22 juillet 2007
Quoi que + indicatif
« Quoi qu'en pensait cet apparatchik libéral, M. Charest n'a eu aucune difficulté à trouver neuf ministrables parmi les élues du 26 mars. » (Michel David.)
Après quoi que, il faut employer le subjonctif :
Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, restez bien tranquilles.
Je ne parvins plus à faire quoi que ce fût de mon programme. (Duhamel, dans le Petit Robert.)
On aurait pu écrire :
Quoi qu'en pensât cet apparatchik libéral...
Malgré ce qu'en pensait / En dépit de ce qu'en pensait / Peu importe ce qu'en pensait cet apparatchik libéral...
N'en déplaise à cet apparatchik libéral...
Line Gingras
Québec
« Les trois étoiles » : http://www.ledevoir.com/2007/06/09/146791.html
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21 juillet 2007
Fi donc
« D'ailleurs, son portrait d'homme blessé (dans son orgueil) est d'une si grande violence, frôlant même la stupidité - dans une scène plutôt absurde, cet opérateur de steadicam veut imposer ses idées visuelles au réalisateur d'une pub de voiture, faisant fi de la hiérarchie du cinéma et les lois implacables du marketing télévisé... -, ce qui freine nos élans de sympathie devant ses déboires financiers et ses troubles émotionnels. » (André Lavoie.)
On a le choix entre deux constructions :
D'ailleurs, son portrait d'homme blessé (dans son orgueil) est d'une si grande violence [...] qu'il freine nos élans de sympathie...
D'ailleurs, son portrait d'homme blessé (dans son orgueil) est d'une grande violence [...], ce qui freine nos élans de sympathie...
* * * * *
... faisant fi de la hiérarchie du cinéma et des lois implacables du marketing télévisé...
Line Gingras
Québec
« La vie de famille dans la Ville éternelle » : http://www.ledevoir.com/2007/07/20/150863.html
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20 juillet 2007
Le chroniqueur et l'apprentie sorcière
« Pour une fois qu'il ne s'agissait pas d'offrir à nos petits un jeux vidéo, une poupée parlante ou un monstre à piles. » (Christian Rioux.)
« L'affaire aurait été banale si l'une de ces jeunes filles n'avait été étudiante en études littéraires. »
... étudiante en littérature.
* * * * *
Monsieur Rioux ne comprend pas que des adultes puissent lire les aventures de Harry Potter : « [...] moi qui m’étais toujours fait une fierté d’avoir lu quelques auteurs qui me paraissaient difficiles à une époque où mes camarades de classe étaient encore plongés dans Bob Morane. »
Toutes mes félicitations rétroactives. Et deux cents points à Slytherin.Line Gingras
Québec
« Les apprentis sorciers » : http://www.ledevoir.com/2007/07/20/150902.html
18:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
19 juillet 2007
Se tirer d'affaires
« ... les pays d'Asie qui se tirent le mieux d'affaires (la Malaisie et la Chine) sont ceux-là mêmes qui décident de se passer de son aide... » (Éric Desrosiers.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « affaire » ou à l'article « tirer », donnent tous l'expression tirer d'affaire ou se tirer d'affaire :
Nous l'avons tiré d'affaire : il est hors de danger. (Multidictionnaire.)
J'avais certaines habiletés dans mon sac, moyennant quoi l'on se tire toujours d'affaire. (Gide, dans le Lexis.)
Mais, reprit Amélie, diplomate ou forçat, l'abbé Carlos te désignera quelqu'un pour te tirer d'affaire. (Balzac, dans le Trésor.)
Marie-Éva de Villers fait observer : « Dans cette expression, le nom affaire est au singulier. »
* * * * *
Quand les cartes sont tirées...
Un après-midi de pluie, dans la maison verte à flanc de colline. Je regarde pousser les pissenlits. Notre fille engagée, Diane, s'assoit à table avec grand-maman, un jeu de cartes. Voici le valet de cœur - son amoureux -, voici une femme brune. « Une femme brune? » Diane est blonde.
Pendant qu'elle cherche qui ça peut être, grand-maman me fait un clin d'œil.
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Petits pépins » : http://www.ledevoir.com/2007/07/09/149822.html
01:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
18 juillet 2007
Appeler quelqu'un de + infinitif
« Le Conseil de l'Europe a appelé les États-Unis de ne pas exécuter Troy Davis... » (Fanny Carrier, AFP.)
Les dictionnaires généraux ne reçoivent que la construction appeler quelqu'un (ou être appelé) à faire quelque chose :
Appeler quelqu'un en justice; l'appeler à comparaître devant le juge. (Petit Robert.)
Vous, du moins, êtes appelée à remplir les devoirs du mariage et de la maternité. (Mauriac, dans le Lexis.)
Étant appelé à témoigner, à l'occasion d'une sorte de crime, il a gardé une certaine réserve, comme il convient à un témoin de bonne volonté. (Camus, dans le Trésor de la langue française informatisé.)Appeler quelqu'un à assumer une charge, à jouer un rôle. (Trésor.)
Cette vie nous plaisait et endormait en nous ces mouvements fiévreux de l'âme, qui usent inutilement l'imagination des jeunes hommes avant l'heure où leur destinée les appelle à agir ou à penser. (Lamartine, dans le Trésor.)On aurait pu écrire :
Le Conseil de l'Europe a appelé [engagé, exhorté] les États-Unis à ne pas exécuter Troy Davis...
Line Gingras
Québec
« Les témoins avouent avoir menti, il sera tout de même exécuté » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070716/CPMONDE/707161...
05:58 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
17 juillet 2007
Blague de vestiaire
Après une semaine, je m'ennuie des articles de Jean Dion, qui devrait revenir bientôt nous raconter ses aventures sportives en Israël. Et ce n'est pas que je manque de sujets, mais... voilà, j'ai envie d'une récréation; vous aussi, peut-être. Ça tombe bien, lisez-moi cela :
« ... le Grand Jean a lancé avec sa voie douche mais grave... » (François Gagnon.)
Monsieur Gagnon, journaliste sportif à La Presse et à Cyberpresse, parle ici de l'ancien hockeyeur Jean Béliveau. Je n'ai pas lu tout son article, mais je n'ai pas pu m'empêcher de demander, à propos du passage cité : C'est une blague?
Fallait pas. Des lecteurs ont piqué une crise - une crisette, disons. (Tout de même, vous ne pensez vraiment pas qu'il pouvait s'agir d'une petite blague de vestiaire?)
Ah! bon.
* * * * *
Monsieur Gagnon est un gentilhomme : il a pris la peine de se corriger et de m'écrire, dans son billet suivant, un petit mot qui témoigne de son sens de l'humour.
Si seulement le sport m'intéressait...
Line Gingras
Québec
« Hommage à Fergie! » : http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/?p=70312255#comments
03:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : langue française, coquilles, journalisme, presse
16 juillet 2007
Allons!
« ... les promeneurs de pistes cyclabes... » (Pierre Foglia.)
Cyclables.
« ... dans les circonstance particulières... »
« ... dans l'étape de jeudi, les deux grands favoris, Andreas Klöden et Alexandre Vinokourov_ ont lourdement chuté. »
Il faut deux virgules pour encadrer les noms des cyclistes, qui constituent une apposition détachée - une sorte de parenthèse précisant quels sont les grands favoris.
« ... cela veux dire que son équipe... »
Veut.
« Au fait, Vallet vous a-t-il dit qu'il avait déjà porté le maillot à pois du meileur grimpeur? »
« ... permettre au Kazakh Alexandre Vinolourov de gagner le Tour de France. »
Le nom est orthographié six fois Vinokourov.
« En fait Klöden pourrait gagner ce Tour un doigt dans le nez et l'autre dans le cul, mais il ne __ fera pas tant que... »
Il ne le fera pas.
Tant pis, je vais me répéter : une bonne relecture n'aurait pas été superflue.
Line Gingras
Québec
« Le Tour n'est pas commencé » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070715/CPSPORTS09/707...
00:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme