24 janvier 2018
Londres, c'est en Ontario?
- Comme l’a dit au London Free Press le pasteur Matthew Eckert de la North Park Community Church à Londres en Ontario [...]
(Konrad Yakabuski, dans Le Devoir du 24 janvier 2018.)
Je suis étonnée de lire dans Le Devoir qu'il y aurait une ville de Londres en Ontario; on traduit le nom de la capitale du Royaume-Uni, mais non pas celui de la ville canadienne, London.
Line Gingras
Québec
« Pour ou contre la liberté religieuse? » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/518...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:57 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 juillet 2017
C'est à lui qu'échoua cette tâche
Échoua, échoit, échut; échouer, échoir.
- Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’historien français Pierre Nora, à qui échoua un jour la tâche de prononcer cet important discours.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 30 juin 2017.)
Échoua est le passé simple du verbe échouer à la troisième personne du singulier :
Malade et mal préparé, il échoua à son examen.
Le paquebot s'échoua sur un écueil.
Pour dire qu'une tâche revient à quelqu'un, c'est plutôt le verbe échoir qu'il faut employer; à la troisième personne du singulier, celui-ci fait échoit au présent de l'indicatif, mais échut au passé simple :
C'est à elle qu'échoit aujourd'hui la tâche de prononcer ce discours.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’historien français Pierre Nora, à qui échut un jour la tâche de prononcer cet important discours.
Line Gingras
Québec
« De la vertu » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/502...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 avril 2017
Troublions locaux
Troublions, trublions; paronymes.
- Voici ce que ma pote m’a écrit dans son emportement poli : « Plusieurs traits de ces tentations dangereuses me font penser à nos pense-petits québécois et troublions locaux [...] »
(Josée Blanchette, dans Le Devoir du 31 mars 2017.)
Un fauteur de troubles n'est pas un troublion, mais un trublion. Je ne sais pas si la faute est attribuable à la chroniqueuse ou à son amie; quoi qu'il en soit, il faudrait lire :
Plusieurs traits de ces tentations dangereuses me font penser à nos pense-petits québécois et trublions* locaux [...]
Merci à Sylvain Auclair pour le signalement.
Line Gingras
Québec
* Le 10 avril à 18 h 50, je vois que la correction a été apportée.
« Après lui, le déluge » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/495...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:42 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 février 2017
Des musulmans d'autres confessions?
- Bien que solennelle, la cérémonie tenue jeudi après-midi en mémoire des victimes de l’attentat de Québec [...] a pris jeudi des airs de baume, d’accolade collective pour bien des Québécois de confession musulmane [...]
(Isabelle Paré et Jessica Nadeau, dans Le Devoir du 3 février 2017.)
Le deuxième jeudi est de trop. Noter aussi que la locution en mémoire de est vieillie, d'après le Petit Robert et le Multidictionnaire :
Bien que solennelle, la cérémonie tenue jeudi après-midi à la mémoire des victimes de l’attentat de Québec [...] a pris jeudi des airs de baume, d’accolade collective pour bien des Québécois de confession musulmane [...]
- Des musulmans de tous horizons, et d’autres confessions aussi, qui ont bu ces paroles de solidarité qu’ils avaient plus que jamais besoin d’entendre.
Que faut-il comprendre? Des musulmans d'autres confessions? Et à quelle confession appartenaient donc les musulmans qui sont morts dimanche? Des musulmans et d'autres confessions? Le mot confessions ne désigne pas des personnes.
Les journalistes ont sans doute voulu dire :
Des musulmans de tous horizons, et des gens d’autres confessions aussi, qui ont bu ces paroles de solidarité qu’ils avaient plus que jamais besoin d’entendre.
Line Gingras
Québec
« Prier en paix » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/490...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:38 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 décembre 2016
Deux jours d'affilés
- Pour Mathieu Bertrand, c’en est trop. « Le gérant a eu le culot de me demander, Noël dernier, de fermer deux jours d’affilés. »
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 1er décembre 2016.)
L'expression d'affilée est une locution adverbiale; elle reste donc invariable :
Il a débité plusieurs histoires d'affilée. (Petit Robert.)
Il fallait écrire :
Pour Mathieu Bertrand, c’en est trop. « Le gérant a eu le culot de me demander, Noël dernier, de fermer deux jours d’affilée. »
Line Gingras
Québec
« Renaissance, la vertu et le commerce » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/485...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:22 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 novembre 2016
Ils s'obsèdent à comprendre
S'obséder à faire quelque chose; s'obséder à suivi d'un infinitif; s'obséder, verbe pronominal; grammaire française; syntaxe.
- Les bons terminologues, qu’ils soient professeurs ou fonctionnaires, s’obsèdent tous à comprendre l’insaisissable usage.
(Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 3 novembre 2016.)
C'est la première fois, je crois bien, que je vois le verbe obséder à la forme pronominale. D'ailleurs cette construction ne se trouve pas dans les dictionnaires que j'ai sous la main. Une chose ou une personne obsède quelqu'un, on est obsédé par ou de quelque chose :
La peur d'une agression l'obsède. (Multidictionnaire.)
Il était si obsédé par le froid qu'il parlait de voler les lampions de l'église. (Blais, dans le Lexis.)
L'idée fixe qui l'obsède depuis plusieurs jours. (Petit Robert.)
Sa mémoire est obsédée par ce souvenir, de ce souvenir. (Grand Robert.)
Il était obsédé par le désir de commencer enfin son travail [...] (R. Rolland, dans le Grand Robert.)
Dès son enfance il [Byron] est obsédé par son pied bot, que ses parents lui reprochent constamment. (Mounier, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Peut-être le chroniqueur a-t-il confondu obséder et obstiner; on peut en effet s'obstiner, s'acharner ou s'attacher à faire quelque chose. Dans le cas qui nous occupe, toutefois, je proposerais plutôt :
Les bons terminologues, qu’ils soient professeurs ou fonctionnaires, ont tous l'obsession de comprendre l’insaisissable usage.
Line Gingras
Québec
« Les anglicismes » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/483...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:37 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 octobre 2016
Il a paradé des accusatrices
Parader quelqu'un; parader, transitif ou intransitif; parader et le complément d'objet direct; anglicisme; calque de l'anglais; calque de construction; grammaire française; syntaxe.
- « [...] il a décidé de riposter contre Bill Clinton, paradant quatre accusatrices passées pour une conférence Facebook. » (Texte original : « [...] he decided to retaliate against Bill Clinton, parading four past accusers for a Facebook news conference. »)
(Jennifer Rubin, du Washington Post, citée par François Lévesque dans Le Devoir du 11 octobre 2016.)
Le verbe parader est intransitif; au contraire de son équivalent anglais, il n'admet donc pas de complément d'objet direct. Une personne ou un groupe parade :
Les militaires paradent en uniforme. (Multidictionnaire.)
Des viveurs, des gens connus viennent là, parader devant les belles filles. (Vallès, dans le Lexis.)
[Les occasions] de parader au milieu de gens fort titrés et de jolies femmes lui procuraient les plus vives jouissances. (Romains, dans le Petit Robert.)
Le Petit Chose en profite pour aller parader au soleil sur l'esplanade et se montrer à ses compatriotes. (A. Daudet, dans le Grand Robert.)
Je paradais, fière de mes onze ans, de ma chevelure de petite Ève et de ma robe rose. (Colette, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
« [...] il a décidé de riposter contre Bill Clinton, faisant parader quatre accusatrices passées pour une conférence Facebook. »
Les quatre accusatrices sont le sujet implicite du verbe parader.
Line Gingras
Québec
« Lendemain de veille républicain » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/481920/r...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:14 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias, traduction
26 octobre 2016
À mourir
- Plus de 120 patients Québécois ont demandé l’aide à médicale mourir depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les soins de fins de vie en décembre 2015, mais un peu moins du tiers n’a pu y avoir accès, révèlent les données compilées par Le Devoir.
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 22 juin 2016.)
Il ne s'agit pas de Québécois patients, mais de patients québécois :
Plus de 120 patients québécois ont demandé l’aide médicale à mourir depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les soins de fin de vie en décembre 2015, mais un peu moins du tiers n’a pu y avoir accès, révèlent les données compilées par Le Devoir.
Line Gingras
Québec
« Aide à mourir : le tiers des demandes sont refusées » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/473980/aide-mourir-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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14 octobre 2016
Prêcher par excès de confiance
Prêcher par excès de confiance, pécher par excès de confiance; prêcher ou pécher; paronymes.
- Il est confiant, mais il n'est pas non plus un gars qui prêche par excès de confiance.
(Richard Labbé, dans La Presse du 13 octobre 2016.)
On prêche par l'exemple, mais on pèche (présent de l'indicatif du verbe pécher) par excès de confiance :
Elle a péché par omission. (Multidictionnaire.)
Il a péché par excès d'optimisme. (Lexis.)
Pécher par orgueil, par ignorance. (Petit Robert.)
[...] les artistes de notre temps pèchent le plus souvent par grand défaut de patience. (Gide, dans le Grand Robert.)
Quand elle mentait son récit péchait soit par insuffisance, omission, invraisemblance, soit par excès au contraire de petits faits destinés à le rendre vraisemblable. (Proust dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « omission ».)
Il fallait écrire :
Il est confiant, mais il n'est pas non plus un gars qui pèche par excès de confiance.
Line Gingras
Québec
« Après un long été, la récompense de Mikhail Sergachev » : http://www.lapresse.ca/sports/hockey/201610/13/01-5030049...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 septembre 2016
Qui est l'intrus?
- L’initiation aux classiques de la littérature se fait à l’aide de livres numériques, recelant cartes, vidéos et biographies : tout pour mettre en contexte les œuvres de Dumas, de Candide ou de Maupassant.
(Isabelle Paré, dans Le Devoir du 24 septembre 2016.)
Jamais je n'ai entendu parler d'un grand écrivain qui se serait appelé Candide; il est vrai qu'on ne peut pas tout savoir. Je me souviens très bien, par contre, de ma première professeure de français au cégep de Sainte-Foy, madame Jeanne-Marie Dulong, qui me fit découvrir un conte philosophique de Voltaire*, Candide ou l'Optimisme – un classique. Wikipédia m'apprend à ce propos : « Il a été réédité vingt fois du vivant de l’auteur, ce qui en fait un des plus grands succès littéraires français. »
Line Gingras
Québec
* Le 26 septembre à 12 h 45, je vois que la correction a été apportée.
« L’enjeu du numérique à l’école » : http://www.ledevoir.com/societe/education/480793/l-enjeu-...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:50 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : Éducation, littérature, journalisme, presse, médias
23 septembre 2016
La désaffection au projet indépendantiste
Désaffection à quelque chose, désaffection à quelqu'un; désaffection de quelqu'un à quelque chose, désaffection de quelqu'un à quelqu'un; préposition; grammaire française; syntaxe du français.
- Il faut de toute urgence trouver mieux, la désaffection des jeunes au projet indépendantiste est là pour nous le rappeler.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 1er juin 2016.)
On parle de la désaffection (de quelqu'un) pour, envers, à l'égard de, vis-à-vis de quelqu'un ou quelque chose, selon le cas, et non à :
La désaffection du public pour le cinéma. (Petit Robert.)
La désaffection à l'égard d'une institution. (Petit Robert.)
La désaffection du peuple pour un régime, d'une personne pour une autre. (Grand Robert.)
[...] il en est résulté une désaffection pour l'émiettement des partis. (G. Bouthoul dans le Grand Robert, à l'article « dépolitisation ».)
Barrès s'éloigne, essai de Montherlant (où l'auteur marquait la désaffection de la jeunesse envers Barrès). (Rédaction du Grand Robert, à l'article « éloigner ».)
Une désaffection à l'égard du régime et un déclin de la moralité civique. (Meynaud, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
La désaffection des consommateurs pour la morue salée. (Boyer, dans le Trésor.)
[On peut] constater une désaffection de la clientèle vis-à-vis des bascules pèse-personnes [des gares]. (La Vie du Rail, dans le Trésor, à l'article « pèse-personne ».)
La chroniqueuse aurait pu écrire :
Il faut de toute urgence trouver mieux, la désaffection des jeunes à l'égard du projet indépendantiste est là pour nous le rappeler.
Line Gingras
Québec
« Ce qu'il reste de nous » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/472...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:24 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 septembre 2016
Quasi-absent, le bilinguisme
Quasi-absent, quasi absent; quasi-absence, quasi absence; trait d'union; orthographe.
- Un bilinguisme essentiel... mais quasi-absent
(Titre d'un article de Marie Vastel, dans Le Devoir du 15 septembre 2016.)
Les rectifications de l'orthographe n'ont rien changé à la règle. Devant un nom avec lequel il forme une sorte de composé, l'adverbe quasi s'écrit avec un trait d'union (quasi-absence); devant un autre mot, il n'est pas suivi du trait d'union – bien que l'on trouve, dans le Grand Robert et dans le Trésor de la langue française informatisé, des exemples d'emploi du trait d'union devant l'adjectif.
Devant un nom :
La quasi-certitude. (Multidictionnaire.)
Cette liaison devint un quasi-mariage. (Balzac, dans le Petit Robert.)
Pour la quasi-totalité des Français l'affaire du Maroc se ramène à une image d'Épinal [...] (F. Mauriac, dans le Grand Robert.)
Une grande rivalité les opposa [les Anglais] aux pêcheurs français, qui exerçaient alors un quasi-monopole, puisque aussi bien le Canada et Terre-Neuve étaient des possessions françaises. (Boyer, dans le Trésor.)
Devant un adjectif :
Un obstacle quasi infranchissable. (Multidictionnaire.)
L'impassibilité quasi miraculeuse des martyrs chrétiens. (Sarraute, dans le Lexis.)
La place du Panthéon était quasi déserte. (Butor, dans le Lexis.)
Le raisin est quasi mûr. (Colette, dans le Petit Robert.)
Je dois reconnaître que ce premier contact direct avec l'Évangile n'eut pas [...] l'effet quasi foudroyant que j'espérais [...] (Gide, dans le Grand Robert.)
[...] des sentiments graves, paisibles, quasi religieux. (R. Rolland dans le Grand Robert, à l'article « laid ».)
L'abbé de Vèze emmena madame de La Chanterie pâle et quasi mourante. (Balzac, dans le Trésor.)
Sœur Mathilde et moi, nous sommes quasi voisines. (Bernanos, dans le Trésor.)
[...] ces heures de nuit totale où la gratitude quasi-filiale d'un adolescent verse sans retenue des larmes, des confidences, des rancunes, au sein chaleureux d'une mûre et sûre amie. (Colette, dans le Trésor.)
Il aurait mieux valu écrire :
Un bilinguisme essentiel... mais quasi absent
Line Gingras
Québec
« Un bilinguisme essentiel... mais quasi-absent » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/480024/chefferie...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:24 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 septembre 2016
Différemment que
Différemment que, différemment de; grammaire française; syntaxe du français.
- L'histoire récente nous dit qu'une grippe d'homme politique tend à être traitée bien différemment que celle d'une femme.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 16 septembre 2016.)
Le Trésor de la langue française informatisé signale, comme rare et vieillie, la construction différemment que :
Jamais il ne put la voir dans sa pensée différemment qu'il ne l'avait vue la première fois. (Flaubert.)
Il admet cependant sans réserves différemment de :
Vivre un peu différemment des paysans. (Renan.)
C'est différemment de moi que tu aimes la campagne. (Rivière.)
Le Petit et le Grand Robert, comme le Multidictionnaire, ne reçoivent que différemment de :
Je pense différemment de mes parents. (Multidictionnaire.)
Agir différemment, tout différemment des autres. (Petit Robert.)
Les princes agissent différemment des particuliers. (Littré, dans le Grand Robert.)
[...] le personnage de la portière, de la concierge est typé très différemment de celui de la bonne [...] (Remarque du Grand Robert, à l'article « concierge ».)
Il aurait mieux valu écrire :
L'histoire récente nous dit qu'une grippe d'homme politique tend à être traitée bien différemment de celle d'une femme.
Line Gingras
Québec
« Grippe d'homme, grippe de femme » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/rima-elkouri/201...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
00:48 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 septembre 2016
Un prix Pullizer
- L’image est patrimoniale. Son auteur, Nick Ut, a même reçu un prix Pullizer pour avoir immortalisé ce drame.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 12 septembre 2016.)
On connaît l'existence des prix Pulitzer :
L’image est patrimoniale. Son auteur, Nick Ut, a même reçu un prix Pulitzer* pour avoir immortalisé ce drame.
Line Gingras
Québec
* Le 13 septembre à 16 h, je vois que la correction a été apportée.
« Debout! » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/479...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:53 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
28 août 2016
Légalement
- Chez IQ [Investissement Québec], bien que, légalement, son conseil n’en avait aucune obligation légale, on jugeait important d’obtenir l’avis du ministre.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 26 août 2016.)
Bien que appelant le subjonctif, il vaudrait mieux employer même si :
Chez IQ [ou À Investissement Québec], même si son conseil n’en avait aucune obligation légale, on jugeait important d’obtenir l’avis du ministre.
L'adverbe légalement a disparu, devinez pourquoi...
Line Gingras
Québec
« Jacques Daoust était au courant » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/478609/la-versio...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:52 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 août 2016
Multiplication
- En plus de perdre leur spécificité, les employés ont quadruplé, passant de 3000 à 15 000.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 17 août 2016.)
Le nombre d'employés a quadruplé s'il est passé, disons, de 3000 à 12 000. Mais il a quintuplé s'il est passé de 3000 à 15 000.
Line Gingras
Québec
« L'autre côté du miroir » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/477...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:23 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 août 2016
La Défense et les Affaires globales
- Le Mali n’est pas mentionné à la liste des pays visités, ni la RC [République centrafricaine], mais, a-t-on confirmé au Globe and Mail, la Défense et les Affaires globales évaluent les possibilités de se joindre aux forces des Nations unies.
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 15 août 2016.)
Les Affaires globales, vraiment? Une recherche Google me rassure : l'organisme dont parle le chroniqueur, si je comprends bien, s'appelle Global Affairs Canada en anglais, mais Affaires mondiales Canada en français. Selon la banque de terminologie TERMIUM Plus®, cette appellation est le « titre d'usage » du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
Line Gingras
Québec
« Casques bleus nouvel âge » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/47772...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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02:57 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
04 août 2016
Dévôts furieux
Dévôt ou dévot; orthographe.
- Les tomates pourries des dévôts furieux
(Titre d'un article de François Lévesque, dans Le Devoir du 4 août 2016.)
Dévot ne prend pas d'accent circonflexe :
Être dévot à la Vierge, à la Croix. (Petit Robert.)
Les dévots de la science. Les dévots du pouvoir. (Grand Robert.)
Il fallait écrire :
Les tomates pourries des dévots furieux
Le mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.
Line Gingras
Québec
« Les tomates pourries des dévôts furieux » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/476983/les-tomates...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
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13:29 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 juillet 2016
Le chef est tout puissant
Tout puissant ou tout-puissant; trait d'union; orthographe.
- Le chef est tout puissant, même dans ses contradictions et ses erreurs.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 22 avril 2016.)
On écrit tout-puissant, avec un trait d'union :
[...] un lien invisible et tout-puissant les rivait l'un à l'autre. (Pergaud, dans le Petit Robert.)
Les dictateurs tout-puissants. (Multidictionnaire.)
Sachez-le : pour son triomphe, vos douleurs sont des armes toutes-puissantes [...] (H. Monod dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « aveugle ».)
Line Gingras
Québec
« Le combat de Robert Burns » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/468838/le-combat...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:01 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 juin 2016
Prendre des actions
Prendre une action, prendre des actions, prendre action; to take action; anglicisme; calque de l'anglais.
- L’équipe du DPJ doit maintenant évaluer si la sécurité et le développement des enfants sont compromis, et si les actions prises par les parents sont suffisantes.
(Jessica Nadeau, dans Le Devoir du 23 juin 2016.)
Comme le signale l'Office québécois de la langue française, c'est sous l'influence de l'anglais que l'on emploie les expressions prendre une action, prendre des actions, prendre action. On ne prend pas des actions, mais des mesures :
L’équipe du DPJ doit maintenant évaluer si la sécurité et le développement des enfants sont compromis, et si les mesures prises par les parents sont suffisantes.
Line Gingras
Québec
« Le DPJ se réjouit des effets de son intervention » : http://www.ledevoir.com/societe/education/474127/ecole-ju...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:50 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 juin 2016
Des politiques de type sociales-démocrates
De type et l'accord de l'adjectif qui suit; grammaire française; orthographe d'accord.
- Lors des récentes primaires, pourtant, elles ont majoritairement choisi Hillary Clinton de préférence à Bernie Sanders même si c’est davantage ce dernier qui a mis en avant des politiques de type sociales-démocrates.
(Claude Lévesque, dans Le Devoir du 11 juin 2016.)
Comme le montrent les exemples suivants, l'adjectif doit s'accorder avec type :
Se dit d'un individu dont le comportement reflète à la fois des tendances de type masculin et de type féminin. (Deuxième définition de « ambisexué » dans le Petit Robert.)
Opposition au colonialisme, à toute exploitation de type colonial. (Définition de « anticolonialisme » dans le Petit Robert.)
Métis aux traits de type africain, aux cheveux crépus blonds ou roux et à la peau claire. (Définition de « chabin » dans le Petit Robert.)
Il fallait écrire :
Lors des récentes primaires, pourtant, elles ont majoritairement choisi Hillary Clinton de préférence à Bernie Sanders, même si c’est davantage ce dernier qui a mis en avant des politiques de type social-démocrate.
Line Gingras
Québec
« Les femmes et Clinton » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/473180/e...
Traductrice agréée anglais-français, j'offre des services de révision comparative et de révision linguistique.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:48 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias