31 décembre 2010
Moyennons
- Et pour la valeur moyenne des dons (609 $ comparativement à 1517 $ en moyenne pour le Canada), la province est bonne dernière.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 29 décembre 2010.)
Le Québec faisant partie du Canada, j'indiquerais que l'on a voulu établir une comparaison avec l'ensemble du Canada (ou avec le reste du Canada, si c'est le cas). Par ailleurs, il suffit de mentionner une fois qu'il s'agit d'une valeur moyenne.
On aurait pu écrire :
Et pour la valeur moyenne des dons (609 $ comparativement à 1517 $ en moyenne pour l'ensemble du Canada), la province est bonne dernière.
Et pour la valeur moyenne des dons (609 $ en moyenne, comparativement à 1517 $ en moyenne pour l'ensemble du Canada), la province est bonne dernière.
Line Gingras
Québec
« Générosité bien ordonnée... » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/313799/generosite-bien-ordonnee
03:12 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 décembre 2010
L'intérêt s'est accrue
- Pourtant, l'intérêt des consommateurs pour le chocolat noir à forte teneur en cacao et pour les chocolats fins préparés à partir de fèves de haute qualité s'est grandement accrue au cours des dernières années.
(Pauline Gravel, dans Le Devoir du 28 décembre 2010.)
Qu'est-ce qui s'est grandement accru? Non, pas la qualité des fèves, mais l'intérêt des consommateurs pour certains produits :
Pourtant, l'intérêt des consommateurs pour [...] et pour [...] s'est grandement accru au cours des dernières années.
* * * * *
-
Le décryptage du génome du cacaoyer Criollo devraient rendre possible la création de nouvelles variétés plus productives...
(Légende de la photo accompagnant l'article de madame Gravel.)
C'est le décryptage qui devrait rendre possible la création de nouvelles variétés.
Line Gingras
Québec
« La génomique à la rescousse du chocolat et de la fraise » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/313751/la-genomique-a-la-rescousse-du-chocolat-et-de-la-fraise
04:32 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 décembre 2010
Futur simple et passé antérieur
Futur simple, futur antérieur, passé simple, passé antérieur; concordance des temps; grammaire française.
- De même les yeux perçants de celui qui signait Réjean Ducharme et la voix rauque de Desjardins qui chantera juste pour sa pomme Tu m'aimes-tu?, après qu'il eut déballé son cadeau de Noël au foyer.
(Odile Tremblay, dans Le Devoir du 24 décembre 2010.)
Le passé antérieur marque qu'une action a eu lieu avant une autre action, exprimée au passé simple :
La voix rauque de Desjardins chanta rien que pour lui après qu'il eut déballé son cadeau de Noël.
Pour marquer qu'une action aura lieu avant une autre action, exprimée au futur simple, on peut employer le futur antérieur :
... la voix rauque de Desjardins qui chantera juste pour sa pomme [...] après qu'il aura déballé son cadeau de Noël au foyer.
Line Gingras
Québec
« Joyeux Noël, Ferdi! » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/313694/joyeux-noel-ferdi
07:07 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 décembre 2010
Il ne battera pas de records
- Pourtant, de l'avis des habitués, ce Boxing Day ne battera de records ni d'affluence ni de ventes.
(Pierre Foglia, dans La Presse du 26 décembre 2010.)
Battera, du verbe batter?
Pourtant, de l'avis des habitués, ce Boxing Day ne battra de records ni d'affluence ni de ventes.
Line Gingras
Québec
« Un petit Boxing Day tranquille » : http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/commerce-de-detail/201012/26/01-4355475-un-petit-boxing-day-tranquille.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B2_fetes_65937_accueil_POS1
03:52 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 décembre 2010
« Peuple à genoux, attend ta délivrance »
- Quand quelques centaines de voix, d'une douceur infinie, s'envolent vers les étoiles en chantant le Minuit, chrétiens, ce « peuple à genoux, attend ta délivrance », ce « Noël » répété en crescendo, censé représenter la joie de la naissance du Christ, et qu'ils murmurent avec amour, votre cœur s'émiette en mille morceaux et va rejoindre les pierres des immeubles terrassés par le tremblement de terre.
(Chantal Guy, dans La Presse du 27 décembre 2010.)
Le verbe attendre prend un s à la deuxième personne du singulier de l'impératif présent :
... attends ta délivrance...
Le pronom ils devrait évidemment représenter un nom masculin, mais il ne peut remplacer, dans la phrase à l'étude, que quelques centaines de voix :
... et qu'elles murmurent avec amour...
Je profite de l'occasion pour souhaiter un beau temps des Fêtes et tout le bonheur du monde à Manuela, Zohra, Laszlo, Monise et Achille, nés en Haïti, qui sont arrivés dans leur famille adoptive au cours de la dernière année (Achille a atterri en France le 22 décembre), ainsi qu'à leurs parents. Quelle joie de suivre les aventures de ces timouns!
Line Gingras
Québec
« Un Noël à Jacmel » : http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201012/26/01-4355551-un-noel-a-jacmel.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1
08:18 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 décembre 2010
La cédille devant quelles lettres?
- « Ç'est beaucoup plus un casse-tête qu'autre chose... »
(Jeanne Corriveau citant Lynn Gagnon, dans Le Devoir du 24 décembre 2010.)
La cédille indique que la lettre c doit être prononcée s, mais on l'utilise seulement devant les voyelles a, o, u :
« C'est beaucoup plus un casse-tête qu'autre chose... »
Line Gingras
Québec
« Les trésors cachés du maire Tremblay » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/313692/les-tresors-caches-du-maire-tremblay
03:07 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 décembre 2010
Dut-il y laisser sa peau
Passé simple ou imparfait du subjonctif; grammaire française; orthographe.
-
Restait la côte Gilmour, réputée impraticable l'hiver, mais il ne se laisserait pas arrêter pour si peu.
Il la pelletterait, pouce par pouce, dut-il y laisser sa peau.
Mais la neige des Champs-de-Bataille était durcie depuis longtemps et si lourde qu'il ne pût la soulever.
(François Bourque, dans Le Soleil du 24 décembre 2010.)
Le héros de ce conte de Noël est résolu à pelleter la côte Gilmour, quand bien même il y laisserait sa peau. Nous avons donc affaire, dans la deuxième phrase ci-dessus, à un imparfait du subjonctif plutôt qu'à un passé simple de l'indicatif. Il fallait écrire :
Il la pelletterait, pouce par pouce, dût-il y laisser sa peau.
Dans la troisième phrase, par contre, ce n'est pas un imparfait du subjonctif que l'on aurait dû employer, mais un passé simple de l'indicatif, équivalent d'un passé composé dans la langue littéraire :
Mais la neige des Champs-de-Bataille était durcie depuis longtemps et si lourde qu'il ne put la soulever.
Joyeux Noël à tous!
Line Gingras
Québec
« L'arroseur de patinoire » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201012/23/01-4355224-larroseur-de-patinoire.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_francois-bourque_3257_section_POS1
04:10 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 décembre 2010
Parmi elles, ceux qui le désirent...
- Auparavant, nous étions considérées comme dépourvues des capacités les plus élémentaires qui nous auraient permis d'administrer nos affaires personnelles, de prendre des décisions éclairées concernant nos propres enfants ou pouvant décider de ce qui est bon pour nous.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 17 décembre 2010.)
Je suggérerais :
... de prendre des décisions éclairées concernant nos propres enfants ou de juger de ce qui est bon pour nous.
* * * * *
-
L'union libre sans attache touche 1 200 000 personnes au Québec en ce moment. Parmi elles, ceux qui le désirent peuvent conclure une entente...
Ceux ne peut pas renvoyer au nom personnes ni désigner une partie de ce que représente le pronom elles. De toute manière, il suffisait d'écrire :
L'union libre sans attache touche 1 200 000 personnes au Québec en ce moment. Celles qui le désirent peuvent conclure une entente...
Line Gingras
Québec
« Le sable dans l'engrenage » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/313139/le-sable-dans-l-engrenage
04:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 décembre 2010
Distribution de cadeau
- ... un grand-père qui a fait un infarctus et est tombé sur le sapin, en pleine distribution de cadeau.
(Marie-France Cyr, dans La Presse du 23 décembre 2010.)
Comme on distribue des cadeaux, le pluriel s'impose à mon avis :
... en pleine distribution de cadeaux.
Line Gingras
Québec
« Le Noël des ambulanciers » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201012/22/01-4354950-le-noel-des-ambulanciers.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1
02:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 décembre 2010
Ils s'étaient appropriés des chandails
Ils se sont appropriés; elle s'est appropriée; elles se sont appropriées; accord du participe passé du verbe pronominal s'approprier; grammaire française; orthographe d'accord.
- Lors des funérailles de Pat Burns, un ou des voleurs avaient fait éclater une vitre du véhicule de Line Gignac, conjointe du défunt, et s'étaient appropriés entre autres des chandails autographiés par des joueurs de la Ligue nationale.
(Extrait de la légende d'une photo accompagnant un article de PC, dans La Tribune du 16 décembre 2010.)
Lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct, c'est avec ce complément, s'il précède le verbe, que s'accorde le participe passé; si l'objet direct vient après le verbe, le participe reste invariable.
D'après les recherches que j'ai faites sur la question il y a tout juste cinq ans, on s'approprie quelque chose :
La famille s'est approprié cette terre en y plaçant ses morts. (Fustel de Coulanges, dans le Petit Robert.)
Ils se sont approprié le dépôt qui leur était confié. (Petit Robert.)
Les fillettes se sont approprié le ballon. (Multidictionnaire.)
La balle que les fillettes se sont appropriée. (Multidictionnaire.)
Il s'est approprié la découverte d'un autre. (Lexis.)
Les pouvoirs que le gouvernement s'est injustement appropriés. (Lexis.)
Dans le cas qui nous occupe, les voleurs s'étaient approprié des chandails.
Line Gingras
Québec
« 12 chandails volés lors des funérailles de Pat Burns retrouvés » : http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/sports/201012/16/01-4353157-12-chandails-voles-lors-des-funerailles-de-pat-burns-retrouves.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4348633_article_POS4
04:30 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 décembre 2010
Il m'a expliquée pourquoi
- M. Meunier, de l'ARQ, m'a expliquée pourquoi son regroupement s'oppose à la cuisine de rue.
(Marie-Claude Lortie, dans La Presse du 14 décembre 2010.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. M. Meunier a expliqué quoi? Pourquoi son regroupement s'oppose à la cuisine de rue. Le complément d'objet direct étant placé après le verbe, le participe passé reste invariable :
M. Meunier, de l'ARQ, m'a expliqué pourquoi son regroupement s'oppose à la cuisine de rue.
Line Gingras
Québec
« De quoi les restaurants ont-ils peur? » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/marie-claude-lortie/201012/14/01-4352110-de-quoi-les-restaurants-ont-ils-peur.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_marie-claude-lortie_3273_section_POS1
03:59 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 décembre 2010
Ils ont renchérit
Ils ont renchérit ou ils ont renchéri; participe passé du verbe renchérir; le dernier né ou le dernier-né; grammaire française; orthographe.
- « De scène en scène, le merveilleux du Cirque Éloize fait des étincelles et réchauffe les cœurs », ont renchérit Les Échos.
(Michel Dolbec, PC, dans Cyberpresse, 19 décembre 2010.)
On écrit renchérit à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif ou du passé simple, mais renchéri au participe passé :
Il renchérit systématiquement sur tout le monde. (Petit Robert.)
Vous avez renchéri sur ce que je vous ai enseigné. (Lesage, dans le Petit Robert.)
« De scène en scène, le merveilleux du Cirque Éloize fait des étincelles et réchauffe les cœurs », ont renchéri Les Échos.
* * * * *
-
En ce moment, ses trois spectacles sont en tournée dans l'Hexagone.
