25 avril 2014
Clichés
- Après la réalisation du film, l’ONF aurait renvoyé ses clichés, selon Stephen Bulger, à son auteur, qui, lui, les aurait vendues à un ami photographe de mode. C’est de lui que le collectionneur américain les aurait acquises, vers 2009. « Il m’a appelé aussitôt », dit le galeriste.
(Jérôme Delgado, dans Le Devoir du 25 avril 2014.)
Le pronom les, complément d'objet direct des verbes vendre et acquérir, ne remplace pas un nom féminin, comme photos, mais masculin, soit clichés. Il fallait faire l'accord en conséquence :
Après la réalisation du film, l’ONF aurait renvoyé ses clichés, selon Stephen Bulger, à son auteur, qui, lui, les aurait vendus à un ami photographe de mode. C’est de lui que le collectionneur américain les aurait acquis, vers 2009. « Il m’a appelé aussitôt », dit le galeriste.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le Québec vu par Cartier-Bresson » : http://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/406500/foire...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:28 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 avril 2014
Le barbarisme de Bachar al-Assad
Barbarisme ou barbarie; paronymes.
- [...] on retient que le barbarisme de Bachar al-Assad nourrit la sauvagerie des réseaux islamistes et vice-versa.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 23 avril 2014.)
Accuser le président de la Syrie de barbarisme au lieu de barbarie, il me semble que c'est commettre un barbarisme. D'après le Grand Robert, en effet, si barbarie signifie « cruauté de barbare », le barbarisme est une « faute grossière de langage, particulièrement celle qui consiste à employer des mots forgés ou déformés, à se servir d'un mot dans un sens qu'il n'a pas ». (J'ai consulté aussi le Multidictionnaire, le Lexis, le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
[...] on retient que la barbarie de Bachar al-Assad nourrit la sauvagerie des réseaux islamistes et vice-versa.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le roi cynique » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
00:22 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 avril 2014
Se dégager de ses engagements
- Que M. Johnson, un ancien premier ministre, aborde la question avec autant de légèreté et que M. Couillard ne lui ait pas demandé de se dégager au cours des derniers mois de ses engagements auprès du privé [...]
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 23 avril 2014.)
Je suggérerais :
Que M. Johnson, un ancien premier ministre, aborde la question avec autant de légèreté et que M. Couillard ne lui ait pas demandé de se libérer au cours des derniers mois de ses engagements auprès du privé [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Il y a malaise » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/406163/transitio...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
14:28 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 avril 2014
Volets
- Une vingtaine de films et des poussières accèdent à la compétition, bon an mal an, sur un bouquet de maîtres confirmés, parfois déjà palmés d’or — cette fois, les frères Dardenne, Ken Loach —, et une relève triée sur le volet, après antichambre plus ou moins longue dans les volets parallèles.
(Odile Tremblay, dans Le Devoir du 19 avril 2014.)
On aurait pu écrire :
[...] et une relève triée sur le volet, après antichambre plus ou moins longue dans les sections parallèles.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le pinacle cannois » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/405893/le-pinacle-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:56 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 avril 2014
Les Francos-Ontariens
Franco-, variable ou invariable; les Francos-Ontariens, les Franco-Ontariens; orthographe.
- Mais plus encore : M. Fraser pense qu’il est temps que le Québec se dote d’une structure administrative semblable à celle de l’Office des affaires francophones (OAF), en Ontario. « L’OAF joue un rôle extrêmement important pour les [611 000] Francos-Ontariens », rappelle M. Fraser.
(Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 19 avril 2014.)
Franco-, lorsqu'il entre dans des mots composés où il évoque la France ou l'ascendance française, est un élément invariable :
Des traditions franco-ontariennes. (Multidictionnaire.)
Les accords franco-russes. (Lexis.)
Les Franco-Américains du Maine. (Petit Robert et Grand Robert.)
Les guerres franco-allemandes. (Grand Robert.)
Tous ou presque tous les invités de M. Ponto étaient Français, mais Français mâtinés, c'est-à-dire Franco-Anglais, Franco-Belges, Franco-Russes […] (A. Robida, dans le Grand Robert.)
D'après ce que je peux voir, ce point n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.
Il fallait écrire :
Mais plus encore : M. Fraser pense qu’il est temps que le Québec se dote d’une structure administrative semblable à celle de l’Office des affaires francophones (OAF), en Ontario. « L’OAF joue un rôle extrêmement important pour les [611 000] Franco-Ontariens », rappelle M. Fraser.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Pas de privilèges pour les anglophones » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/406059/pas-de-pr...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:14 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 avril 2014
Il dit lever bien des embûches?
- Il [Justin Trudeau] dit être persuadé qu’un cadre réglementaire adéquat aurait rassuré nos partenaires commerciaux et lever bien des embûches.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 12 avril 2014.)
Justin Trudeau ne dit pas lever bien des embûches, mais plutôt être persuadé qu'un cadre réglementaire adéquat aurait levé bien des embûches. Il fallait écrire :
Il dit être persuadé qu’un cadre réglementaire adéquat aurait rassuré nos partenaires commerciaux et levé bien des embûches.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le prix de l'inaction » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/405342/le-prix-d...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 avril 2014
On l'avait vu, ou non?
- Entre danse, théâtre et performance, la peudo-fable échappe à la force de chacune de ces formes. Du chorégraphe, on n’avait pourtant vu un Portrait plus prometteur, en 2010.
(Frédérique Doyon, dans Le Devoir du 16 avril 2014.)
Le contexte indique qu'on l'avait pourtant bien vu, ce Portrait plus prometteur :
Entre danse, théâtre et performance, la peudo-fable échappe à la force de chacune de ces formes. Du chorégraphe, on n’avait avait pourtant vu un Portrait plus prometteur, en 2010.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Une fable sage et bien plate » : http://www.ledevoir.com/culture/danse/405701/danse-une-fa...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:22 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 avril 2014
Pas pantoute
Avoir l'expérience avec quelque chose, avoir l'expérience de quelque chose; avoir une expérience avec quelque chose, avoir une expérience de quelque chose; grammaire française; préposition; syntaxe.
- Ces jeunes ados n’ont pas toute la même expérience avec le français, ça s’entend à leur accent.
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 17 avril 2014.)
D'après ce que je vois dans les dictionnaires que j'ai sous la main, on a l'expérience ou une expérience de quelque chose, et non pas avec quelque chose :
Avoir une longue expérience, l'expérience prolongée d'une chose. (Petit Robert.)
L'expérience du monde, des hommes. (Petit Robert.)
Avoir l'expérience de la vie militaire, de la guerre. (Grand Robert.)
L'expérience constante des affaires. (Grand Robert.)
Mais nous entendons fonder nos concepts d'art sur notre expérience de l'art, et non subordonner celle-ci à des concepts. (Malraux, dans le Grand Robert.)
Mais les meilleurs de mes amis devaient redouter, à leur insu, le signe dont m'avait marqué ma première enfance, mon expérience enfantine de la misère, de son opprobre. (Bernanos, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Par ailleurs, je crois comprendre que les adolescents anglophones dont il est question n'ont pas tous eu les mêmes occasions de parler le français :
Ces ados n’ont pas tous la même expérience du français, ça s’entend à leur accent.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le plaisir du français » : http://www.ledevoir.com/societe/education/405822/le-plais...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:26 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 avril 2014
Avancées
- Cette vérification est habituelle et existe depuis longtemps. Mais au cours des dernières années, les avancées dans le couplage de dossiers a rendu l'opération bien plus efficace.
(Denis Lessard, dans La Presse du 16 avril 2014.)
D'après la construction de la phrase, ce n'est pas le couplage de dossiers qui a rendu l'opération bien plus efficace, mais plutôt les avancées dans le couplage de dossiers :
Cette vérification est habituelle et existe depuis longtemps. Mais au cours des dernières années, les avancées dans le couplage de dossiers ont rendu l'opération bien plus efficace.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Conseil des ministres : choisir sous l'œil de la SQ » : http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-que...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
13:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 avril 2014
À l'inverse*
- Elle cible les personnes à faible revenu vivant dans la capitale du Massachusetts et qui, bien souvent, doivent composer avec une surcharge pondérale inversement proportionnelle à leur sédentarité et à la qualité des aliments qu’ils mettent dans leurs assiettes.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 14 avril 2014.)
Que la surcharge pondérale de certaines personnes soit inversement proportionnelle à la qualité des aliments qu'elles mettent dans leurs assiettes, je n'ai aucun mal à le croire; mais qu'elle soit inversement proportionnelle à leur sédentarité, ce serait on ne peut plus surprenant, puisque la sédentarité s'entend ici du manque d'exercice. Pour éviter le contresens, le chroniqueur aurait pu écrire, par exemple :
Elle cible les personnes à faible revenu vivant dans la capitale du Massachusetts et qui, bien souvent, doivent composer avec une surcharge pondérale attribuable à leur sédentarité et à la mauvaise qualité des aliments qu'elles mettent dans leurs assiettes.
* * * * *
-
[...] pour qu’ils soient plus éclairés, pour les empêcher de s’enfermer dans ces pensées circulaires dans lesquels la peur trouve toujours des terreaux fertiles.
[...] pour qu’ils soient plus éclairés, pour les empêcher de s’enfermer dans ces pensées circulaires dans lesquelles la peur trouve toujours des terreaux fertiles.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 21 avril à 18 h 45, je vois que les trois fautes signalées ont été corrigées.
« La prescription » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/405...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:37 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 avril 2014
On y déploit son venin
Déployer à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif; il déploit, il déploie; grammaire française; orthographe; conjugaison du verbe déployer.
- Les médias sociaux sont remplis de commentaires négatifs à propos des autres. On y déploit son venin.
(Stéphane Laporte, dans La Presse du 13 avril 2014.)
Déployer est un verbe du premier groupe, comme aimer et envoyer, et non pas du troisième groupe, comme voir. À la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif, il ne se termine donc pas par un t, mais plutôt par un e :
Les médias sociaux sont remplis de commentaires négatifs à propos des autres. On y déploie son venin.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Parler contre les autres » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/stephane-laporte...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 avril 2014
Les soulager d'avoir à devoir...
- Il est trop tard pour changer quoi que ce soit à l’effet produit. À moins qu’une fois partis, nous décidions dans la même démarche et pour soulager les citoyens et citoyennes d'avoir à réfléchir un peu, donner leur opinion et devoir faire le voyage jusqu’à l’isoloir à quelques reprises durant leur vie, on pourrait envisager de garder les 70 députés libéraux à vie et de mettre tous les autres à la porte.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 11 avril 2014.)
Trois observations :
- À moins que nous décidions quoi? On ne peut pas à la fois décider quelque chose et seulement l'envisager.
- Pour soulager les citoyens et citoyennes d'avoir à devoir faire le voyage jusqu'à l'isoloir?
- La deuxième phrase serait plus claire si les trois verbes à l'infinitif qui marquent ce que les citoyens ont à faire étaient introduits par la préposition à.
Je proposerais :
Il est trop tard pour changer quoi que ce soit à l’effet produit. À moins qu’une fois partis, nous décidions dans la même démarche, et pour soulager les citoyens et citoyennes d’avoir à réfléchir un peu, à donner leur opinion et devoir à faire le voyage jusqu’à l’isoloir à quelques reprises durant leur vie, on pourrait envisager de garder les 70 députés libéraux à vie et de mettre tous les autres à la porte.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Une élection "à l’aveugle" » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/405236/une-elect...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent
10 avril 2014
Qu'elles fonctions il va occuper
- Une infirmière pivot lui aurait organisé un rendez-vous rapide pour des examens diagnostiques et une rencontre avec un médecin spécialiste, lequel aurait conservé à son horaire des plages horaires d’urgence.
(Amélie Daoust-Boisvert, dans Le Devoir du 10 avril 2014.)
... lequel aurait conservé à son horaire des plages horaires d'urgence.
* * * * *
- Une portion des hausses salariales promises était liée à ses mesures.
Il s'agit des mesures dont on vient de parler :
Une portion des hausses salariales promises était liée à ces mesures.
* * * * *
- « Nous allons attendre de voir qu’elles fonctions il va occuper. » [C'est la Dre Diane Francœur qui parle.]
Nul besoin d'analyser longuement la phrase pour déterminer quelle fonction, justement, peut bien avoir le pronom elles; il n'en a aucune, pour la bonne raison que nous avons plutôt affaire à l'adjectif interrogatif quelles :
« Nous allons attendre de voir quelles fonctions il va occuper. »
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Pas de hausse salariale, pas de nouvelles mesures d’accès » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/405131/pas-de-hauss...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 avril 2014
Que la banlieue est vote
- Rappelons que sur l'ensemble de la Rive-Nord de Québec, les libéraux ont obtenu 39 % des voix, la CAQ 34 % et le PQ 19 %. Que la banlieue est vote à l'avenant n'est donc que normal.
(Jean-François Cliche, dans Le Soleil du 9 avril 2014; texte mis à jour à 19 h 21.)
Rappelons que sur l'ensemble de la Rive-Nord de Québec, les libéraux ont obtenu 39 % des voix, la CAQ 34 % et le PQ 19 %. Que la banlieue ait voté* à l'avenant n'est donc que normal.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 10 avril à 18 h 13, je vois que l'on a apporté la correction.
« Pauline Marois victime de "rapiéçage" de la carte électorale » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:20 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 avril 2014
Ça fait mal
- La circonscription a voté libéral depuis 1998. Son député sortant, André Drolet, a toujours été très présent et le vote pour Québec solidaire et Option nationale font mal au PQ.
(François Bourque, dans Le Soleil du 5 avril 2014.)
D'après la construction de la phrase, ce ne sont pas Québec solidaire et Option nationale qui font mal au PQ, mais le vote pour ces deux partis :
La circonscription a voté libéral depuis 1998. Son député sortant, André Drolet, a toujours été très présent et le vote pour Québec solidaire et Option nationale fait mal au PQ.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le pouls de Québec à la veille du vote » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/dossiers/elec...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
14:08 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 avril 2014
Aux abonnés absents
- On sait quelle importance ont eu les dérapages des robocalls dans de récentes campagnes fédérales et municipales.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 5 avril 2014.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct (c.o.d.), si celui-ci précède le verbe. Mais pour découvrir le c.o.d. dans la phrase à l'étude, il faut voir que l'importance n'a pas eu les dérapages; ce sont plutôt les dérapages qui ont eu une importance :
On sait quelle importance ont eue les dérapages des robocalls dans de récentes campagnes fédérales et municipales.
* * * * *
- Le jour où le parti faiblit par ses promesses ou ses actions sur la cause, le militant l’abonne et adieu, plus rien ne va [...]
Disons plutôt que le militant se met aux abonnés absents :
Le jour où le parti faiblit par ses promesses ou ses actions sur la cause, le militant l’abandonne et adieu, plus rien ne va [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L'envol des bénévoles » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/404743/l-envol-d...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:15 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 avril 2014
Ceux que personne n'intéresse
- Fasciste, le candidat Robert Ménard (soutenu par le FN), fondateur de Reporter sans frontières et qui veut créer une mutuelle pour les plus pauvres de Béziers où, en passant, 50 % de la population a voté pour lui!
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 4 avril 2014.)
L'organisme s'appelle Reporters sans frontières :
- [...] ces zones souvent situées à 50 km des villes où se réfugie une population de « petits Blancs » qui vivote souvent repoussée par les quartiers immigrants de la proche banlieue. On trouve là les vrais perdants de la mondialisation. Ceux que personne n’intéresse. Surtout pas l’extrême gauche qui ne recrute que parmi les bobos des grandes villes.
Personne n'intéresse les vrais perdants de la mondialisation? Je pense que monsieur Rioux a plutôt voulu dire :
On trouve là les vrais perdants de la mondialisation. Ceux qui n'intéressent personne. Surtout pas l’extrême gauche, qui ne recrute que parmi les bobos des grandes villes.
On trouve là les vrais perdants de la mondialisation. Ceux à qui personne ne s’intéresse. Surtout pas l’extrême gauche, qui ne recrute que parmi les bobos des grandes villes.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Ciel, le peuple! » : http://www.ledevoir.com/international/europe/404636/ciel-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:16 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 avril 2014
L'UMP est tiraillé
UMP, masculin ou féminin; UMP, genre; genre des sigles; grammaire française.
- Cela étant, l’UMP étant encore et toujours tiraillé par les ambitions de ces mandarins, sa ligne politique est peu lisible.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 1er avril 2014.)
Deux observations :
- Il serait souhaitable d'éviter la répétition de étant.
- L'UMP, c'est l'Union pour un mouvement populaire. Le sigle est féminin, tout comme le mot principal de la désignation du parti. (J'ai consulté le Multidictionnaire.)
On pourrait écrire :
Cela dit, l’UMP étant encore et toujours tiraillée par les ambitions de ces mandarins, sa ligne politique est peu lisible.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Raclée infligée au PS » : http://www.ledevoir.com/international/europe/404215/Elect...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:01 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 avril 2014
Les détenteurs d'une maîtrise ou de doctorat
- Depuis la réforme Chagnon il y a 20 ans, il est difficile pour les détenteurs d’une maîtrise ou de doctorat en chimie, en français, en histoire, etc. d’accéder au métier d’enseignant au secondaire.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 1er avril 2014.)
Les deux compléments doivent être introduits de la même façon :
Depuis la réforme Chagnon il y a 20 ans, il est difficile pour les détenteurs d’une maîtrise ou d'un doctorat en chimie, en français, en histoire, etc. d’accéder au métier d’enseignant au secondaire.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Cruciales disciplines » : http://www.ledevoir.com/societe/education/404216/Educatio...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 avril 2014
Deux corps
- Le corps de sa mère, Nancy Samson, et du nouveau conjoint de cette dernière, Benoît Daigle, ont été trouvés une demi-heure plus tard dans un chalet de Sainte-Croix.
(Pierre-Olivier Fortin, dans Le Soleil du 8 février 2014.)
On a trouvé deux corps :
Le corps de sa mère, Nancy Samson, et celui du nouveau conjoint de cette dernière, Benoît Daigle, ont été trouvés une demi-heure plus tard dans un chalet de Sainte-Croix.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Drame à Saint-Isidore : les dernières heures de Béatrice » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-fa...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:08 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 avril 2014
Il aura fallut
Fallu, fallut; participe passé du verbe falloir; grammaire française; orthographe.
- Il aura fallut un peu plus de 10 ans pour qu'on commence à la prendre au sérieux.
(Stéphane Laporte, dans La Presse du 30 mars 2014.)
On écrit fallut au passé simple, mais fallu au participe passé : il a fallu, il avait fallu, il aurait fallu... :
Il aura fallu un peu plus de 10 ans pour qu'on commence à la prendre au sérieux.
* * * * *
- On allait au baseball pour voir les Expos gagner. Et si ils ne gagnaient pas, on n'y allait pas.
On fait l'élision lorsque la conjonction si est suivie des pronoms il ou ils :
On allait au baseball pour voir les Expos gagner. Et s'ils ne gagnaient pas, on n'y allait pas.
* * * * *
- Pourtant, les Expos était le meilleur instrument promotionnel de la ville.
Pourtant, les Expos étaient le meilleur instrument promotionnel de la ville.
- Qui connaîtrait la ville de Green Bay à Montréal, si les Packers n'existaient pas? Qui connaîtrait la ville de Montréal à San Diego, si les Expos n'avait pas existé?
Qui connaîtrait la ville de Green Bay à Montréal, si les Packers n'existaient pas? Qui connaîtrait la ville de Montréal à San Diego, si les Expos n'avaient pas existé?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Ils s'appelaient les Expos de Montréal » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/stephane-laporte...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:22 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias