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21 janvier 2015

Les pays musulmans et ses fatwas

  • Deux semaines après les attentats contre Charlie Hebdo, il est de plus en plus tentant de voir le monde divisé en deux : l’Occident et ses libertés d’un côté, les pays musulmans et ses fatwas de l’autre.
    (Francine Pelletier, dans Le Devoir du 21 janvier 2015.)

Deux possibilités :

[...] l’Occident et ses libertés d’un côté, les pays musulmans et leurs fatwas de l’autre.

[...] l’Occident et ses libertés d’un côté, le monde musulman et ses fatwas de l’autre.

* * * * *

  • Notre incapacité de juger adéquatement des événements est particulièrement mise à épreuve maintenant qu’arrive ce qui ne devait pas arriver : le combat terrestre.

D'après tous les exemples que je trouve dans le Petit Robert, on dit et on écrit mise à l'épreuve. Par ailleurs, il me semble que c'est notre capacité, plutôt que notre incapacité de juger adéquatement, qui est mise à l'épreuve, c'est-à-dire qui est soumise à un test devant permettre de se faire une opinion sur sa valeur :

Notre capacité de juger adéquatement des événements est particulièrement mise à l'épreuve maintenant qu’arrive ce qui ne devait pas arriver : le combat terrestre.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Le choc des civilisations » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

20 janvier 2015

Il se moque

  • Il se moque des économistes qui se proposent de quantifier le bonheur avec le PIB, et les altermondialistes qui en font autant du développement durable.
    (David Desjardins, dans Le Devoir du 17 janvier 2015.)

Il ne s'agit pas de quantifier les altermondialistes, mais de se moquer d'eux :

Il se moque des économistes qui se proposent de quantifier le bonheur avec le PIB, et des altermondialistes qui en font autant du développement durable.

* * * * *

  • Et que l’on se rend compte que, malgré toute notre volonté de demeurer critique, la morale qu’elle sous-tend nous a souvent infectés.

Le sujet implicite de demeurer, verbe attributif, c'est nous (un nous pluriel, comme l'indique l'accord du participe infectés) :

Et que l’on se rend compte que, malgré toute notre volonté de demeurer critiques, la morale qu’elle sous-tend nous a souvent infectés.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Leur règne absolu » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/429...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

19 janvier 2015

L'association s'est indigné

  • [...] l’association Dessins pour la paix, mise au monde par le caricaturiste du quotidien Le Monde Plantu, et dont Cabu était membre, s’est indigné devant l’attaque terroriste dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, appelant à la résistance face à l’obscurantisme [...]
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 8 janvier 2015.)

Comme le signale Marie-Éva de Villers, le participe passé du verbe pronominal s'indigner s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet du verbe :

[...] l’association Dessins pour la paix, mise au monde par le caricaturiste du quotidien Le Monde Plantu, et dont Cabu était membre, s’est indignée devant l’attaque terroriste dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, appelant à la résistance face à l’obscurantisme [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Indignation et résistance » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

18 janvier 2015

Provocation

  • Il fallait quitter le quartier pour entendre des couacs. Le chauffeur de taxi iranien a abordé le sujet en premier. En gros, il avait été révolté par les meurtres de Charlie Hebdo, tout en trouvant, comme d’autres le chuchotent, qu’ils avaient trop provoqué les extrémistes. Et joué leur jeu.
    (Odile Tremblay, dans Le Devoir du 17 janvier 2015.)

Ils? Non, ce ne sont pas les meurtres qui « avaient trop provoqué les extrémistes ». Je suggérerais :

En gros, il avait été révolté par les meurtres de Charlie Hebdo, tout en trouvant, comme d’autres le chuchotent, que ses artisans avaient trop provoqué les extrémistes.

En gros, il avait été révolté par les meurtres de Charlie Hebdo, tout en trouvant, comme d’autres le chuchotent, que la publication avait trop provoqué les extrémistes.

Il est vrai que, si des articles réclamant une plus grande liberté de religion valent mille coups de fouet à leur auteur, et dix ans de prison, et dix ans d'interdiction de voyage, et 300 000 $ d'amende...

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Sous le crachin et les roses de Charlie » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/429078/sous-le-cra...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

17 janvier 2015

Je suis Charlie, je suis le mouvement?

  • Au fil des décennies qui ont suivi, cette devise simple [« Nous sommes tous des Juifs allemands »], faite d'un sujet, d'un verbe et d'un complément, allait se décliner en d'innombrables avatars.
    (Agnès Gruda, dans La Presse du 17 janvier 2015.)

La devise est simple, sans doute, mais elle est faite d'un sujet, du verbe être et d'un attribut du sujet.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Je suis celui qui souffre » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/agnes-gruda/2015...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

16 janvier 2015

De fait

  • L’attentat sordide et 12 fois mortel commis par deux abrutis contre les bureaux de Charlie Hebdo n’a pas manqué de fait ressortir ces profiteurs de l’horreur qui ont pris des formes assez étonnantes et parfois même bizarres dans les derniers jours.
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 12 janvier 2015.)

L’attentat sordide et 12 fois mortel commis par deux abrutis contre les bureaux de Charlie Hebdo n’a pas manqué de faire ressortir ces profiteurs de l’horreur, qui ont pris des formes assez étonnantes et parfois même bizarres dans les derniers jours.

* * * * *

  • [...] pour leur faire comprendre que les gestes guidés par la connerie n’ont pas toujours besoin d’être armés et teintés de références religieuses plus ou moins foireuses, pour être lourd de conséquences.

Le sujet implicite du verbe être, avec lequel doit s'accorder l'attribut lourd, c'est gestes :

[...] pour leur faire comprendre que les gestes guidés par la connerie n’ont pas toujours besoin d’être armés et teintés de références religieuses plus ou moins foireuses, pour être lourds de conséquences.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Mort aux enfumeurs » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

13 janvier 2015

Grosse fatigue

  • Mais trop manger, trop boire et se coucher tard pendant 15 jours, sans arrêt, ça tue. Ça tue, mais vous êtes trop fatigués pour mourir. Vous êtes un zombie.
    (Stéphane Laporte, dans La Presse du 3 janvier 2015.)

Un zombie ne peut être fatigué qu'au singulier :

Mais trop manger, trop boire et se coucher tard pendant 15 jours, sans arrêt, ça tue. Ça tue, mais vous êtes trop fatigué pour mourir. Vous êtes un zombie.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Le vide du 3 janvier » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/stephane-laporte...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

11 janvier 2015

Qu'est-ce qu'on attend?

  • On me dira que cette violence faite à l’intelligence n’est pas du même ordre qu’un attendant sanglant.
    (Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 8 janvier 2015.)

Un attentat attendu?

On me dira que cette violence faite à l’intelligence n’est pas du même ordre qu’un attentat sanglant.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Bête et méchant » : http://www.ledevoir.com/international/europe/428361/bete-...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

10 janvier 2015

Chantons en coeur

  • À la fin du discours, les participants [...] ont chanté en cœur La marseillaise.
    (Daphnée Hacker-B., dans Le Devoir du 8 janvier 2015.)

L'hymne national français, que l'on chante en chœur avec cœur, prend deux majuscules, selon le Petit Robert :

À la fin du discours, les participants [...] ont chanté en chœur La Marseillaise.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Des milliers de "Charlie" rendent hommage » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/428...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

08 janvier 2015

Exprimez-vous

  • Durant ce temps, les suspects ont été identifiés comme étant Saïd et Cherif Kouachi, deux frères de 32 et 34 ans, de même que de Hamyd Mourad (18 ans), qui aurait agi comme chauffeur.
    (Christian Rioux, dans Le Devoir du 8 janvier 2015.)

... identifiés comme étant... de Hamyd Mourad? On pouvait écrire :

Durant [ou Pendant] ce temps, les suspects ont été identifiés comme étant Saïd et Cherif Kouachi, deux frères de 32 et 34 ans, de même que de Hamyd Mourad (18 ans), qui aurait agi comme chauffeur.

Durant [ou Pendant] ce temps, les suspects ont été identifiés : il s'agit de Saïd et Cherif Kouachi, deux frères de 32 et 34 ans, de même que de Hamyd Mourad (18 ans), qui aurait agi comme chauffeur.

* * * * *

  • La presse française et internationale a exprimé sa solidarité avec l’hebdomadaire. « Nous sommes tous Français », a déclaré en français le président du Conseil italien, Matteo Renzi. Même le secrétaire d’État américain, John Kerry, s’est exprimé pour l’occasion dans la langue de Molière. Les premiers ministres canadien et québécois ont aussi exprimé leur solidarité.

Tâchons de varier un peu l'expression :

La presse française et internationale a manifesté sa solidarité avec l’hebdomadaire. « Nous sommes tous Français », a déclaré en français le président du Conseil italien, Matteo Renzi. Même le secrétaire d’État américain, John Kerry, s’est exprimé pour l’occasion dans la langue de Molière. Les premiers ministres canadien et québécois ont aussi affirmé leur solidarité.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« La France visée en plein cœur » : http://www.ledevoir.com/international/europe/428362/atten...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

07 janvier 2015

De la lecture et de la relecture

  • La résolution du PLQ met en lumière l’existence de moyens prometteurs, renvoyant à des expériences d’implantation d’approches efficaces pour l’enseignement de la lecture lors d’expériences qui ont eu lieu au Québec et qui ont justement permis de réduire de façon significative le nombre d’élèves considérés comme en difficulté en lecture, et de réduire les écarts de réussite en filles et garçons et entre élèves issus de milieux favorisés et défavorisés.
    (Marc St-Pierre, dans Le Devoir du 15 décembre 2014.)

Je proposerais :

La résolution du PLQ met en lumière l’existence de moyens prometteurs, renvoyant à des expériences d’implantation d’approches efficaces pour l’enseignement de la lecture lors d’expériences qui ont eu lieu au Québec et qui ont justement permis de réduire de façon significative le nombre d’élèves considérés comme en difficulté en lecture, et de réduire les écarts de réussite entre filles et garçons et entre élèves issus de milieux favorisés et défavorisés.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Un plan pour l’amélioration du français : du neuf enfin? » : http://www.ledevoir.com/societe/education/426710/un-plan-...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

05 janvier 2015

Une entente que prévoit une allocation

  • Aux prises avec une dette de 800 000 $ envers le propriétaire, le RPC a conclu une entente avec ce dernier que prévoit une allocation (une forme de prêt) d’un million de dollars à rembourser sur 25 ans à un taux de 6 % pour les sept premières années.
    (Frédérique Doyon, dans Le Devoir du 10 décembre 2014.)

Ce n'est pas l'allocation qui prévoit une entente, mais l'entente qui prévoit une allocation :

Aux prises avec une dette de 800 000 $ envers le propriétaire, le RPC a conclu une entente avec ce dernier qui prévoit une allocation (une forme de prêt) d’un million de dollars à rembourser sur 25 ans à un taux de 6 % pour les sept premières années.

Il serait souhaitable, par ailleurs, de rapprocher le pronom relatif de son antécédent :

Aux prises avec une dette de 800 000 $ envers le propriétaire, le RPC a conclu avec ce dernier une entente qui prévoit une allocation (une forme de prêt) d’un million de dollars à rembourser sur 25 ans, à un taux de 6 % pour les sept premières années.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Des locataires du regroupement Pied carré déchantent » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/42...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

03 janvier 2015

Près de 2000 personnes, en majorité originaire de Syrie

En majorité; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Pas moins de trois cargos, chargés au total de près de 2000 personnes, hommes, femmes et enfants, en majorité originaire de Syrie [...]
    (Alfonso Di Vincenzo, AFP, dans le site du Devoir, le 3 janvier 2015 à 9 h 47.)

On pourrait écrire que la majorité de ces personnes est originaire (ou sont originaires) de Syrie, mais l'accord de l'adjectif originaire ne peut se faire avec l'expression en majorité, qui joue le rôle d'un adverbe :

État de la matière portée à très haute température, où les atomes sont en majorité ionisés. (Deuxième définition de « plasma » dans le Petit Robert.)

Il faudrait lire :

Pas moins de trois cargos, chargés au total de près de 2000 personnes, hommes, femmes et enfants, en majorité originaires de Syrie [...]

* * * * *

  • Un cargo est affrété par les trafiquants, chargé de centaines de migrants, essentiellement des Syriens fuyant la guerre dans leurs pays.

Un cargo est affrété par les trafiquants, chargé de centaines de migrants, essentiellement des Syriens fuyant la guerre dans leur pays.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Un troisième cargo secouru par la marine italienne » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

02 janvier 2015

« Bye Bye 2014 »

  • La réussite de la majorité des séquences de ce Bye Bye 2014 en font un très bon cru des années post-RBO (2007) : on a ri de Lise Thibault [...]
    (Christophe Huss dans le site du Devoir, le 1er janvier 2015 à 12 h 22.)

La réussite de la majorité des séquences de ce Bye Bye 2014 en fait un très bon cru des années post-RBO (2007) : on a ri de Lise Thibault [...]

* * * * *

  • Dans ce cadre, le pire advient lorsqu'est donnée une telle importance aux pires miasmes de la sous-culture télévisuelle, que ce sont La Voix (présence d'un dénommé Yoan) ou, surtout, l'insistante et récurrente présence de Jean Airoldi, qui, sur une chaine du câble (Canal Vie), présente une émission du genre Pimp mon char, mais avec des êtres humains – des femmes en l'occurrence, enfermées dans une cage en plexiglas au cœur d'un centre commercial et auxquelles les passants attribuent un âge.

Il faudrait apporter au moins les corrections suivantes :

Dans ce cadre, le pire advient lorsqu'est donnée une telle importance aux pires miasmes de la sous-culture télévisuelle, que ce soient [ou que ce soit*] La Voix (participation d'un dénommé Yoan) ou, surtout, l'insistante et récurrente apparition de Jean Airoldi, qui, sur une chaine du câble (Canal Vie), présente une émission [...]

À mon avis, l'idéal serait toutefois de reformuler, de manière principalement que les deux émissions soient les éléments coordonnés par la conjonction ou. Je suggérerais peut-être, en espérant avoir bien compris ce que le critique voulait dire :

Dans ce cadre, le pire advient lorsqu'on accorde une importance exagérée aux pires miasmes de la sous-culture télévisuelle, qu'il s'agisse de La Voix (participation d'un dénommé Yoan) ou, surtout, d'une émission du genre Pimp mon char (présentée par Jean Airoldi, qui apparaît de façon insistante et récurrente sur une chaine du câble, Canal Vie), où les voitures sont remplacées par des êtres humains, des femmes en l'occurrence, enfermées dans une cage en plexiglas au cœur d'un centre commercial et auxquelles les passants attribuent un âge.

* * * * *

  • Voir donné une quelconque consistance – même pour s'en moquer - à cet avilissant infomercial*** pour la denturologie et le Botox, un mois après les allocutions féministes à l'occasion du 25 anniversaire de Polytechnique, fait froid dans le dos.

On pouvait écrire, selon qu'on voulait montrer l'action ou le résultat de l'action :

Voir donner une quelconque consistance – même pour s'en moquer – à cet avilissant infomercial*** pour la denturologie et le Botox, un mois après les allocutions féministes à l'occasion du 25e** anniversaire de Polytechnique, fait froid dans le dos.

Voir donnée** une quelconque consistance – même pour s'en moquer – à cet avilissant infomercial*** pour la denturologie et le Botox, un mois après les allocutions féministes à l'occasion du 25e** anniversaire de Polytechnique, fait froid dans le dos.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

* Le 2 janvier 2015 à 13 h 30, je vois que cette correction a été apportée.
** Le 10 janvier 2015 à 2 h, je vois que cette correction a été apportée.
*** Le 10 janvier 2015 à 2 h, je vois que l'on a remplacé cet avilissant infomercial par cet avilissant infopublicité; bien entendu, il fallait faire l'accord : cette avilissante infopublicité.

« "Bye Bye 2014" - De la glace avec ça? » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/42...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

01 janvier 2015

Ils se sont traduit par la désaffectation des électorats...

Désaffectation, désaffection; paronymes; usage; ils se sont traduit, ils se sont traduits; elle s'est traduit, elle s'est traduite; elles se sont traduit, elles se sont traduites; se traduire, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Nous avons perdu, d’assurer ces derniers, les récentes élections présidentielles à cause des « hurlements » du Tea Party qui se sont traduit, au ras des pâquerettes, par la désaffectation des électorats féminin et hispanique.
    (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 31 décembre 2014.)

Deux observations :

  1. D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire et dans le Petit Robert, le participe passé du verbe pronominal se traduire « s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet » (Multidictionnaire) :

    Sa politique s'est traduite par un échec. (Petit Robert.)

  2. Selon le Multidictionnaire, le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on appelle désaffectation le « changement de destination d'un immeuble » (Multidictionnaire) :

    La désaffectation d'une gare, d'un immeuble domanial. (Grand Robert.)

    Au sens de « perte de l'affection, de l'attachement, de l'estime ou de l'intérêt » que l'on éprouvait pour quelqu'un, ou plus souvent pour quelque chose, c'est désaffection qu'il faut employer :


    La désaffection du public pour le cinéma. (Petit Robert.)

    La désaffection à l'égard d'une institution. (Petit Robert.)

    La désaffection du peuple pour un régime, d'une personne pour une autre. (Grand Robert.)

    Une désaffection à l'égard du régime et un déclin de la moralité civique. (Meynaud, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

Nous avons perdu, d’assurer ces derniers, les récentes élections présidentielles à cause des « hurlements » du Tea Party qui se sont traduits, au ras des pâquerettes, par la désaffection des électorats féminin et hispanique.

* * * * *

  • [...] c’est qu’il a en tête un plan d’attaque composée à l’enseigne d’une agressivité différente [...]

Je dirais que ce n'est pas l'attaque qui est composée, mais le plan d'attaque :

[...] c’est qu’il a en tête un plan d’attaque composé à l’enseigne d’une agressivité différente [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« La position du chef » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/427898/l...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

31 décembre 2014

Il est trop tôt pour écarter quoique ce soit

Quoique ce soit ou quoi que ce soit; des démêlées ou des démêlés; grammaire française; orthographe.

  • Mais le stratagème mis en place par l’ancien chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright, et des sénateurs conservateurs influents a secoué la capitale fédérale et le pays, lorsqu’elle a été révélée au grand jour par la GRC.
    (Marie Vastel, dans Le Devoir du 27 décembre 2014.)

Ce n'est pas la capitale fédérale qui a été révélée :

Mais le stratagème mis en place par l’ancien chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright, et des sénateurs conservateurs influents a secoué la capitale fédérale et le pays, lorsqu’il a été révélé au grand jour par la GRC.

* * * * *

  • L’avocat de Mike Duffy a indiqué cet automne qu’il envisage « tout témoin potentiel, à ce moment-ci. Il est trop tôt pour écarter quoique ce soit ».

Quoique, écrit en un seul mot, est une conjonction qui signifie « bien que » :

Quoique ce soit trop tôt pour l'affirmer avec certitude, il est possible que le premier ministre soit appelé à témoigner.

Ce n'est évidemment pas l'idée à rendre dans la phrase à l'étude, où l'on veut dire qu'il est trop tôt pour écarter quelque chose que ce soit. Il fallait donc employer la locution pronominale quoi que, qui s'écrit en deux mots :

L’avocat de Mike Duffy a indiqué cet automne qu’il envisage « tout témoin potentiel, à ce moment-ci. Il est trop tôt pour écarter quoi que ce soit ».

* * * * *

  • Ce sera toutefois à Stephen Harper de décider si toutes ces démêlées feront les manchettes avant les prochaines élections fédérales [...]

Le substantif démêlée ne figure pas dans les dictionnaires que j'ai sous la main. Comme je l'ai déjà signalé, on écrit plutôt démêlé, nom masculin; selon le Petit Robert, on peut avoir des démêlés avec quelqu'un, avec la justice :

Ce sera toutefois à Stephen Harper de décider si tous ces démêlés feront les manchettes avant les prochaines élections fédérales [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Deuxième acte dès ce printemps » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/427668/saga-du-s...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

30 décembre 2014

À ces noms s'est ajouté ceux de...

  • Aux 340 noms déjà cités le mois dernier, comme Apple, Amazon, IKEA et Pepsi, s’est notamment ajouté ceux de Disney, de Skype et de Bombardier, notre Bombardier.
    (Éric Desrosiers, dans Le Devoir du 13 décembre 2014.)

L'inversion du sujet n'entraîne pas l'invariabilité du verbe; les noms de Disney, de Skype et de Bombardier se sont ajoutés :

Aux 340 noms déjà cités le mois dernier, comme Apple, Amazon, IKEA et Pepsi, se sont notamment ajoutés ceux de Disney, de Skype et de Bombardier, notre Bombardier.

* * * * *

  • Pour profiter des avantages fiscaux du Grand-Duché, on comptait créer une filiale qui « emploiera une personne résidente du Luxembourg, à temps partiel, pour la gestion de ses activités quotidienne ».

La faute d'accord ne figure pas dans le document cité, que l'on peut consulter dans le site de Radio-Canada. Par ailleurs, comme l'imparfait comptait appelle le futur du passé, il y aurait lieu de placer le verbe employer à l'extérieur de la citation :

Pour profiter des avantages fiscaux du Grand-Duché, on comptait créer une filiale qui emploierait « une personne résidente du Luxembourg, à temps partiel, pour la gestion de ses activités quotidiennes ».

* * * * *

  • Le Luxembourg n’est évidemment pas le seul à avoir conçu leurs règles pour attirer l’industrie de l’optimisation fiscale.

Le Canada conçoit ses propres règles, le Luxembourg aussi :

Le Luxembourg n’est évidemment pas le seul à avoir conçu ses règles pour attirer l’industrie de l’optimisation fiscale.

* * * * *

  • Selon l’économiste français Gabriel Zucman, il faudrait, par exemple, imposé des droits de douane [...]

Il faudrait aussi relire attentivement son texte, et non pas relu :

Selon l’économiste français Gabriel Zucman, il faudrait, par exemple, imposer des droits de douane [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Notre employé à temps partiel au Grand-Duché » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/4...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

29 décembre 2014

Ils l'ont qualifié d'insultante

  • Ç’a donné une séquence hilarante, que les représentants des médias ont qualifié d’insultante, mais c’est parce que la majorité d’entre eux n’ont aucun sens de l’humour, les pauvres.
    (Jean Dion, dans Le Devoir du 24 décembre 2014.)

Les représentants des médias ont qualifié la séquence d'insultante; le participe passé employé avec avoir doit s'accorder avec le complément d'objet direct lorsque celui-ci est placé devant le verbe :

Ç’a donné une séquence hilarante, que les représentants des médias ont qualifiée d’insultante, mais c’est parce que la majorité d’entre eux n’ont aucun sens de l’humour, les pauvres.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« La réponse » : http://www.ledevoir.com/sports/football/427607/c-est-du-s...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

28 décembre 2014

Une tradition dont ils se sont fait les champions

Se faire + nom attribut, accord du participe passé; ils se sont fait les champions, ils se sont faits les champions; elle s'est fait la protectrice, elle s'est faite la protectrice; elles se sont fait les protectrices, elles se sont faites les protectrices; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Si oui, ceux-là — dont M. Coiteux? — trahissent une tradition issue du Parti libéral du Québec, dont les Lesage, Gérin-Lajoie, Pelletier et Charest, entre autres, se sont fait les champions.
    (Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 27 décembre 2014.)

D'après ce que je vois dans le Hanse-Blampain, le Multidictionnaire et le Girodet, le participe passé du verbe pronominal se faire, employé au sens de devenir, s'accorde avec le sujet du verbe :

Ils se sont faits marins. (Girodet et Multidictionnaire.)

Elle s'est faite la protectrice des réfugiés. (Hanse-Blampain, à l'article « écho ».)

Il fallait donc écrire :

Si oui, ceux-là — dont M. Coiteux? — trahissent une tradition issue du Parti libéral du Québec, dont les Lesage, Gérin-Lajoie, Pelletier et Charest, entre autres, se sont faits les champions.

J'ai déjà abordé la question ici.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Ratatinement, II » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/427657/abolition...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

27 décembre 2014

Je ne me souviens pas ce que je lui avais fait

Se souvenir ce que, se souvenir de ce que; se souvenir quelque chose, se souvenir de quelque chose; se souvenir quelqu'un, se souvenir de quelqu'un; grammaire française; syntaxe.

  • Je ne me souviens pas ce que je lui avais fait (ça devait être grave!), mais mon frère Olivier était tellement fâché contre moi qu'il m'avait annoncé, par mesure de représailles, que le père Noël n'existe pas.
    (Vincent Marissal, dans La Presse du 27 décembre 2014.)

On se souvient – ou pas – de quelque chose ou de quelqu'un :

Je ne me souviens pas de ce que je lui avais fait (ça devait être grave!), mais mon frère Olivier était tellement fâché contre moi qu'il m'avait annoncé, par mesure de représailles, que le père Noël n'existe pas.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Le Noël du P'tit Nanane » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

26 décembre 2014

« Peut-être » et l'inversion du sujet

  • On ne le sait pas, et peut-être lui-même ne le sait pas.
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 26 novembre 2014.)

D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire et dans le Hanse-Blampain, peut-être, lorsqu'il est placé en début de proposition, entraîne généralement l'inversion du sujet :

On ne le sait pas, et peut-être lui-même ne le sait-il pas.

On ne le sait pas, et peut-être ne le sait-il pas lui-même.

Il n'y aurait cependant pas d'inversion après la locution peut-être que :

On ne le sait pas, et peut-être que lui-même ne le sait pas.

On ne le sait pas, et peut-être qu'il ne le sait pas lui-même.

On pourrait aussi écrire, en déplaçant peut-être :

On ne le sait pas, et lui-même ne le sait peut-être pas.

On ne le sait pas, et il ne le sait peut-être pas lui-même.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Pigiste
Québec

« Quelle rénovation? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/424940/fonction-...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.