14 mai 2011
Une idée jugée à cet aune
Un aune, une aune; aune, masculin ou féminin; genre du nom aune.
- Chaque congrès ou assemblée était perçu comme un affrontement entre les deux camps et chaque idée, jugée à cet aune.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 11 mai 2011.)
Aune, nom féminin, désignait autrefois une mesure de longueur. À cette acception se rattache l'emploi figuré qui est fait du mot aujourd'hui, dans des expressions comme mesurer à son aune, mesurer à l'aune de, signifiant que l'on juge « d'après ses propres critères, ses préjugés » (Dictionnaire des expressions et locutions figurées de la maison Robert).
Le Petit Robert et le Lexis donnent aussi aune ou aulne, nom masculin; il s'agit d'un « arbre d'Europe qui croît dans les lieux humides » (Petit Robert).
Il fallait écrire :
Chaque congrès ou assemblée était perçu comme un affrontement entre les deux camps et chaque idée, jugée à cette aune.
Line Gingras
Québec
« Le poids du passé » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/323054/le-poids-...
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13 mai 2011
Courants d'idée
Courant d'idée, courant d'idées; courants d'idée, courants d'idées; orthographe.
- M. Golberg précise que les deux courants d'idée — terrorisme et séparatisme — ne sont pas aussi « maléfique » l'une que l'autre [...]
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 13 mai 2011.)
J'ai trouvé la graphie courant d'idées dans le Petit Robert, aux articles « courant » et « idée ». Le Trésor de la langue française informatisé ne donne cette expression ni à l'un ni à l'autre article; l'ouvrage contient cependant vingt-trois occurrences de courant d'idées, et cinq de courants d'idées, même s'il ne propose aucun exemple avec idée au singulier :
Mais de temps en temps je parvenais, en faisant passer tel ou tel courant d'idées au travers de mon chagrin, à renouveler, à aérer un peu l'atmosphère viciée de mon cœur. (Proust, à l'article « aérer ».)
L'éternité a duré une minute. Un autre courant d'idées vous emporte [...] (Baudelaire, à l'article « éternité ».)
Je n'ai pas vu l'expression dans les sept autres ouvrages consultés (Lexis, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Colin, Girodet, Berthier-Colignon, Jouette).
Il fallait écrire :
M. Goldberg précise que les deux courants d'idées — terrorisme et séparatisme — ne sont pas aussi « maléfiques » l'un que l'autre [...]
Ce sont bien entendu les deux courants qui sont plus ou moins « maléfiques », et que l'on compare l'un à l'autre.
Observation ajoutée le 14 mai 2011 : Il s'agit de monsieur Goldberg, en fait.
Line Gingras
Québec
« Plainte au Conseil de presse contre le NDG Free Press » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/323245/plainte-a...
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18:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 mai 2011
Une maladie prévenue par un traitement préventif
- [...] par exemple une information indiquant que le donneur est porteur d'un gène associé à une maladie génétique, qui pourrait être retardée, voire prévenue par un traitement préventif.
(Pauline Gravel, dans Le Devoir du 12 mai 2011.)
Un traitement préventif ayant pour but de prévenir, je proposerais :
... qui pourrait être retardée, voire prévenue par un traitement approprié.
Line Gingras
Québec
« Nouvelles origines » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/32...
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23:56 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 mai 2011
Des termes que l'auteur avait jugé diffamatoires
Juger, jugé, accord du participe passé suivi d'un attribut du complément d'objet direct; grammaire française; orthographe d'accord.
- Le fondateur du Cirque du soleil avait durement critiqué l'ouvrage, utilisant des termes que l'auteur avait jugé mensongers et diffamatoires.
(PC dans Cyberpresse, 5 mai 2011.)
Les verbes d'opinion comme juger introduisent souvent un attribut soit du sujet (ces termes avaient été jugés diffamatoires), soit du complément d'objet direct (on avait jugé ces termes diffamatoires). Le participe passé suivi d'un attribut du complément d'objet direct s'accorde en genre et en nombre avec ce complément, si celui-ci précède le verbe :
Le fondateur du Cirque du soleil avait durement critiqué l'ouvrage, utilisant des termes que l'auteur avait jugés mensongers et diffamatoires.
Line Gingras
Québec
« Le biographe Ian Halperin s'excuse à Guy Laliberté » : http://www.cyberpresse.ca/arts/dossiers/cirque-du-soleil/...
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23:55 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 mai 2011
Au temps de Jésus
- Ma réponse fut rapide : Oui ma pt'ite dame, au temps de Jésus, les bateaux existaient et la langouste courrait sous les coraux.
(Lio Kiefer dans son blogue, le 9 mai 2011.)
L'apostrophe marque l'élision du premier e de petite; elle est donc mal placée.
On écrit courrait à la troisième personne du singulier du conditionnel présent; à l'imparfait de l'indicatif, toutefois, le verbe prend un seul r :
Cet athlète courrait plus vite s'il ne courait pas les bars la veille des compétitions.
Ma réponse fut rapide : Oui ma p'tite dame, au temps de Jésus, les bateaux existaient et la langouste courait sous les coraux.
Line Gingras
Québec
« Quand Jésus rencontre Pince Pilate... » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/voyager-avec-lio-...
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05:12 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 mai 2011
Quelque 22 403 personnes...
Quelque devant un nombre précis.
- Quelque 22 403 personnes qui paraissaient assez saines d'esprit et lucides pour être admises dans un bureau de scrutin [...]
(Normand Lester, chroniqueur au 98,5 FM et à Yahoo Québec, dans Le Devoir du 9 mai 2011.)
Quelque, employé comme adverbe pour marquer l'approximation, se met devant un nombre arrondi :
Quelque 22 400 personnes qui paraissaient assez saines d'esprit et lucides pour être admises dans un bureau de scrutin [...]
* * * * *
Les limites de la liberté d'expression
Je suis surprise et peinée que Le Devoir publie ce texte de monsieur Lester, où s'expriment à la fois, de mon point de vue, l'arrogance de l'être supérieur et le mépris pour « tous les imbéciles du Québec » qui n'ont pas voté comme il fallait. Les insultes sont d'autant plus cinglantes qu'elles sont crachées par un professionnel des médias, une personnalité qui m'avait toujours paru respectable et respectée. « Ce qui s'est passé au Québec la semaine dernière démontre les limites de la démocratie », écrit en conclusion le journaliste. La liberté d'expression, contrairement à la démocratie, n'a sans doute pas de limites, s'il est permis d'abandonner toute retenue dès lors qu'on piétine un peuple.
Les Québécois ont voté contre les conservateurs. Ils l'ont fait avec une efficacité redoutable dont, pour moi, il y a lieu de se féliciter. On peut regretter qu'ils aient mis leurs œufs dans le panier du NPD plutôt que dans celui du Bloc. Des députés honnêtes et dévoués ont été délogés par des inconnus; cela m'attriste. Mais je suis fière que les Québécois, un très fort pourcentage de Québécois, n'aient pas contribué à l'élection d'un gouvernement Harper majoritaire.
Monsieur Lester semble avoir du mal à accepter qu'un « peuple de suiveux et de moutons complexés » ait le droit de vote. Il faudra bien qu'il s'y résigne, pourtant. Nous sommes encore en démocratie.
Line Gingras
Québec
« Libre opinion – Sains d'esprit, les Québécois? » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/322896/libre-opi...
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17:16 Publié dans Questions de langue, Société | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias, québec
08 mai 2011
La loi sur la loi
- Pour Mallick, l'américanisation de ce qu'on appela à une époque le Dominion sera consommée entre autres par la loi omnibus sur la loi et l'ordre qu'entend déposer bientôt le nouveau gouvernement, laquelle conduira à la création de grandes prisons. Mais aussi sur nombre de projets qui se trouvent dans les cartons des conservateurs, dont l'achat les avions de chasse F-35 de Lockheed Martin.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 7 mai 2011.)
Madame Mallick fait état d'un « omnibus law and order bill », autrement dit d'un projet de loi omnibus (ou projet de loi d'ensemble) sur l'ordre public; on peut consulter à ce propos Termium et le Grand dictionnaire terminologique. Je suis d'avis en outre que l'on dépose un projet de loi, et non pas une loi.
Dans la deuxième phrase à l'étude, on a employé la préposition sur là où il faudrait par. Je doute fort, en effet, que la future loi omnibus porte à la fois sur diverses composantes de l'ordre public et sur de nombreux projets qui se trouvent dans les cartons des conservateurs; on a voulu dire plutôt, me semble-t-il, que l'américanisation du Canada sera consommée entre autres par l'adoption d'une loi omnibus sur l'ordre public et par la mise en œuvre de certains projets, dont l'achat d'avions de chasse. Je proposerais donc :
Pour Mallick, l'américanisation de ce qu'on appela à une époque le Dominion sera consommée entre autres par la loi omnibus sur l'ordre public qu'entend faire adopter bientôt le nouveau gouvernement, laquelle conduira à la création de grandes prisons. Mais aussi par nombre de projets qui se trouvent dans les cartons des conservateurs, dont l'achat des avions de chasse F-35 de Lockheed Martin.
Line Gingras
Québec
« Américanisation du Canada : la nouvelle majorité conservatrice relance le débat » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/322873/americani...
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 mai 2011
Une petite sieste?
- Sourire du dirigeant d'entreprise. Sourire de l'intervieweuse en visite à Toronto, après que plusieurs incidents aériens, causés à cause de contrôleurs s'étant endormis sur leurs écrans, eurent entaché la réputation des aiguilleurs américains du ciel : avec sa sieste institutionnalisée, NAV Canada amuse [...]
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 7 mai 2011.)
Après une petite sieste, on aurait peut-être évité cette répétition :
... après que plusieurs incidents aériens, survenus à cause de contrôleurs s'étant endormis sur leurs écrans...
... après que plusieurs incidents aériens, causés par des contrôleurs s'étant endormis sur leurs écrans...
... après que plusieurs incidents aériens, attribuables à des contrôleurs s'étant endormis sur leurs écrans...
Line Gingras
Québec
« La lenteur ne s'adopte pas très vite » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/322...
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00:35 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 mai 2011
Précision
- D'autres armes, dont la nature et le nombre n'ont pas été précisées, sont également retrouvées dans la résidence.
(AFP dans Cyberpresse, le 5 mai 2011.)
D'un point de vue grammatical, ce ne sont pas les armes qui n'ont pas été précisées, mais leur nature et leur nombre : précisés.
Line Gingras
Québec
« Les circonstances de la mort de ben Laden se précisent » : http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/201105...
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00:35 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 mai 2011
Les nominations qu'auraient fait les libéraux
- Jusqu’ici, il a été prudent et ses nominations à la Cour suprême auraient aussi bien pu être celles qu’auraient fait les libéraux [...]
(Yves Boisvert dans son blogue, le 4 mai 2011.)
Les nominations n'auraient pas fait les libéraux; ce sont plutôt les libéraux qui auraient fait des nominations. Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe; il fallait écrire :
Jusqu’ici, il a été prudent et ses nominations à la Cour suprême auraient aussi bien pu être celles qu’auraient faites les libéraux [...]
- Il a annoncé ses couleur, remarquez bien.
Line Gingras
Québec
« La vraie nature de Stephen Harper » : http://blogues.cyberpresse.ca/boisvert/2011/05/04/la-vrai...
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03:48 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 mai 2011
Un résultat plus fort que le Bloc québécois
- [...] pas moins de 58 candidats étaient élus dans les 75 circonscriptions de la province. Un résultat plus fort que le Bloc québécois lors de sa meilleure élection, en 1993 (54 sièges).
(Alec Castonguay, dans Le Devoir du 3 mai 2011.)
Le résultat n'est pas plus fort que le Bloc québécois : il est plus fort que le résultat qu'avait obtenu le Bloc québécois. On pouvait écrire :
Un résultat plus fort que celui qu'avait obtenu le Bloc québécois lors de sa meilleure élection, en 1993 (54 sièges).
Un résultat plus fort que celui du Bloc québécois lors de sa meilleure élection, en 1993 (54 sièges).
Line Gingras
Québec
« Le NPD chasse le Bloc » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/322473/le-npd-ch...
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02:41 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 mai 2011
Les conservateurs avaient presque disparus
- « À mon arrivée à la tête du parti, les conservateurs avaient presque disparus à Toronto. »
(Stephen Harper cité par Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 3 mai 2011.)
Le participe passé s'accorderait avec le sujet si l'on avait employé l'auxiliaire être; avec l'auxiliaire avoir, toutefois, il doit rester invariable en l'absence de complément d'objet direct antéposé, c'est-à-dire placé devant le verbe. (Le verbe disparaître n'a jamais de complément d'objet direct.) Il fallait écrire :
« À mon arrivée à la tête du parti, les conservateurs avaient presque disparu à Toronto. »
Line Gingras
Québec
« Harper se dit "déçu", mais pas "découragé" des résultats au Québec » : http://www.ledevoir.com/politique/elections-2011/322487/h...
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19:53 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 mai 2011
La loi électorale a pour effet de diffuser le résultat...
- L’article 329 de la loi électorale canadienne a pour effet d’interdire ou de diffuser « le résultat ou ce qui semble être le résultat du scrutin d’une circonscription dans une circonscription avant la fermeture de tous les bureaux de scrutin de cette dernière », selon ce qu’a rappelé John Enright d’Élections Canada au Devoir, plus tôt aujourd’hui.
(Antoine Robitaille dans le site du Devoir, 2 mai 2011.)
La loi électorale n'a certainement pas pour effet de diffuser le résultat du scrutin de façon prématurée. On a voulu dire :
L’article 329 de la loi électorale canadienne a pour effet d’interdire ou de diffuser « le résultat ou ce qui semble être le résultat du scrutin [...] », selon ce qu'a rappelé...
Line Gingras
Québec
« Diffusion des résultats : des règles strictes » : http://www.ledevoir.com/politique/elections-2011/322413/d...
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23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 mai 2011
À pied levé
À pied levé, au pied levé.
- La Russie a remplacé à pied levé le Japon pour l'organisation de ces Championnats du monde [...]
(PC, dans Le Devoir du 29 avril 2011.)
Faut-il dire à pied levé ou au pied levé?
Le Dictionnaire historique de la langue française de la maison Robert signale que l'expression a d'abord existé sous la forme à pied levé (vers 1460).
C'est cependant la locution au pied levé qui est admise dans la langue moderne, d'après les ouvrages que j'ai consultés (Petit Robert, Lexis, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Trésor de la langue française informatisé), au sens de « sans préparation », « à l'improviste », « par surprise » :
Il remplace l'acteur absent au (et non *à) pied levé. (Multidictionnaire.)
On dira donc voter à main levée, dessiner à main levée, mais remplacer quelqu'un au pied levé.
Line Gingras
Québec
« Patinage artistique – Patrick Chan décroche son rêve » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/32215...
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05:21 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 avril 2011
Cela nous rend favorable à un gouvernement de coalition
- Notre rapport quelque peu tordu avec le pouvoir nous rend favorable à hauteur de 60 % à un gouvernement de coalition au Canada, alors qu'au Canada anglais 30 % des gens seulement appuieraient cette hypothèse, selon un sondage TVA paru cette semaine.
(Denise Bombardier, dans Le Devoir du 30 avril 2011.)
Favorable est attribut du complément d'objet direct nous, qui représente les Québécois; il doit donc prendre la marque du pluriel :
Notre rapport quelque peu tordu avec le pouvoir nous rend favorables à hauteur de 60 % à un gouvernement de coalition au Canada...
Line Gingras
Québec
« Jackpot » : http://www.ledevoir.com/politique/elections-2011/322283/j...
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09:04 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 avril 2011
Le favorit de la foule
Favorit ou favori.
- Le Japonais Takahiko Kozuka a inscrit 258,41 points pour remporter l'argent, tandis que le favorit de la foule, le jeune Russe de 17 ans Artur Gachinski, a remporté le bronze avec 241,86 points.
(PC, dans Le Devoir du 29 avril 2011.)
Bien que le féminin soit favorite, on écrit favori au masculin :
Il fut le favori de sa mère et de ses professeurs. (Beauvoir, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il nous fit servir un saladier tout plein de mon dessert favori. (Céline, dans le Trésor.)
[...] tandis que le favori de la foule, le jeune Russe de 17 ans...
Le mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.
Line Gingras
Québec
« Patinage artistique – Patrick Chan décroche son rêve » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/32215...
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04:20 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 avril 2011
Un homme dont la boisson rend violent
Dont ou que; choix du pronom relatif; syntaxe.
- [...] la modeste demeure où elle habite avec son mari. Un homme dont la boisson rend violent.
(René-Charles Quirion, dans La Tribune du 26 avril 2011.)
Au paragraphe 693, b du Bon usage (douzième édition), on peut lire que dont « équivaut à un complément introduit par de ». On écrirait, par exemple :
Un dictateur dont les crimes sont restés impunis.
[Les crimes du dictateur sont restés impunis.]
Un régime dont la violence a été dénoncée.
[La violence du régime a été dénoncée.]
Dans la phrase à l'étude, cependant, le pronom relatif doit remplir la fonction de complément d'objet direct : on a voulu exprimer l'idée que la boisson rend cet homme violent. Le complément d'objet direct n'étant pas introduit par une préposition, il ne peut pas être représenté par dont, mais plutôt par le pronom que :
Une famille que l'on jugeait respectable.
[On jugeait cette famille respectable.]
Il fallait écrire :
[...] la modeste demeure où elle habite avec son mari. Un homme que la boisson rend violent.
Line Gingras
Québec
« Les femmes se lèvent peu à peu » : http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/201104/26/01-4393489...
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19:38 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 avril 2011
Par exemples, comme par exemples
Par exemples, par exemple; comme par exemples, comme par exemple.
- Selon lui, une telle mesure présentait un danger psychologique pour un enfant souffrant tout au plus de difficultés d'adaptation car il pouvait susciter de la colère, de la révolte, de l'anxiété, un sentiment d'exclusion, du rejet et de l'humiliation.
(Nancy Massicotte, dans Le Nouvelliste du 27 avril 2011.)
C'est la mesure qui pouvait susciter de la colère..., selon le témoin expert :
... car elle pouvait susciter de la colère...
- « Comme il avait une belle relation de confiance avec sa famille et qu'il était respectueux de l'autorité, il s'est retrouvé coincé et exclus. Il a même cru que cette mesure avait été mise en place parce qu'il n'avait pas d'amis », a expliqué le Dr Gauthier.
Au singulier, on écrit inclus parce que le féminin est incluse, mais exclu parce que le féminin est exclue.
- L'enseignante soutient avoir mis en place plusieurs méthodes alternatives pour tenter de corriger le comportement de l'enfant et faciliter sa concentration comme par exemples un système de feux de circulation et des récompenses.
Exemple ne prend jamais la marque du pluriel dans la locution adverbiale par exemple :
Planter des fleurs vivaces, par exemple du muguet, des delphiniums. (Multidictionnaire.)
Prenez un dictionnaire, par exemple Bescherelle ou Littré, vous verrez que... (Hanse-Blampain.)
Le Colin et le Girodet déconseillent de faire précéder cette locution de comme ou de ainsi, ce qui crée un pléonasme; Hanse fait observer que l'emploi de comme, devant la locution par exemple, est « courant, bien qu'inutile ». On aurait pu écrire :
L'enseignante soutient avoir mis en place plusieurs méthodes alternatives pour tenter de corriger le comportement de l'enfant et faciliter sa concentration, comme par exemple un système de feux de circulation et des récompenses.
L'enseignante soutient avoir mis en place plusieurs méthodes alternatives pour tenter de corriger le comportement de l'enfant et faciliter sa concentration, comme par exemple un système de feux de circulation et des récompenses.
Line Gingras
Québec
« "L'aire de retrait, une mesure non appropriée" » : http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/faits-divers/201...
Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la colonne de droite.
19:42 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 avril 2011
En soit
En soi, en soit; orthographe.
- Pour Londres, la dizaine de personnes dépêchées auprès du Conseil national transitoire libyen sont des « conseillers »; pour Rome, il s'agit « d'instructeurs militaires »; pour Paris, d'« officiers de liaison. »
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 23 avril 2011.)
La préposition de, abrégée en d', ne fait pas partie de l'appellation à mettre entre guillemets.
Le point final doit se placer à l'extérieur des guillemets lorsque ceux-ci n'encadrent pas une phrase complète :
Pour Londres, la dizaine de personnes dépêchées auprès du Conseil national transitoire libyen sont des « conseillers »; pour Rome, il s'agit d'« instructeurs militaires »; pour Paris, d'« officiers de liaison ».
- En soit, ces distinguos sémantiques en disent long sur le malaise ou la difficulté qu'éprouvent les autorités concernées [...]
Nous n'avons pas affaire à un adverbe, à une conjonction ni au verbe être à la troisième personne du singulier du subjonctif présent, mais au pronom personnel réfléchi soi :
Ce n'est pas la douleur en soi qui rachète, mais la douleur acceptée. (Mauriac, dans le Petit Robert.)
La vertu est aimable en soi. (Lexis.)
Les choses belles en soi. (Hanse et Blampain.)
Tout jugement porte en soi le témoignage de notre faiblesse. (Gide, dans le Colin.)
L'œuvre de ce poète est en soi assez ordinaire, mais elle annonce une esthétique nouvelle. (Girodet, à l'article « lui ».)
Il y a là, sans doute, un phénomène remarquable en soi. (Ozanam, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
En soi, ces distinguos sémantiques en disent long sur le malaise ou la difficulté qu'éprouvent les autorités concernées [...]
Line Gingras
Québec
« Conflit libyen – Prise 2 » : http://www.ledevoir.com/international/afrique/321821/conf...
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07:21 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 avril 2011
La perception qu'avait eu le principal témoin
- Contrairement à la perception qu'avait eu le principal témoin de l'événement, les enfants ne sont jamais montés à bord de son véhicule.
(Paule Vermot-Desroches, dans Le Nouvelliste du 21 avril 2011.)
Ce n'est pas la perception qui avait eu un témoin, mais le témoin qui avait eu une perception. Le participe passé, employé avec l'auxiliaire avoir, doit s'accorder avec le complément d'objet direct, perception, celui-ci étant placé devant le verbe :
Contrairement à la perception qu'avait eue le principal témoin de l'événement, les enfants ne sont jamais montés à bord de son véhicule.
Line Gingras
Québec
« Enfants en fuite : la garderie fermée temporairement » : http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/faits-divers/201...
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17:10 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 avril 2011
Il appelait les troupes libérales de ne pas céder à la peur
- M. Rae et le chef libéral Michael Ignatieff ont eux aussi dénoncé les actes de vandalisme. Ils les ont décrit comme une forme d'intimidation inacceptable dans le cadre d'une campagne électorale.
(Malorie Beauchemin, dans La Presse du 24 avril 2011.)
Comme il n'y a qu'un chef libéral, son nom est un élément accessoire et doit figurer entre virgules.
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Ils ont décrit quoi? les actes de vandalisme :
M. Rae et le chef libéral, Michael Ignatieff, ont eux aussi dénoncé les actes de vandalisme. Ils les ont décrits comme une forme d'intimidation inacceptable dans le cadre d'une campagne électorale.
- M. Rae a indiqué qu'il ne voulait toutefois faire tout un plat avec ces incidents et qu'il appelait les troupes libérales à poursuivre leur travail et de ne surtout pas céder à la peur.
M. Rae a indiqué qu'il ne voulait toutefois pas faire tout un plat avec ces incidents et qu'il appelait les troupes libérales à poursuivre leur travail et à ne surtout pas céder à la peur.
Line Gingras
Québec
« Harper dénonce le vandalisme » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/elections-federales/...
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23:59 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias