17 juillet 2011
Les conclusions de l'autopsie...
- [...] les conclusions de l'autopsie pratiquée lundi au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, à Montréal, confirme une mort accidentelle.
(Louis-Denis Ebacher, dans Le Droit du 4 juillet 2011.)
Ce sont les conclusions de l'autopsie qui confirment une mort accidentelle.
Line Gingras
Québec
« Accident de VTT mortel à Luskville » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/justice-et-...
05:36 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 juillet 2011
Départager la froideur à la chaleur
- [...] la direction artistique prend grand soin de départager la froideur architecturale de l'univers de l'héroïne à la chaleur de son enfance à l'indigence proprette [...]
(André Lavoie, dans Le Devoir du 16 juillet 2011.)
D'après les exemples que donnent le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on peut départager, au sens de séparer ou de distinguer nettement, des personnes ou des choses; on peut aussi départager une personne ou une chose et une autre, une personne ou une chose d'une autre :
[...] un filet haut tendu qui départage les deux camps. (Gide, dans le Petit Robert.)
[...] le besoin de juger, de départager les bons et les méchants. (Siegfried, dans le Petit Robert.)
Bien sage qui saurait départager le bien du mal. (Saint-Exupéry, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
La construction avec la préposition à me paraît incorrecte; elle ne figure d'ailleurs pas dans les ouvrages que j'ai consultés, à l'article « départager » (j'ai vu aussi le Lexis, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, où je n'ai cependant rien trouvé d'utile). On pouvait écrire :
[...] la direction artistique prend grand soin de départager la froideur architecturale de l'univers de l'héroïne et la chaleur de son enfance à l'indigence proprette [...]
[...] la direction artistique prend grand soin d'opposer la froideur architecturale de l'univers de l'héroïne à la chaleur de son enfance à l'indigence proprette [...]
Line Gingras
Québec
« Les vieux rêves » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/327508/les-vieux-r...
03:31 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 juillet 2011
La contre-attaque ne s'est pas faite attendre
- La contre-attaque de Liliane Bettencourt ne s'est pas faite attendre.
(Chloé Woitier dans le site du Figaro, 12 juin 2011.)
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le signaler, le participe passé du verbe faire, suivi d'un infinitif, est toujours invariable :
Ils se sont fait obéir. (Hanse-Blampain.)
La contre-attaque de Liliane Bettencourt ne s'est pas fait attendre.
Line Gingras
Québec
« Les Bettencourt se déchirent à nouveau » : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/06/12/01016-...
04:18 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 juillet 2011
Ils se sont fait les complices...
Ils se sont fait les complices, ils se sont faits les complices; elles se sont fait les complices, elles se sont faites les complices; elle s'est fait la complice, elle s'est faite la complice; se faire + attribut, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- En fait, ces proximités ont surtout révélé que Cameron et ses prédécesseurs se sont fait les complices du nivellement par le bas [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 14 juillet 2011.)
Le participe passé du verbe pronominal se faire, employé au sens de devenir, s'accorde avec le sujet :
Ils se sont faits marins. (Multidictionnaire.)
Bientôt ils se sont faits plus conciliants. (Hanse-Blampain.)
Elle s'est faite la protectrice des réfugiés. (Hanse-Blampain, à l'article « écho ».)
... Cameron et ses prédécesseurs se sont faits les complices...
Line Gingras
Québec
« Scandale à l'anglaise – "Citizen Murdoch" » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/327323/scandale-a-...
05:48 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 juillet 2011
Déléguer quelqu'un à participer...
Déléguer quelqu'un à + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.
- J'ai été délégué par la Ligue internationale des scientifiques pour l'usage de la langue française (LISULF) et son président québécois, le scientifique Pierre Demers, à participer à une grande manifestation à Paris le 18 juin dernier, organisée par l'Avenir de la langue française et son président, Albert Salon.
(Maurice Day, dans Le Devoir du 12 juillet 2011.)
On peut très bien déléguer quelqu'un – ou être délégué – à une réunion, à une manifestation :
Déléguer un représentant à une assemblée. (Petit Robert.)
Les savants délégués par les différents pays à un congrès scientifique international. (Lexis.)
Cependant, lorsque le verbe a pour complément un infinitif, c'est plutôt la préposition pour qu'il convient d'employer, selon ce qu'indique le Trésor de la langue française informatisé à l'article « déléguer »; je trouve d'ailleurs l'exemple suivant, à l'article « faire » :
Il y a quelques mois, notre Comité ne se voyait pas obligé de me déléguer pour connaître vos opinions : vous les lui faisiez connaître vous-même... (Malraux.)
On aurait pu écrire :
J'ai été délégué par la Ligue internationale des scientifiques pour l'usage de la langue française (LISULF) et son président québécois, le scientifique Pierre Demers, pour participer à une grande manifestation à Paris le 18 juin dernier...
J'ai été délégué par la Ligue internationale des scientifiques pour l'usage de la langue française (LISULF) et son président québécois, le scientifique Pierre Demers, à participer à une grande manifestation à Paris le 18 juin dernier...
Line Gingras
Québec
« Lettres – L'avenir du français » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/327...
03:49 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
12 juillet 2011
Mâter l'insurrection
Mâter et mater; orthographe.
- Six ans plus tard, l'insurrection est loin d'être mâtée.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 9 juillet 2011.)
M. Descôteaux a certainement récité, jadis :
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire loup l'eût fait volontiers.
Mais il fallait livrer bataille;
Et le mâtin était de taille
À se défendre hardiment.
(La Fontaine, Le loup et le chien.)
Un « grand et gros chien de garde ou de chasse » est un mâtin, d'après le Petit Robert. Mieux vaut toutefois ne pas essayer de le mâter : au sens de dompter, dresser (un être, une collectivité) ou de réprimer, abattre (quelque chose), on emploie le verbe mater, sans accent circonflexe :
Mauvais garnement qu'il faut mater. (Petit Robert.)
Mater une révolte. (Petit Robert.)
Il fallait écrire :
Six ans plus tard, l'insurrection est loin d'être matée.
Line Gingras
Québec
« Afghanistan – Ce que cela a changé » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/327082/afghanist...
01:41 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 juillet 2011
L'épaisse chevelure que lui avait imposé le personnage...
- [...] l’épaisse chevelure en bataille que lui avait imposé le personnage de Hermione Granger a laissé place à une coupe à ras.
(Loïc Vennin, AFP, dans Cyberpresse, 6 juillet 2011.)
Le personnage de Hermione Granger avait imposé une épaisse chevelure en bataille à son interprète, Emma Watson. C'est dire que le participe passé imposé, employé avec l'auxiliaire avoir, doit s'accorder avec chevelure, complément d'objet direct placé devant le verbe :
... l'épaisse chevelure en bataille que lui avait imposée le personnage de Hermione Granger...
Line Gingras
Québec
« Une vie après Harry Potter » : http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/no...
19:33 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 juillet 2011
Nous ne méritons pas tous ce fric
Tous et tout; grammaire française; orthographe.
- [...] né le 24 août 1988, il avait 12 ans lors du tournage de Harry Potter à l'école des sorciers. Il en a maintenant presque 23 ans.
(Sonia Sarfati à propos de Rupert Grint, dans La Presse du 9 juillet 2011.)
Il était facile d'éviter le pléonasme :
... né le 24 août 1988, il avait 12 ans lors du tournage de Harry Potter à l'école des sorciers. Il en a maintenant presque 23 ans.
- [...] il a avoué au journal The Observer qu’il dépensait « beaucoup dans des trucs stupides [...] Qu’êtes-vous censé faire avec tout cet argent? Nous ne méritons pas tous ce fric, surtout pour ce que nous faisons. »
Deux choses à signaler :
Premièrement, je lis dans Le français au bureau (sixième édition, page 496) : « Lorsque le début d'une citation est fondu dans le texte, mais qu'elle se termine par une phrase complète, le point final est mis à l'extérieur des guillemets. »
Deuxièmement, je ne pense pas que l'interprète du personnage de Ron Weasley ait voulu accuser certains de ses camarades de ne pas mériter l'argent qu'ils gagnent; il a voulu dire, plutôt, que c'était beaucoup trop d'argent pour la somme de travail demandée (ou pour la nature de ce travail, sa difficulté...).
Il fallait écrire :
[...] il a avoué au journal The Observer qu'il dépensait « beaucoup dans des trucs stupides [...] Qu’êtes-vous censé faire avec tout cet argent? Nous ne méritons pas tout ce fric, surtout pour ce que nous faisons ».
Line Gingras
Québec
« Harry Potter : les trois mousquetaires » : http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/en...
03:09 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 juillet 2011
Dans la ligue qu'envie tous les autres
- [...] une série de fines caricatures et de situations loufoques capables d'extraire toute la charge ironique de l'instant et qui confirment ce que l'artiste peine à admettre d'ailleurs en privé : oui, il est désormais dans la ligue qu'envie tous les autres.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 8 juillet 2011.)
Ce n'est pas la ligue qui envie tous les autres, mais tous les autres qui envient la ligue :
... il est désormais dans la ligue qu'envient tous les autres.
Line Gingras
Québec
« Stéphane Rousseau à Juste pour rire – En direct et en dérision sur sa vie » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/32...
00:57 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 juillet 2011
Ils ne sont pas ni connus ni expérimentés
Ni et pas; grammaire française; syntaxe du français.
- Le maire Régis Labeaume (à droite) a fermé la porte de l'hôtel de ville aux nouveaux députés du NPD de la région qui voulait assister à la visite de Kate et William (à gauche) à Québec, dimanche.
(Légende de la photographie accompagnant un article de Gilbert Lavoie, dans Le Soleil du 7 juillet 2011. Les exemples cités plus bas sont tirés du texte même de l'article.)
Ce n'est pas la région qui voulait assister à la visite, mais les nouveaux députés du NPD : voulaient.
* * * * *
- Une situation dont le maire de Québec n'avait pas besoin après ses démêlées avec Josée Verner et les conservateurs pendant la campagne électorale.
Démêlé est un nom masculin :
Ils ont eu un démêlé à propos d'héritage. (Petit Robert.)
Avoir des démêlés avec quelqu'un, avec la justice. (Petit Robert.)
Une situation dont le maire de Québec n'avait pas besoin après ses démêlés avec Josée Verner...
* * * * *
- Comme il s'agissait d'un événement municipal, c'est la ville qui avait le plus grand nombre d'invités [...]
Le nom désigne manifestement, ici, l'administration municipale; il prend donc la majuscule, selon Marie-Éva de Villers :
... c'est la Ville qui avait le plus grand nombre d'invités...
* * * * *
-
Tout le monde pouvait être accompagné, à l'exception, cela va de soit, des autorités religieuses...
Au contraire de ce que pense le journaliste, cela ne va pas de soit : comme j'ai déjà eu l'occasion de le signaler, la locution s'écrit cela va de soi, sans « t ». Consulter par exemple le Petit Robert ou le Multidictionnaire, à l'article « soi ».
* * * * *
- Question de lui faire comprendre que même s'ils ne sont pas encore ni connus ni expérimentés, ses députés sont quand même les représentants du Québec et de la Ville de Québec à Ottawa.
Hanse et Blampain font observer que la conjonction ni est incompatible avec pas. On pouvait écrire :
... même s'ils ne sont pas encore ni connus ni expérimentés...
... même s'ils ne sont pas encore ni connus ni expérimentés...
* * * * *
-
[...] a-t-il conclu, avec comme seule bémol la gestion des « crises de nerfs » du maire de Québec.
Bémol est un nom masculin :
... avec comme seul bémol...
Line Gingras
Québec
« La visite royale crée un froid entre le NPD et Labeaume » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/...
07:54 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 juillet 2011
Emplois ou compétences en demande?
- Le gouvernement fédéral affirme qu'une pénurie de travailleurs qualifiés retarde la reprise économique, un problème aggravé par le manque d'information au sujet des types d'emplois les plus en demande.
(PC dans Cyberpresse, 6 juillet 2011.)
Il semblerait que l'on ait confondu l'offre et la demande : ce ne sont pas des emplois qui sont en demande, c'est-à-dire demandés ou recherchés, mais des travailleurs capables de les occuper, à qui on pourrait les offrir. Je suggérerais :
Le gouvernement fédéral affirme qu'une pénurie de travailleurs qualifiés retarde la reprise économique, un problème aggravé par le manque d'information au sujet des compétences les plus en demande.
Le gouvernement fédéral affirme qu'une pénurie de travailleurs qualifiés retarde la reprise économique, un problème aggravé par le manque d'information au sujet des types d'emplois où les besoins sont les plus criants.
Line Gingras
Québec
« Le manque de travailleurs qualifiés retarde la reprise » : http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/20...
05:41 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 juillet 2011
Depuis qu'il est maire en 1989
- Ainsi va la vie à Laval, où les rumeurs de collusion et de copinage visant l'administration Vaillancourt sont sans fin depuis que celui-ci est maire en 1989.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 6 juillet 2011.)
On n'a pas voulu dire que M. Vaillancourt est maire en 1989, mais qu'il est devenu maire en 1989 :
... depuis que celui-ci est devenu maire, en 1989.
... depuis que celui-ci a été élu maire, en 1989.
... depuis que celui-ci est maire, c'est-à-dire depuis 1989.
... depuis que celui-ci est maire, soit depuis 1989.
- Plutôt que d'accéder aux demandes de mises en tutelle, il a plutôt commodément inscrit Laval dans la liste de la douzaine de villes où les Affaires municipales font des vérifications administratives.
Les demandes visent la mise en tutelle de la Ville de Laval; le singulier s'impose donc :
Plutôt que d'accéder aux demandes de mise en tutelle, il a plutôt commodément inscrit Laval dans la liste...
Line Gingras
Québec
« Gilles Vaillancourt – Laval, MA ville » : http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/32679...
05:15 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 juillet 2011
Comment les choses se sont passé
- Il veut s'excuser pour la peine causée et raconte comment les choses se sont passé le soir du drame.
(Christiane Desjardins, dans La Presse du 30 juin 2011.)
Se passer est ici un pronominal subjectif : le verbe ne s'utilise pas uniquement à la forme pronominale; cependant, lorsque c'est le cas et qu'il est employé au sens de se dérouler, le pronom réfléchi n'a d'autre fonction que d'indiquer cette forme. Le participe passé d'un pronominal subjectif s'accorde avec le sujet. (Les quelques pronominaux subjectifs dont le participe passé reste invariable sont des verbes qui n'admettent jamais de complément d'objet direct lorsqu'ils sont à la forme active. Exemple : se rire.)
Il fallait écrire :
Il veut s'excuser pour la peine causée et raconte comment les choses se sont passées le soir du drame.
Line Gingras
Québec
« Chronologie de l'affaire Guy Turcotte » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/dossiers/proces-de-g...
05:16 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juillet 2011
Le temps d'un pays
- [...] les plus importantes arrestations survenues en temps de pays dans l'histoire du Canada [...]
(PC, dans Le Devoir du 4 juillet 2011.)
... les plus importantes arrestations survenues en temps de paix* dans l'histoire du Canada...
Line Gingras
Québec
* À 22 h 45, je vois que la correction a été apportée.
« Sommets du G8 et du G20 – Huntsville, un site jugé dangereux » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/326672/sommets-d...
03:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : journalisme, presse, médias
03 juillet 2011
Ils parcoureront le Canada
Ils parcoureront, ils parcourront; grammaire française; orthographe.
- Kate et William parcoureront le Canada en neuf jours
(Titre d'un article de Luc Fournier, dans Le Soleil du 30 juin 2011.)
Il n'existe pas de verbe parcourer. À la troisième personne du pluriel du futur simple de l'indicatif, le verbe parcourir fait parcourront :
Kate et William parcourront le Canada en neuf jours
Line Gingras
Québec
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/visite-royal...
02:52 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 juillet 2011
Une chanson qu'il a mis en images
- Puis le père et le fils présenteront leur version de Maurice Richard, une chanson de Pierre Létourneau que Jérôme a mis en images dernièrement pour un lipdub qui a déjà été vu par plus de 300 000 personnes sur YouTube.
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 22 juin 2011.)
Jérôme a mis une chanson en images; c'est dire que une chanson est complément d'objet direct du verbe mettre. Le participe passé, employé avec l'auxiliaire avoir, doit s'accorder avec ce complément lorsque celui-ci est placé devant le verbe :
Puis le père et le fils présenteront leur version de Maurice Richard, une chanson de Pierre Létourneau que Jérôme a mise en images dernièrement [...]
Line Gingras
Québec
« Y'a longtemps qu'on fait de la politique... » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski...
04:27 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 juillet 2011
Ce phénomène s'explique à l'immigration
- Je ne partage pas l'inquiétude des souverainistes, parce que ce phénomène s'explique par le départ des francophones vers les banlieues et à l'immigration.
(Alain Dubuc, dans La Presse du 29 juin 2011.)
Ce phénomène s'explique à l'immigration? Je crois que l'on a voulu dire :
... ce phénomène s'explique par le départ des francophones vers les banlieues et par l'immigration.
On aurait pu écrire aussi :
... ce phénomène est attribuable au départ des francophones vers les banlieues et à l'immigration.
Line Gingras
Québec
« Le gumbo au sirop d'érable » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/alain-dubuc/201106...
03:38 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 juin 2011
Seuls eux
Seuls eux, eux seuls.
- À leurs yeux, seuls eux « peuvent fièrement porter le foulard blanc ».
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 21 juin 2011.)
D'après les exemples que j'ai vus dans le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, l'adjectif seul est précédé par le pronom personnel qu'il renforce :
Ils parlent de ce qu'eux seuls connaissent très bien. (Faye, dans le Lexis.)
Vous seul êtes capable de le faire obéir. (Lexis.)
Car si j'ai un peu de bonheur à ramasser dans ce désert, c'est de toi qu'il me viendra, de toi seule! (Lenormand, dans le Trésor, à l'article « toi ».)
[...] je ne travaillais pas pour moi seul [...] (Las Cases, dans le Trésor, à l'article « lui, elle, eux, elles ».)
Le service à la russe, où les hors-d'œuvre sont à eux seuls tout un véritable repas. (Hermant, dans le Trésor, à l'article « lui, elle, eux, elles ».)
Que pouvait-il faire à lui seul? (Romains, dans le Petit Robert.)
J'écrirais :
À leurs yeux, eux seuls « peuvent fièrement porter le foulard blanc ».
Line Gingras
Québec
« Vers un PQ parallèle? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325959/vers-un-p...
06:02 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 juin 2011
Êtres humains, combien avez-vous d'âmes?
- Comme 16 millions de Canadiens, Claude David possède un compte Facebook sur lequel il publie ses photos, et parfois ses états d'âmes.
(Louis-Denis Ebacher, dans Le Droit du 25 juin 2011.)
Il m'a toujours semblé qu'un être humain n'avait qu'une âme :
... il s'est promené tout le jour, il avait quelque chose à tuer, il ne sait pas s'il y est arrivé : quand on ne fout rien, on a des états d'âme, c'est forcé. (Sartre, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Comme 16 millions de Canadiens, Claude David possède un compte Facebook sur lequel il publie ses photos, et parfois ses états d'âme.
Line Gingras
Québec
« Salir pour se venger » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/justice-et-...
02:28 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 juin 2011
Un navire turque
- L'année dernière, au printemps, une mission semblable s'était terminée tragiquement. Neuf personnes avaient alors été tuées et 45 avaient été blessées après que des soldats israéliens eurent abordé un navire turque.
(Benjamin Shingler, PC, dans Cyberpresse, 19 juin 2011.)
... après que des soldats israéliens eurent abordé un navire turc.
Turque est un adjectif féminin.
Line Gingras
Québec
« Quatre Québécois se joindront à la flottille vers Gaza » : http://www.cyberpresse.ca/international/moyen-orient/2011...
03:22 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juin 2011
Elle déciderait que la question soit posée
Décider que + indicatif ou subjonctif; grammaire française.
- Elle fut suivi d'un projet de réforme [...]
(Légende de la photographie accompagnant un article d'Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 25 juillet 2011. Les exemples cités plus bas sont tirés du texte même de l'article.)
Elle fut suivie d'un projet de réforme...
- [...] d'autres préférerait peut-être [...]
... d'autres préféreraient peut-être...
- [...] déciderait que la question soit de nouveau posée au peuple.
D'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, décider que se construit avec l'indicatif ou le conditionnel :
Elle a décidé qu'elle sera ou serait présente. (Multidictionnaire.)
L'assemblée décidait que l'échafaud serait dressé de nouveau sur la place de la Révolution. (France, dans le Petit Robert.)
Le Hanse-Blampain fait la remarque suivante : « Éviter le subjonctif, qui assimile décider à vouloir en laissant un plus grand doute sur l'exécution. »
Il fallait écrire :
... déciderait que la question serait de nouveau posée au peuple.
- Un référendum pourrait être déclenché quel que soit le parti au pouvoir. Même François Legault et sa Coalition pour l'avenir du Québec auraient gagné à proposer une telle mesure, croit Legault : « J'ai eu de franches discussions avec lui là-dessus », raconte M. Guay, qui ne comprend pas pourquoi l'ex-ministre s'entête à prôner un moratoire de 10 ans sur cette question.
Euh... Ou bien je ne comprends rien à rien, ou bien M. Robitaille a été distrait; ce passage n'a de sens que si c'est M. Guay qui estime que M. Legault aurait dû proposer la mesure :
Un référendum pourrait être déclenché quel que soit le parti au pouvoir. Même François Legault et sa Coalition pour l'avenir du Québec auraient gagné à proposer une telle mesure, croit M. Guay : « J'ai eu de franches discussions avec lui là-dessus », raconte ce dernier, qui ne comprend pas pourquoi l'ex-ministre s'entête à prôner un moratoire de 10 ans sur cette question.
Line Gingras
Québec
« La question nationale – La fin de la "grille Meech"? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/326223/la-questi...
02:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias