06 novembre 2010
La prochaine élection a besoin qu'on serre les rangs autour d'elle
- Il est dans la nature du Parti québécois de parler de souveraineté. Qui d'autre le fera s'il ne le fait pas lui-même? Mais il revient tout de même au chef en place de déterminer comment le faire. Les militants ne doivent pas oublier que repose sur les épaules du chef la réalisation de la première condition gagnante pour un nouveau référendum, soit remporter la prochaine élection. Pour y arriver, celle-ci a surtout besoin qu'on serre les rangs autour d'elle.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 30 octobre 2010.)
La prochaine élection a besoin qu'on serre les rangs autour d'elle? C'est ce que l'éditorialiste a écrit, le pronom démonstratif celle-ci ne pouvant renvoyer qu'au nom féminin singulier qui le précède immédiatement; mais ce n'est évidemment pas ce qu'il a voulu dire. Il ne parlait pas davantage de la première condition gagnante, ni de sa réalisation. En fait, celle-ci désigne Pauline Marois, chef du Parti québécois. L'ennui, c'est que le nom de madame Marois ne figure pas dans le passage cité, pourtant d'une certaine longueur, et que le mot chef, outre qu'il est trop éloigné du pronom qui devrait le remplacer, dont il est séparé par trois noms féminins singuliers, est employé ici de manière générique, au masculin. Je proposerais donc :
... Pour y arriver, Pauline Marois a surtout besoin qu'on serre les rangs autour d'elle.
Line Gingras
Québec
« Parti québécois – Critiques inopportunes » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/309939/parti-quebecois-critiques-inopportunes
06:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 novembre 2010
Il exhorte à ses compatriotes de prendre des précautions
Exhorter à quelqu'un, exhorter quelqu'un; exhorter quelqu'un de faire quelque chose, exhorter quelqu'un à faire quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- Le président René Préval a aussi exhorté à ses compatriotes de prendre* toutes les précautions...
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 5 novembre 2010.)
Aucun des ouvrages que j'ai consultés (Petit Robert, Lexis, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Trésor de la langue française informatisé) n'admet exhorter à quelqu'un de faire quelque chose; on exhorte quelqu'un à quelque chose, à faire quelque chose :
Elle l'exhorte à rester. (Multidictionnaire.)
Exhorter quelqu'un au calme, à la patience. (Lexis.)
Elle lui envoya un prêtre qui l'exhorta au repentir. (Mérimée, dans le Lexis.)
À sa requête, le conseil de défense rédigea immédiatement une proclamation pour exhorter les habitants à se tenir en garde contre les fausses nouvelles semées par l'ennemi. (Verne, dans le Trésor.)
Le Petit Robert et le Trésor signalent également, comme vieillie, la construction exhorter quelqu'un de faire quelque chose :
Je l'exhortai plus que jamais de secouer un joug aussi dangereux. (Rousseau, dans le Petit Robert.)
Le nom ou le pronom désignant une personne ou un groupe de personnes joue donc, aujourd'hui comme hier, le rôle de complément d'objet direct.
On aurait pu écrire :
Le président René Préval a aussi exhorté ses compatriotes à prendre toutes les précautions...
Le président René Préval a aussi recommandé à ses compatriotes de prendre toutes les précautions...
Line Gingras
Québec
* Le 8 novembre à 21 h 38, je constate que la correction a été apportée.
« Haïti sur le pied de guerre – La tempête tropicale Tomas touchera l'île ce matin » : http://www.ledevoir.com/international/amerique-latine/310326/haiti-sur-le-pied-de-guerre-la-tempete-tropicale-tomas-touchera-l-ile-ce-matin
06:31 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 novembre 2010
En appeler au nom du jugement
- À Québec, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, n'a pas encore décidé s'il en appelait au nom du jugement...
(Brian Myles, dans Le Devoir du 4 novembre 2010.)
Au nom du jugement? Ça me rappelle une vieille série western. J'imagine que l'on a voulu dire :
À Québec, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, n'a pas encore décidé s'il en appelait ou non du jugement...
* * * * *
- « Dès qu'on commence à jouer dans ce qu'il y avait de différence et qu'on dit qu'il n'y en a plus, et bien là, on a un sujet qui est encore plus complexe... »
(Le journaliste cite monsieur Fournier.)
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le signaler, la locution interjective s'écrit eh bien.
* * * * *
- ... la publication ou la diffusion de tout renseignent pouvant identifier les principaux protagonistes et leurs enfants.
Un protagoniste, au sens courant, est une « personne qui joue le premier rôle dans une affaire ». (Petit Robert.) S'il n'existe pas de protagonistes secondaires, il ne saurait y en avoir de principaux :
... la publication ou la diffusion de tout renseignement pouvant identifier les principaux protagonistes et leurs enfants.
Line Gingras
Québec
« Une pension alimentaire à la fin de l'union libre » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/310257/une-pension-alimentaire-a-la-fin-de-l-union-libre
05:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 novembre 2010
Des pouvoirs et des allégations
- Alors que les allégations de corruption et de trafic d'influence qui affligent les libéraux dégoûtent davantage les Québécois de la politique qu'ils ne les mobilisent...
(Collectif d'auteurs appartenant au Parti québécois, dans Le Devoir du 3 novembre 2010.)
Ce sont les allégations, noyau du groupe sujet, qui affligent les libéraux et dégoûtent davantage les Québécois de la politique qu'elles ne les mobilisent.
- Acquérir de nouveaux pouvoirs comme la culture, les communications et l'immigration.
L'immigration serait-elle un pouvoir? Je pense qu'on a voulu dire :
Acquérir de nouveaux pouvoirs, notamment dans les domaines de la culture, des communications et de l'immigration.
Line Gingras
Québec
« Avenir du Québec – Gouverner en souverainiste et faire l'indépendance » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/310132/avenir-du-quebec-gouverner-en-souverainiste-et-faire-l-independance
05:48 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
02 novembre 2010
Des troublions, des reine-claudes et des lèvres accoudées
Troublion ou trublion; des reine-claudes ou des reines-claudes; accoudé; eau de vie ou eau-de-vie.
- ... certains des casseurs et troublions de l'ordre public seraient en fait des policiers déguisés.
(Lio Kiefer, dans Voyager avec Lio Kiefer, 28 octobre 2010.)
Un fauteur de troubles, un agitateur est un trublion.
(Sources : Petit Robert, Lexis, Trésor de la langue française informatisé, Hanse-Blampain.)
L'origine de ce mot est très intéressante; voir par exemple ce billet d'Alain Horvilleur.
- Et hier soir, j'ai repris deux fois de son petit salé aux lentilles, suivi d'une tarte aux reine-claudes.
L'usage semble fixé en ce qui concerne le pluriel de reine-claude; on met un s aux deux éléments du nom composé : reines-claudes.
(Sources : Petit Robert, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Lexis, Trésor.)
- On a beaucoup parlé de Picasso, les lèvres accoudées à des coupelles de prunes et de framboises à l'eau de vie.
On écrit aujourd'hui eau-de-vie, avec deux traits d'union.
(Sources : Petit Robert, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Lexis, Trésor.)
S'accouder ou être accoudé, c'est « poser ses coudes sur quelque chose dont on se sert comme appui », selon le Lexis. (C'est moi qui souligne. Définitions semblables dans le Petit Robert et le Multidictionnaire.) Le Trésor admet des emplois figurés du verbe s'accouder ou du participe passé accoudé, mais il me semble qu'on ne s'éloigne pas tellement du sens premier lorsqu'on parle d'une gargouille accoudée ou même d'une rêverie accoudée.
Que dire de ces lèvres accoudées à des coupelles...? Les devons-nous au génie de Picasso, à l'inspiration du poète ou aux vertus de l'eau-de-vie? Je crois comprendre qu'on a levé le coude; pour le reste, c'est un peu confus.
Line Gingras
Québec
« Pas vraiment la guerre... mais pas vraiment la paix... » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/voyager-avec-lio-kiefer/309773/pas-vraiment-la-guerre-mais-pas-vraiment-la-paix
06:20 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, médias
01 novembre 2010
Il rappelait et appelait
- Il a affirmé que le message rappelait les consignes de sécurité fondamentales et appelait les organisations à ouvrir l'œil pour détecter toute activité suspecte.
(PC dans Cyberpresse, le 29 octobre 2010.)
... et incitait les organisations à ouvrir l'œil...
Line Gingras
Québec
« Le Congrès juif en mode alerte » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201010/29/01-4337610-le-congres-juif-en-mode-alerte.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS1
05:56 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent
31 octobre 2010
Ils distortionnent les faits
Distortionner, distorsionner.
- Le Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal s’est dit « consterné » par la décision des négociateurs patronaux. « Ils distortionnent les faits en sortant des données de leur contexte pour justifier leur retrait de la table », ajoute le communiqué émis hier soir.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 29 octobre 2010.)
Le verbe distortionner – ou distorsionner – ne se trouve pas dans les ouvrages que j'ai consultés (Petit Robert, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Lexis, Trésor de la langue française informatisé). Je ne vois pas l'utilité de forger ce mot, étant donné que l'on peut très bien écrire :
Ils déforment les faits en sortant des données de leur contexte...
Line Gingras
Québec
« Mouvement et stagnation autour du Journal de Montréal » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/309811/mouvement-et-stagnation-autour-du-journal-de-montreal
04:34 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 octobre 2010
Quant elle joue
- La chanson pas si essentielle que ça, mais qui vous fait un p'tit pincement par en dedans quant elle joue.
(Sylvain Cormier, dans Le Devoir du 30 octobre 2010.)
Au sens de lorsque, on écrit quand... comme dans Quand les hommes vivront d'amour.
Line Gingras
Québec
« Le Devoir : 100 ans... de chansons » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/309886/le-devoir-100-ans-de-chansons
04:43 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 octobre 2010
Double indication
- Le ministre des Affaires étrangères birman, Nyan Win, a indiqué à ses partenaires d'Asie du Sud-Est que l'opposante Aung San Suu Kyi, assignée à résidence, serait « peut-être » libérée après les élections du 7 novembre, a indiqué à Hanoï une diplomate asiatique.
(Le Monde avec l'AFP, dans Le Devoir du 29 octobre 2010.)
On aurait pu écrire, par exemple :
Le ministre des Affaires étrangères birman, Nyan Win, a fait savoir à ses partenaires d'Asie du Sud-Est...
Line Gingras
Québec
« Rangoun évoque une possible libération d'Aung San Suu Kyi » : http://www.ledevoir.com/international/asie/309792/rangoun-evoque-une-possible-liberation-d-aung-san-suu-kyi
05:57 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 octobre 2010
Innofensif
- Hier, à la cour, l'adolescent s'est adressé à la juge et a déclaré, sur un ton neutre : « Je présente mes excuses à tous ceux que j'ai blessé par mon geste. »
(Louise Leduc, dans La Presse du 26 octobre 2010.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. J'ai blessé qui? Les gens représentés par tous ceux :
... tous ceux que j'ai blessés...
- ... dans l'espoir de le rendre [...] innofensif...
Inoffensif.
Line Gingras
Québec
« Matricide à Sainte-Julie : le jeune fils coupable reste de glace » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201010/26/01-4336113-matricide-a-sainte-julie-le-jeune-fils-coupable-reste-de-glace.php
05:33 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 octobre 2010
J'ai vu de mes yeux vus...
- À l'appel des chefs de la meute parlementaire, péquiste et libérale, j'ai vu de mes yeux vus, ce jour-là...
(Yves Michaud; allocution prononcée le 26 octobre 2010, publiée dans Le Devoir du 27 octobre.)
J'ai vu, de mes yeux vu
Ce tour exprime l'idée que l'on a vu quelque chose de ses propres yeux; mais si les yeux ont bien vu, rien n'indique qu'ils aient été vus :
[Les aventuriers] avaient vu, de leurs yeux vu la mer Pacifique. (Michelet, dans le Petit Robert.)
* * * * *
-
... j'ai été jeté en pâture et au mépris de mes compatriotes.
J'ai été jeté en pâture de mes compatriotes? J'ai été jeté au mépris de mes compatriotes? Je crois que l'on a plutôt voulu dire :
... j'ai été jeté en pâture et au mépris de mes compatriotes.
Line Gingras
Québec
« Mon exécution parlementaire » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/309640/mon-execution-parlementaire
07:12 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
26 octobre 2010
Le pronom représente... qui ou quoi, au juste?
- Plusieurs observateurs se sont étonnés que l'OIF [l'Organisation internationale de la Francophonie] décide de tenir son prochain sommet en République démocratique du Congo au moment où il célèbre les dix ans de la déclaration de Bamako destinée à assurer l'État de droit et la démocratie parmi les pays membres.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 25 octobre 2010.)
Pour que le pronom renvoie sans équivoque à ce qu'il représente, il doit être, habituellement, du même genre et du même nombre que son antécédent. Qui donc célèbre les dix ans de la déclaration de Bamako? Étant donné la façon dont la phrase est formulée, je ne pense pas que ce puisse être le prochain sommet. Ce serait donc le Congo? J'en doute : Bamako est une ville du Mali, et les pays membres ne sauraient faire partie du Congo. En fait, selon la logique, le seul antécédent possible est l'OIF; seulement, l'OIF désigne l'Organisation internationale de la Francophonie :
Plusieurs observateurs se sont étonnés que l'OIF [l'Organisation internationale de la Francophonie] décide de tenir son prochain sommet en République démocratique du Congo au moment où elle* célèbre les dix ans de la déclaration de Bamako,* destinée à assurer l'État de droit et la démocratie parmi les pays membres.
Je mettrais par ailleurs une virgule après la déclaration de Bamako : la précision qui suit ne vise pas à distinguer cette déclaration d'une autre déclaration qui aurait été signée dans la même ville, mais uniquement à rappeler de quoi il s'agit; elle a donc une valeur explicative plutôt que déterminative.
Line Gingras
Québec
* Le 8 novembre à 21 h 53, je constate que la correction a été apportée.
« XIIIe Sommet de la Francophonie – Et maintenant? "Il faut penser français", dit Raffarin » : http://www.ledevoir.com/international/francophonie/298749...
05:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 octobre 2010
Elle s'est souvenu que...
Elle s'est souvenu, elle s'est souvenue; ils se sont souvenu, ils se sont souvenus; se souvenir, accord du participe passé du verbe pronominal.
- Je me suis souvenu que nous pensions avoir si bien travaillé en 1977 en préparant la loi 101 que nous étions convaincus que la langue française, quoique fragile, ne risquerait plus jamais de disparaître.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 22 octobre 2010.)
Le verbe se souvenir s'emploie uniquement à la forme pronominale; c'est donc un verbe essentiellement pronominal. Et comment s'accorde le participe passé des verbes essentiellement pronominaux? En genre et en nombre avec le sujet du verbe :
Madame Payette s'est souvenue que...
Une seule exception : le participe passé de s'arroger, parce que ce verbe appelle un complément d'objet direct, s'accorde avec ce complément, pourvu que celui-ci précède le verbe. On écrit donc :
Cette prétendue élite s'est arrogé quantité de privilèges.
Il faut abolir les privilèges que cette prétendue élite s'est arrogés.
Line Gingras
Québec
« My tailor is rich » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/298479/my-tailor-is-rich
20:40 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
Le son, projetté à courte distance...
- Le son, projetté à courte distance contre la paroi...
(Christophe Huss, dans Le Devoir du 20 octobre 2010.)
D'après le Grand vadémécum de l'orthographe moderne recommandée, les rectifications de l'orthographe n'ont rien changé à la conjugaison du verbe jeter et de ses composés : on met un double t devant un e dit « muet » (il rejette, nous jetterons, vous projetteriez), mais un seul t dans les autres cas. On écrit ainsi :
Il rejeta l'offre de son patron.
Elle s'opposait à ce que nous jetions tous ces vieux papiers.
Auriez-vous donc projeté de fonder un parti politique?
Le son, projeté à courte distance contre la paroi...
* * * * *
-
Emmanuel Ax a joué le jeu, contenant les dynamiques et en usant parcimonieusement de la pédale.
J'ai pensé d'abord que les deux participes présents devaient se construire de la même façon :
Emmanuel Ax a joué le jeu, contenant les dynamiques et en usant parcimonieusement de la pédale.
Emmanuel Ax a joué le jeu, en contenant les dynamiques et en usant parcimonieusement de la pédale.
Mais on a peut-être voulu dire :
Emmanuel Ax a joué le jeu, contenant les dynamiques et en usant parcimonieusement de la pédale.
Line Gingras
Québec
« Concerts classiques – Révélation double » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/298409/concerts-classiques-revelation-double
01:51 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 octobre 2010
Il ou elle? Le ou la?
- Selon le COJRCQ [Conseil orthodoxe juif des relations communautaires du Québec], le projet de loi 94 pourrait amener la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) à remettre en question l'accommodement qu'il consent à des juifs orthodoxes qui refusent qu'une examinatrice leur fasse faire leur examen de conduite et qui réclament que ce soit un préposé de sexe masculin.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 21 octobre 2010.)
C'est la SAAQ qui consent l'accommodement :
Selon le COJRCQ, le projet de loi 94 pourrait amener la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) à remettre en question l'accommodement qu'elle consent à des juifs orthodoxes...
- La COJRCQ croit également...
On a utilisé plus haut l'article masculin, la lettre C représentant le mot Conseil :
Le COJRCQ croit également...
Line Gingras
Québec
« Le projet de loi 94 inquiète les juifs orthodoxes » : http://www.ledevoir.com/societe/education/298472/le-projet-de-loi-94-inquiete-les-juifs-orthodoxes
23:36 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 octobre 2010
Quelles répercussions ont pu avoir l'affaire...?
- Quelles répercussions ont pu avoir l’affaire de l’arche de Zoé sur les enfants?
(Christine Legrand, dans La Croix du 22 octobre 2010.)
Ce ne sont pas les répercussions qui ont pu avoir l'affaire, mais l'affaire qui a pu avoir des répercussions :
Quelles répercussions a pu avoir l’affaire de l’arche de Zoé sur les enfants?
Line Gingras
Québec
« Sandrine Dekens : "Certains enfants ont pu perdre leur sécurité affective" » : http://www.la-croix.com/Sandrine-Dekens----Certains-enfan...
21:08 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 octobre 2010
Une partie de la formation s'est rallié
- Le débat s'est compliqué depuis qu'une partie de la formation de Fabre, dont son leader traditionnel Gilchrist Olympio, s'est rallié au président et participe à son gouvernement.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 21 octobre 2010.)
Qui est-ce qui s'est rallié? Une partie de la formation de Fabre :
Le débat s'est compliqué depuis qu'une partie de la formation de Fabre, dont son leader traditionnel Gilchrist Olympio, s'est ralliée au président et participe à son gouvernement.
Line Gingras
Québec
« La Francophonie sur le terrain – 2 : Le Togo entre deux eaux » : http://www.ledevoir.com/international/afrique/298467/la-f...
05:41 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 octobre 2010
Snif, je ne peux pas être reconnu comme saint...
- Mais selon les règlements mêmes de l'Église, pour être reconnu comme saint, une personne doit remplir trois conditions : être mort, avoir mené une vie chrétienne exemplaire et avoir accompli au moins deux miracles.
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 16 octobre 2010.)
Qui peut être reconnu comme saint? Une personne, qui doit d'abord être morte :
Mais selon les règlements mêmes de l'Église, pour être reconnue comme sainte, une personne doit remplir trois conditions : être morte...
Il serait également possible d'employer une formulation neutre :
Mais selon les règlements mêmes de l'Église, pour être reconnu comme saint, on doit remplir trois conditions : être mort...
Mais selon les règlements mêmes de l'Église, pour être reconnu comme saint, il faut remplir trois conditions : être mort...
Line Gingras
Québec
« La cour des miracles » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201010/16/01-4333156-la-cour-des-miracles.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_nathalie-petrowski_3279_section_POS1
05:50 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 octobre 2010
Le fondateur depuis ses débuts
- Le fondateur de Vigile depuis ses débuts, Bernard Frappier, a soutenu que...
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 19 octobre 2010.)
Le fondateur, d'après le Trésor de la langue française informatisé, est « celui, celle qui a pris l'initiative de créer, d'organiser (quelque chose) ». Il va de soi que monsieur Frappier, fondateur de Vigile, n'y est pas arrivé après sa création :
Le fondateur de Vigile depuis ses débuts, Bernard Frappier, a soutenu que...
Line Gingras
Québec
« La paix linguistique "menacée" » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/298335/la-paix-linguistique-menacee
03:47 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 octobre 2010
Infanticides
- Le psychologue Bernard Poulin, qui a fait des travaux sur l'infanticide, croit qu'il y en a deux grandes catégories. « Il y a ceux qui s'apparentent à des suicides élargis, qui sont commis par des parents incapables de se séparer de leur enfant dans la mort, puis ceux que les parents considèrent commettre par altruisme, pour épargner à leur enfant toutes les souffrances qu'ils ont eux-mêmes enduré. »
(Louise Leduc, dans La Presse du 16 octobre 2010.)
1. Le pronom démonstratif ceux, masculin pluriel, ne peut renvoyer qu'au nom travaux, masculin pluriel également; toutefois, ce ne sont pas certains travaux qui s'apparentent à des suicides élargis, mais certains infanticides :
Le psychologue Bernard Poulin, qui a fait des travaux sur les infanticides, croit qu'il y en a deux grandes catégories. « Il y a ceux qui s'apparentent à des suicides élargis... »
2. Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Ils ont enduré quoi? Des souffrances :
... pour épargner à leur enfant toutes les souffrances qu'ils ont eux-mêmes endurées.
Line Gingras
Québec
« Petite histoire de grosse misère » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/201010/16/01-4333163-petite-histoire-de-grosse-misere.php
05:35 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 octobre 2010
En raison des collisions et les explosions
- Des études effectuées au sein de l'armée étatsunienne ont aussi montré que les soldats couraient un risque plus élevé de SLA en raison des collisions sur le champ de bataille et les explosions.
(Pauline Gravel, dans Le Devoir du 18 août 2010.)
On n'a pas voulu dire en raison des collisions sur le champ de bataille et sur les explosions, mais en raison des collisions [...] et des explosions. Les prépositions à, de et en se répètent normalement devant chacun des compléments :
... en raison des collisions sur le champ de bataille et des explosions.
Line Gingras
Québec
« Science – Lou Gehrig souffrait-il de la maladie de Lou Gehrig? » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/294553/science-lou-gehrig-souffrait-il-de-la-maladie-de-lou-gehrig
00:38 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias