Line Gingras
Québec
« La bonne foi » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/4...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 novembre 2015
Un silence tacite
- C’est la démocratie indienne sous ses plus mauvais auspices. Depuis quelques mois se multiplient les cas de lynchage antimusulman et les attaques d’extrémistes hindous contre des personnalités qui défendent l’héritage laïque du pays. Signes très inquiétants de dérive sectaire, que le nouveau premier ministre, Narendra Modi, accueille avec un silence tacite.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 12 novembre 2015.)
L'adjectif tacite est défini comme suit :
« Sous-entendu, non affirmé. »
(Multidictionnaire.)
Exemple : accord tacite.
« Qui n'est pas formellement exprimé; qui est sous-entendu, convenu entre plusieurs personnes. »
(Trésor de la langue française informatisé.)
Entre autres exemples : approbation, blâme, complicité, complot, reproche tacite.
« Non exprimé, sous-entendu entre plusieurs personnes. »
(Petit Robert, Grand Robert.)
Entre autres exemples donnés dans le Grand Robert : condition, assentiment, consentement, alliance, aveu, reconnaissance tacite.
Un silence tacite serait donc un silence sous-entendu? un silence non exprimé? Je me demande comment on peut laisser sous-entendre un silence, comment il est possible de ne pas l'exprimer.
L'éditorialiste voulait peut-être parler d'un silence éloquent.
Line Gingras
Québec
« Signes de dérive » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:20 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 novembre 2015
Un groupuscule, le Groupe des Onze?
- Surnommé le Groupe des Onze, une alliance formée de onze institutions culturelles de Montréal, souhaite multiplier sa force de frappe auprès du public et des gouvernements [...]
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 10 novembre 2015.)
Deux possibilités :
- Surnommée le Groupe des Onze, une alliance formée de onze institutions culturelles de Montréal souhaite multiplier sa force de frappe auprès du public et des gouvernements [...]
C'est l'alliance qui est surnommée. Par ailleurs, il ne faut pas de virgule entre le verbe souhaiter et son sujet, une alliance formée de onze institutions culturelles de Montréal. - Surnommé Le Groupe des Onze, une alliance formée de onze institutions culturelles de Montréal, souhaite multiplier sa force de frappe auprès du public et des gouvernements [...]
Dans ce cas-ci, le verbe souhaiter a pour sujet le Groupe des Onze, dont il est séparé par un passage explicatif entre virgules.
* * * * *
- [...] affirme Stéphane Lavoie, directeur de la Tohu et l’un des porte-parole du groupe.
Le groupuscule, qui rallie notamment — mais pas exclusivement — le Musée des beaux-arts de Montréal, l’Orchestre symphonique de Montréal, les Grands ballets canadiens de Montréal, l’Orchestre métropolitain, la Place des Arts, la Maison Théâtre, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM), l’Opéra de Montréal, la Grande bibliothèque et Arte Musica [...]
Qu'est-ce qu'un groupuscule? Voyons ce qu'en disent les dictionnaires que j'ai sous la main :
Multidictionnaire : « Petit groupement. » (Exemple : Un groupuscule d'activistes.)
Petit Robert : « Petit groupe politique. » (Exemple : Des groupuscules extrémistes.)
Grand Robert : « Petit groupement insignifiant. » (Même exemple, à quoi s'ajoute une citation de Robert Merle où il est question des événements de mai 1968.)
Trésor de la langue française informatisé : « Très petit groupe politique. » (Entre autres exemples : Groupuscule gauchiste.)
Ces quatre ouvrages précisent qu'il s'agit d'un terme péjoratif. De toute évidence, le Groupe des Onze, dont font partie des institutions culturelles prestigieuses, n'est pas un groupuscule. On aurait pu écrire :
[...] affirme Stéphane Lavoie, directeur de la Tohu et l’un des porte-parole du groupe.
Celui-ci, qui rallie notamment [...]
Line Gingras
Québec
« Le Groupe des Onze sort de l’ombre » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/45...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 novembre 2015
Quelques rudiements
- Pendant la campagne électorale fédérale, Justin Trudeau s'est rendu dans un gymnase de Saint-Michel, à Montréal, pour montrer quelques rudiements de la boxe à de jeunes athlètes.
(Légende de la photo accompagnant un article de Philippe Cantin, dans La Presse du 7 novembre 2015.)
Rudiments.
- Résultat, les dossiers n'avancent pas. On le voit bien avec celui des commotions cérébrales, où le rapport du Groupe de travail ayant déposé son rapport en mars dernier n'a pas encore été rendu public.
(Dans le corps de l'article.)
Résultat, les dossiers n'avancent pas. On le voit bien avec celui des commotions cérébrales, où le rapport du Groupe de travail, ayant déposé son rapport en mars dernier, n'a pas encore été rendu public.
Résultat, les dossiers n'avancent pas. On le voit bien avec celui des commotions cérébrales : le rapport du Groupe de travail a été déposé son rapport en mars dernier, mais n'a pas encore été rendu public.
Line Gingras
Québec
« Justin Trudeau et le sport » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/philippe-cantin/...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 novembre 2015
Il y sera entre autres questions de...
- Le manifeste sera adressé aux chefs de partis provinciaux [...] Il y sera entre autres questions de représentation des femmes en politique.
(Mylène Moisan, dans Le Soleil du 31 octobre 2015; texte mis à jour à 11 h 54.)
Quelques possibilités :
Le document abordera, entre autres questions, la représentation des femmes en politique.
Il y sera question, entre autres, de la représentation des femmes en politique.
Il y sera entre autres question de la représentation des femmes en politique.
Line Gingras
Québec
« Le rêve "complètement" fou de Lise Payette » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/20151...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:57 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 octobre 2015
Le génie de Saint-Augustin
- Certes, le déclin de Rome n’a pas oblitéré le génie de Saint-Augustin.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 30 octobre 2015.)
Habitants de Saint-Augustin-de-Desmaures, ne vous réjouissez pas trop vite : monsieur Rioux ne fait pas allusion au génie de votre ville, mais à celui d'un « illustre docteur de l'Église », « l’un des quatre Pères de l'Église latine », « né le 13 novembre 354 » :
Certes, le déclin de Rome n’a pas oblitéré le génie de saint Augustin.
Line Gingras
Québec
« Le doux déclin » : http://www.ledevoir.com/international/europe/453961/le-do...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 octobre 2015
Certains touristes se demandent que sont-ils venus faire
Interrogation indirecte et inversion du pronom sujet; grammaire française; syntaxe.
- [...] certains touristes finissent par se demander que diable sont-ils venus faire dans cette galère [...]
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 26 octobre 2015.)
Dans l'interrogation indirecte, le pronom sujet et le verbe ne sont pas inversés :
[...] certains touristes finissent par se demander ce que diable ils sont venus faire dans cette galère [...]
On pourrait aussi employer l'interrogation directe :
Certains touristes finissent par se demander : « Que diable sommes-nous venus faire [ou suis-je venu faire] dans cette galère? »
Line Gingras
Québec
« L’envers noir du tourisme vert » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/453...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 octobre 2015
Sensibiliser la population que...
Sensibiliser quelqu'un que, sensibiliser que; grammaire française; syntaxe.
- Mme Tessier espère sensibiliser la population que la perte d'un enfant peut être difficile à vivre pour une famille, même si personne n'a vu cet enfant.
(Julien Paquette, dans Le Droit du 19 octobre 2015.)
On peut sensibiliser quelqu'un à quelque chose – à un problème, à une question, à la situation d'un groupe donné –, mais non que quelque chose :
Mme Tessier espère sensibiliser la population au fait que la perte d'un enfant peut être difficile à vivre pour une famille, même si personne n'a vu cet enfant.
Line Gingras
Québec
« Des anges ont survolé Gatineau » : http://www.lapresse.ca/le-droit/vivre-ici/societe/201510/...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:10 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 octobre 2015
Nos amis Canadiens
- Le français de Justin Trudeau n’est pas parfait. C’est sans doute parce qu’il est né avec une cuillère d’argent dans la bouche et que ça a fini par donner une prononciation étrange. Mais ce n’est pas un gros défaut, car on a déjà entendu bien pire de la part de certains de nos amis Canadiens.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 23 octobre 2015.)
Le nom qui désigne un peuple prend la majuscule :
Les Canadiens ont élu un gouvernement libéral.
L'adjectif s'écrit avec une minuscule initiale :
Mais ce n’est pas un gros défaut, car on a déjà entendu bien pire de la part de certains de nos amis canadiens.
Line Gingras
Québec
« Tous nos œufs dans le même panier » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/453289/tous-nos-...
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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:59 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias