19 septembre 2010
Personne de mieux placer
- Il n'y a parfois personne de mieux placer qu'un bon vieux coach pour dire la vérité.
(Michel Marois, dans La Presse du 8 mai 2010.)
On pourrait remplacer de par qui soit; la préposition n'introduit donc pas un infinitif, mais un participe passé :
Il n'y a personne de mieux vêtu [et non pas vêtir] que lui.
Il fallait écrire :
Il n'y a parfois personne de mieux placé qu'un bon vieux coach pour dire la vérité.
Line Gingras
Québec
« Un autre changement pour Tiger? » : http://www.cyberpresse.ca/sports/201005/08/01-4278494-un-autre-changement-pour-tiger.php
03:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 septembre 2010
Pas de cette façon
- En principe, l'espace public devrait servir au bien-être de tous. Mais la façon même dont les rues sont dessinées traduisent un certain esprit politique.
(Caroline Montpetit, dans Le Devoir du 18 septembre 2010.)
D'après la construction de la phrase, ce ne sont pas les rues qui traduisent, mais la façon dont elles sont dessinées :
Mais la façon même dont les rues sont dessinées traduit un certain esprit politique.
Line Gingras
Québec
« De la civilité comme fondement de la démocratie » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/296481/de-la-civilite-comme-fondement-de-la-democratie
02:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 septembre 2010
Elle s'en ai fait prescrire
Ai ou est; il s'en ai fait prescrire ou il s'en est fait prescrire; je m'en ai fait prescrire ou je m'en suis fait prescrire; grammaire française.
- ... toute personne affichant un déficit en sérotonine, ayant pris des antidépresseurs, en consommant toujours, songeant à en prendre, ayant besoin d'en prendre, qui en prendra un jour, ou qui s'en ai fait prescrire et ne les prend pas.
(Josée Blanchette, dans Le Devoir du 17 septembre 2010.)
Ai, c'est la première personne du singulier du verbe avoir au présent de l'indicatif, ou encore de l'auxiliaire avoir servant à former le passé composé :
J'ai une traduction passionnante à terminer.
Je lui ai prescrit des antidépresseurs.
Dans la phrase à l'étude, nous avons affaire à un verbe pronominal (s' est un pronom réfléchi); il fallait donc employer l'auxiliaire être – à la troisième personne du singulier, le sujet étant toute personne :
... toute personne [...] qui s'en est fait prescrire...
À la première personne du singulier, on écrirait :
Je me suis fait prescrire [et non pas Je m'ai fait prescrire] des antidépresseurs.
Line Gingras
Québec
« "La game est toffe, faut tu wake up" » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/296304/la-game-est-toffe-faut-tu-wake-up
05:53 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 septembre 2010
En priant pour que l'avion sera piloté par...
Prier pour que + indicatif; prier pour que + subjonctif; grammaire française.
- ... en priant pour que l'avion que je vais bientôt prendre sera piloté par...
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 19 juin 2010.)
Comme le signale le Trésor de la langue française informatisé, prier pour que est suivi du subjonctif. On prie pour qu'une chose se produise, et non se produira :
Priez pour qu'il fasse beau demain.
Je prie pour que mon neveu réussisse à son examen.
Il fallait écrire :
... en priant pour que l'avion que je vais bientôt prendre soit piloté par...
Line Gingras
Québec
« On prend tous un avion... » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201006/19/01-4291611-on-prend-tous-un-avion.php
07:27 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 septembre 2010
Distortion décontenançante
Distortion ou distorsion; décontenançant ou déconcertant.
- Théâtre – La distortion*
(Titre d'un article d'Alexandre Cadieux, dans Le Devoir du 15 septembre 2010.)
On écrit distortion en anglais, mais distorsion en français. Le mot est orthographié correctement dans le corps du texte.
- Des répliques parfaitement odieuses sont dites avec un naturel décontenançant.
Décontenançant est le participe présent de décontenancer; les ouvrages que j'ai consultés (Petit Robert, Lexis, Multidictionnaire, Trésor de la langue française informatisé) ne l'admettent cependant pas comme adjectif. Je proposerais :
Des répliques parfaitement odieuses sont dites avec un naturel déconcertant.
Line Gingras
Québec
* Je vois, à 16 h 30, que l'on a corrigé le titre.
http://www.ledevoir.com/culture/theatre/296200/theatre-la-distortion
05:03 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 septembre 2010
Comment ne pas voir un juge dans le juge?
- Le civiliste a davantage tendance à voir dans le juge la simple « bouche de la loi », pour reprendre une expression de Montesquieu, et non pas un juge qui dicte au législateur la manière de réécrire sa loi...
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 22 juin 2010.)
Personnellement, j'aurais du mal à ne pas voir un juge dans le juge. Je suggérerais peut-être :
Le civiliste a davantage tendance à estimer que le rôle du juge est d'appliquer la loi telle qu'elle est écrite*, et non pas de dicter au législateur la manière de réécrire sa loi...
Line Gingras
Québec
* J'ai consulté le texte suivant, où Radoslava Dvorska explique, entre autres, ce qu'on entend par la bouche de la loi : http://www.droit-medical.com/perspectives/6-la-forme/416-...
« Blanc pour droit civil – Le Québec, "bâtard" juridique » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/291381/blanc-pou...
10:07 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 septembre 2010
On se défend qu'il y ait eu de la précipitation
Se défendre que; se défendre de + infinitif; nier que, refuser d'admettre que; grammaire française; syntaxe du français.
- Au cabinet Bachand, on se défend qu'il y ait eu quelque précipitation que ce soit dans cette annonce, et ce, même si l'on reconnaît que les ficelles du comité n'étaient pas complètement attachées.
(Kathleen Lévesque, dans Le Devoir du 13 août 2010.)
Je ne trouve pas la construction se défendre que dans les dictionnaires (j'ai vu principalement le Multidictionnaire, le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé). Au sens de nier, refuser d'admettre, on emploie se défendre suivi d'un infinitif introduit par de :
Se défendre d'avoir trahi. (Lexis.)
Il se défend d'être raciste. (Petit Robert.)
Les élèves se sont défendus d'être des tricheurs. (Multidictionnaire.)
Le bonhomme est aveugle et se défend de l'être. (Hugo, dans le Trésor.)
Il se défendit d'avoir parlé d'une façon si impertinente. (France, dans le Trésor.)
On aurait pu écrire :
Au cabinet Bachand, on nie qu'il y ait eu quelque précipitation que ce soit dans cette annonce...
Line Gingras
Québec
« Jeu virtuel : un flou réel » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/294273/jeu-virtuel-un-flou-reel
02:26 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 septembre 2010
Croisement entre? Croisement de? Croisement entre et de?
- D'origine libanaise, Magalie, 25 ans, de Montréal, ressemble à un croisement entre Nicole Scherzinger des Pussycat Dolls et de la starlette Kim Kardashian.
(Hugo Dumas, dans La Presse du 4 septembre 2010.)
Bien entendu, Magalie ne saurait ressembler à un croisement entre Nicole et de Kim. Je vois dans le Trésor de la langue française informatisé les exemples suivants :
Croisement entre deux espèces.
Un chien énorme, croisement de montagnard et de terre-neuve. (Maupassant.)
On aurait donc pu écrire :
... ressemble à un croisement entre Nicole Scherzinger, des Pussycat Dolls, et de la starlette Kim Kardashian.
... ressemble à un croisement de Nicole Scherzinger, des Pussycat Dolls, et de la starlette Kim Kardashian.
Line Gingras
Québec
« La belle, la prude et le truand » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/hugo-dumas/201009/04/01-4312679-la-belle-la-prude-et-le-truand.php
02:24 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 septembre 2010
Déficiances*
Déficiants ou déficients; orthographe.
- Soins palliatifs déficiants**
(Titre de section d'un article de Caroline Montpetit, dans Le Devoir du 8 septembre 2010.)
Soins palliatifs déficients
- De nombreux aspects de l'euthanasie demandent toujours à être clarifiés, en partie à partir des exemples européens et américains. Selon une étude effectuée en Oregon et aux Pays-Bas, par exemple, la légalisation de l'euthanasie n'aurait pas eu de conséquences particulières pour sur** les groupes défavorisés, sur les personnes handicapées physiquement ou mentalement, ou sur les minorités ethniques.
Je proposerais :
De nombreux aspects de l'euthanasie demandent toujours à être clarifiés, en partie d'après des exemples européens et américains. Ainsi, selon une étude effectuée en Oregon et aux Pays-Bas, par exemple, la légalisation de l'euthanasie n'aurait pas eu de conséquences particulières pour sur les groupes défavorisés, sur les personnes handicapées physiquement ou mentalement ni sur les minorités ethniques.
Line Gingras
Québec
* On écrirait correctement déficiences.
** Note du 30 mai 2013 : Cette faute a été corrigée.
« Mourir dans la dignité : des témoignages bouleversants – Confusion dans le débat sur l'euthanasie » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/295762/mourir-dans-la-dignite-des-temoignages-bouleversants-confusion-dans-le-debat-sur-l-euthanasie
00:06 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 septembre 2010
Une autodafé? Un autodafé?
Une ou un autodafé; autodafé, masculin ou féminin; genre du nom autodafé.
- L'abandon de l'autodafé du Coran constitue un soulagement pour les autorités américaines qui redoutaient les conséquences qu'elle aurait pu avoir, notamment pour les soldats américains en Afghanistan.
(Juan Castro, AFP, dans Cyberpresse, 9 septembre 2010.)
J'avais un doute; vérification faite, autodafé est un nom masculin, d'après le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé :
L'abandon de l'autodafé du Coran constitue un soulagement pour les autorités américaines qui redoutaient les conséquences qu'il aurait pu avoir...
Line Gingras
Québec
« Le pasteur Terry Jones annule l'autodafé du Coran » : http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/201009/09/01-4314055-le-pasteur-terry-jones-annule-lautodafe-du-coran.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1
05:24 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 septembre 2010
Des choses qu'il aurait préféré qu'elles restent dans l'ombre
Que et dont; grammaire française; syntaxe du français.
- Au fil des témoignages, on risque d'apprendre des choses que le chef libéral aurait préféré qu'elles restent dans l'ombre.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 28 août 2010.)
Le chef libéral n'aurait pas préféré des choses, mais il aurait préféré que certaines choses restent dans l'ombre; il aurait préféré, à propos de certaines choses, qu'elles restent dans l'ombre :
Au fil des témoignages, on risque d'apprendre des choses dont le chef libéral aurait préféré qu'elles restent dans l'ombre.
On pourrait écrire également, si la modification de sens était jugée acceptable :
Au fil des témoignages, on risque d'apprendre des choses que le chef libéral aurait préféré laisser dans l'ombre.
Le pronom relatif que représente correctement des choses, dans ce cas-ci, parce qu'il est complément d'objet direct de laisser.
Line Gingras
Québec
« Commission Bastarache – Le jeu de la vérité et du mensonge » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/295173/commission-bastarache-le-jeu-de-la-verite-et-du-mensonge
03:27 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 septembre 2010
Les événements auxquels devaient assister le député
- Mardi, l'intoxication alimentaire se serait transformée en infection. M. René affirme avoir été informé que tous les événements auxquels devaient assister le député avaient conséquemment été annulés.
(Annie Mathieu, PC, dans Cyberpresse, 7 septembre 2010.)
Les événements ne devaient pas assister le député; c'est plutôt le député qui devait assister à des événements :
... tous les événements auxquels devait assister le député...
Line Gingras
Québec
« Stéphane Dion est hospitalisé au Mexique » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201009/07/01-4313366-stephane-dion-est-hospitalise-au-mexique.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS2
06:19 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 septembre 2010
Un fait, rien qu'un fait
- Que les deux hommes soient d'agréable compagnie pour jouer au golf ou partager un repas ne leur donnent pas pour autant le droit se mêler de la nomination de juges.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 2 septembre 2010.)
Ce ne sont pas les deux hommes qui ne « leur » donnent pas le droit, mais plutôt le fait qu'ils soient d'agréable compagnie :
Que les deux hommes soient d'agréable compagnie pour jouer au golf ou partager un repas ne leur donne pas pour autant le droit de se mêler de la nomination de juges.
Line Gingras
Québec
« Commission Bastarache – Ce qui cloche » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/295410/commission-bastarache-ce-qui-cloche
03:31 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 septembre 2010
Les familles de la victime du chauffard
- Une adolescente de 15 ans a succombé à ses blessures tôt samedi matin après avoir été frappée de plein fouet, vendredi, par un chauffeur qui n'avait pas de permis de conduire. Triste ironie du sort, les familles de la victime du chauffard se connaissaient.
(Daphné Cameron, dans La Presse du 4 septembre 2010.)
La journaliste a sans doute voulu dire :
... la famille de la victime et celle du chauffard se connaissaient.
- La famille d'origine arménienne a allumé quelques cierges et les ont placés autour de photographies de la jeune femme sur la table de la cuisine.
... La famille d'origine arménienne a allumé quelques cierges et les a placés...
- « Nous l'avons accompagné jusqu'à la fin, mais j'espère qu'elle n'a rien senti, je ne veux pas qu'elle ait ressenti de la douleur », a ajouté son père, David Mansourian.
Les parents ont accompagné leur fille, victime de l'accident :
Nous l'avons accompagnée jusqu'à la fin...
Line Gingras
Québec
« Délit de fuite mortel à Laval : "Elle était pleine de vie" » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201009/04/01-4312762-delit-de-fuite-mortel-a-laval-elle-etait-pleine-de-vie.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B42_acc-manchettes-dimanche_369233_accueil_POS3
00:22 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 septembre 2010
Évaluation de la valeur
- ... extraire la bauxite d'une montagne habitée par une tribu autochtone, les Dongria Kondh, dans un coin reculée de l'État oriental de l'Orissa.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 2 septembre 2010.)
... dans un coin reculé...
- L'État abrite des réserves de bauxite dont la valeur est évaluée à au moins 2500 milliards de dollars.
... dont la valeur est estimée...
Line Gingras
Québec
« Le scénario d'Avatar sur une montagne de l'Orissa » : http://www.ledevoir.com/international/asie/295446/le-scenario-d-avatar-sur-une-montagne-de-l-orissa
05:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 septembre 2010
Il n'a pas côtoyé avec le juge
- Il a expliqué que pendant ses 29 ans de pratique du droit, il n'avait pas eu à côtoyer ou à discuter avec le juge Delisle.
(Christiane Desjardins, dans La Presse du 23 juin 2010.)
On ne côtoie pas avec quelqu'un. Il fallait écrire :
... il n'avait pas eu à côtoyer le juge Delisle ni à discuter avec lui.
Line Gingras
Québec
« L'ex-juge Delisle remis en liberté » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201006/23/01-4292733-lex-juge-delisle-remis-en-liberte.php
04:07 | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 septembre 2010
En honneur à
En honneur à ou en l'honneur de.
- Le festival international de folklore de Koprivshtitza, créé en 1965 en honneur à Ljuben Karavelov, écrivain et révolutionnaire (1834-1878), a lieu tous les cinq ans...
(Lio Kiefer, dans Le Devoir du 3 juillet 2010.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, quelque chose est en honneur s'il est « particulièrement apprécié, entouré de considération » :
Le roman a été fort en honneur au XIXe siècle. (Lexis.)
Le portique [de la Fuite de Loth] à colonnes composites, aux bossages carrés, est dans le style d'architecture en honneur à Anvers du temps de Rubens. (Gautier, dans le Trésor.)
Les bains nocturnes sont en honneur à Tahiti... (Loti, dans le Trésor, à l'article « aller ».)
C'est vrai pour la religion, c'est vrai pour la discipline de l'esprit, pour l'habitude de raisonner qui fut toujours en honneur à Mongazon... (Thibaudet, dans le Trésor, à l'article « droit, droite ».)
C'est plutôt l'expression en l'honneur de qui signifie « en vue de rendre hommage à quelqu'un » (Multidictionnaire) :
En l'honneur de qui donne-t-on cette réception? (Hanse-Blampain.)
Il fallait écrire :
Le festival international de folklore de Koprivshtitza, créé en 1965 en l'honneur de Ljuben Karavelov, écrivain et révolutionnaire (1834-1878), a lieu tous les cinq ans...
Line Gingras
Québec
« Le pays à l'eau de rose » : http://www.ledevoir.com/loisirs/voyage/291904/le-pays-a-l-eau-de-rose
07:14 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 septembre 2010
Le pays voisin au leur
Voisin à, voisin de; préposition; grammaire française; syntaxe du français.
- Comme tous les réfugiés du monde, ils frappent d'abord à la porte du pays voisin au leur...
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 19 août 2010.)
Le Hanse-Blampain fait observer que l'adjectif voisin « ne se construit plus avec à ». De fait, d'après les exemples que j'ai vus dans les dictionnaires, le complément de voisin est toujours introduit au moyen de la préposition de :
Les régions voisines de l'équateur. (Petit Robert.)
La rue voisine de la mienne. (Hanse-Blampain.)
Je suis voisin d'un original. (Hanse-Blampain.)
Un champ voisin de la route. (Lexis.)
Il se trouva seul, les soldats les plus voisins de lui étaient éloignés de cent pas. (Stendhal, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'hiver venu, elle [la mer] restitue ces chaleurs, ce qui assure aux régions voisines des océans une température moyenne. (Verne, dans le Trésor.)
À la terrasse d'un café proche, une femme était seule à une table. Quelconque, mais jeune. Il s'installa à la table voisine de la sienne. (Montherlant, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Comme tous les réfugiés du monde, ils frappent d'abord à la porte du pays voisin du leur...
Line Gingras
Québec
« Réfugiés tamouls – La fausse invasion » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/294568/refugies-tamouls-la-fausse-invasion
06:29 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 septembre 2010
Uniques détenteurs du monopole de la vérité
- Cela dit, les critiques ne sont pas des papes tout puissants et uniques détenteurs du monopole de la vérité.
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 18 août 2010.)
D'après le Petit Robert et le Multidictionnaire, on écrit tout-puissant, avec un trait d'union.
Un monopole, par définition, est détenu par une seule personne ou un seul groupe de personnes. Pour éviter le pléonasme, on pourrait écrire :
Cela dit, les critiques ne sont pas des papes tout-puissants et ne détiennent pas le monopole de la vérité.
Cela dit, les critiques ne sont pas des papes tout-puissants qui détiendraient le monopole de la vérité.
Cela dit, les critiques ne sont pas des papes tout-puissants, uniques détenteurs de la vérité.
Line Gingras
Québec
« État critique symptomatique » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201008/17/01-4307394-etat-critique-symptomatique.php
04:28 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 août 2010
Mise au rencart
Mise au rencart, mise au rancart; mettre au rencart, mettre au rancart; rencart ou rancart; orthographe.
- ... le secrétaire d'État aux Affaires étrangères est allé jusqu'à évoquer la mise au rencart, pendant un certain temps, de l'intégration de ces nations au sein de l'espace Schengen.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 19 août 2010.)
On met au rancart une chose dont on ne veut plus, un projet que l'on abandonne :
Une vieille table vermoulue, bonne à mettre au rancart. (Petit Robert.)
Ce mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.
Line Gingras
Québec
« Surenchère sécuritaire en France – L'expulsion » : http://www.ledevoir.com/international/europe/294569/surenchere-securitaire-en-france-l-expulsion
21:52 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 août 2010
Prévoyant une diminution, la hausse...
- Prévoyant une diminution de ses effectifs étudiants, la hausse globale de 2,2 % de la population des cégeps a créé toute une surprise dans le réseau. Mais elle a également causé des maux de tête à certains établissements de l'île de Montréal [...]
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 26 août 2010.)
Au paragraphe 885 du Bon usage (douzième édition), Grevisse fait observer que le participe doit se construire de telle sorte que son rapport avec le nom (ou le pronom) ne prête à aucune équivoque. « Il est souhaitable, notamment, que le participe ou le gérondif détachés, surtout en tête d'une phrase ou d'une proposition, aient comme support le sujet de cette phrase et de cette proposition. »
On pourrait croire, tout d'abord, que le participe présent prévoyant a pour sujet implicite le nom hausse; il va de soi, cependant, que la hausse ne saurait prévoir de diminution. La phrase serait plus claire à la première lecture, me semble-t-il, si l'on écrivait par exemple :
Le réseau prévoyait une diminution de ses effectifs étudiants; la hausse globale de 2,2 % de la population des cégeps a donc créé toute une surprise. Mais elle a également causé...
Comme on prévoyait une diminution des effectifs étudiants, la hausse globale de 2,2 % de la population des cégeps a créé toute une surprise dans le réseau. Mais elle a également causé...
Comme le réseau prévoyait une diminution de ses effectifs étudiants, la hausse globale de 2,2 % de la population des cégeps a créé toute une surprise. Mais elle a également causé...
Line Gingras
Québec
« Le nombre de cégépiens en forte hausse » : http://www.ledevoir.com/societe/education/295006/le-nombre-de-cegepiens-en-forte-hausse
05:56 | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias