24 septembre 2014
Il s'agit de décédé*
-
Le livre s’intitule Pratiques de l’édition numériques et avec un titre pareil il aurait vraiment été paradoxal de le publier à l’ancienne, sur du bon vieux papier. L’ouvrage dirigé par Marcello Vitali-Rosati et Michaël Eberle-Sinatra est même offert gratuitement, en ligne, histoire de bien prendre acte de la révolution dont il traite.
Le lancement d’automne des Presses de l’université de Montréal (PUM) [...]
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 septembre 2014.)
Le livre s'intitule en fait Pratiques de l'édition numérique; il a été publié aux Presses de l'Université de Montréal.
* * * * *
- Le PUM existe depuis un demi-siècle.
Il s'agit des Presses de l'Université de Montréal, donc des PUM :
Les PUM existent depuis un demi-siècle.
* * * * *
- Il recommande aux maisons savantes de se comporter comme des éditeurs en ligne, en misant sur la hausse de la fréquentation de leur site. En jargon du métier, il s’agit de passer au D2C (direct-to-consumer) ou de décédé…
J'imagine que monsieur Deglise voulait dire :
En jargon du métier, il s’agit de passer au D2C (direct-to-consumer) ou de décéder…
* * * * *
-
[...] évitant les tirages de mille ou deux milles exemplaires [...]
Mille, adjectif numéral, ne prend jamais la marque du pluriel :
[...] évitant les tirages de mille ou deux mille exemplaires [...]
* * * * *
-
Le modèle inverse, mêlant la numérisation et la marchandisation du savoir ne semble pas plus attirant.
Le message central de la phrase, c'est : Le modèle inverse ne semble pas plus attirant. Le syntagme inséré entre le sujet et le verbe, mêlant la numérisation et la marchandisation du savoir, est une explication, un élément accessoire qui doit être placé entre virgules :
Le modèle inverse, mêlant la numérisation et la marchandisation du savoir, ne semble pas plus attirant.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 29 septembre à 20 h, je vois que toutes les fautes signalées ont été corrigées.
« L’influence d’un livrel » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/41...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:20 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 septembre 2014
Rien indique un trouble
Rien et la négation ne; grammaire française; syntaxe.
- [...] rien du comportement de l’accusé avant le meurtre de ses enfants, et même après, indique un trouble mental inhérent [...]
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 17 septembre 2014.)
Rien, employé dans un sens négatif (« aucune chose »), est généralement accompagné de la négation ne. L'adverbe s'impose ici :
[...] rien dans le comportement de l’accusé avant le meurtre de ses enfants, ni même après, n'indique un trouble mental inhérent [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Triumvirat de la violence » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/418606/triumvirat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 septembre 2014
Ravie par l'idée de pouvoir...
Ravi par l'idée de, ravi à l'idée de; par l'idée de, à l'idée de; grammaire française, préposition, syntaxe.
- Lise était ravie par l'idée de pouvoir bientôt bercer sa toute première petite-fille.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 8 septembre 2014.)
Le Trésor de la langue française informatisé signale la construction ravi à l'idée de + infinitif et cite l'exemple suivant :
Père était ravi à l'idée de me voir épouser ce garçon d'avenir. (Triolet.)
Je trouve aussi cette phrase de Queneau dans le Grand Robert, à l'article « sur » :
Yvonne souriait droit devant elle, déjà pas mal ivre et ravie à l'idée de boire de la bière sur de la bénédictine [...]
Le Petit Robert propose le même exemple, mais en l'abrégeant. Aucun des trois dictionnaires, par contre, n'admet le tour employé par la chroniqueuse. Je recommanderais d'écrire :
Lise était ravie à l'idée de pouvoir bientôt bercer sa toute première petite-fille.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Et si on en parlait » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/rima-elkouri/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:57 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 septembre 2014
Ce n'est qu'une petite virgule
- Ils [les policiers] se mobilisent, réclament plus de moyens, des lois plus sévères évoquent le retour de la peine de mort.
(François Bourque, dans Le Soleil du 6 septembre 2014.)
En l'absence de virgule, on lit que des lois plus sévères évoquent le retour de la peine de mort. Ou je me trompe fort, ou le chroniqueur a plutôt voulu dire :
Ils se mobilisent, réclament plus de moyens, des lois plus sévères, évoquent le retour de la peine de mort.
Je me demande par ailleurs si les policiers se contentent vraiment d'évoquer, autrement dit de mentionner le retour de la peine de mort; peut-être... Mais s'ils réclamaient son retour, c'est le verbe invoquer qu'il faudrait employer. En pareil cas, on pourrait écrire aussi :
Ils se mobilisent, réclament plus de moyens, des lois plus sévères, évoquent le retour de la peine de mort.
* * * * *
-
Jeudi midi, pendant que la place grognait contre la police et se préparait pour la vigile, un homme y a jouait cette vieille chanson des Beattles : With a Little Help from My Friend.
- Il y avait un piano et un homme qui y jouait cette vieille chanson ou y a joué cette vieille chanson, selon le point de vue du narrateur, mais pas les deux en même temps, s'il vous plaît : y a jouait, ce n'est plus de la musique.
- Monsieur Bourque aurait eu besoin d'un peu d'aide de ses amis les correcteurs : le groupe s'appelait les Beatles et la chanson, With a Little Help from My Friends.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L'angle mort de la place du Parvis » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:36 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias, beatles
06 septembre 2014
Probablement
- En allant jeter un coup d’œil à la retraduction de Bon, j’ai éprouvé un certain soulagement : au moins, les « bas blancs » de la grosse machine à laver hexagonale y sont redevenus les White Soxs* de Chicago.
(Louis Hamelin, dans Le Devoir du 6 septembre 2014.)
Est-ce le traducteur ou le chroniqueur qui ne sait pas écrire les White Sox? Chose certaine, la faute d'orthographe est passée inaperçue – à moins qu'il ne s'agisse d'une plaisanterie trop subtile pour moi. Au besoin, on pouvait se reporter au site Web de l'équipe : http://chicago.whitesox.mlb.com/index.jsp?c_id=cws
- Il est, dans le ratage des traductions, un seuil au-delà duquel les défauts de construction et les équivalents douteux deviennent du pur divertissement. Exemple : utiliser l’expression « coucher ensemble » pour décrire les rapports sexuels d’un couple qui partage le même lit depuis… quarante ans.
Moins embarrassé, le romancier texan, pour évoquer le même acte, a probablement employé un de ces bons gros « fuck » qui fleurissent l’idiome étasunien.
Probablement? Il me semble qu'on aurait dû vérifier.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 14 septembre à 23 h, je vois que la faute a été corrigée.
« La traduction n’est pas toujours une histoire d’amour » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/417640/traductions...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:53 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
01 septembre 2014
Guillemet fermant, point final
- On insiste : pour Montebourg, le carnet de route fixé par Hollande est un « sinistre politique. »
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 26 août 2014.) - À propos de l’Allemagne, dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, Montebourg avance qu’il faut au plus vite « hausser le ton. »
(Même source.) - On comprend d’ailleurs bien que le secrétaire d’État américain, John Kerry, ait qualifié le dernier en date « d’une occasion qui n’est pas une certitude. »
(Même éditorialiste, dans Le Devoir du 28 août 2014.)
En français, le point final doit se mettre après les guillemets lorsque ceux-ci n'encadrent pas une phrase complète :
On insiste : pour Montebourg, le carnet de route fixé par Hollande est un « sinistre politique ».
À propos de l’Allemagne, dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, Montebourg avance qu’il faut au plus vite « hausser le ton ».
On comprend d’ailleurs bien que le secrétaire d’État américain, John Kerry, ait qualifié le dernier en date d'« une occasion qui n’est pas une certitude ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Encore une crise! » : http://www.ledevoir.com/international/europe/416810/demis...
« Faut-il y croire? » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:20 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 août 2014
Il y a des parties qui ne sont pas des partis
- Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé qu’une enquête avait été ouverte. Mais selon un porte-parole, il est trop tôt pour dire si des accusations seraient portées dans cette affaire. Les policiers devront d’abord déterminer le rôle joué par chacun des partis.
(Jeanne Corriveau, dans Le Devoir du 29 août 2014.)
- L'utilisation du futur du passé (qui a la forme du conditionnel), seraient portées, se justifierait sans s'imposer si l'imparfait était employé dans la proposition principale (il était trop tôt pour dire si des accusations seraient portées); mais l'emploi du présent de l'indicatif dans la principale entraîne, dans le passage à l'étude, celui du futur simple dans la subordonnée.
- Il n'est pas question de partis politiques dans le texte de madame Corriveau, mais d'un conflit entre des employés d'une piscine et une femme dont la fille de trois ans se baignait sans haut de maillot de bain. La querelle concerne donc ces deux parties :
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé qu’une enquête avait été ouverte. Mais selon un porte-parole, il est trop tôt pour dire si des accusations seront portées dans cette affaire. Les policiers devront d’abord déterminer le rôle joué par chacune des parties.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Une fillette expulsée d’une piscine parce qu’elle n’avait pas de haut de bikini » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/417077/piscine...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:11 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 août 2014
S'allonger encore
- Depuis, on a rarement vu une équipe si peu disposée à assumer la responsabilité pour les cafouillages du gouvernement qu’elle dirige. Détenus afghans, crise de la listériose, F-35, surpopulation carcérale, engorgement du système d’accès à l’information, la liste pourrait s’allonger encore.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 20 août 2014.)
Encore me paraît superflu :
Détenus afghans, crise de la listériose, F-35, surpopulation carcérale, engorgement du système d’accès à l’information, la liste pourrait s’allonger encore.
* * * * *
- [...] après le rapport d’enquête dévastateur publié hier par le Bureau de la sécurité des transports (BST), on se serait attendu à un peu plus de regrets et de contrition.
Comme je l'ai déjà expliqué, il serait plus français de parler d'un rapport d'enquête accablant.
* * * * *
-
Selon le BST, il y a d’abord une entreprise, la Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA), qui n’avait cure de la sécurité, se fichait des règles et formait mal ses employés. Il y a ensuite Transport Canada.
Transport Canada, c'est le nom anglais du ministère, qui s'appelle en français Transports Canada.
* * * * *
-
« [...] comme le démontre les accusations [...] »
D'après la ministre Lisa Raitt, ce sont les accusations qui démontrent...
* * * * *
- Il y a effectivement eu des améliorations, mais le fait que tant de changements aient dû être apportés depuis un an, que MMA ait pu continuer [...], que le transport du pétrole par rail ait augmenté en flèche [...] témoignent de l’insuffisance de ces soi-disant efforts.
Le sujet du verbe témoigner, c'est le fait :
Il y a effectivement eu des améliorations, mais le fait que tant de changements aient dû être apportés depuis un an, que la MMA ait pu continuer [...], que le transport du pétrole par rail ait augmenté en flèche [...] témoigne de l’insuffisance de ces soi-disant efforts.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le blâme » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/416297/le-blame
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:16 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 août 2014
À lui et les autres
- À lui et les autres chefs ont donc succédé des Ukrainiens moins rompus à la culture militaire.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 21 août 2014.)
Les prépositions à, de et en se répètent normalement devant chacun des compléments :
À lui et aux autres chefs ont donc succédé des Ukrainiens moins rompus à la culture militaire.
* * * * *
- Ce faisant, ils se sont aliénés des pans importants des citoyens qui vivent dans ces environs.
Dans presque tous les cas*, lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct (c.o.d.), c'est avec ce complément, s'il précède le verbe, que s'accorde le participe passé. Si le c.o.d. vient après le verbe, le participe passé reste invariable.
Ils ont aliéné qui? Des pans importants des citoyens... Le c.o.d. étant placé après le verbe, le participe passé ne doit pas s'accorder :
Ce faisant, ils se sont aliéné des pans importants des citoyens qui vivent dans ces environs.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Font exception s'écrier et s'exclamer; ces deux verbes essentiellement pronominaux s'accordent avec le sujet, « même s'ils ont comme complément d'objet direct une interjection ou une proposition » (Hanse et Blampain) : « Attention! » s'est-elle écriée. Ils se sont exclamés que c'était trop injuste.
« Possible embellie » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:33 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juillet 2014
Les plusieurs témoins
- Les policiers ont rencontré les plusieurs témoins et l'enquête se poursuit toujours.
(Annabelle Blais, dans La Presse du 26 juillet 2014.)
Aucun des ouvrages que j'ai consultés (soit le Thomas, le Colin, le Girodet, le Berthier-Colignon, le Hanse-Blampain, le Multidictionnaire, le Petit Robert, le Lexis, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé) ne fait mention de la construction les plusieurs, que je rencontre pour la première fois. On pouvait écrire :
Les policiers ont rencontré les plusieurs témoins et l'enquête se poursuit toujours.
Les policiers ont rencontré les plusieurs témoins et l'enquête se poursuit toujours.
Les policiers ont rencontré les différents témoins et l'enquête se poursuit toujours.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La cycliste happée à Saint-Bruno-de-Montarville est décédée » : http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-cri...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
12:07 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 juillet 2014
Un tiers de chanson
- Les Francofolies de Spa 2014 peinent à présenter un tiers de chanson en français [...]
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 23 juillet 2014.)
Tout juste le tiers d'une seule chanson? Allons donc :
Les Francofolies de Spa 2014 peinent à présenter un tiers de chansons en français [...]
C'est déjà bien assez ridicule au pluriel.
* * * * *
- Après avoir utilisé des mots français, ils se sentent souvent obligés de « préciser » leur idée à l’aide d’anglicismes. « C’est vous qui êtes le “boss”, vous êtes le grand chef. »
Pour illustrer ce qui précède, l'exemple devrait se lire :
« C’est vous qui êtes le grand chef, vous êtes le “boss”. »
Il est vrai que « boss » figure dans le Petit Robert, comme nom masculin relevant du registre familier...
* * * * *
Je signale par ailleurs que l'on écrit en anglais windshield, et non « winshield ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Nouveaux tabous » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/414...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:30 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 juillet 2014
Le chef de l'opposition officiel
- [...] estime le chef de l’opposition officiel à l’Hôtel de Ville, Richard Bergeron.
(Philippe Orfali, dans Le Devoir du 19 juillet 2014.)
Monsieur Bergeron est chef de l'opposition officielle.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Policiers à louer : le SPVM sur un fil de fer, dit Bergeron » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/413881/policie...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 juillet 2014
Le système n'est pas un pays
- Il était piquant, en 2006, au moment où le gouvernement Harper relançait le projet centralisateur, de voir l’Organisation de développement économique (OCDE) placer le Canada au deuxième rang pour l’efficacité de sa réglementation des valeurs mobilières.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 11 juillet 2014.)
Il s'agit de l'Organisation de coopération et de développement économiques.
- D’ailleurs, le système canadien à 13 entités (mais harmonisé grâce à l’informatique contemporaine) a, mieux que plusieurs autres pays dotés d’un système centralisé, traversé la crise économique de 2008.
On peut comparer un système à d'autres systèmes, un pays à d'autres pays, mais non un système à d'autres pays. Je suggérerais :
D’ailleurs, le système canadien à 13 entités (mais harmonisé grâce à l’informatique contemporaine) a, mieux que le système centralisé dont sont dotés plusieurs autres pays, traversé la crise économique de 2008.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Entêtement ontarien » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/413180/ottawa-et...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:20 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 juillet 2014
Porter main-forte
Porter main-forte, prêter main-forte; usage; paronymes.
- Elle croisait les doigts afin que les activités de commémoration contribuent à apaiser sa tristesse — et celles des autres survivants de la catastrophe ferroviaire.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 7 juillet 2014.)
On ne dirait pas que les activités de commémoration contribuent à apaiser les tristesses des survivants, mais plutôt la tristesse des survivants. Le pronom démonstratif doit donc être au singulier :
Elle croisait les doigts afin que les activités de commémoration contribuent à apaiser sa tristesse — et celle des autres survivants de la catastrophe ferroviaire.
* * * * *
-
La communauté de Lac-Mégantic s’est affairée tout au long du week-end à « redonner la vie » à l’air, la terre, l’eau et le ciel étoilé salis par le pétrole brut [...]
La préposition à se répète normalement devant chacun des compléments :
La communauté de Lac-Mégantic s’est affairée tout au long du week-end à « redonner la vie » à l’air, à la terre, à l’eau et au ciel étoilé salis par le pétrole brut [...]
* * * * *
-
« Il pêchait tout le temps », fait remarquer la mère du petit Nicolas, Geneviève Boulanger, pendant que son petit garçon nu-pieds porte main-forte aux responsables de l’« opération ensemencement ».
D'après le résultat de mes recherches (j'ai consulté le Multidictionnaire, le Petit Robert, Usito, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé), on ne dit pas porter main-forte, mais prêter main-forte :
Les voisins nous ont prêté main-forte pour rebâtir la grange incendiée. (Multidictionnaire, à l'article « main-forte ».)
Louise prêtait main-forte à la ménagère devant ses fourneaux, Albert allait aux champs avec les paysans. (Edmonde Charles-Roux dans le Grand Robert, à l'article « fauchaison ».)
[...] d'un coup de sifflet il réquisitionne les voitures et chacun lui prête main-forte. (Paul Morand dans le Grand Robert, à l'article « lyncher ».)
Le clergé et la noblesse se résignaient déjà à prêter main-forte aux vainqueurs pour écraser l'ennemie commune, la République. (Zola dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « noblesse ».)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Se souvenir pour mieux regarder devant » : http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/41280...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 juillet 2014
Elle s'est réjouie qu'on avait...
Se réjouir que + indicatif ou subjonctif; se réjouir que et le choix du mode; grammaire française.
- Pensons à la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, qui s'est réjouie récemment qu'on avait [...]
(Antoine Robitaille dans son blogue, le 2 juillet 2014 à 17 h 36.)
D'après le Girodet, le Colin, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, se réjouir que appelle le subjonctif :
Je me réjouis que vous ayez réussi à le convaincre. (Girodet.)
Pour le moment, réjouissons-nous qu'il soit sain et sauf, pour le reste, vous verrez bien. (Triolet, dans le Colin.)
Je me réjouis qu'il soit là, qu'il ait été là. (Hanse et Blampain.)
Je me réjouis que tout se soit bien terminé. (Petit Robert.)
Je me réjouis que vous soyez en bonne santé. (Lexis.)
Chaque année je me réjouis que la source du bois [...] ne soit pas encore captée. (Barrès, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Pensons à la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, qui s'est réjouie récemment qu'on ait [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Les "crédits", une mine pour Mots et Maux » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/mots-et-maux-de-l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
00:53 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 juillet 2014
Impératifs
- « Mais enfin, Maître, il doit bien arriver que la Chine accepte des immigrants sur son territoire!
— Des gens qui ont de l’argent à y investir, oui. Va faire fortune chez toi et revient.
— Faire fortune est long et hasardeux, il doit bien y avoir un autre moyen.
— Commet un crime et ainsi tu croupiras dans une prison chinoise pour le reste de tes jours. »
(François Blais, dans Le Devoir du 5 juillet 2014.)
Revient et commet correspondent à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif. Mais il faut ici la deuxième personne du singulier de l'impératif :
Va faire fortune chez toi et reviens.
Commets un crime et ainsi tu croupiras dans une prison chinoise pour le reste de tes jours.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L’espion : une microfiction de François Blais » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/412565/l-espion
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:03 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
04 juillet 2014
Aurait-on confondu...?
- Mais c'est le ténor* Joseph Rouleau qui a livré la performance la plus mémorable du concert Félix je me souviens.
(Isabelle Porter dans le site du Devoir, le 3 juillet 2014 à 23 h 20.)
Plusieurs paragraphes plus bas :
- Mais c'est le ténor* Joseph Rouleau qui a volé le show du haut de ses 85 printemps.
Joseph Rouleau est une basse. Nous sommes loin du registre de ténor : entre les deux, il y a le baryton.
* * * * *
- En attendant Yan Perreau et Radio Radio boucler Le phoque en Alaska à sauce électro, il y avait de quoi être séduit.
Il commençait sans doute à se faire tard :
En entendant Yan Perreau et Radio Radio boucler Le phoque en Alaska à la sauce électro, il y avait de quoi être séduit.
* * * * *
- Par ailleurs, on avait fait beaucoup de cas dans les médias de cet hologramme [...] La technologie permettait un duo virtuel entre le poète de l'île et Catherine Major. Sans être raté, ce numéro n'avait rien de particulièrement spectaculaire. À proximité de la scène on avait l'impression de voir chanter Major à compter d'une simple vidéo.
N'aurait-on pas eu l'impression, plutôt, de voir chanter Major à côté d'une simple vidéo?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* La correction a été apportée le 4 juillet à 11 h 44. (J'avais signalé l'erreur dans un commentaire.)
« Félix Leclerc toujours vivant » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/412640/isabelle-p...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:52 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias, chant
30 juin 2014
« Quelle importance, le temps qu'il nous reste... »
- Depuis le début du mois de juillet*, une centaine de familles ont contacté les services d’urgence de leur ville parce qu’elles n’auront plus de logement à partir du 1er juillet.
(Laura Pelletier, dans Le Devoir du 30 juin 2014.)
Quelques paragraphes plus loin :
- La majorité des personnes ont donc contacté les services municipaux ou le FRAPRU au début du mois de juillet*.
Mon journal préféré semble avoir un peu de mal avec les dates ces jours-ci. (Voir mon billet du 29 juin.)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 30 juin à 17 h 45, je vois que la correction a été apportée.
« Plusieurs Québécois à la rue le 1er juillet » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/412...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
29 juin 2014
C'était quand déjà?
- Le centre-ville de Lac-Mégantic a été détruit par l’explosion d’un train en juin 2013.
(Légende de la photo accompagnant l'article de Joseph Boju, dans Le Devoir du 28 juin 2014.)
L'explosion s'est produite en fait le 6 juillet 2013.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Reconstruire Lac-Mégantic à l’heure de l’entrepreneuriat social » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/412...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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28 juin 2014
Son statut de l'avantage
L'administration Obama ou le gouvernement Obama; anglicisme.
- Si dans le cas de l’Iran on a évoqué son statut de puissance régionale et donc de l’avantage que cela lui donne, il faut maintenant s’arrêter à la carte que détient l’administration Obama.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 27 juin 2014.)
Deux observations :
- On a évoqué l'avantage que cela lui donne, et non pas son statut de l'avantage, ce qui ne veut rien dire.
- Selon le Petit Robert, administration est un anglicisme lorsqu'il désigne une équipe gouvernementale. Exemple : L'administration Bush.
Il fallait écrire :
Si dans le cas de l’Iran on a évoqué son statut de puissance régionale et donc de l’avantage que cela lui donne, il faut maintenant s’arrêter à la carte que détient le gouvernement Obama.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« À rebours du temps » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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26 juin 2014
Les moyens à leurs dispositions
- [...] les multinationales avaient à leurs dispositions des moyens leur permettant à terme de ne pas débourser un sou d’impôt.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 26 juin 2014.)
Une multinationale a des moyens à sa disposition; plusieurs multinationales ont donc des moyens à leur disposition :
[...] les multinationales avaient à leur disposition des moyens leur permettant à terme de ne pas débourser un sou d’impôt.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La plaie des plaies » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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