Rain (programmée à Paris jusqu'au 15 janvier) arrive de province, Nebbia (également mis en scène par Daniele Finzi Pasca) sillonne le pays jusqu'au printemps, tandis que le dernier né, iD (signé Jeannot Painchaud), après être passé par Arcachon, Saint-Étienne ou encore Nevers, va aller terminer l'année en Belgique, au Théâtre royal de Namur.
Puisqu'il s'agit de trois spectacles, il y aurait lieu d'uniformiser en accordant tous les participes passés au masculin :
Rain (programmé à Paris jusqu'au 15 janvier)...
On écrit dernier-né avec un trait d'union. (J'ai vérifié dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain. Le mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.)
Line Gingras
Québec
« Paris : une première triomphale pour le cirque Éloize » : http://www.cyberpresse.ca/arts/spectacles-et-theatre/201012/19/01-4353856-paris-une-premiere-triomphale-pour-le-cirque-eloize.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_aujourdhui-sur-cyberpresse_267_article_ECRAN1POS2
04:52 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 décembre 2010
Des francophones satisfaisants
Hauts de gamme, haut de gamme.
- « ... en attendant que les "Québécois pure laine", j'entends par là les francophones satisfaisants aux critères de la pureté raciale... »
(Danielle Laurin, dans Le Devoir du 18 décembre 2010; la chroniqueuse cite la traduction d'un roman de Mordecai Richler, Le monde de Barney.)
Les « Québécois pure laine », selon le personnage de Richler, ne sont certes pas des francophones satisfaisants, mais plutôt des francophones qui satisfont à certains critères; nous n'avons donc pas affaire à un adjectif dans la phrase à l'étude, mais à un participe présent :
... j'entends par là les francophones satisfaisant aux critères de la pureté raciale...
* * * * *
-
Sur ses beuveries au vieux scotch agrémentées de cigares hauts de gamme...
Employée en apposition, la locution haut de gamme est invariable, d'après ce que je vois dans le Petit Robert et le Multidictionnaire :
Des articles haut de gamme. (Multidictionnaire.)
Téléviseurs haut de gamme. (Petit Robert.)
Il faudrait écrire, par conséquent :
Sur ses beuveries au vieux scotch agrémentées de cigares haut de gamme...
Line Gingras
Québec
« Le vieux grincheux » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/313233/le-vieux-grincheux
03:16 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 décembre 2010
De quel genre sont les pendules que l'on remet à l'heure?
- ... le livre passe également au crible certains mythes [...] et permet de remettre divers pendules à l'heure...
(Gary Lawrence, dans Le Devoir du 18 décembre 2010.)
Pendule peut être du masculin ou du féminin, suivant ce qu'il désigne. Dans la locution remettre les pendules à l'heure, c'est un nom féminin évoquant une « petite horloge souvent munie d'une sonnerie... », d'après le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé :
... le livre passe également au crible certains mythes [...] et remet diverses pendules à l'heure...
Line Gingras
Québec
« Livres cadeaux – Le Moyen Âge » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/313258/livres-cadeaux-le-moyen-age
04:09 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 décembre 2010
Le maire s'est emporté à un journaliste
S'emporter à quelqu'un; s'emporter contre quelqu'un; grammaire française; syntaxe du français.
- À un journaliste qui lui a demandé pourquoi la Ville ne commençait pas, dès maintenant, à rembourser sa dette (de 1,49 milliard), le maire s'est emporté en disant que « c'était facile à dire » et qu'il ne voulait pas laisser des « tuyaux pourris aux générations futures ».
(Isabelle Porter, dans Le Devoir du 16 décembre 2010.)
Cette phrase est construite de telle manière que le complément indirect à un journaliste se rattache au verbe de la proposition principale, s'est emporté. Comparer avec la phrase :
À un député qui lui a reproché de ne pas avoir fait son devoir, la ministre a répondu en riant que de toute évidence il n'avait pas appris sa leçon.
Sans doute le Lexis propose-t-il l'exemple suivant :
Je m'emportais brutalement, au moindre prétexte. (Mauriac.)
Toutefois, je ne trouve pas dans les dictionnaires (j'ai consulté le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé) la construction s'emporter à quelqu'un; on donne plutôt s'emporter pour des riens, s'emporter contre quelque chose, s'emporter contre quelqu'un :
... on convient qu'il a eu tort de s'emporter contre elle... (Sand, dans le Trésor.)
Bordenave s'emportait contre les machinistes, qui n'en finissaient pas d'enlever le décor... (Zola, dans le Trésor.)
Il fulminait des imprécations, il s'emportait contre Finot. (Balzac, dans le Trésor.)
Je suggérerais :
Lorsqu'un journaliste lui a demandé pourquoi la Ville ne commençait pas, dès maintenant, à rembourser sa dette (de 1,49 milliard), le maire s'est emporté en répondant que...
Le maire s'est emporté contre un journaliste qui lui a demandé pourquoi la Ville ne commençait pas, dès maintenant, à rembourser sa dette (de 1,49 milliard) : il a répondu que...
Line Gingras
Québec
« Les taxes grimpent de 1,3 % à Québec » : http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/313114/les-taxes-grimpent-de-1-3-a-quebec
04:56 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 décembre 2010
L'annonce de fermer certains restaurants
L'annonce de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.
- L'annonce récente de Tim Hortons de fermer certains de ses restaurants aux États-Unis n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd...
(Claude Turcotte, dans Le Devoir du 13 décembre 2010.)
D'après les exemples que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, le substantif annonce peut avoir pour complément un autre substantif ou une subordonnée conjonctive :
L'annonce des résultats du scrutin. (Petit Robert.)
L'annonce du diagnostic. (Petit Robert.)
L'annonce de son départ m'a surpris. (Lexis.)
L'annonce de la victoire des alliés. (Multidictionnaire.)
Il arriva ce que, depuis l'annonce des fiançailles, je redoutais par-dessus tout au monde, et que je désirais. (Bosco, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
À l'annonce d'un événement sensationnel, le grand reporter boucle sa valise, saute dans le train ou prend l'avion, et arrive sur les lieux. (G. et H. Coston, dans le Trésor.)
... il y a dans ces paroles le symptôme et l'annonce d'un grand bouleversement de consciences... (E. et J. de Goncourt, dans le Trésor.)
Il la congédiait avec la perpétuelle annonce qu'il se ferait sauter le caisson. (France, dans le Lexis.)
On aurait pu écrire :
L'annonce récente de la fermeture de certains restaurants Tim Hortons aux États-Unis n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd...
Line Gingras
Québec
« Crémeuse ou traditionnelle? » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/312869/cremeuse-ou-traditionnelle
03:58 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 décembre 2010
Il s'est vu confié l'un des plus beaux airs
- Outre ces scènes, Philippe II se voit confié par Verdi, au début de l'acte IV, l'un des plus beaux airs de l'histoire de l'opéra.
(Christophe Huss, dans Le Devoir du 13 décembre 2010.)
On écrirait :
L'enfant s'est vu confié à une tante par son père demeuré veuf. [Il a été confié à une tante.]
Ce chanteur se voit offrir par Verdi l'un des plus beaux airs de l'histoire de l'opéra. [Verdi lui offre l'un des plus beaux airs.]
Le personnage de Philippe II n'est pas confié l'un des plus beaux airs : Verdi lui confie l'un des plus beaux airs. Le verbe confier doit donc se mettre à l'infinitif dans la phrase à l'étude :
Outre ces scènes, Philippe II se voit confier par Verdi, au début de l'acte IV, l'un des plus beaux airs de l'histoire de l'opéra.
Line Gingras
Québec
« L'aimant – Ferruccio Furlanetto en Philippe II triomphe dans le Don Carlo de Verdi dirigé par Yannick Nézet-Séguin » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/312908/l-aimant-ferruccio-furlanetto-en-philippe-ii-triomphe-dans-le-don-carlo-de-verdi-dirige-par-yannick-nezet-seguin
03:12 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 décembre 2010
M. Legault et Deltell
Abréviation de messieurs.
- Selon un sondage publié hier dans nos pages, M. Legault (42 %) et Deltell (35 %) sont respectivement les 3e et 5e personnalités politiques les plus populaires du Québec.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 14 décembre 2010.)
L'abréviation de messieurs, c'est MM. Consulter au besoin le Guide du rédacteur, le Multidictionnaire ou le Petit Robert.
Line Gingras
Québec
« François Legault prévoit publier son manifeste au début de 2011 » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/312982/francois-legault-prevoit-publier-son-manifeste-au-debut-de-2011
16:09 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 décembre 2010
David Letterman : agent influent envoyé en mai 2009
- Prenons le câble diplomatique secret intitulé « David Letterman : agent influent envoyé en mai 2009, de Riyad, en Arabie saoudite ». Une source secrète y indique que les habitants du pays réputé très conservateur se passionnent de plus en plus pour les émissions de télévision américaines.
Gagner les esprits
Les exemples concrets cités citent les feuilletons Desperate Housewives et Friends, mais aussi le talk-show de David Letterman.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 13 décembre 2010.)
Titre du câble diplomatique
J'ai failli croire au premier abord que David Letterman avait été envoyé de Riyad, mais ce n'est évidemment pas le cas. Une recherche rapide dans Google confirme ce dont je me doutais : le guillemet fermant devrait être placé après influent, le câble ayant pour titre original « David Letterman: Agent of Influence ». On aurait pu écrire, à mon avis :
Prenons le câble diplomatique secret intitulé « David Letterman : agent influent », envoyé en mai 2009 de Riyad, en Arabie saoudite*.
* * * * *
Les exemples concrets cités citent** les feuilletons...
Je suggérerais :
... On cite comme exemples les feuilletons...
Line Gingras
Québec
* Le 13 décembre à 16 h 45, je constate qu'on a mis le guillemet fermant au bon endroit.
** Je vois aussi qu'on a éliminé la répétition en remplaçant citent par évoquent.
« Les leçons de WikiLeaks : le pouvoir de la télévision » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/312880/les-lecons-de-wikileaks-le-pouvoir-de-la-television
06:28 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 décembre 2010
Les affiches de l'un et ceux de l'autre
- Parions que les affiches de Julian Assange pourraient demain remplacer ceux de Che Guevara.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 10 décembre 2010.)
... celles de Che Guevara.
Line Gingras
Québec
« Les nouveaux révolutionnaires » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/312753/les-nouveaux-revolutionnaires
05:44 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 décembre 2010
Beaucoup de nous le savaient
Beaucoup de nous ou beaucoup d'entre nous, beaucoup parmi nous; beaucoup de vous ou beaucoup d'entre vous, beaucoup parmi vous; beaucoup d'eux ou beaucoup d'entre eux, beaucoup parmi eux; beaucoup d'elles ou beaucoup d'entre elles, beaucoup parmi elles; beaucoup de suivi d'un pronom personnel; grammaire française; syntaxe du français.
- Au Mexique, une plaque commémorative a été inaugurée, hier soir, au Club des journalistes de Mexico, en l'honneur de Julian Assange, « pour sa contribution à la conscience de l'humanité en donnant les preuves de ce que beaucoup de nous savaient déjà ».
(Marco Bélair-Cirino, d'après Reuters, l'AFP et l'AP, dans Le Devoir du 10 décembre 2010.)
Hanse et Blampain font observer, à l'article « beaucoup », que l'on emploie beaucoup d'entre ou beaucoup parmi devant un pronom personnel, et non pas beaucoup de :
... en donnant les preuves de ce que beaucoup d'entre nous savaient déjà.
... en donnant les preuves de ce que beaucoup parmi nous savaient déjà.
Bien entendu, beaucoup n'a pas ici le même sens que dans on exige beaucoup de nous.
Line Gingras
Québec
« La première cyberguerre mondiale » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/312757/la-premiere-cyberguerre-mondiale
04:19 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias