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29 novembre 2014

La participation des femmes?

  • Il faut sauver ce qu’il va rester des garderies, car la participation des femmes à l’avancement de la société, qui était devenue un plus pour la collectivité, risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison.
    (Lise Payette, dans Le Devoir du 28 novembre 2014.)

Ce n'est certes pas la participation des femmes à l'avancement de la société qui risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison, mais la hausse des frais de garde. J'imagine que madame Payette voulait dire :

Il faut sauver ce qu’il va rester des garderies, car la participation des femmes à l’avancement de la société, qui était devenue un plus pour la collectivité, se trouve compromise par la hausse des frais de garde, qui risque de les retourner entre les quatre murs de leur maison.

* * * * *

  • On leur vend l’électricité moins cher qu’au citoyen payeur de taxes [...]

Comme je l'ai déjà signalé, payeur de taxes est le calque de taxpayer; en français correct, on dit plutôt contribuable.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Joyeux Noël à vous aussi, M. Coiteux » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/425167/joyeux-no...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

18 novembre 2014

Cherchez l'aiguille

  • Il m'a fallu des jours pour éplucher tout ça, pour chercher une aiguille sous cette botte de foin, sans savoir s'il y avait une aiguille.
    (Mylène Moisan, dans Le Soleil du 16 novembre 2014.)

D'après le Multidictionnaire (aux articles « foin » et « aiguille »), le Petit Robert et le Grand Robert, chercher une chose difficile ou impossible à trouver, c'est chercher une aiguille dans une botte de foin (ou dans une meule de foin), et non pas sous une botte de foin :

Il m'a fallu des jours pour éplucher tout ça, pour chercher une aiguille dans cette botte de foin, sans savoir s'il y avait une aiguille.

Il y avait, disons, anguille sous roche...

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Cherchez le parapluie » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

17 novembre 2014

Un échec dont il n'a pas le luxe de se payer

Que ou dont; choix du pronom relatif; grammaire française; syntaxe.

  • Faire l’unanimité autour d’un projet de réforme n’est jamais possible. Par contre faire l’unanimité contre, comme dans le cas présent, accroît le risque d’un échec dont le réseau de la santé n’a pas le luxe de se payer.
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 novembre 2014.)

D'un point de vue syntaxique, on peut dire soit que le réseau de la santé n'a pas le luxe de se payer un échec, soit qu'il ne peut pas se payer le luxe d'un échec; si on place échec devant le verbe, comme l'a fait l'éditorialiste, le pronom relatif qui le représente sera que ou dont, suivant qu'il est complément d'objet direct du verbe payer ou complément déterminatif du nom luxe :

Faire l’unanimité autour d’un projet de réforme n’est jamais possible. Mais faire l’unanimité contre, comme dans le cas présent, accroît le risque d’un échec que le réseau de la santé n’a pas le luxe [ou les moyens] de se payer.

Faire l’unanimité autour d’un projet de réforme n’est jamais possible. Mais faire l’unanimité contre, comme dans le cas présent, accroît le risque d’un échec dont le réseau de la santé ne peut pas se payer le luxe.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Seul contre tous » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/423980/projet-de...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

15 novembre 2014

La nôtre de sa famille

  • Je le suis devenue le jour où mon père, chauffeur d’autobus pour la Ville de Montréal, est passé du statut de rien à syndiqué et que j’ai pu constater la différence dans sa vie à lui et dans la nôtre de sa famille.
    (Lise Payette, dans Le Devoir du 14 novembre 2014.)

La différence dans la nôtre de sa famille? Je crois que madame Payette a voulu dire :

Je le suis devenue le jour où mon père, chauffeur d’autobus pour la Ville de Montréal, est passé du statut de rien à syndiqué et où j'ai pu constater la différence dans sa vie à lui et dans la nôtre, celle de sa famille.

* * * * *

  • J’ai été mêlée d’assez prêt à la grève d’Asbestos pour bien en connaître les douleurs.

Pour exprimer une idée de proximité, c'est l'adverbe près qu'il faut employer :

J’ai été mêlée d’assez près à la grève d’Asbestos pour bien en connaître les douleurs.

Il peut être utile de se rappeler que prêt est un adjectif qui fait prête au féminin.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« L’esprit de vengeance de la FTQ » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/423788/l-esprit-...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

14 novembre 2014

Un ancien trois-mats

  • Malgré son entrée en scène, la Ville de Québec continuera d’utiliser son logo bleu représentant un ancien trois-mats.
    (Isabelle Porter, dans Le Devoir du 14 novembre 2014.)

Les mots mât et trois-mâts ne sont pas visés par les rectifications de l'orthographe; tous deux s'écrivent toujours avec un accent circonflexe sur le a :

Malgré son entrée en scène, la Ville de Québec continuera d’utiliser son logo bleu représentant un ancien trois-mâts.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« "L’accent d’Amérique" clôt le chapitre Rapaille » : http://www.ledevoir.com/politique/ville-de-quebec/423908/...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

13 novembre 2014

Une autobus? Un autobus?

Autobus, masculin ou féminin; genre du nom autobus.

  • Le 16 novembre 1999, Julie Surprenant est descendue de l'autobus 25A, sur la petite île Saint-Jean, à Terrebonne [...]

    La 25A est repartie.
    (Patrick Lagacé dans le site de La Presse, le 12 novembre 2014 à 23 h 59.)

Autobus est un nom masculin :

Le 16 novembre 1999, Julie Surprenant est descendue de l'autobus 25A, sur la petite île Saint-Jean, à Terrebonne [...]

Le 25A est reparti.

La faute est fréquente, malheureusement.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Quinze ans dans le noir » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/2...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

07 novembre 2014

Test de recherche et de relecture

  • Sur sa lancée, La Presse ne fera pas passer de test de lecture à ses lecteurs pour évaluer leur niveau de littératie. (L'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) relevait en octobre l'an dernier que 53 % des Québécois avaient du mal à lire correctement).
    (Pierre Foglia dans le site de La Presse, le 6 novembre 2014 à 23 h 59.)

Deux observations :

Le nom de l'organisme, comme il est assez facile de le vérifier dans TERMIUM ou par une recherche Google, s'écrit avec un s à économique.

Le texte entre parenthèses commence par une majuscule et constitue une phrase complète; le point final doit donc se mettre avant la parenthèse fermante, et non après.

Sur sa lancée, La Presse ne fera pas passer de test de lecture à ses lecteurs pour évaluer leur niveau de littératie. (L'Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE] relevait en octobre l'an dernier que 53 % des Québécois avaient du mal à lire correctement.)

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Quiz » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/20...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

03 novembre 2014

Mêmes les baisers

Même, adjectif ou adverbe; grammaire française; orthographe.

  • Mêmes les baisers deviennent des lettres.
    (Stéphane Laporte, dans La Presse du 2 novembre 2014.)

Ainsi que le fait observer Marie-Éva de Villers, même, employé devant un nom précédé d'un déterminant, est adverbe et donc invariable :

Même les maisons les plus récemment construites furent détruites par le séisme. (Multidictionnaire.)

Même ses amis l'ont abandonné. (Petit Robert.)

Tu revois ces grosses dames, ou même ces vieillards [...] (J. Romains, dans le Grand Robert, à l'article « yo-yo ».)

Même ses défauts sont parfaits et lui sont donnés pour qu'il ne nous écrase pas de sa perfection... (Triolet, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

Même les baisers deviennent des lettres.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Tout le monde l'écrit » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/stephane-laporte...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

02 novembre 2014

Une manifestation? Des manifestations?

  • Elles n’avaient pas l’ampleur des manifestations étudiantes du printemps 2012, les manifs contre l’austérité qui se sont tenues vendredi à Montréal et dans quelques villes du Québec. En dépit des déguisements qui lui donnaient un ton bon enfant, elles n’en avaient pas non plus l’espoir et la fougue. Le climat est trop morose : les annonces et rumeurs de compressions s’accumulent, et cela affecte déjà le moral collectif.

    Néanmoins, il serait bien réducteur pour le gouvernement Couillard de ne voir dans cette manifestation que ses « opposants naturels » : syndicats, étudiants, groupes communautaires.
    (Josée Boileau, dans Le Devoir du 1er novembre 2014.)

L'éditorialiste semble avoir perdu le fil :

Elles n’avaient pas l’ampleur des manifestations étudiantes du printemps 2012, les manifs contre l’austérité qui se sont tenues vendredi à Montréal et dans quelques autres villes du Québec. En dépit des déguisements qui leur donnaient un ton bon enfant, elles n’en avaient pas non plus l’espoir et la fougue. Le climat est trop morose : les annonces et rumeurs de compressions s’accumulent, et cela affecte déjà le moral collectif.

Néanmoins, il serait bien réducteur pour le gouvernement Couillard de ne voir dans ces manifestations que ses « opposants naturels » : syndicats, étudiants, groupes communautaires.

* * * * *

  • La Commission de révision permanente des programmes présidée par Lucienne Robillard, qui ne pêche pas non plus par excès de transparence, en tiendra-t-elle compte dans ses calculs?

Il est vrai que la Commission ne va pas à la pêche, mais on a plutôt voulu dire :

La Commission de révision permanente des programmes présidée par Lucienne Robillard, qui ne pèche pas non plus par excès de transparence, en tiendra-t-elle compte dans ses calculs?

Un grand classique.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Pas que dans la rue! » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/422709/contre-l-...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

01 novembre 2014

Arrestation

  • L’arrestation du président égyptien Mohamed Morsi par les militaires du pays qui s’est accompagnée d’une vaste campagne de répression des sympathisants égyptiens des Frères ont convaincu l’état-major d’Ennahda qu’il valait mieux adopter un profil bas.
    (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 24 octobre 2014.)

C'est l'arrestation de Mohamed Morsi, peu importe de quoi elle s'est accompagnée, qui a convaincu l'état-major :

L’arrestation du président égyptien Mohamed Morsi par les militaires du pays, qui s’est accompagnée d’une vaste campagne de répression des sympathisants égyptiens des Frères, a convaincu l’état-major d’Ennahda qu’il valait mieux adopter un profil bas.

* * * * *

  • [...] sa direction ne veut pas du poste de premier ministre ni ne veut gouverner seul [...]

Sa direction ne veut pas gouverner seule :

[...] sa direction ne veut pas du poste de premier ministre ni ne veut gouverner seule [...]

* * * * *

  • Faire la révolution pour cause notamment de faim et réaliser qu’aucune amélioration a été apportée [...]

Faire la révolution pour cause notamment de faim et réaliser qu’aucune amélioration n'a été apportée [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Le retour de Ben Ali » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

31 octobre 2014

Avoir peur que

Avoir peur que + subjonctif; avoir peur que + indicatif ou subjonctif; avoir peur que, mode; grammaire française.

  • L'autre jour, je ne me sentais pas très bien au travail et au lieu d'avoir peur d'avoir attrapé le virus, j'ai eu peur de me mettre à vomir, peur surtout que quelqu'un me voit vomir et appelle le 115.
    (Propos de Valérie Landry recueillis par Pierre Foglia, dans La Presse du 29 octobre 2014.)

La locution avoir peur, employée avec la conjonction que, est suivie du subjonctif :

Il a peur que son chien morde [ou ne morde] un enfant. (Multidictionnaire.)

Le petit garçon avait peur que l'infirmière lui fasse mal.

Il fallait écrire :

L'autre jour, je ne me sentais pas très bien au travail et au lieu d'avoir peur d'avoir attrapé le virus, j'ai eu peur de me mettre à vomir, peur surtout que quelqu'un me voie vomir et appelle le 115.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« La vie aux temps de l'Ebola » : http://www.lapresse.ca/international/dossiers/virus-ebola...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

29 octobre 2014

Reproches

  • Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Bernard Landry s’était attiré de vives reproches au Canada anglais [...]
    (Michel David, dans Le Devoir du 23 octobre 2014.)

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Bernard Landry s’était attiré de vifs reproches au Canada anglais [...]

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Bernard Landry s’était attiré de vives remontrances au Canada anglais [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Fragile démocratie » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/421831/fragile-d...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

28 octobre 2014

Les liens entre Couillard avec Porter

  • Au cours des dernières semaines, M. Péladeau a multiplié les sorties sur le réseau social. Pour exiger des excuses au ministre de la Santé Gaétan Barrette, puis pour soulever des questions éthiques, notamment sur les liens entre le premier ministre Philippe Couillard avec Arthur Porter.
    (Alexandre Robillard, PC, dans le site du Devoir, le 21 octobre 2014 à 15 h 38.)

Au cours des dernières semaines, M. Péladeau a multiplié les sorties sur le réseau social. Pour exiger des excuses du ministre de la Santé Gaétan Barrette, puis pour soulever des questions éthiques, notamment sur les liens entre le premier ministre Philippe Couillard et Arthur Porter.

Au cours des dernières semaines, M. Péladeau a multiplié les sorties sur le réseau social. Pour réclamer des excuses au ministre de la Santé Gaétan Barrette, puis pour soulever des questions éthiques, notamment sur les liens entre le premier ministre Philippe Couillard et Arthur Porter.

Comme je l'ai déjà signalé, on réclame quelque chose à quelqu'un, mais on exige quelque chose de quelqu'un.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« PKP dit qu’il n’a pas à répondre aux questions des journalistes » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/421662/pkp-dit-q...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

25 octobre 2014

Désillusionné?

  • En conférence de presse, jeudi à Ottawa, le commissaire de la GRC, Bob Paulson, a dit croire que Michael Zehaf Bibeau était « quelqu’un de désillusionné qui nourrissait probablement des croyances extrémistes ».
    (PC dans le site du Devoir, le 24 octobre 2014 à 0 h 13.)

Cette déclaration du commissaire de la GRC a été reprise dans diverses publications. J'ignore si le commissaire s'est exprimé en français ou si ses propos ont été traduits, mais je suis portée à croire, comme monsieur Jean Poulin, qui m'a signalé cet emploi de désillusionné, que l'auteur de l'attentat n'était pas quelqu'un qui avait perdu ses illusions.

Désillusionné, dans notre contexte, fait plutôt penser à l'anglais delusion, qui signifie notamment « idée délirante », d'après TERMIUM. Il me paraît assez vraisemblable, en effet, que Michael Zehaf Bibeau ait été quelqu'un qui avait des idées délirantes.

Dommage, la déclaration écrite de monsieur Paulson, que j'ai lue en anglais et en français dans le site de la GRC, fait bien mention de croyances extrémistes, mais ne va pas plus loin : « Selon certains, c’était quelqu’un qui nourrissait probablement des croyances extrémistes. » Des propos ont pu être ajoutés en conférence de presse; mais j'ai vu aussi quelques publications de langue anglaise où il est question de cette conférence, et n'y ai rien trouvé qui indique d'où vient exactement ce « désillusionné ».

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Zehaf-Bibeau n’était pas sur la liste des 90 personnes à risque élevé de la GRC » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/421960/zehaf-bib...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

17 octobre 2014

Je n'insisterais pas trop

  • Le 15 avril 2012, soit, on insiste, il y a deux ans et cinq mois [...]
    (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 16 octobre 2014.)

Mai, juin, juillet, août, septembre, octobre :

Le 15 avril 2012, soit, on insiste, il y a deux ans et six mois [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Déni de réalité » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

09 octobre 2014

Arracher les yeux... à qui?

  • Il y a quelque chose de particulièrement barbare à l’idée de décapiter quelqu’un, c’est vrai. Et puis, cette mise en scène théâtrale, le supplicié à genoux, nous montrant seulement ce qu’il va bientôt perdre, une tête stupéfiée, surplombé de son bourreau emmitouflé de noir. Comment ne pas réagir, comment ne pas vouloir leur arracher les yeux à leur tour?
    (Francine Pelletier, dans Le Devoir du 8 octobre 2014.)

Comme ce paragraphe est le premier de son article et qu'elle n'y fait mention que de deux personnes, la chroniqueuse donne l'impression, par l'emploi du pronom leur, de vouloir arracher les yeux à la fois au bourreau et au supplicié. Je suis pourtant certaine qu'elle ne souhaiterait s'attaquer qu'au premier :

Comment ne pas réagir, comment ne pas vouloir leur arracher les yeux à cette brute?

* * * * *

  • Depuis que les Américains ont commencé leur bombardement contre l’EI en août, 6000 combattants se sont joints au groupe qui sème la terreur. L’EI s’est également associé à sa rivale dans la région, les djihadistes du Front al-Nosra, affiliés à al-Qaïda.

Sa rivale ne peut évidemment représenter un masculin pluriel :

Depuis que les Américains ont commencé leur bombardement contre l’EI en août, 6000 combattants se sont joints au groupe qui sème la terreur. L’EI s’est également associé à ses rivaux dans la région, les djihadistes du Front al-Nosra, affiliés à al-Qaïda.

* * * * *

  • On sait aussi — bien que le gouvernement américain a supprimé ces pages de son rapport — que l’Arabie saoudite a joué un rôle dans l’attaque du World Trade Center.

Bien que doit être suivi du subjonctif :

On sait aussi — bien que le gouvernement américain ait supprimé ces pages de son rapport — que l’Arabie saoudite a joué un rôle dans l’attaque du World Trade Center.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Oeil pour oeil » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

05 octobre 2014

Et clique et clic

Clique de souris, clic de souris; homonymes; orthographe.

  • Ceux-ci pourront enregistrer leur vote par le biais d’un coup de fil ou d’un clique de souris du 13 au 15 mai.
    (Encadré accompagnant un article de Marco Bélair-Cirino dans le site du Devoir, le 4 octobre 2014 à 17 h 22.)

Deux observations :

1. Un biais, j'en ai déjà parlé ici, est un moyen détourné.

2. L'orthographe établit une distinction entre, disons, la clique du Plateau et un clic de souris.

On pouvait écrire :

Ceux-ci pourront enregistrer leur vote au moyen d'un coup de fil ou d’un clic de souris du 13 au 15 mai.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« L'affrontement entre Lisée et Péladeau éclate au grand jour » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/420276/course-a-...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

03 octobre 2014

Qualificatif

  • En fait, il était très grandement temps que la Commission européenne (CE) « s’attaque », pour reprendre le qualificatif employé, à la culture de l’optimisation fiscale chérie par les gouvernements irlandais, néerlandais et luxembourgeois au bénéfice, énormes au demeurant, des multinationales américaines en général et d’Apple en particulier.
    (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 3 octobre 2014.)

S'attaque n'est pas un qualificatif :

En fait, il était très grandement temps que la Commission européenne (CE) « s’attaque », pour reprendre le verbe employé, à la culture de l’optimisation fiscale chérie par les gouvernements irlandais, néerlandais et luxembourgeois au bénéfice, énorme au demeurant, des multinationales américaines en général et d’Apple en particulier.

En fait, il était très grandement temps que la Commission européenne (CE) « s’attaque », pour reprendre le terme employé, à la culture de l’optimisation fiscale chérie par les gouvernements irlandais, néerlandais et luxembourgeois au bénéfice, énorme au demeurant, des multinationales américaines en général et d’Apple en particulier.

Un qualificatif n'exprime pas une action, mais une manière d'être; le Multidictionnaire propose comme exemples l'expression poule mouillée et l'adjectif gentil.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Perverse fiscalité » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

02 octobre 2014

À leur risque et péril

À leur risque et péril, à leurs risques et périls.

  • Les journalistes indépendants, eux, n’ont rien de tel. Ils y vont à leur risque et péril.
    (Jean-Frédéric Légaré-Tremblay citant Alain Saulnier, dans Le Devoir du 1er octobre 2014.)

D'après les dictionnaires que j'ai consultés, on écrit toujours cette expression au pluriel, sous ses différentes formes : à leurs risques et périls, à ses risques et périls, à mes risques et périls, aux risques et périls de... :

Faire quelque chose à ses risques et périls. (Petit Robert.)

Si vous skiez en pleine tempête, c'est à vos risques et périls. (Multidictionnaire, à l'article « risque ».)

À nos risques et périls, nous enfreignons cette défense. (Hugo dans le Grand Robert, à l'article « merde ».)

La marchandise sortie du magasin du vendeur ou de l'expéditeur voyage, s'il n'y a convention contraire, aux risques et périls de celui à qui elle appartient [...] (Code de commerce dans le Grand Robert, à l'article « expéditeur ».)

Dans l'ordre des activités strictement temporelles, sociales et politiques, il est normal que l'initiative vienne d'en bas, je veux dire des laïques agissant à leurs risques et périls. (Maritain dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « péril ».)

Il fallait écrire :

Les journalistes indépendants, eux, n’ont rien de tel. Ils y vont à leurs risques et périls.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« La victoire de la désinformation? » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

27 septembre 2014

Elle a investit

  • La famille Simard met le cap vers le sud des É-U
    (Titre d'un article d'Isabelle Pion, dans La Tribune du 24 septembre 2014.)

On ne devrait employer l'abréviation d'un nom de pays que s'il y a un réel manque de place. Quoi qu'il en soit, d'après le Multidictionnaire, l'abréviation d'États-Unis s'écrit avec des points :

La famille Simard met le cap vers le sud des É.-U.

  • La famille a « perdu » une dizaine de jours et investit quelques centaines de dollars pour obtenir les nouveaux documents.

La famille a perdu et a investi :

La famille a « perdu » une dizaine de jours et investi quelques centaines de dollars pour obtenir les nouveaux documents.

La graphie investit correspond à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif et du passé simple; le participe passé, avec lequel on conjugue les temps composés, ne prend pas le t final. On parlerait d'ailleurs de la somme investie ou qui a été investie, et non pas investite.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

http://www.lapresse.ca/la-tribune/sherbrooke/201409/24/01...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

25 septembre 2014

Méprendre une chose pour une autre

Méprendre ou se méprendre; méprendre une chose pour une autre, méprendre une personne pour une autre; grammaire française; syntaxe.

  • Il est donc facile de la méprendre pour un liquide qui n'aurait pas ses effets.
    (David Rémillard dans le site du Soleil, le 21 septembre 2014.)

D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on ne saurait méprendre une chose ou une personne pour une autre, le verbe n'existant qu'à la forme pronominale :

Elle s'est méprise sur son silence. (Multidictionnaire.)

Elles se sont méprises sur nos déclarations. (Hanse-Blampain.)

[...] il se méprend sur moi et méconnaît [...] qui je suis [...] (Gide, dans le Petit Robert.)

[...] aux murs, des torchères de zinc singeaient le bronze à s'y méprendre [...] (Courteline, dans le Grand Robert.)

Ça doit être pour ça que vous marchez comme un gendarme à pied. Déodat se méprit sur le sens de la comparaison. (Aymé, dans le Trésor.)

Pourquoi faites-vous le méchant, l'oncle Anthime? La petite ne se méprend pas : au fond, ce savant impie est sensible. (Gide, dans le Trésor.)

Le journaliste aurait pu écrire :

Il est donc facile de la prendre pour un liquide qui n'aurait pas ses effets.

Il est donc facile de la confondre avec un liquide qui n'aurait pas ses effets.

* * * * *

  • Pour accélérer le transport en ambulance, le Service de police de la Ville de Québec ont fait fermer certaines entrées de l'autoroute Henri-IV.

Pour accélérer le transport en ambulance, le Service de police de la Ville de Québec a fait fermer certaines entrées de l'autoroute Henri-IV.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Val-Bélair : un enfant de 3 ans hospitalisé après avoir avalé du GHB » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-fa...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.