02 septembre 2011
Les derniers seront les premiers
- [...] la goutte ayant fait débordé un vase rempli de contentieux politiques [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 2 septembre 2011.)
Il fallait l'infinitif, comme dans L'institutrice a fait sortir les enfants :
[...] la goutte ayant fait déborder un vase rempli de contentieux politiques [...]
- [...] le CNT [Conseil national libyen de transition] a du coup étouffé la sympathie que bien des Algériens éprouvaient pour les voisins. Et ce, d'autant plus rapidement que ces derniers, Bouteflika en tête, n'admettent pas la présence de l'OTAN, donc des Occidentaux, en dehors de son champ d'action traditionnel.
Ces derniers, d'un point de vue grammatical, ce sont les voisins. Mais les voisins, ici, ce sont les Libyens; il va de soi que monsieur Bouteflika, président de l'Algérie, ne peut pas être à leur tête. L'éditorialiste a sans doute voulu dire :
[...] le CNT [Conseil national libyen de transition] a du coup étouffé la sympathie que bien des Algériens éprouvaient pour les voisins. Et ce, d'autant plus rapidement que les premiers, Bouteflika en tête, n'admettent pas la présence de l'OTAN [...]
Line Gingras
Québec
« Le contentieux libyen – Algérie honnie » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
04:54 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 août 2011
Bénévoles ou bienfaiteurs?
- Pour les clones de Schaeffer, les esclavagistes étaient en fait des bénévoles : ils ont extrait l'homme noir de sa misère et ont eu la bonté de le nourrir.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 31 août 2011.)
Il me semble que bienfaiteurs serait plus approprié :
Et, tout à coup, il a crié : « Pasteur est considéré comme un bienfaiteur de l'humanité parce qu'il a sauvé beaucoup de vies humaines. » (Duhamel, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Line Gingras
Québec
« Le Tea Party – Le délire » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/330377/l...
06:01 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 août 2011
On ne pousse pas dans les rangs!
- Aujourd'hui, les luttes linguistiques ont délaissé l'affichage au profit de l'éducation. Mais la popularité d'Internet, des réseaux sociaux et des nouvelles technologies ont poussé l'OQLF à surveiller de plus près la présence de l'anglais.
(PC, dans Le Devoir du 30 août 2011.)
D'après la construction de la phrase, ce ne sont pas les nouvelles technologies, les réseaux sociaux ni Internet qui ont poussé l'OQLF à surveiller de plus près la présence de l'anglais, mais leur popularité. Le noyau du groupe sujet étant un nom singulier, le verbe doit s'accorder au singulier :
Mais la popularité d'Internet, des réseaux sociaux et des nouvelles technologies a poussé l'OQLF à surveiller de plus près la présence de l'anglais.
Line Gingras
Québec
« Une campagne de francisation attend les entreprises » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/330360/une-campa...
03:34 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 août 2011
Elles ne se situent pas tous au même endroit
- Entre l'instruction libre et la « vraie » école à la maison, les mères-éducatrices ne se situent pas tous au même endroit.
(Marc Allard, dans Le Soleil du 27 août 2011.)
Il faut un pronom féminin pour représenter les mères-éducatrices :
Entre l'instruction libre et la « vraie » école à la maison, les mères-éducatrices ne se situent pas toutes au même endroit.
- Claudy et Andréa disent qu'elles ne sont pas trop angoissées d'amorcer le secondaire entourées des visages inconnus.
On écrirait :
Il a repris conscience entouré des visages de ses sauveteurs.
L'article défini contracté (préposition de + article défini les = des) rend l'idée que l'on sait de quels visages il s'agit.
Il faut écrire cependant :
Claudy et Andréa disent qu'elles ne sont pas trop angoissées d'amorcer le secondaire entourées de visages inconnus.
L'emploi de la seule préposition marque l'imprécision; c'est ici l'équivalent de l'article indéfini.
S'il n'y avait pas la préposition de, ce serait différent :
Elles seront accueillies par des visages inconnus.
Dans cet exemple, des est article indéfini.
Line Gingras
Québec
« À l'école de maman » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/...
18:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 août 2011
Sans cessent
Sans cessent, sans cesse; orthographe.
- Enfin, j'ai fini par croire sincèrement qu'ils me sont indispensables pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit, pour nommer et explorer des réalités qui sans cessent se dérobent à notre compréhension, quand elles ne sont pas réduites à des formules creuses.
