29 octobre 2007
Mes favoris de préférence
« On nous reproche souvent, aux gens de ma génération et à ceux qui nous ont précédés, d'avoir manqué à notre devoir de transmission. Transmettre des notions de grammaire, communiquer le goût de consulter les dictionnaires, inciter les gens à se relire, développer l'esprit critique, c'est ce que je cherche à faire dans mon blogue. Et qui sont mes victimes favorites, celles par qui l'exemple authentique arrive? Des journalistes, de préférence - ce qui me permet, en même temps, de suivre l'actualité. »
Il n'est pas beau, le pléonasme? C'est moi-même qui l'ai fait, sans aide. Je m'étais relue, pourtant - une fois, deux fois même. Pas trois ou quatre, comme ici. Et puis j'avais l'esprit critique endormi, bercé par la subtile évocation du Nouveau Testament.
On ne se relit jamais trop. On n'est jamais trop vigilant. À l'obsession de la vitesse qui caractérise notre monde moderne, pourquoi n'opposerions-nous pas l'exigence tranquille de l'artisan.
Line Gingras
Québec
16:59 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, écriture
28 octobre 2007
Un droit, c'est un droit
« Dans le contexte constitutionnel actuel, refuser le droit à l'éligibilité à un nouvel arrivant, que ce soit de l'étranger ou d'une province canadienne, parce qu'il n'a pas une "connaissance appropriée" du français le prive d'un droit. » (Bernard Descôteaux.)
Je ne dirai pas le contraire. Mais je pense qu'il aurait mieux valu écrire :
Dans le contexte constitutionnel actuel, refuser l'éligibilité à un nouvel arrivant [...] le prive d'un droit.
Line Gingras
Québec
« Revenir à l'essentiel » : http://www.ledevoir.com/2007/10/27/162139.html
04:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 octobre 2007
Devenir, verbe attributif
« Certains, comme Jean-François Lisée, auraient apparemment souhaité refuser le droit de vote aux immigrants qui, après trois ans en sol québécois, n'auraient pas la connaissance "appropriée" du français leur permettant de devenir citoyen. » (Denise Bombardier.)
Devenir, d'après le Petit Robert, c'est passer d'un état à un autre, commencer à être; ce verbe s'emploie donc avec un attribut, comme le verbe être. Dans le cas présent, la fonction d'attribut est remplie par le nom citoyen, qui se rapporte à immigrants, sujet implicite de l'infinitif devenir. Or, à moins d'être un mot invariable, l'attribut s'accorde normalement avec le sujet :
Dans un si pressant danger, il convenait qu'ils fussent d'abord citoyens. Ils avaient préféré demeurer artistes. (Caillois, dans le Petit Robert. C'est moi qui souligne.)
On aurait dû écrire, par conséquent :
... refuser le droit de vote aux immigrants qui [...] n'auraient pas la connaissance « appropriée » du français leur permettant de devenir citoyens.
Line Gingras
Québec
« Le miroir aux alouettes » : http://www.ledevoir.com/2007/10/27/162134.html
07:18 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
26 octobre 2007
Un pays, les Polonais?
« Enfin! Les Polonais viennent de fermer la parenthèse sur deux ans de pouvoir exercé par les jumeaux Kaczynski, les Le Pen locaux. Signe du ras-le-bol qu'éprouvaient les résidants de ce pays à l'endroit de la politique défendue par ce duo, ils ont fréquenté les bureaux en si grand nombre qu'ils ont établi un record de participation. » (Serge Truffaut.)
Que désigne « ce pays »? Il serait souhaitable que cette mention renvoie à la Pologne, et non pas aux Polonais. Par ailleurs, j'incline à croire qu'il faut être citoyen d'un pays, et non pas seulement résidant, pour voter aux élections législatives. Le Petit Robert (2007) semble me donner raison : les législatives sont les « élections des députés par les citoyens ». On aurait pu écrire :
Enfin! La Pologne vient de fermer la parenthèse [...] Signe du ras-le-bol qu'éprouvaient les citoyens de ce pays...
Line Gingras
Québec
« Sages Polonais » : http://www.ledevoir.com/2007/10/23/161526.html
05:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
25 octobre 2007
Âgés entre 14 et 16 ans
« Trois garçons âgés entre 14 et 16 ans [...] ont été formellement accusés d'agression sexuelle armée... » (Claude Savary, dans Le Nouvelliste.)
On utilise souvent, au Québec, la construction être âgé entre. Il faut cependant la considérer comme fautive, d'après Marie-Éva de Villers. Camil Chouinard y voit un calque de l'anglais to be aged between. Il est très facile de la remplacer :
Trois garçons âgés de 14 à 16 ans...
Trois garçons de 14 à 16 ans...
Line Gingras
Québec
« Trois cadets accusés d'agression sexuelle armée » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071023/CPNOUVELLISTE/...
04:59 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, syntaxe, anglicisme, journalisme
24 octobre 2007
Ce qu'il l'attend
« Elle fait valoir que personne ne s'inscrit dans un programme s'il ne sait pas ce qu'il l'attend par la suite. » (PC, dans Le Soleil.)
... s'il ne sait pas le sort qui l'attend - ... s'il ne sait pas ce qui l'attend.
* * * * *
« La planification de l'effectif infirmier n'a jamais été mis en lien avec les services médicaux, d'après Mme Desrosiers. »
Le noyau du groupe sujet la planification de l'effectif infirmier, avec quoi s'accorde le participe passé mis, employé avec l'auxiliaire être, c'est planification : mise en lien.
Line GingrasQuébec
« Rien n'encourage les infirmières à devenir praticiennes » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071023/CPSOLEIL/71023...
07:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, orthographe, journalisme
23 octobre 2007
Groupes de défenses des sans-abri
« ... il a rencontré divers intervenants dont des groupes de défenses des sans-abri... » (PC.)
Il est question de groupes qui prennent la défense des sans-abri. Le singulier s'impose donc : groupes de défense des sans-abri.
Line Gingras
Québec
« Logement - Le Canada est trop riche pour ne pas s'occuper de ses pauvres, dit l'ONU » : http://www.ledevoir.com/2007/10/23/161579.html
06:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
22 octobre 2007
Mesures impopulaires
« ... les mesures entreprises seront la plupart du temps impopulaires à court terme parce qu'impossibles à constater. » (Denise Bombardier.)
Il me semble qu'une mesure ne peut pas être impopulaire si l'on n'est pas conscient de son existence. Je proposerais :
... les mesures entreprises seront la plupart du temps impopulaires à court terme parce que leurs effets seront impossibles à constater.
Line Gingras
Québec
« La politique : H2O » : http://www.ledevoir.com/2007/10/20/161238.html
05:58 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 octobre 2007
Quoiqu'il arrive ou quoi qu'il arrive
« Allons, quoiqu’il arrive à ce gouvernement [le gouvernement conservateur de Stephen Harper], la campagne à la direction du Parti libéral du Canada est bien lancée… » (Michel Vastel.)
Quoique, en un seul mot, est une conjonction synonyme de bien que :
Quoiqu'il arrive à ce gouvernement de commettre des erreurs, on votera de nouveau pour lui.
Pour dire « quelle que soit la chose que ou qui » (Hanse-Blampain), il faut employer la locution pronominale quoi que, en deux mots :
Allons, quoi qu'il arrive à ce gouvernement, la campagne à la direction du Parti libéral du Canada est bien lancée...
* * * * *
« Hier soir, dans les couloirs du Parlement, le consensus était à un sursis d’au moins quelques mois pour le gouvernement. Oserai-je dire qu’il me mérite? »
Je ne crois pas qu'un gouvernement puisse mériter - ou ne pas mériter - monsieur Vastel.
Line Gingras
Québec
« Qui veut renverser un verre à moitié plein? » : http://blogues.lactualite.com/vastel/?p=50#comments
01:41 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
20 octobre 2007
Accuser d'accuser
« Nos députés ne peuvent pas accuser un des leurs de "tromper la population" ni de "tromper les Québécois" ni même de "tromper cette Chambre". Ou encore d’accuser quelqu’un "d’omettre sciemment de dire la vérité" ou de "sciemment induire en erreur". » (Patrick Lagacé, dans La Presse.)
Nos députés ne peuvent pas accuser un des leurs d'accuser? Je pense qu'on a voulu dire, plutôt :
Nos députés ne peuvent pas accuser un des leurs de « tromper la population » [...] Ni accuser quelqu'un « d'omettre sciemment de dire la vérité »...
Nos députés ne peuvent pas accuser un des leurs de « tromper la population » [...] Ils ne peuvent pas non plus accuser quelqu'un « d'omettre sciemment de dire la vérité »...
Line Gingras
Québec
« Le mot "bullshit" n'est pas encore à l'index » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071018/CPOPINIONS05/7...
05:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
19 octobre 2007
La défense qu'il a fait
« Ces chicanes de clocher donnent de la bonne copie - j'ai bien aimé la défense que François Bourque du Soleil a fait de Québec... » (Pierre Foglia, dans La Presse.)
Le verbe faire n'est pas suivi d'un infinitif (les opposants que ce dictateur a fait assassiner); il n'est pas non plus à la forme impersonnelle (les tempêtes qu'il a fait l'hiver dernier). Par conséquent, employé avec l'auxiliaire avoir, il s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci le précède :
La randonnée que j'ai faite. (Multidictionnaire.)
... j'ai bien aimé la défense que François Bourque, du Soleil, a faite de Québec...
Line Gingras
Québec
« La caravane passe » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071018/CPOPINIONS05/7...
05:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
18 octobre 2007
Faire l'affaire
« Cela rendait caduque la promesse faite par Jean Chrétien aux Québécois à la veille du référendum, ce qui, dans le fond, faisait son affaire, explique-t-il. Une résolution aux Communes ferait donc l'affaire, à moins de frais politiques. » (Vincent Marissal, dans La Presse.)
L'expression faire l'affaire est correcte, mais il vaut quand même mieux s'en servir avec modération. Je pense qu'on aurait pu la remplacer dans les deux cas :
... ce qui, dans le fond, lui convenait, explique-t-il. Une résolution aux Communes suffirait donc, à moins de frais politiques.
... ce qui, dans le fond, lui convenait, explique-t-il. On se contenterait donc d'une résolution aux Communes, à moins de frais politiques.
Line Gingras
Québec
« Citer Voltaire, suivre Machiavel » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071015/CPOPINIONS05/7...
02:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 octobre 2007
C'est du propre!
« Tous les ingrédients propres à cette sale affaire permettent de reprendre à notre compte le constat fait de l'autre côté de l'Atlantique. » (Serge Truffaut.)
Sourire de l'éditorialiste?
Line Gingras
Québec
« En plein vol? » : http://www.ledevoir.com/2007/10/16/160656.html
04:14 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 octobre 2007
Porter flanc à, porter le flanc à
« Que s'est-il donc passé dans la tête de Pauline Marois pour qu'elle porte ainsi flanc à plus d'inquisition journalistique? » (Denise Bombardier.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « flanc », donnent l'expression prêter le flanc (à la critique, à la médisance, à la curiosité...) :
En participant à cette manifestation qui a mal tourné, il a prêté le flanc à la critique.
Je n'y trouve pas, cependant, le tour porter flanc (ou porter le flanc) - quoique l'on ait employé autrefois porter dans ses flancs ou porter dans son flanc, ce qui, bien entendu, n'a pas du tout le même sens :
Croit-on que dans ses flancs un monstre m'ait porté? (Racine, dans le Petit Robert.)
Avez-vous lieu de présumer que vous soyez le père de l'enfant que Mme Luneau porte dans son flanc? (Maupassant, dans le Trésor.)
J'aime ces voyages dans le temps...
Line Gingras
Québec
« Maudit argent » : http://www.ledevoir.com/2007/09/29/158793.html
05:51 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 octobre 2007
Le laissez-faire ou le laisser-faire?
« Le laissez-faire en matière commerciale aura toutefois toujours tendance à servir les intérêts du plus gros et du plus fort. » (Éric Desrosiers.)
Le Trésor de la langue française informatisé consigne dans une remarque, à l'article « laisser-faire », quelques exemples d'emploi du substantif laissez-faire. Voici deux de ces citations :
... en face du système du laissez-faire de l'école de Manchester. (Jaurès.)
Regardez autour de vous, comparez l'ère du « laissez-faire » à celle des plans. (Perroux.)
L'auteur du second exemple utilise également* la graphie laisser-faire :
Sans action consciente et délibérée, les inégalités meurtrières se seraient maintenues et se maintiendraient. Des détraquements inquiétants se manifestent qu'aucun laisser-faire ne corrige.
De fait, d'après ce que j'ai vu dans les dictionnaires généraux et les ouvrages de difficultés que j'ai sous la main, on écrit normalement un laissez-passer, mais le laisser-faire, le laisser-aller. Pourquoi cela? Un laissez-passer contient un ordre à l'adresse de la personne à qui on présente le document, tandis que l'infinitif, dans laisser-aller ou laisser-faire, « exprime plutôt une attitude, une manière d'être » (Hanse et Blampain). Le Petit Robert donne effectivement de laisser-faire la définition suivante : « Attitude qui consiste à ne pas intervenir. »
Notez que ces trois noms composés sont invariables.
Line Gingras
Québec
* Les deux citations de Perroux sont tirées d'un même ouvrage, L'économie du XXe siècle, publié en 1964.
« Perspectives - C'était hier » : http://www.ledevoir.com/2007/10/09/159846.html
06:10 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
14 octobre 2007
Ils se sont donnés rendez-vous
« Deux milliers d'étudiants, de syndicalistes et de militants pour la paix se sont donnés rendez-vous hier devant le Parlement de Westminster afin de réclamer le retour des troupes britanniques d'Irak. » (Légende d'une photo de l'Agence France-Presse, à la une du Devoir du 9 octobre 2007.)
Comment accorder le participe passé du verbe pronominal, dans la construction ils se sont donné rendez-vous? Le pronom réfléchi, se, n'est pas simplement agglutiné au verbe, mais remplit la fonction de complément d'objet indirect (ou complément d'attribution) : dans la phrase qui nous intéresse, les étudiants, syndicalistes et militants ont donné rendez-vous à qui? à eux-mêmes, ou plutôt les uns aux autres. Par conséquent, le participe passé ne peut pas s'accorder avec le pronom réfléchi, ni avec le sujet qu'il représente :
Toutes les laideurs s'étaient donné rendez-vous. (Petit Robert, à l'article « rendez-vous ».)
Rilke eût parlé à merveille de cette pièce obscure où la solitude, le silence et l'ennui se sont donné rendez-vous et s'entretiennent lugubrement d'un monde qui n'existe plus. (Green, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « lugubrement ».)
Donné s'accorderait cependant avec le complément d'objet direct, si ce dernier était placé devant le verbe :
Si vous saviez tous les rendez-vous galants qu'ils se sont donnés!
Line Gingras
Québec
06:26 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
13 octobre 2007
Sur la cour d'école
Une lectrice québécoise me signale que l'on discute souvent, à l'école où vont ses enfants, des problèmes de discipline sur la cour d'école, de ce qui se passe pendant les récréations, sur la cour d'école. Une recherche Google montre qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé, loin de là.
Je trouve pourtant dans le Hanse-Blampain, à l'article « cour », la phrase On joue dans la cour de l'école. Je lis en outre, dans le Colin et le Girodet, qu'il faut dire Les enfants jouent dans la cour - et non sur la cour (« comme on dit sur le trottoir », précise Girodet).
Le Petit Robert et le Lexis, il est vrai, consignent quelques exemples d'emploi de la préposition sur, mais dans un contexte bien différent de celui qui nous intéresse :
Appartement sur rue et cour. Fenêtre sur cour. (Petit Robert.)
Un appartement dont certaines fenêtres donnent sur la rue et les autres sur une cour. (Lexis.)
À la lumière de tous les autres exemples que j'ai relevés dans les dictionnaires généraux, il y a lieu de conclure, avec les auteurs des trois ouvrages de difficultés mentionnés plus haut, que c'est la préposition dans qu'il faut utiliser pour parler de ce qui se déroule à l'intérieur d'une cour :
Les enfants jouent dans la cour. (Petit Robert.)
Les tracteurs entrent dans la cour de la ferme. (Lexis.)
Toute l'école [élèves et membres du personnel] est réunie dans la cour. (Lexis, à l'article « école ».)
Arrivé dans la grande cour carrée de la ferme... (Bonstetten, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Groupe de personnes qui se trouvent dans la cour. (Trésor.)
Ne parle-t-on pas d'ailleurs, assez fréquemment il me semble, du syndrome « pas dans ma cour »?
Line Gingras
Québec
05:10 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, école
12 octobre 2007
Des jeunes sans ressource
« ... en offrant à ces jeunes sans ressource les moyens nécessaires pour poursuivre leurs études sans avoir à se préoccuper des lendemains qui déchantent. » (Louise-Maude Rioux Soucy.)
Je lis dans le Multidictionnaire que sans ressource « s'écrit généralement au singulier au sens de "sans recours, sans remède", au pluriel au sens de "sans argent" » :
Être perdu sans ressource. (Hanse et Blampain.)
Le reste est un malheur qui n'est point sans ressource. (Racine, dans le Petit Robert.)
Des réfugiés sans ressources. (Multidictionnaire.)
Un vieillard sans ressources. (Hanse et Blampain.)
Le Trésor de la langue française informatisé confirme que la locution se met le plus souvent au pluriel lorsqu'il s'agit de moyens pécuniaires, mais que le singulier se rencontre parfois :
Le peu d'argent que pouvait me donner ma famille fut bientôt mangé. Je me trouvai sans ressource. (Balzac.)
Line Gingras
Québec
« "Appartement/études" - Redonner des ailes à des oiseaux blessés » : http://www.ledevoir.com/2007/10/11/160058.html
05:50 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
11 octobre 2007
La poignée de députés présent
« Si ceux qui se reconnaissent en Kasparov et Politkovskaïa - appelons-les les "authentiques libéraux russes" - parvenaient ne serait-ce qu'à maintenir la poignée de députés actuellement présent à la Douma sous cette étiquette (une dizaine sur 450), ce serait déjà un grand succès! » (François Brousseau.)
Je mettrais le masculin pluriel - présents - de préférence au féminin singulier, en raison de l'étiquette « authentiques libéraux russes », qui me semble s'appliquer aux députés plutôt qu'au collectif poignée. C'est discutable. Mais quoi qu'il en soit, je ne vois pas comment on pourrait justifier le masculin singulier.
« ... la nouvelle autocratie russe qu'il a créé en huit ans au Kremlin. »
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Il a créé quoi? la nouvelle autocratie russe : créée.
Line Gingras
Québec
« Le chat russe sort du sac » : http://www.ledevoir.com/2007/10/09/159868.html
08:37 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
10 octobre 2007
Absence de remord
« "La demande d'emprisonnement était motivée par le besoin de dissuasion et par l'absence de remord", a-t-elle brièvement commenté. » (Rémi Nadeau, Presse Canadienne.)
Que l'on ait un ou des remords, ou que l'on soit sans remords, cela ne change rien à l'orthographe du nom : on écrit remords, au singulier comme au pluriel :
Un remords le harcelait. (Maupassant, dans le Petit Robert.)
J'arrivais inéluctablement et sans remords à ce méfait. (Giraudoux, dans le Lexis.)
C'est l'ombre d'un remords qui passe! (Privas, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Paris, depuis plus de quatre ans, était le remords du monde libre... (De Gaulle, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Myriam Bédard évite la prison, mais a besoin d'aide » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071009/CPACTUALITES/7...
03:29 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
09 octobre 2007
Contracteur
« Pompiers, ingénieurs de la ville de Montréal et ingénieurs du contracteur ont évalué la situation tout l'après-midi. » (Catherine Handfield, dans La Presse.)
Contracteur
On utilise très souvent, au Québec, le nom contracteur pour désigner le « propriétaire d'une entreprise qui fait des travaux pour le compte d'autrui » (Dagenais). Ce terme, absent du Petit Robert (2007), du Lexis et du Trésor de la langue française informatisé, est un anglicisme; il faut parler plutôt d'un entrepreneur, comme on peut le voir dans le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron, le Dagenais et le Meertens. L'Office québécois de la langue française admet les féminins entrepreneure et entrepreneuse (j'ai consulté à ce sujet Le français au bureau, sixième édition).
Ville de Montréal
D'après le Multidictionnaire, le nom ville s'écrit avec une majuscule lorsqu'il désigne l'administration urbaine : Pompiers, ingénieurs de la Ville de Montréal...
Line Gingras
Québec
« Un immeuble menace de s'effondrer sur Papineau » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070928/CPACTUALITES/7...
05:00 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, anglicisme, journalisme