08 octobre 2012
À l'avance pour s'avancer
- [...] obligation de s'inscrire à l'avance pour s'avancer au micro [...]
(François Bourque, dans Le Soleil du 13 septembre 2012.)
Je suggérerais :
[...] obligation de s'inscrire à l'avance pour se présenter au micro [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La sécurité à l'hôtel de ville » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:28 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 octobre 2012
On paufine le texte
Paufiner ou peaufiner; orthographe.
- [...] car on paufine le texte que le quotidien va publier [...]
(Jean-François Lisée dans son blogue, le 1er octobre 2012.)
On écrit peaufiner, et non paufiner; cela tient au fait que le verbe, au sens propre, signifie « nettoyer avec une peau de chamois », selon le Petit Robert :
[...] car on peaufine le texte que le quotidien va publier [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Cher Journal : Mon Anglo listening day » : http://jflisee.org/cher-journal-mon-anglo-listening-day/
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01:58 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française
06 octobre 2012
Ils réagissent comme il s'agissait d'une surprise
- On a beaucoup accusé le gouvernement de Pauline Marois de précipitation depuis qu’il a affirmé, sitôt élu, qu’il fermerait Gentilly-2, décision officialisée mercredi. Dans la région de Bécancour, bien des gens réagissent comme il s’agissait là d’une surprise, comme si le gouvernement avait fondé sa décision sur du vent, comme si rien ne pouvait être dit avant qu’Hydro-Québec n’ait produit un xième rapport sur le sujet.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 4 octobre 2012.)
Il serait souhaitable d'éliminer la répétition (et il faut insérer la conjonction si, bien entendu) :
On a beaucoup accusé le gouvernement de Pauline Marois de précipitation depuis qu’il a affirmé, sitôt élu, qu’il fermerait Gentilly-2, décision officialisée mercredi. Dans la région de Bécancour, bien des gens réagissent comme si c'était une surprise, comme si le gouvernement avait fondé sa décision sur du vent, comme si rien ne pouvait être dit avant qu’Hydro-Québec n’ait produit un xième rapport sur le sujet.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Gentilly-2 – La seule option » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/360640/la-seule-...
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03:19 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 octobre 2012
« Soit » et les éléments de l'alternative
Soit marquant l'alternative; grammaire française; syntaxe.
- Il a aussi montré du doigt trois ingénieurs, suspendus sans solde depuis mardi, qui auraient soit facilité le trucage des appels d’offres, soit la réclamation d’« extras » sur les chantiers.
(Bryan Miles, dans Le Devoir du 4 octobre 2012.)
Les éléments de l'alternative introduits par la conjonction soit doivent exercer la même fonction. Les ingénieurs n'auraient pas soit facilité, soit la réclamation; ils auraient plutôt facilité soit le trucage, soit la réclamation :
Il a aussi montré du doigt trois ingénieurs, suspendus sans solde depuis mardi, qui auraient facilité soit le trucage des appels d’offres, soit la réclamation d’« extras » sur les chantiers.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Montréal annule 75 millions en contrats » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/360687/montrea...
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06:29 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 octobre 2012
Ce qu'elle a de plus pure
- Son propos touche à l'âme de l'humanité dans ce qu'elle a de plus noble et de plus pure.
(Mario Cloutier, dans La Presse du 22 août 2012.)
Les adjectifs noble et pur se rapportent au pronom démonstratif ce, représenté par le relatif qu'. Ce étant un neutre, l'accord se fait au masculin, comme dans les exemples suivants :
[...] les uns avaient, en conséquence, sous l'impulsion de saint Bernard, aggravé la règle dans ce qu'elle a de plus strict et de plus dur [...] (Huysmans dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « accort ».)
Non pas le monde, avec ses tentations vulgaires et, au bout du compte, la même pauvreté recouverte d'un peu de dorure, mais la noblesse dans ce qu'elle a de plus pur. (Giono dans le Trésor, à l'article « dorure ».)
Il fallait écrire :
Son propos touche à l'âme de l'humanité dans ce qu'elle a de plus noble et de plus pur.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« 26 lettres et un philosophe : éloge de la lenteur » : http://www.lapresse.ca/cinema/201208/21/49-3159-26-lettre...
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05:16 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 octobre 2012
Un artiste d'origine nicaraguayen
D'origine suivi d'un adjectif; orthographe d'accord.
- [...] un artiste gai d’origine nicaraguayen qui voulait se réfugier au Canada.
(Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 26 septembre 2012.)
L'adjectif s'accorde avec origine :
Il est d'origine française, irlandaise. (Petit Robert.)
[...] un artiste gai d’origine nicaraguayenne qui voulait se réfugier au Canada.
Line Gingras
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« Big Brother conservateur? » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/360058/big-broth...
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07:44 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 octobre 2012
L'intérêt réside au ton choisi
Résider à quelque chose, résider dans quelque chose; choix de la préposition; grammaire française; syntaxe.
- L’intérêt de la lettre et de la vidéo ne réside pas dans la ferme opposition de la Chambre aux mesures annoncées, opposition parfaitement légitime, mais plutôt au ton choisi, très offensif, alors même que le gouvernement est, lui, en mode solutions.
(Jean-François Lisée dans son blogue, le 29 septembre 2012.)
Je lis dans le Petit Robert que le verbe résider peut s'employer au sens figuré pour dire « exister habituellement, se trouver » en telle personne ou en telle chose. D'après les exemples proposés dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, le complément est introduit, en pareil cas, au moyen des prépositions dans ou en :
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. (Déclaration des droits de l'homme, dans le Petit Robert.)
L'ordre idéal des peuples réside dans leur bonheur. (Camus, dans le Petit Robert.)
La Constitution de Servius Tullius fait résider la puissance suprême dans l'assemblée du peuple. (Mérimée, dans le Lexis.)
C'est en cela que réside le vrai courage. (Barthélemy, dans le Lexis.)
La difficulté, le problème, la question réside en/dans. (Trésor de la langue française informatisé.)
La faute a résidé dans une mauvaise répartition des risques, qui furent accumulés sur un seul client débiteur. (Baudhuin, dans le Trésor.)
Monsieur Lisée a eu raison d'écrire « ne réside pas dans la ferme opposition »; il aurait dû introduire le deuxième complément de la même manière :
L’intérêt de la lettre et de la vidéo ne réside pas dans la ferme opposition de la Chambre aux mesures annoncées, opposition parfaitement légitime, mais plutôt dans le ton choisi, très offensif, alors même que le gouvernement est, lui, en mode solutions.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« "Indécent et immoral" : De la différence entre le lobby et la politique » : http://jflisee.org/indecent-et-immoral-de-la-difference-e...
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04:29 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 octobre 2012
Elle s'inscrit en faux avec cette analyse
S'inscrire en faux avec quelque chose, s'inscrire en faux contre quelque chose; choix de la préposition; grammaire française; syntaxe.
- L’équipe éditoriale du Globe s’inscrit en faux avec cette analyse.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 29 septembre 2012.)
Je ne trouve pas dans les dictionnaires courants la construction s'inscrire en faux avec quelque chose, mais plutôt s'inscrire en faux contre quelque chose, qui signifie « nier la valeur de quelque chose » (Trésor de la langue française informatisé), « y opposer un démenti, une dénégation » (Petit Robert), « en contester vigoureusement la vérité, l'exactitude » (Lexis) :
S'inscrire en faux contre une déclaration, une interprétation. (Lexis, à l'article « faux ».)
Il s'inscrit en faux contre tous les bruits qui courent sur lui. (Lexis, à l'article « inscrire ».)
La ministre s'est inscrite en faux contre cette affirmation d'un journaliste, qu'elle prétend inexacte. (Multidictionnaire, à l'article « inscrire ».)
[...] il y a encore mille autres cas [...] où la psychologie, en un mot, s'inscrit en faux contre la grammaire. (Jankélévitch dans le Trésor, à l'article « faux ».)
Dans l'exemple ci-dessous, on s'inscrit en faux contre quelqu'un :
Je m'inscris en faux, quant à moi, contre les interprètes de la pensée de Barrès et contre ses commentateurs, sur le chef de l'amitié. (Blanche dans le Trésor, à l'article « inscrire ».)
Il aurait fallu écrire :
L’équipe éditoriale du Globe s’inscrit en faux contre cette analyse.
Line Gingras
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Québec
« Revue de presse – L’effet Trudeau. Déjà! » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/360324/l-effet-t...
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07:04 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 septembre 2012
Il incluera
Il incluera, il inclura; il incluerait, il inclurait; le verbe inclure au futur simple et au conditionnel; grammaire française; orthographe; conjugaison.
- Le projet de loi omnibus fédéral incluera la réforme des retraites des députés
(Titre d'un article de PC dans le site du Devoir, le 20 septembre 2012 à 17 h 10.)
On dit inclure, et non pas incluer; inclure n'étant pas un verbe du premier groupe, comme allouer, il ne prend pas de e devant le r, au futur simple et au conditionnel. Le titre aurait dû se lire :
Le projet de loi omnibus fédéral inclura la réforme des retraites des députés
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
http://www.ledevoir.com/politique/canada/359625/le-projet...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:23 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 septembre 2012
Ça nous a donnés une conscience nouvelle
- « Comme humains, ça nous a tous politisés, donnés une conscience nouvelle, peu importe le domaine dans lequel on va œuvrer », indique Valérie Darveau.
(Frédérique Doyon, dans Le Devoir du 14 septembre 2012.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct (c.o.d.), si celui‑ci précède le verbe.
Ça a politisé qui? Nous, représentant humains, nom masculin pluriel. Le c.o.d. étant placé devant le verbe, le participe politisé s'accorde. Tout va bien de ce côté.
Ça a donné quoi? Une conscience nouvelle. Le c.o.d. étant placé après le verbe, le participe donné doit rester invariable. Il fallait écrire :
« Comme humains, ça nous a tous politisés, donné une conscience nouvelle, peu importe le domaine dans lequel on va œuvrer », indique Valérie Darveau.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Boucler la boucle du carré rouge » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/35...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:39 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 septembre 2012
Saper dans les droits
Saper dans quelque chose, saper quelque chose; saper, verbe transitif ou intransitif; grammaire française; syntaxe.
- [...] envers et contre tous ceux qui songent, en mode officiel ou officieux, à saper dans leurs droits.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 28 septembre 2012.)
Saper, au sens propre, c'est détruire les assises d'une construction, dégrader par la base (Petit Robert); au sens figuré, c'est attaquer les bases, les principes de quelque chose pour ruiner progressivement (Petit Robert), « tendre à anéantir, à détruire radicalement » (Trésor de la langue française informatisé). D'après ce que je vois dans les dictionnaires courants, la chose que l'on cherche à détruire a toujours la fonction de complément d'objet direct; on sape quelque chose :
Saper les fondements de la morale. (Petit Robert.)
L'autorité paternelle qu'elle avait sapée toute sa vie dans le cœur du jeune homme. (Aragon, dans le Petit Robert.)
Ces mesquineries sapent la loyauté des employés. (Multidictionnaire.)
Ne sapez donc pas la Résistance, et c'est déjà la saper que de parler contre elle. (Triolet, dans le Lexis.)
Il est vrai que l'armée des journaux ne cessa de manœuvrer de façon à miner, saper la monarchie de droit antique jusqu'à ce qu'il suffît d'un souffle pour la renverser. (Vigny, dans le Trésor.)
La diffusion des nouvelles par la presse, la radio, la télévision, liées aux employeurs et au gouvernement, joue un grand rôle pour saper le moral ouvrier (Traité sociol., dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
[...] envers et contre tous ceux qui songent, en mode officiel ou officieux, à saper dans leurs droits.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Avortement – Inquiétante ténacité » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/360215/inquietan...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 septembre 2012
Sous-contracter
- Aussi est-il incroyable que Mme Marois ait « sous-contracté » le dossier des « Anglais » à Jean-François Lisée, le concepteur même de sa politique identitaire.
(Lysiane Gagnon, dans La Presse du 22 septembre 2012.)
Sous-contracter, d'après Marie-Éva de Villers, est un anglicisme*; au sens propre, on devrait dire sous‑traiter. Madame Gagnon signale par des guillemets ce calque très fréquent au Québec; n'empêche, il me semble qu'elle aurait été mieux inspirée d'employer un verbe français :
Aussi est-il incroyable que Mme Marois ait confié le dossier des « Anglais » à Jean-François Lisée, le concepteur même de sa politique identitaire.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* On trouvera un avis semblable, à propos de contracteur et de sous-contracteur, dans le Chouinard, le Dagenais et le Colpron.
« Mme Marois et les anglos » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/lysiane-gagnon/2...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:39 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 septembre 2012
Besoin de pouvoir, de promotion?
- Le nouveau ministre de la Métropole que je suis a besoin d’informations, d’impressions, d’opinions. Surtout : de recul et d’avis venant de personnes qui ne veulent ni subvention, de pouvoir, de promotion*.
(Jean-François Lisée dans son blogue, le 25 septembre 2012.)
Je ne crois pas que le nouveau ministre ait besoin de pouvoir ou de promotion (du moins dans l'immédiat); il a plutôt voulu dire :
Le nouveau ministre de la Métropole que je suis a besoin d’informations, d’impressions, d’opinions. Surtout : de recul et d’avis venant de personnes qui ne veulent ni subvention, ni pouvoir, ni promotion.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 27 septembre à 16 h 2, je vois que monsieur Lisée s'est corrigé.
« Métropole : Quand les scribes informent un ministre » : http://jflisee.org/metropole-quand-les-scribes-informent-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française
25 septembre 2012
Il engrange des dépenses, promu à un brillant avenir
Engranger des dépenses, engager des dépenses; promu à un brillant avenir, promis à un brillant avenir; paronymes.
- « Je n’ai pas de pouvoir de signature et je ne pourrai engranger des dépenses […] »
(Lisa-Marie Gervais citant Léo Bureau-Blouin, dans Le Devoir du 25 septembre 2012.)
On engrange le foin ou la moisson au sens propre, des richesses au sens figuré (Petit Robert), mais des dépenses? Le nouveau député a sans doute voulu dire :
Je n’ai pas de pouvoir de signature et je ne pourrai engager des dépenses […]
Se pourrait-il qu'il ait été mal cité?
- Certains rageraient devant ses allures de jeune premier promu à un brillant avenir.
Le Petit Robert et le Lexis donnent un exemple de circonstance :
Jeune homme promis à un brillant avenir.
Je trouve aussi dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « jauger » :
Mademoiselle Lambert me fit venir dans son bureau, me scruta, me jaugea et me promit à un brillant avenir. (Beauvoir.)
On est promu à un poste, mais un brillant avenir ne saurait être qu'une promesse, me semble-t-il :
Certains rageraient devant ses allures de jeune premier promis à un brillant avenir.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Ressouder les générations – "Quelque chose se passe, et je veux profiter de cette effervescence" » : http://www.ledevoir.com/societe/education/359966/quelque-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:51 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 septembre 2012
Ainsi fond, fond, fond
- Neuf cents millions d’Indiens ont un téléphone cellulaire et la majorité de ceux qui se connectent à Internet le fond* à l’aide de leur portable.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 24 septembre 2012.)
Font.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 30 septembre à 20 h 39, je vois que la faute a été corrigée.
« Écrit à la main » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 septembre 2012
Achille, un peu fou fou, courrait très vite
- Il soutient que « depuis Platon, depuis le paradoxe de Zénon, depuis la victoire de la tortue marcheuse et opiniâtre sur Achille qui courrait très vite — mais qui était un peu fou fou au fond — il y a un discrédit jeté à la course ».
(Antoine Robitaille citant Guillaume Le Blanc, dans Le Devoir du 22 septembre 2012.)
Achille aux pieds légers courait très vite; l'imparfait est de mise ici, et non pas le conditionnel.
Était-il un peu fou fou? Le Petit Robert et le Lexis donnent foufou, en un seul mot; le Trésor de la langue française informatisé consigne la graphie fou-fou, avec un trait d'union, mais propose uniquement cet exemple :
Quelqu'un de tout fou, le jeune comte Octavian, assez foufou, assez lancé sous les jupes des dames pour être connu sous le tendre nom de « Quinquin ». (Clément.)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Les idées en l'ère – Pourquoi courir? » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/35975...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:56 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 septembre 2012
Trois féminins ne font pas un masculin
- Qu'en est-il de la sédentarité, de l'obésité, des maladies cardiaques? Ne provoqueront-ils pas plus de « pertes économiques »?
(François Cardinal, dans La Presse du 22 septembre 2012.)
Le pronom personnel doit représenter trois noms féminins :
Qu'en est-il de la sédentarité, de l'obésité, des maladies cardiaques? Ne provoqueront-elles pas plus de « pertes économiques »?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Les bobos » : http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/francois-cardina...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 septembre 2012
L'appui de la population et celle des sociétés
- De même pour les redevances qu’on a promis d’augmenter : là encore, le gouvernement a l’appui de la population, mais pas celle des sociétés qui tenteront de le convaincre que le Québec, ce n’est pas l’Australie.
(Jean-Robert Sansfaçon, dans Le Devoir du 21 septembre 2012.)
Appui est un nom masculin :
De même pour les redevances qu’on a promis d’augmenter : là encore, le gouvernement a l’appui de la population, mais pas celui des sociétés qui tenteront de le convaincre que le Québec, ce n’est pas l’Australie.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Économie – Le dessert d’abord » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/3...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 septembre 2012
Des années parlementaires? Des années gouvernementales?
- [...] l'immense majorité des porte-parole libéraux a des années d'expérience parlementaires et gouvernementales.
(Vincent Marissal, dans La Presse du 20 septembre 2012.)
Des années parlementaires et gouvernementales? Je crois que les épithètes se rapportent plutôt à l'expérience :
[...] l'immense majorité des porte-parole libéraux a des années d'expérience parlementaire et gouvernementale.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Un cabinet socialo-souverainiste » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 septembre 2012
La tranche d'âge, qui était 98 %, sont 91 %
- Un internaute sur trois consulte les contenus qu’on lui présente dans ces réseaux tous les jours. La tranche d’âge des 18-24 ans, qui était 98 % à s’épandre en ligne en 2011, sont désormais 91 % à continuer à le faire.
(Fabien Deglise dans le site du Devoir, le 19 septembre 2012 à 15 h 21.)
Je suggérerais :
Un internaute sur trois consulte les contenus qu’on lui présente dans ces réseaux tous les jours. En 2011, 98 % de la tranche d'âge des 18-24 ans s'épanchaient en ligne; ce pourcentage atteint maintenant 91 %.
Un internaute sur trois consulte les contenus qu’on lui présente dans ces réseaux tous les jours. En 2011, 98 % des 18-24 ans s'épanchaient en ligne; ce pourcentage atteint maintenant 91 %.
Un internaute sur trois consulte les contenus qu’on lui présente dans ces réseaux tous les jours. En 2011, 98 % des 18-24 ans s'épanchaient en ligne; ce pourcentage est maintenant de 91 %.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le Québec succombe encore plus à l'appel des réseaux sociaux, peu importe l'âge » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/359534/le-quebec-s...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 septembre 2012
Un des dossiers dont elle a promis de s'attaquer
- Un des premiers dossiers dont Pauline Marois a promis de s'attaquer une fois qu'elle sera en poste, c'est le rapatriement au Québec d'un certain nombre de compétences exercées par Ottawa.
(Alain Dubuc, dans La Presse du 17 septembre 2012.)
On peut s'occuper de quelque chose, mais on s'attaque à quelque chose :
Les plus grands penseurs, depuis Aristote, se sont attaqués à ce problème. (Bergson, dans le Petit Robert.)
Il fallait écrire :
Un des premiers dossiers auxquels Pauline Marois a promis de s'attaquer une fois qu'elle sera en poste, c'est le rapatriement au Québec d'un certain nombre de compétences exercées par Ottawa.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Rapatrier pour rapatrier » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/alain-dubuc/2012...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:57 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias