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01 avril 2007

Le voilà qu'il, le voici qu'il

Le voilà qu'il; le voici qu'ille voilà qui; voilà qu'ille voici qui; voici qu'il; grammaire française; syntaxe du français.
« Reconnu comme un grand orgueilleux hautain, le voilà qu'il faisait son mea-culpa... » (Antoine Robitaille.)

« Le voilà qu'il incarne le centre, lieu convoité entre tous par tout politicien occidental. »

Colin, Thomas, Girodet, Berthier et Colignon signalent que l'on peut très bien écrire le voici qui vient ou voici qu'il vient, le voilà qui arrive ou voilà qu'il arrive, mais qu'il faut éviter le tour redondant le voici qu'il vient, le voilà qu'il arrive :

Voici qu'il vient ou Le voici qui vient. (Hanse et Blampain.)

Voici qu'il commence à comprendre que. (Gide, dans le Petit Robert.)

Les voici qui arrivent, ce sont eux. (Petit Robert.)

Le voici qui rature [...] des pages imaginaires. (Maurois, dans le Petit Robert.)

Le voilà qui prend tout à coup le mors aux dents. (Diderot, dans le Petit Robert.)

Le voici qui monte enfin l'escalier. (Supervielle, dans le Colin.)

Le voilà qui se met à développer ce texte... (Chênedollé, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

La voici qui s'avance, son livre de prières à la main. (Musset, dans le Trésor.)

Le voici qui se détourne en marchant. (Bazin, dans le Trésor.)

Jean-Paul Colin « s'étonne de trouver sous la plume de Valéry » :

* Le voici qu'il ne peut plus se contenir dans l'étendue.

Line Gingras
Québec

« Du tumulte à l'espoir » : http://www.ledevoir.com/2007/03/24/136579.html 

31 mars 2007

Hocher de la tête

Hocher la tête; hocher de la tête; grammaire française; syntaxe du français.

« À la description du programme de l'ADQ, mes interlocuteurs hochaient de la tête et se sentaient en terrain connu. » (Christian Rioux.)

Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé donnent hocher pour un verbe transitif et reçoivent la locution hocher la tête, sans de :

Il hocha silencieusement la tête de droite à gauche, comme s'il se refusait quelque chose. (Hugo, dans le Petit Robert.)

Elle hochait la tête, pensive et maléfique. (Pagnol, dans le Lexis.)

Le capitaine hocha la tête d'un air buté. (Gracq, dans le Lexis.)

Les deux ruraux hochaient la tête en signe de refus. (Maupassant, dans le Trésor.)

Jerphanion écoutait sans interrompre, hochant la tête d'un air de compréhension sympathique. (Romains, dans le Trésor.)

M. Rambout hocha la tête; mais je ne sus pas si c'était en signe d'incrédulité ou d'admiration. (Bosco, dans le Trésor.)

... je devais la voir à une soirée donnée par Gilberte [...] hochant la tête, serrant la bouche... (Proust, dans le Trésor.)

Le Trésor relève aussi l'emploi intransitif, hocher de la tête (Académie 1935). Il n'en propose cependant pas d'exemple.

Line Gingras
Québec

« Vu d'ailleurs » : http://www.ledevoir.com/2007/03/30/137525.html 

30 mars 2007

Manquer quelqu'un

Manquer à quelqu'un, manquer quelque chose, manquer quelqu'un; to miss someone or something; grammaire française; syntaxe du français; anglicisme; calque de structure.

« Le Bloc québécois va le manquer. Il était bien plus que le numéro deux du Bloc. Il en était le pilier. Celui sur lequel un chef peut compter pour ternir le fort quand il doit s’abstenter. » (Michel C. Auger.)

D'après les quatre ouvrages québécois que j'ai consultés, soit le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, on commet un anglicisme en employant manquer quelqu'un ou quelque chose dans le sens de « regretter son absence ».

Pour rendre l'idée qu'un homme s'est ennuyé d'une femme, on dit en anglais he missed her; mais en français, le sujet du verbe manquer doit être la personne (ou la chose) absente, et le complément doit répondre à la question à qui : Elle lui a manqué (et non pas il l'a manquée). Voyez encore ces exemples du Petit Robert :

New York leur manqua comme sa drogue à un intoxiqué. (Maurois.)
Ses enfants lui manquent.

Le calque de structure, fréquent dans l'Outaouais québécois et ontarien, peut être cause de malentendus : ainsi que le fait observer Dagenais, vous me manquez beaucoup n'est pas synonyme de je vous manque beaucoup, qui signifie normalement « vous vous ennuyez beaucoup de moi ».

La phrase à l'étude aurait pu se lire :

Le Bloc québécois va le regretter.

Line Gingras
Québec

« Michel Gauthier » : http://blogues.cyberpresse.ca/mcauger/?p=606140889#more-6...

29 mars 2007

Ils se sont échangés des propos

S'échanger des propos; échanger des propos; accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord.

« L'assistante chiropraticienne et le chauffeur se sont alors échangés des propos aigres-doux... » (PC.)

D'après ce que j'ai vu dans les onze ouvrages consultés - aux articles « échanger » et « propos » -, le verbe échanger, au sens de « se faire des envois, des communications réciproques de (choses du même genre) » (Petit Robert), s'utilise à la forme active :

Ils ont échangé des lettres. (Petit Robert.)

Échanger des sourires, des idées, des injures. (Trésor de la langue française informatisé.)

Elles échangèrent un flamboyant regard. (Zola, dans le Trésor.) 

Nous avons échangé nos points de vue. (Lexis.)

Ils déjeunèrent en tête à tête, échangèrent leurs manières de voir... (Maupassant, dans le Trésor.)

On échangeait à table, ou après dîner, dans les coins, des expressions très peu propres à former l'oreille d'une enfant. (Boylesve, dans le Colin.)

Échanger des propos. (Petit Robert, Trésor.)

Ils ont échangé quelques propos anodins. (Multidictionnaire.)

Il a échangé avec moi quelques propos. (Hanse-Blampain.)

C'est uniquement avec pour sujet un nom de chose désignant ce qui est échangé que je l'ai rencontré à la forme pronominale; il s'agissait donc d'un pronominal passif :

Notre conversation s'échangeait de châlit à châlit. (Hériat, dans le Colin.)

Leurs propos s'échangèrent à voix basse. (Toepffer, dans le Trésor.)

L'emploi du pronominal réciproque, dans la phrase à l'étude, me semble abusif; si l'on tenait absolument à le conserver, il faudrait en tout cas laisser le participe passé invariable, étant donné qu'il y a un complément d'objet direct (ils ont échangé quoi? des propos) et que celui-ci est placé après le verbe.

Je trouve plus simple d'écrire :

L'assistante chiropraticienne et le chauffeur ont alors échangé des propos aigres-doux...

Line Gingras
Québec

« Une passagère est expulsée d'un autobus pour la seconde fois en une semaine » : http://www.ledevoir.com/nouvelles-en-continu.html#ID:2038...

28 mars 2007

Les soupçons qui pèsent contre elle

Peser sur quelqu'un; peser contre quelqu'un; les soupçons qui pèsent contre quelqu'un; les soupçons qui pèsent sur quelqu'un; sur ou contre; préposition; grammaire française; syntaxe du français.

« Même s'ils avaient en poche un accord avec Québec, les avocats de Myriam Bédard devraient encore convaincre les autorités américaines d'accepter l'entente lors d'une audition, prévue pour vendredi, portant sur les soupçons de rapt d'enfant qui pèsent contre elle. » (PC.)

Faut-il écrire qui pèsent sur ou qui pèsent contre? Sur les onze ouvrages consultés, trois seulement fournissent des exemples utiles :

Soupçon, accusation qui pèse sur quelqu'un, qui le concerne, le vise. (Lexis.)

Comment pouvez-vous faire peser sur moi un aussi injurieux soupçon? (Hébert, dans le Lexis.)

Je me rends parfaitement compte des soupçons qui pèsent sur moi. (Leroux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Les charges qui pèsent sur lui sont accablantes. (Petit Robert.)

Personne n'ignorait que des charges accablantes pesaient sur un garçon boucher de dix-neuf ans, nommé Lecœur. (A. France, dans le Trésor.)

Toutes les anciennes charges qui pesaient contre Dreyfus s'évanouissent à l'examen. (Martin du Gard, 1913, dans le Trésor. Le jugement prononcé contre Dreyfus a été cassé en 1906.)

À la lumière de ce qui précède, je conseillerais (sans trop insister) d'écrire les soupçons qui pèsent sur elle plutôt que les soupçons qui pèsent contre elle. Dans la phrase de Martin du Gard, ci-dessus, l'emploi de contre pourrait s'expliquer par le fait que les anciennes charges qui pesaient contre Dreyfus avaient entraîné, plusieurs années auparavant, la condamnation de l'accusé. Dans la phrase à l'étude, la préposition sur donnerait à l'énoncé un ton plus neutre qui me paraît approprié.

Line Gingras
Québec

« Les avocats de Myriam Bédard cherchent à s'entendre avec Québec » : http://www.ledevoir.com/2006/12/28/125983.html

27 mars 2007

Tourner au ridicule

Tourner quelqu'un au ridicule; tourner en ridicule; tourner quelqu'un en ridicule.

« L'idée? Tourner au ridicule le Directeur général des élections parce que les femmes voilées pourront théoriquement voter sans se dévoiler le visage. » (Pierre Cayouette.)

Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé ne consignent, à l'article « ridicule », que la locution tourner (quelqu'un ou quelque chose) en ridicule :

Il se laisse tourner en ridicule devant toutes les femmes des notables. (Vailland, dans le Lexis.)

Je tâche d'y tourner le vice en ridicule... (La Fontaine, dans le Trésor.)

Line Gingras
Québec

« Niqab : on passe à un autre appel... » : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di... 

26 mars 2007

Son approche à la question

Approche à, approche de; le complément du nom approche; grammaire française; syntaxe du français.

« Un phénomène, l'Action démocratique? Sans doute, surtout si on tient compte du relatif anonymat et de l'inexpérience de son équipe, de l'ambiguïté persistant autour de son programme et de son approche à la sempiternelle question nationale. » (Jean Dion.)

D'après ce que j'ai pu voir dans les onze ouvrages consultés, le substantif approche, au sens de « manière d'aborder un sujet, un problème » (Lexis), « façon d'aborder une question quant au point de vue et à la méthode » (Hanse-Blampain), introduit toujours son complément au moyen de la préposition de :

Cet ouvrage est simplement une approche de la question. (Lexis.)

L'approche sociologique d'une étude littéraire. (Petit Robert.)

Les nouvelles approches de la littérature. (Colin.)

Une nouvelle approche de la littérature classique. (Girodet.)

Serait-il réélu? À l'échelle du canton ce serait une bataille d'approche de l'élection législative... (Aragon, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Line Gingras
Québec

« Le phénomène ADQ » : http://www.ledevoir.com/2007/03/24/136574.html