(Chantal Guy, dans La Presse du 27 août 2011.)
Il y a des réalités qui ne cessent pas de se dérober à notre compréhension, qui s'y dérobent sans cesse ou sans arrêt; mais sans cesse est une locution adverbiale, donc invariable :
[...] voilà donc les sangsues de l'État, qui le couvrent de leur égide, dévorant sans cesse la substance des peuples [...] (Marat, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
[...] pour nommer et explorer des réalités qui sans cesse se dérobent à notre compréhension [...]
Line Gingras
Québec
« Lire ses contemporains » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/chantal-guy/201108...
17:22 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 août 2011
À tord ou à raison
- Nous avons repéré ce qui, sans l’ombre d’un doute, fera événement, à tord ou à raison.
(Le Devoir, 26 août 2011.)
L'expression s'écrit à tort ou à raison :
Je passe, à tort ou à raison, pour un esprit fort. (Bernanos, dans le Petit Robert.)
Line Gingras
Québec
« C'est la rentrée culturelle 2011! » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/33...
06:05 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 août 2011
Placer un appel
Placer un appel; anglicisme; calque de l'anglais.
- [...] un appel placé par monsieur Strauss, lui aussi noté aux registres de l'hôtel.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 24 août 2011.)
Je ne sais pas s'il est admissible de tronquer le nom de famille de monsieur Strauss-Kahn, mais j'aimerais signaler que placer un appel est un anglicisme (calque de to place a telephone call), selon le Multidictionnaire et le Colpron. On aurait pu écrire :
[...] un coup de fil donné par monsieur Strauss-Kahn, lui aussi noté aux registres de l'hôtel.
Line Gingras
Québec
« DSK – L'embarras » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/329911/dsk-l-emba...
06:26 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 août 2011
En rupture de banc
En rupture de banc, en rupture de ban; orthographe.
- Jack n'avait pas que le côté « Peace and Love » de Lennon. Comme Lennon, c'était un rebelle en rupture de banc avec l'ordre établi et déterminé à faire de la politique autrement [...]
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 24 août 2011.)
Contrairement à ce que semble croire la chroniqueuse, la locution en rupture de ban – et non de banc – n'a rien à voir avec le karaté. Être en rupture de ban, au sens propre, c'est « enfreindre le jugement de bannissement, en parlant d'un interdit de séjour » (Petit Robert); au sens figuré, c'est « avoir brisé avec les contraintes imposées par son milieu social » (Lexis) :
L'avocat concluait en suppliant le jury et la cour, si l'identité de Jean Valjean leur paraissait évidente, de lui appliquer les peines de police qui s'adressent au condamné en rupture de ban, et non le châtiment épouvantable qui frappe le forçat récidiviste. (Hugo, dans le Trésor de la langue française informatisé; l'expression est employée ici au sens propre.)
Être en rupture de ban avec la société, le monde, la famille. (Trésor.)
Des lycéens en rupture de ban. (Petit Robert.)
J'étais un fils de famille en rupture de ban, un polisson, un mauvais drôle. (Daudet, dans le Lexis.)
Il fallait écrire :
Comme Lennon, c'était un rebelle en rupture de ban avec l'ordre établi...
Line Gingras
Québec
« Jack et John » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski...
05:25 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 août 2011
Elle est d'autant plus touchée puisque...
D'autant plus puisque; d'autant plus que; d'autant moins puisque; d'autant moins que; grammaire française; syntaxe du français.
- La mairesse est d'autant plus touchée par cet accident puisque le grand-père de la petite Magalie est le conseiller municipal Jean-Pierre Mayrand.
(Frédéric Champagne, dans Le Nouvelliste du 17 août 2011.)
Les ouvrages consultés admettent les locutions conjonctives d'autant plus que, d'autant moins que, qui expriment une relation causale « en insistant sur l'importance de la cause » (Lexis) :
La chaleur était suffocante, d'autant plus qu'on ne sentait pas [...] l'espace et le vent de la mer. (Daudet, dans le Petit Robert.)
J'ai d'autant moins envie de le faire que je l'ai déjà fait une fois. (Petit Robert.)
Elle a d'autant plus de mérite qu'elle a payé ses études elle-même. (Multidictionnaire.)
Il est d'autant plus prudent qu'il est averti. (Hanse-Blampain.)
C'est d'autant plus difficile qu'il fait sombre. (Hanse-Blampain.)
Il mérite d'autant moins votre reproche qu'il a agi sur votre ordre. (Lexis.)
[...] enfin, coquette, ambitieuse, envieuse, fausse et vindicative, elle est d'autant plus dangereuse, que son ton, sa vivacité, ses manières si naturelles, son air ouvert, étourdi, et jusqu'à sa gaieté, ne permettent pas de la soupçonner d'artifices, et n'annoncent jamais que la franchise et la bonté [...] (Madame de Genlis, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Dans la phrase qui nous occupe, l'emploi de puisque ne me paraît pas approprié. Il faudrait écrire :
La mairesse est d'autant plus touchée par cet accident que le grand-père de la petite Magalie est le conseiller municipal Jean-Pierre Mayrand.
Line Gingras
Québec
« Mort d'une fillette de trois ans : une municipalité sous le choc » : http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/faits-divers/201...
01:00 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 août 2011
Le programme de son équipe
- Car la victoire du NPD, particulièrement au Québec, reposait largement sur la personne de Jack Layton, bien plus que sur le programme du parti ou de son équipe.
(Alain Dubuc, dans La Presse du 23 août 2011.)
Je ne pense pas que l'équipe de Jack Layton ait pu avoir un autre programme que celui du parti; le chroniqueur a voulu dire, à mon avis :
Car la victoire du NPD, particulièrement au Québec, reposait largement sur la personne de Jack Layton, bien plus que sur le programme du parti ou sur son équipe.
Line Gingras
Québec
« Perdre un ami » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/alain-dubuc/201108...
13:00 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 août 2011
À la fois admirable mais inexportable
À la fois... mais; à la fois... et.
- Dans une Europe inquiète et désarticulée, seule l'Allemagne semble s'en tirer, faisant de plus en plus bande à part avec son « modèle » économique à la fois admirable (travail acharné, concertation sociale, innovation, exportation) mais inexportable [...]
(François Brousseau, dans Le Devoir du 15 août 2011.)
D'après le résultat de mes recherches, la locution adverbiale à la fois associe des éléments qui, lorsqu'ils sont coordonnés, sont liés par la conjonction et :
[...] est-il possible pour une histoire des origines de fonctionner à la fois comme théorie scientifique et comme mythe? (F. Jacob, dans le Petit Robert.)
On peut à la fois s'instruire et s'amuser. (Hanse-Blampain.)
Cette amélioration est voulue à la fois par le gouvernement et par les syndicats. (Hanse-Blampain.)
Il nous aide avec zèle et discrétion à la fois. (Hanse-Blampain.)
Cela est à la fois vrai et faux. (Hanse-Blampain.)
Un chant de violon à la fois strident et tendre. (Gide, dans le Lexis.)
Un homme jeune dont le cou trop long semblait annoncer déjà par lui-même le caractère à la fois lâche et rouspéteur du personnage. (Queneau, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
On ne peut être à la fois au four et au moulin. (Proverbe, dans le Trésor, à l'article « four ».)
Il fallait écrire, à mon avis :
Dans une Europe inquiète et désarticulée, seule l'Allemagne semble s'en tirer, faisant de plus en plus bande à part avec son « modèle » économique à la fois admirable (travail acharné, concertation sociale, innovation, exportation) et inexportable [...]
Line Gingras
Québec
« L'été de la peur » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
03:06 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 août 2011
La terrible lucidité qu'il faisait preuve
- [...] son dernier ouvrage, Je ne veux pas mourir seul, lui a attiré un lectorat si diversifié qu'il serait impossible d'en dresser le profil, mais qui a compris la terrible lucidité que l'auteur faisait preuve à son égard.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 20 août 2011.)
On fait preuve de lucidité; il fallait donc écrire :
... la terrible lucidité dont l'auteur faisait preuve à son égard.
Line Gingras
Québec
« Gil Courtemanche – L'homme des paradoxes » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/32...
01:44 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 août 2011
Aucun des deux ne s'était consulté
Se consulter, pronominal réciproque; grammaire française; syntaxe du français.
- Ce qui, la veille, faisait l'affaire de l'équipe de production ne faisait plus du tout l'affaire de l'équipe de direction. De toute évidence, aucun des deux camps ne s'était consulté ni n'avait réfléchi aux remous que l'embauche d'un ex-chef souverainiste allait nécessairement créer.
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 18 août 2011.)
Se consulter, c'est « s'entretenir, échanger mutuellement ses points de vue avant de prendre une décision commune » (Trésor de la langue française informatisé), « s'entretenir pour s'enquérir des avis réciproques » (Lexis). Pronominal réciproque, ce verbe appelle, me semble-t-il, un sujet pluriel :
Ils se sont consultés avant d'agir. (Petit Robert.)
Les personnages avaient l'air de se parler entre eux, de se consulter. (Robbe-Grillet, dans le Lexis.)
Ils s'arrêtèrent au milieu du carrefour et firent groupe, comme des gens qui se consultent. (Hugo, dans le Trésor.)
Se consulter peut aussi être utilisé comme pronominal passif :
Ouvrage qui se consulte facilement. (Trésor.)
Cet emploi rare ne correspond cependant pas à celui qui nous occupe. La chroniqueuse aurait pu écrire :
De toute évidence, les deux camps ne s'étaient pas consultés et aucun n'avait réfléchi aux remous que l'embauche d'un ex-chef souverainiste allait nécessairement créer.
Line Gingras
Québec
« Gilles Duceppe : arrivé lundi, parti mercredi » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski...
03:33 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 août 2011
Ça compte
- Le magazine socioculturel Médium large, diffusé du lundi au vendredi de 9 h à 11 h, à compter de la semaine prochaine, comptera une dizaine de chroniqueurs réguliers.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 18 août 2011.)
On pourrait éviter la répétition :
... à partir de la semaine prochaine...
Line Gingras
Québec
« Première Chaîne – Duceppe se retire et Languirand, retiré des ondes, attire des appuis » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/329547/premiere-ch...
05:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 août 2011
Actif ou passif?
- Cette opération « priceless! », qui détricote celle qu'avait menée en 1968 par un autre ministre de la Défense dans un vent d'anticolonialisme, satisfera les vétérans qui ont connu la marine royale canadienne, vieille de cent ans.
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 18 août 2011.)
Il faut se garder de mélanger l'actif et le passif :
Cette opération « priceless! », qui détricote celle qui avait été menée en 1968 par un autre ministre de la Défense...
Cette opération « priceless! », qui détricote celle qu'avait menée en 1968 par un autre ministre de la Défense...
- Mais il y avait eu auparavant cette curieuse redécoration de la réception du ministère des Affaires étrangères, où l'on balaya deux tableaux d'Alfred Pellan pour le remplacer par le minois de la reine Elizabeth II.
Ce n'est pas Alfred Pellan que l'on a remplacé, mais ses deux tableaux :
... où l'on balaya deux tableaux d'Alfred Pellan pour les remplacer par le portrait de la reine Elizabeth II.
Line Gingras
Québec
« Marine et aviation royales – Rétrograde Harper » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/329527/marine-et...
05:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 août 2011
Son ancêtre l'astrolabe
- [...] d'un patenteux, fou d'astronomie et d'instruments de navigation anciens, comme Michel Marchand. À l'intérieur d'une grange proprette, son atelier est un joyeux capharnaüm où sont suspendus [...] des outils de toutes sortes et, bien sûr, des sextants, semblables à ceux utilisés au XVIIIe siècle. Dehors, son ancêtre l'astrolabe [...]
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 17 août 2011.)
Je ne pense pas que l'astrolabe soit l'ancêtre de M. Marchand, mais plutôt celui des sextants :
Dehors, leur ancêtre l'astrolabe...
Line Gingras
Québec
« Les métiers oubliés – Sous le soleil, exactement à l'heure » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/329...
03:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 août 2011
Comme un seul homme
- L'auteur et journaliste américain Anthony Balducci s'amuse, dans son blogue, à comparer le ventre des hommes forts de la première époque du cinéma — comme Francis X. Bushman dans la première version de Ben-Hur datant de 1925 — avec celui des Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger des années 1980. Les premiers, constatent-ils, « ne sentaient pas le besoin d'exhiber avec ostentation leurs abdos ».
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 16 août 2011.)
Qui est-ce qui constate? Non, ce ne sont pas les premiers ni MM. Stallone et Schwarzenegger, mais l'auteur et journaliste américain Anthony Balducci – auteur et journaliste, oui, mais un seul homme tout de même.
Par ailleurs, selon le Petit Robert, exhiber, c'est « montrer avec ostentation ou impudeur » :
Les premiers, constate-t-il, « ne sentaient pas le besoin d'exhiber avec ostentation leurs abdos ».
Line Gingras
Québec
« Enquête sur l'obsession du ventre plat » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/329...
03:17 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent
14 août 2011
Tel est la mission
- Donner le goût d'écrire et de lire par l'échange épistolaire, tel est la mission avouée du comité organisateur des Correspondances d'Eastman.
(Amélie Boissonneau, dans La Tribune du 4 août 2011.)
L'adjectif tel est attribut du sujet mission :
Telle est ma décision. (Petit Robert.)
Donner le goût d'écrire et de lire par l'échange épistolaire, telle est la mission avouée du comité organisateur des Correspondances d'Eastman.
- À cela s'ajoute une programmation diversifiée qui convient des auteurs d'ici et d'ailleurs à réfléchir haut et fort sur la portée des mots et de la littérature.
Je ne sais pas si la programmation convient aux auteurs, mais j'imagine qu'elle les convie à réfléchir.
Line Gingras
Québec
« Sherbrooke, bien présente aux Correspondances d'Eastman » : http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/la-nouvelle/scene-cu...
00:22 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 août 2011
Soigner les malheurs, le malheur? Partager ses semblables?
- « Un homme auparavant indéniablement sensible au malheur de ses semblables, porté à les soigner, voire à les partager, y devient soudain aveugle dès qu'il s'agit de certains d'entre eux, au point de prendre le risque d'aggraver la menace qui pèse sur eux. »
(Henri Godard cité par Chantal Guy, dans La Presse du 13 août 2011. Il est question de Louis-Ferdinand Céline, qui était médecin. M. Godard a rédigé une biographie de Céline, publiée chez Gallimard.)
Un médecin est idéalement porté à soigner ses semblables; mais je ne pense pas qu'il puisse les partager, même s'il peut partager leurs malheurs. Et peut-il vraiment soigner leurs malheurs – ou leur malheur? Les deux verbes doivent pourtant avoir le même complément, auquel le pronom personnel doit renvoyer sans équivoque. On aurait pu écrire :
Un homme auparavant indéniablement sensible aux souffrances de ses semblables, porté à les soulager, voire à les partager, y devient soudain aveugle dès qu'il s'agit de certains d'entre eux, au point de prendre le risque d'aggraver la menace qui pèse sur eux.
Un homme auparavant indéniablement sensible à la souffrance de ses semblables, porté à la soulager, voire à la partager, y devient soudain aveugle dès qu'il s'agit de certains d'entre eux, au point de prendre le risque d'aggraver la menace qui pèse sur eux.
Un homme auparavant indéniablement sensible à la souffrance des autres, porté à la soulager, voire à la partager, y devient soudain aveugle dès qu'il s'agit de certains de ses semblables, au point de prendre le risque d'aggraver la menace qui pèse sur eux.
Line Gingras
Québec
« L'ivresse des mots » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/chantal-guy/201108/13/01-4425723-livresse-des-mots.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_chantal-guy_3760_section_POS1
15:32 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, littérature française
12 août 2011
Le verdict de la santé?
- Vous avez intérêt, que vous soyez un grand ou un petit pays, à être dans les bonnes grâces des agences de notation. C'est essentiel. Elles jugent de la santé financière des États et, si son verdict est mauvais, vous n'êtes pas mieux que mort.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 12 août 2011.)
Elles jugent de la santé financière des États et, si leur verdict est défavorable, vous n'êtes pas mieux que mort.
Line Gingras
Québec
« Qui mène le monde? » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/3...
05:07 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 août 2011
Ah! ces chiffres romains...
- Au XVIIe et au XIXe siècle, l'industrie des tanneries était un incontournable du secteur de l'actuel centre-ville de Québec.
(Isabelle Porter, dans Le Devoir du 11 août 2011.)
Au XVIIe et au XIXe siècle, et non au XVIIIe? Difficile à croire. On a sûrement voulu dire :
Au XVIIIe et au XIXe siècle, l'industrie des tanneries était un incontournable du secteur de l'actuel centre-ville de Québec.
Line Gingras
Québec
« Un lieu, un nom – La rue des Tanneurs, une artère loin de ses origines » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/329...
05:13 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent