28 septembre 2011
Données sur la langue
- Rappelons également qu'il s'agit de données sur la langue parlée à la maison et non pas de la langue d'usage public — au travail, dans les commerces ou dans le voisinage.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 17 septembre 2011.)
Je pense qu'on a voulu dire :
Rappelons également qu'il s'agit de données sur la langue parlée à la maison et non pas sur la langue d'usage public [...]
- Dans cette étude sur la persistance et l'orientation linguistiques des allophones au Québec, on note aussi que l'augmentation des transferts vers le français s'explique aussi par la composition de l'immigration.
Je proposerais :
Dans cette étude sur la persistance et l'orientation linguistiques des allophones au Québec, on note aussi que l'augmentation des transferts vers le français s'explique en outre par la composition de l'immigration.
Line Gingras
Québec
« La situation de la langue – Vers une cassure entre Montréal et le reste du Québec » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/331...
04:48 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 septembre 2011
Virgule et pronom relatif
- Existe au sein du ministère des Transports un système de collusion « d'une ampleur insoupçonnée » pour l'attribution des contrats de travaux publics. Un constat, qui même venant d'une personnalité aussi crédible, n'émeut d'aucune façon le gouvernement Charest qui persiste dans un refus injustifiable de mettre sur pied une commission d'enquête.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 16 septembre 2011.)
Le message central de la deuxième phrase, c'est : Un constat qui n'émeut d'aucune façon le gouvernement Charest. Il faut donc placer la première virgule non pas devant le pronom relatif, mais juste après, pour isoler l'élément accessoire que constitue même venant d'une personnalité aussi crédible.
Par contre, la seconde proposition relative, qui persiste dans un refus injustifiable de mettre sur pied une commission d'enquête, doit être précédée de la virgule, parce qu'elle ne sert pas à déterminer de quel gouvernement Charest il s'agit : il n'y a évidemment qu'un seul gouvernement Charest. Nous n'avons pas affaire à une relative déterminative, mais explicative.
On aurait pu écrire :
Un constat qui, même venant d'une personnalité aussi crédible, n'émeut d'aucune façon le gouvernement Charest, qui persiste dans un refus injustifiable de mettre sur pied une commission d'enquête.
Ce constat, même venant d'une personnalité aussi crédible, n'émeut d'aucune façon le gouvernement Charest, qui persiste dans un refus injustifiable de mettre sur pied une commission d'enquête.
Line Gingras
Québec
« Collusion dans la construction – La peur des libéraux » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/331499/collusion...
15:22 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 septembre 2011
Est-ce que et le pronom de rappel
- Et, surtout, cette question lancinante : est-ce que les dépassements de coûts, les extras, les contrats de gré à gré ne servent-ils pas à garnir, par ricochet, les coffres du Parti libéral?
(Vincent Marissal, dans La Presse du 22 septembre 2011.)
On dirait :
Est-ce que Sophie peut venir jouer à la maison ce soir?
(Et non pas : Est-ce que Sophie peut-elle venir jouer à la maison ce soir?)
En ce qui concerne la phrase à l'étude, je vois deux constructions possibles :
Et, surtout, cette question lancinante : est-ce que les dépassements de coûts, les extras, les contrats de gré à gré ne servent-ils pas à garnir, par ricochet, les coffres du Parti libéral?
Et, surtout, cette question lancinante : est-ce que les dépassements de coûts, les extras, les contrats de gré à gré ne servent-ils pas à garnir, par ricochet, les coffres du Parti libéral?
Line Gingras
Québec
« La république-de-bananisation » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/vincent-marissal/2...
00:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 septembre 2011
Les coupes qu'on avait infligé
- [...] il digérait mal les coupes de 31 millions qu’on avait infligé au réseau.
(Lisa-Marie Gervais dans le site du Devoir, 16 septembre 2011.)
On avait infligé quoi? des coupes. Rappelons que le participe passé employé avec avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe :
[...] il digérait mal les coupes de 31 millions qu’on avait infligées au réseau.
Line Gingras
Québec
« Près de 200 millions de coupes en éducation » : http://www.ledevoir.com/societe/education/331522/pres-de-...
04:27 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 septembre 2011
Reconnaître à la fois l'excellence ou apporter...
- Il ne fait pas de doute que chaque enseignant peut d'abord s'autoévaluer par rapport à la qualité de la mise en œuvre de chacune de ses responsabilités et en rendre compte honnêtement auprès de son supérieur. Il appartient ensuite à ce dernier de lui assurer une rétroaction tout aussi honnête, en reconnaissant à la fois l'excellence des uns ou en apportant le soutien nécessaire à celui dont le dossier apparaît plus faible et en redressant, le cas échéant, ce qui doit l'être.
(Jean-Pierre Proulx, dans Le Devoir du 14 septembre 2011.)
Le pluriel des uns s'accorde mal avec le singulier chaque enseignant.
Dans un autre ordre d'idées, en plaçant la locution adverbiale à la fois entre le verbe reconnaître et son complément d'objet direct, l'excellence, on annonce que le supérieur reconnaît au moins deux choses; mais ce n'est pas le cas, puisque en reconnaissant n'a qu'un seul complément d'objet direct.
On aurait pu écrire, à mon avis :
Il ne fait pas de doute que chaque enseignant peut d'abord s'autoévaluer par rapport à la qualité de la mise en œuvre de chacune de ses responsabilités et en rendre compte honnêtement auprès de son supérieur. Il appartient ensuite à ce dernier d'assurer une rétroaction tout aussi honnête, en reconnaissant à la fois l'excellence de l'un tout en apportant le soutien nécessaire à celui dont le dossier apparaît plus faible et en redressant, le cas échéant, ce qui doit l'être.
Line Gingras
Québec
« Évaluation des enseignants – Pour sortir du cul-de-sac créé par François Legault » : http://www.ledevoir.com/societe/education/331338/evaluati...
00:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 septembre 2011
Complot contre « la » personne?
- Le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, a dévoilé hier son projet de règlement permanent sur « la procédure de sélection des personnes aptes à être nommés juges » [...]
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 23 septembre 2011.)
Les personnes en question, espérons-le, sont aptes à être nommées juges.
(Je vais finir par croire à un complot contre le féminin du nom personne.)
Line Gingras
Québec
« Charest ne se mêlera plus de la nomination des juges » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/332016/charest-n...
14:52 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Le nouvel éditeur : de quel genre?
- Le nouvel éditeur mise sur la sortie, pour chacun de ses livres, d'une édition numérique simultanée. Elle compte s'appuyer sur l'équipe marketing de Druide informatique, venue justement du milieu livre.
(Catherine Lalonde, dans Le Devoir du 15 septembre 2011.)
À mon avis, ce n'est pas l'édition numérique ni la sortie d'une telle édition qui compte s'appuyer sur l'équipe marketing, mais le nouvel éditeur :
Le nouvel éditeur mise sur la sortie, pour chacun de ses livres, d'une édition numérique simultanée. Il compte s'appuyer sur l'équipe marketing de Druide informatique, venue justement du milieu du livre.
Line Gingras
Québec
« Les créateurs d'Antidote lancent une maison d'édition » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/331398/les-createu...
01:16 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 septembre 2011
Tous les enseignants : de quel nombre?
- Ainsi, il est du devoir de tous les enseignants « de prendre les mesures appropriées pour maintenir un haut niveau de développement professionnel ». Bref, il doit assurer sa formation continue.
(Jean-Pierre Proulx, dans Le Devoir du 14 septembre 2011.)
On aurait pu écrire :
Ainsi, il est du devoir de tous les enseignants « de prendre les mesures appropriées pour maintenir un haut niveau de développement professionnel ». Bref, ils doivent assurer leur formation continue.
Ainsi, il est du devoir de l'enseignant « de prendre les mesures appropriées pour maintenir un haut niveau de développement professionnel ». Bref, il doit assurer sa formation continue.
Line Gingras
Québec
« Évaluation des enseignants – Pour sortir du cul-de-sac créé par François Legault » : http://www.ledevoir.com/societe/education/331338/evaluati...
00:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 septembre 2011
Un bâton et plusieurs corps?
- [...] un sport qui n'en est plus un parce qu'il est animé par un trop grand nombre de joueurs sans véritable talent qui se servent de leur bâton de hockey comme d'une arme et de leurs corps comme d'un char d'assaut.
(Victor-Lévy Beaulieu, dans Le Devoir du 20 septembre 2011.)
Chaque joueur a un bâton – et un corps, un seul :
[...] un trop grand nombre de joueurs sans véritable talent qui se servent de leur bâton de hockey comme d'une arme et de leur corps comme d'un char d'assaut.
- Par exemple, La Semaine verte célèbre cette année la quarantième année de son existence et ses concepteurs ont produit quatre merveilleuses émissions qui nous montrent non seulement son évolution, mais aussi celui de toute la société québécoise.
Évolution est un nom féminin :
Par exemple, La Semaine verte célèbre cette année la quarantième année de son existence et ses concepteurs ont produit quatre merveilleuses émissions qui nous montrent non seulement son évolution, mais aussi celle de toute la société québécoise.
Line Gingras
Québec
« J'aime moins la télévision qu'avant » : http://www.ledevoir.com/culture/television/331741/j-aime-...
02:31 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 septembre 2011
Les sous-terrains de Montréal
Sous-terrain, souterrain; orthographe.
- Cette année, c'est jusque dans les sous-terrains de Montréal [...] que les artistes s'afficheront pour le plaisir de la galerie.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 14 septembre 2011.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, il faut écrire les souterrains :
Les souterrains dans lesquels circulent les chemins de fer métropolitains ne sont autre chose que des tunnels. (Albitreccia, dans le Trésor.)
Le mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.
Line Gingras
Québec
« Démocratisation – La culture hors les murs » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/33...
02:26 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 septembre 2011
Un coup vigoureux de barre
- Façon pour eux de dire avec beaucoup de retenue que les mesures prises par les gouvernements ces deux dernières décennies se sont révélées insuffisantes et qu'un coup vigoureux de barre doit être donné.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 13 septembre 2011.)
Coup de barre forme une locution dont je garderais les éléments soudés; on pouvait très bien écrire :
Façon pour eux de dire avec beaucoup de retenue que les mesures prises par les gouvernements ces deux dernières décennies se sont révélées insuffisantes et qu'un coup de barre vigoureux doit être donné.
Façon pour eux de dire avec beaucoup de retenue que les mesures prises par les gouvernements ces deux dernières décennies se sont révélées insuffisantes et qu'un vigoureux coup de barre* doit être donné.
- C'est le moins que puisse dire celui qui est chef d'un gouvernement dont la responsabilité première est d'assurer la pérennité de langue française en Amérique du Nord.
La pérennité n'a pas de langue. On a oublié l'article : la pérennité de la langue* française.
- Les simples citoyens ne seront pas encouragés à faire valoir leur droit à être servi en français si leurs plaintes n'aboutissent qu'à de molles réprimandes.
Ce n'est pas le droit qui est servi, mais les simples citoyens :
Les simples citoyens ne seront pas encouragés à faire valoir leur droit à être servis* en français si leurs plaintes n'aboutissent qu'à de molles réprimandes.
Line Gingras
Québec
* À 19 h 40, je vois que l'article a été corrigé.
« Le français à Montréal – Ce qui est inquiétant » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/331...
01:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 septembre 2011
La force du pouvoir et de l'économie ne suffisaient pas
- Au cours de son homélie, le pape [...] a insisté sur le fait que « la force du pouvoir et de l'économie » ne suffisaient pas à l'Homme.
(AFP, dans Le Devoir du 12 septembre 2011.)
Qu'est-ce qui ne suffisait pas? Non pas le pouvoir et l'économie, mais la force du pouvoir et de l'économie. Le verbe doit s'accorder avec le noyau du groupe sujet :
Au cours de son homélie, le pape [...] a insisté sur le fait que « la force du pouvoir et de l'économie » ne suffisait pas à l'Homme.
Line Gingras
Québec
« Italie – Le pape célèbre la messe dans le chantier naval d'Ancône » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/33117...
00:05 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 septembre 2011
Le français, avec quelle désinvolture nous la traitons!
- Alors, à quel titre les allophones prendraient-ils le relais et assureraient-ils l'avenir du français au Québec, alors qu'ils observent avec quelle désinvolture nous la traitons nous-mêmes?
(Denise Bombardier, dans Le Devoir du 17 septembre 2011.)
Alors, à quel titre les allophones prendraient-ils le relais et assureraient-ils l'avenir du français au Québec, alors qu'ils observent avec quelle désinvolture nous le traitons nous-mêmes?
Line Gingras
Québec
« Un été éprouvant » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/331621/un-ete-ep...
04:25 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 septembre 2011
Chose certaine, n'en déplaise à certains
- L'Office québécois de la langue française promet de poursuivre son analyse à ce sujet. Chose certaine, n'en déplaise à certains qui ont déjà trouvé leur solution simpliste, la question de l'avenir du français au Québec ne peut reposer sur les seules épaules des immigrants que l'on choisit d'accueillir ou pas.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 13 septembre 2011.)
Je suggérerais :
Chose certaine, n'en déplaise à ceux qui ont déjà trouvé...
Line Gingras
Québec
« Le déclin du français » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/rima-elkouri/20110...
02:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 septembre 2011
Dans chacun de leur champ respectif
- Sans entrer dans le détail des propositions à venir, M. Poirier indique que les membres du groupe ont, dans les dernières semaines, produit un document de dix pages dans chacun de leur champ respectif [...]
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 12 septembre 2011.)
Le complément de chacun ne peut être qu'un pluriel. On dirait par exemple :
Cette chapelle remonte au XIIIe siècle, comme chacun de ses vitraux [et non pas, bien évidemment, comme chacun de son vitrail].
Il a rédigé une étude sur chacun de ces écrivains [et non pas sur chacun de cet écrivain].
Il fallait écrire :
Sans entrer dans le détail des propositions à venir, M. Poirier indique que les membres du groupe ont, dans les dernières semaines, produit un document de dix pages dans chacun de leurs champs respectifs [...]
Line Gingras
Québec
« Un nouveau groupe se forme pour sortir le Québec du cynisme et de l'inertie » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/33...
00:34 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 septembre 2011
Attirer des organismes à financer des projets
Attirer à + infinitif; attirer quelqu'un ou quelque chose à + infinitif; grammaire française; syntaxe.
- [...] lancer de petits projets de recherche dont les résultats peuvent attirer les grands organismes subventionnaires à financer des projets prometteurs [...]
(Patrick Lagacé, dans La Presse du 21 août 2011.)
Aucun des ouvrages que j'ai consultés (Petit Robert, Multidictionnaire, Lexis, Trésor de la langue française informatisé; j'ai vu aussi le Hanse-Blampain, qui ne m'a pas été utile) n'admet la construction attirer quelqu'un ou quelque chose à faire quelque chose. On aurait pu employer le verbe inciter :
Sa réponse m'incite à penser qu'il est innocent. (Petit Robert.)
Ce premier succès l'incita à persévérer. (Lexis.)
[...] lancer de petits projets de recherche dont les résultats peuvent inciter les grands organismes subventionnaires à financer des projets prometteurs [...]
Line Gingras
Québec
« René Angélil, un homme et le cancer » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201...
02:54 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 septembre 2011
Où qu'ils soient formés, aucun journaliste...
- Ma génération n'a pas connu les cours de journalisme. Mais, où qu'ils soient formés, aucun journaliste d'aujourd'hui n'aura pu vivre le privilège d'un apprentissage, d'un compagnonnage au sens classique, auprès d'un maître aussi rigoureux et aussi bienveillant que Michel Roy.
(Lise Bissonnette, dans Le Devoir du 10 septembre 2011.)
Il me semble que ce sont les journalistes qui sont formés, et non pas les cours; or, le singulier aucun journaliste ne peut être représenté que par un singulier :
Ma génération n'a pas connu les cours de journalisme. Mais, où qu'il soit formé, aucun journaliste d'aujourd'hui n'aura pu [...]
Line Gingras
Québec
« 1929-2011 – Michel Roy, l'enseignement véritable » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/331096/1929-2011-m...
00:13 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 septembre 2011
« Le Devoir » que nous avions quittés
- Le Devoir que nous avions tous deux quittés un jour fut, on s'en doute, notre sujet de prédilection.
(Jean-Pierre Proulx, dans Le Devoir du 10 septembre 2011.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Nous avions quitté quoi? Le Devoir. Le participe devait se mettre au masculin singulier : quitté.
Line Gingras
Québec
« Souvenirs d'un ancien collègue – Michel Roy, notre maître » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/331132/souvenirs-d...
03:52 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 septembre 2011
Il s'est refusé d'arrêter une date
Se refuser de + infinitif; se refuser à + infinitif; se refuser de faire quelque chose; se refuser à faire quelque chose; grammaire française; syntaxe.
- [...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois d'arrêter une date de retour au jeu.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 8 septembre 2011.)
On refuse de faire quelque chose; cependant, comme le signale Marie-Éva de Villers, « à la forme pronominale et suivi d'un infinitif, le verbe se construit avec la préposition à » :
Elles se sont refusées à signer. (Multidictionnaire.)
[Noter que le participe passé s'accorde avec le sujet, parce que le pronom réfléchi a pour seule fonction d'indiquer la forme pronominale.]
Il se refusait à envisager cette solution. (Petit Robert.)
Du reste, elle se refusait à voyager cette nuit! (Leroux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Ses pieds enflés se refusaient à marcher. (Maupassant, dans le Trésor.)
Ils se sont refusés à nous aider. (Hanse-Blampain.)
Le Trésor mentionne aussi la construction se refuser de + infinitif, sans en donner d'exemple. Hanse et Blampain font observer, à ce propos, que « certains écrivains emploient se refuser de faire quelque chose »; dans l'usage courant, précisent-ils, on utilise plutôt s'interdire de :
Ils s'étaient refusé de penser à autre chose. (Céline, dans le Hanse-Blampain.)
[Le participe passé reste invariable, le pronom réfléchi étant complément indirect.]
Dans la phrase qui nous occupe, où se refuser signifie ne pas consentir, on aurait pu écrire :
[...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois à arrêter [ou à fixer, pour l'euphonie] une date de retour au jeu.
[...] a-t-il affirmé, se refusant toutefois d'arrêter une date de retour au jeu.
Line Gingras
Québec
« Crosby demande qu'on interdise les coups à la tête » : http://www.ledevoir.com/sports/hockey/330940/crosby-deman...
01:48 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 septembre 2011
Une renonciation de l'idée de souveraineté
Renonciation de quelque chose; renonciation à quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- En revanche, elle n'a manifesté aucune volonté de pactiser avec ceux qui réclament l'abandon de sa politique de « gouvernance souverainiste » perçue comme une renonciation de l'idée même de souveraineté.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 2 septembre 2011.)
D'après les exemples que je vois dans les dictionnaires, on introduit au moyen de la préposition à le complément de renonciation désignant le bien moral auquel on renonce :
Renonciation à une opinion, à sa foi, à sa liberté. (Petit Robert.)
Renonciation à un projet. (Petit Robert.)
Renonciation à la puissance paternelle. (Lexis.)
Aujourd'hui où il y a chez lui [Zola] une renonciation bien manifeste à l'écriture, le livre qu'il publie est déclaré un chef-d'œuvre, un mot bien rarement employé par la critique pour le livre vivant, pour le livre d'un jeune. (Goncourt, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
En revanche, elle n'a manifesté aucune volonté de pactiser avec ceux qui réclament l'abandon de sa politique de « gouvernance souverainiste », perçue comme une renonciation à l'idée même de souveraineté.
Line Gingras
Québec
« Parti québécois – Le mur » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/330532/parti-que...
00:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 septembre 2011
Un fond d'un million
- Elle a aussi miné la proposition de doter le Conseil de presse du Québec d'un fond* d'un million afin de lui donner de l'indépendance et du mordant.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 6 septembre 2011.)
Fonds s'écrit avec un s au singulier pour désigner un « capital disponible, par opposition au revenu » (Trésor de la langue française informatisé) :
Ils affectèrent à cette entreprise un fonds de 250 000 livres sterling. (About, dans le Trésor.)
Elle a aussi miné la proposition de doter le Conseil de presse du Québec d'un fonds d'un million afin de lui donner de l'indépendance et du mordant.
Line Gingras
Québec
* Le 12 septembre, je constate que la faute a été corrigée.
« Médias – Le PQ, Agnès Maltais et le dentifrice » : http://www.ledevoir.com/culture/television/330739/medias-...
19:48 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias